Un parfait inconnu, le biopic sur Bob Dylan. Bon, l'image que je joins est cette de son premier disque vraiment personnel, pas celle du film, mais c'est pour l'ambiance.
J'allais vers ce film à reculons, ayant beaucoup écouté le chanteur et beaucoup lu à son sujet, y compris sa propre autobiographie partielle, Chronicles tome 1 (il n'y a jamais eu de tome 2) et d'autres biographies. Je craignais la déception, la banalité, ... Perdu ... je pleure dès les premières mesures de la chanson de Woody Guthrie dans l'introduction. Le film sonne juste, peu importe peut être quelques faiblesses, raccourcis ou approximations auxquelles on prête peu attention. C'est romancé, OK, la vie de cette personne est de toutes façons un roman. Il a inventé des histoires à son propos parce qu'il n'avait pas envie qu'on le réduise à son passé, dans le film, c'est traduit par une prétention d'avoir fait partie d'un cirque, ce qui est finalement assez joli. Une grande place est accordée à sa relation avec Suze Rotolo (sur la photo), qui a elle même relaté cette periode dans un livre (Le Temps des possibles, éd. Naïve). C'est sans doute justice. Elle est rebaptisé Sylvia (Elle Fanning) dans le film, Dylan n'a pas autorisé qu'elle figure sous son véritable nom (mais la décision ne lui appartenait peut-être pas), contrairement à la plupart des autres intervenants, Pete Seeger, Albert Grossman, Johny Cash, Joan Baez, ... Je pleure à toutes les anciennes chansons que je connais par cœur, autant par le contenu des chansons que par les souvenirs personnels qu'ils m'évoquent. Thimotée Chalamet est juste dans son jeu, dans son chant. Monica Barbaro qui jour Joan Baez est moins proche du visage de l'original, mais son chant ne la dénature pas. Edward Norton est un Pete Seeger particulièrement crédible.
Et donc, pas du tout déçu. Une réussite selon moi, et sur ce sujet, ce n'était pas gagné d'avance.