If it works, don't fix it

winstonsmith

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1 Mars 2010
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Bonjour,

Je suis sur Mac depuis 1995 et je l'ai été sans interruption. Dans ma famille, j'ai longtemps été, et suis toujours plus ou moins, celui qui règle les problèmes informatiques des uns et des autres. Tout le monde, dans ma famille élargie, est sur Mac, et c'est à cause de moi.

J'observe au cours des dernières années que je suis beaucoup moins à jour, en termes logiciels, que les autres membres de ma famille. Je suis resté sous Snow Leopard jusqu'en Juin dernier, par exemple (jusqu'à l'achat d'un nouveau Mac), je suis actuellement encore sous Mavericks.
Je suis partisan de la doctrine que j'ai mise en tire : if it works, don't fix it. Je préfère avoir une installation solide, efficace et rodée, en particulier pour le travail, plutôt que de toujours me précipiter pour installer 'the latest and greatest', sans attendre les retours d'expérience et sans être sûr de mon coup.
Les autres membres de ma famille ont tous un usage extrêmement basique de leur Mac : Web, musique, saisie de texte, vidéo. Et pourtant, tous installent immédiatement toutes les mises à jour. Mon père, par exemple, n'utilise pas grand chose d'autre que Safari, iTunes et TextEdit, et pourtant, dès qu'une mise à jour est disponible, il se précipite systématiquement pour l'installer. Même le Mac de mes grands parents de 80 ans est plus à jour que le mien ! D'une part, c'est la politique d'Apple qui veut cela : par défaut, tout ou presque se met à jour automatiquement. D'autre part, être constamment à jour procure, à tort ou à raison, un sentiment de sécurité à des utilisateurs peu avancés. Je crois qu'ils éprouvent un soulagement presque physique à voir des mises à jour s'installer. Quel étrange phénomène...

Mais c'est plus compliqué que cela. Ce fameux 'if it works, don't fix it', on ne peut plus vraiment l'appliquer, du moins chez Apple. Imaginons que je reste sous Mavericks pendant encore plusieurs années. Eh bien non seulement je n'aurai plus aucune mise-à-jour de sécurité, mais en plus de cela, le jour ou mon Mac sous Mavericks rend l'âme, je peux m'attendre à tout un tas de difficultés pour pouvoir faire la transition et être efficace rapidement dans mon travail : logiciels incompatibles, désintérêt presque total d'Apple pour la compatibilité descendante (cf. le récent fiasco Pages), ...
Pour ma part, je recherche surtout la solidité et l'efficacité. Je pense rester systématiquement à l'avant dernier OS d'Apple (puisque Apple n'assure un support décent que pour ses deux derniers OS). Je passerai à Yosemite quand son successeur sera sur le point d'être disponible. Au moins, dans ces conditions, j'ai des chances d'utiliser toujours un système à peu près stable.

Tout cela me pose un sérieux problème. On sait bien qu'on est de moins en moins propriétaire des outils logiciels que l'on utilise. On a au mieux une licence d'utilisation du produit. C'est la même chose pour les biens culturels sous forme numérique, mais c'est un autre débat. Néanmoins, si on achète une licence, rien ne précise, sauf erreur de ma part, la durée d'utilisation de cette licence. Les licences d'utilisation de logiciels me semblent bien être illimitées dans le temps (hors systèmes d'abonnements type Adobe ou Office365). Or, c'est une escroquerie pure et simple. Car dans dix ans, il sera purement et simplement impossible d'utiliser, du moins dans des conditions décentes de sécurité, les outils logiciels d'aujourd'hui. Je trouve que, d'une manière ou d'une autre, et même si cela pose des difficultés considérables, cela devrait être écrit dans la loi. Je trouve plus que problématique qu'Apple, par exemple, puisse se permettre de n'assurer aucune maintenance ni aucune mise-à-jour de sécurité pour des systèmes d'exploitation qui n'ont que quelques années sans que cela ne pose aucun problème aux yeux de la loi.
Dans un système de licences, il faudrait soit que le fabricant du logiciel soit tenu, aux yeux de la loi, de faire en sorte que le logiciel pour lequel on achète une licence reste utilisable pour une durée, sinon illimitée, au moins décente, ou alors que les licences soient explicitement limitées dans le temps (le remède semble pire que le mal, mais on moins cela se ferait à visage découvert).
Car en l'absence de telles garanties, le client est tout simplement captif. Il ne peut pas continuer à utiliser son installation logicielle, soit parce que le matériel permettant de faire fonctionner ledit logiciel n'existe plus, soit parce qu'il ne peut plus l'utiliser dans des conditions décentes de sécurité. Le jour où son installation rend l'âme, eh bien le client n'a qu'à tout racheter. Je ne sais pas comment résoudre ce problème ou ce que d'autres peuvent en penser, mais tout cela me parait inadmissible.

Au plaisir de lire d'autres opinions,
 
Ce discours n'est ni le premier, ni le dernier. Certains sont beaucoup plus plus virulents, d'autres beaucoup plus naïfs. Mais tous se heurtent au même problème de la réalité : la technologique progresse à chaque instant, et, si l'on veut suivre, il faut pas mal de discernement pour décider que tel ou tel progrès est utile ou inutile lorsqu'on le rapporte à soi-même.Et, par dessus tout, ne pas considérer que tout progrès soit porteur de bienfait.

Je dirai que la seule faute excusable est la curiosité, mais une curiosité mesurée et raisonnée. Par exemple, quel bienfait apporte une montre connectée du genre de la prochaine Apple Watch ? Autre exemple : quel bienfait apporte le denier OS X.10 ?

Le problème est donc bien là. Faut-il se jeter sur toute nouvelle avancée technologique même si elle n'apporte rien ? Ou bien faut-il laisser passer des années sans mise à jour et se rendre compte que quelque chose ne va plus, et ne vaut plus. Ce n'est pas du tout propre à l'informatique et à Apple, c'est valable pour toutes les activités. C'est la même chose dans le secteur automobile, mais avec une vitesse d"évolution plus faible. C'est la même chose dans le secteur du vêtement, avec une vitesse d"évolution stupéfiante, et, dans ce secteur cela a même un nom, La Mode. Qui a même atteint la nourriture et la gastronomie.

Dans notre société consumériste, la mode est un moteur puissant. Et selon l'utilité ou la nécessité qu'on accorde aux produits proposés, et cela est une question d'état d'esprit, l'on réfléchit ou l'on ne réfléchit pas. Les uns sont esclaves de "la plus grosse", les autres sont esclaves de la mode, certains sont poussés par la curiosité, et quelques-uns sont paralysés par une impuissance à se décider.

Tout est une question de réflexion, et, ajouterai-je, de sagesse … ;)
 
Ce n'est pas q'une histoire de mode.
Un exemple: je créé des livres électronique gratuits avec ibookauthors.
Pour que ces derniers soient disponibles sur l(itunestores, il faut obligatoirement la dernière version d'IBA.
Hors, bien entendu, celle ci est juste compatible avec le dernier système. Il faut donc le dernier système.... Apple nous tord donc le bras pour que l'on se mette à jour...
 
Le choix de l'avant-dernier OS X me semble de bon sens.

Se caller sur son propre rythme et pas celui d'Apple, tout en tenant compte des impératifs de sécurité.

Mais effectivement, pas facile de résister aux sollicitations techniques cupertiniennes – je ne parle même pas du marketing.


Pour le reste, la problématique n'est pas nouvelle. J'ai une licence de M$ Office 4.2 pour Windows 3.11 qu'est-ce que tu veux que j'en foute aujourd'hui ? De Windows 3.11 également ?


Quant aux systèmes d'exploitation, pour les machines encore supportées, la solution de sécurité est gratuite, elle s'appelle Yosemite. Pour les autres, de toute façon, elles n'existent plus officiellement.

Question Licences :

Pour le matériel :
https://ssl.apple.com/legal/warranty/products/france-universal-warranty.html

Pour le logiciel :
http://images.apple.com/legal/sla/docs/osx_snow_leopard_sec_upd.pdf
http://images.apple.com/legal/sla/docs/osx_lion_sec_upd.pdf
http://images.apple.com/legal/sla/docs/OSX1082.pdf
http://images.apple.com/legal/sla/docs/OSX109.pdf
http://images.apple.com/legal/sla/docs/OSX1010.pdf

Quand tu achètes ton Mac, il est conforme à la description du produit. Il fonctionne correctement tout le long de la garantie légale et de la garantie commerciale, sinon il est pris en charge par Apple (réparation ou remplacement).

Pendant ce temps, tu as des mises à jour logicielles qui améliorent la fiabilité et la sécurité. Le deal me semble correcte. Dans le cas contraire, je vais voir ailleurs.

Comme je pourrais remonter mon vieux PC de la cave et relancer Windows 3.11, tu peux utiliser ta machine dans sa configuration d'origine (Lion, Snow, Leopard, Tiger, etc). Il n'y a aucun empêchement. La question de la sécurité est posée par l'évolution de l'environnement, pas la dégradation du matériel ou du logiciel.

Apple n'est pas responsable si certains sites refusent telle version de Java ou telle version de Flashplayer. Pas plus que c'est de sa faute si le site untel ne s'affiche pas correctement dans Safari 2 ou 3.
 
La vision d'Apple, c'est un parc totalement uniforme, tout le parc installé parfaitement à jour. Le plus ancien OS pour lequel Apple assure un support quelconque a 2 ans. Apple c'est le présent perpétuel. On nie presque l'existence d'autre chose que la dernière version. On peut reprocher beaucoup de choses à Microsoft mais pas ça.
D'une part on limite au maximum les problèmes de support technique. De toutes façons, les machines sont maintenant totalement fermées. Un Mac c'est un gros iPad supposé être constamment à jour.
D'autre part, puisqu'on centralise au maximum la distribution des applications et des données numériques en général, c'est important d'avoir un parc homogène. Un système à jour, c'est un système qui permet au client de consommer du contenu.
Qu'une mise à jour empêche un logiciel tiers de continuer à fonctionner (abandon de Classic, puis Rosetta - ou simplement les màj majeures du système), voire même qu'un logiciel Apple cesse de fonctionner ou soit abandonné sans équivalent, ce n'a jamais été un vrai problème pour Apple. Ou même abandonner une plateforme entière sans préavis (Xserve). Leurs produits se vendent tellement bien par ailleurs que perdre quelques semi pros ou pros mécontents, ce n'est plus un problème.
C'est un peu vague mais j'ai quand même le sentiment que quand Apple était une entreprise moribonde au milieu des années 90, ou même encore une entreprise renaissante au début des années 2000, ils étaient un peu plus classe avec leurs clients.

---------- Nouveau message ajouté à 21h00 ---------- Le message précédent a été envoyé à 20h30 ----------

@Moonwalker :

Effectivemment l'environnement a évolué, les menaces se sont multipliées et que le parc soit plus à jour est devenu un impératif de sécurité. Et Apple n'en est pas responsable.
Par contre Apple est responsable de son choix d'assurer une compatibilité descendante absolument nulle. Même pas le minimum syndical. Ils s'en fichent complètement. On ne peut pas exiger de pouvoir faire fonctionner nativement un soft d'il y a 15 ans. Et effectivement le produit fonctionne comme décrit pendant la durée de la garantie légale. Mais sorti de ça, avec le rythme de mise à jour annuel et la facilité avec laquelle Apple peut abandonner des logiciels ou rompre brutalement la compatibilité descendante, on n'est quand même pas toujours rassuré et bêtement, on finit par se sentir un peu vache à lait
 
Dernière édition:
Il y a, comme souvent, plusieurs sujets dans le même fil.

a) certes, l'évolution des versions, de logiciels ou de systèmes, s'est accélérée. Personnellement, concernant le système, ça ne me dérange nullement, étant finalement habitué par ailleurs à ça. C'est, de fait, dans toute l'industrie informatique que le mouvement est permanent. Apple n'est pas tant une exception qu'on pourrait le croire
[ça ne justifie rien mais c'est juste pour pondérer].

b) je ne trouve pas qu'Apple prenne en traître sur sa partie système. On voit quelle est sa politique, elle est claire et on peut y adhérer ou non. On peut aussi constater qu'un même matériel peut connaître des évolutions logicielles assez intéressantes [mon MBP a six ans et fonctionne parfaitement sous Yosemite] et c'est appréciable.
La contrainte induite par la non-évolutivité des machines est qu'il faut les prendre surpuissantes à l'achat pour en profiter longtemps.

c) l'utilisation de logiciels Apple (hors système) est très risquée. Ce n'est pas nouveau et il y a fort à parier que ça n'évolue pas dans un sens favorable aux utilisateurs. Là-dessus, mon conseil a été, est et reste de ne jamais faire confiance à Apple pour un logiciel en-dehors du système. Il faut prendre ses logiciels ailleurs si on veut avoir la chance d'une certaine pérennité.
Cela étant dit, cela se passe pareillement chez d'autres, mais souvent moins brutalement [IBM, Microsoft et d'autres ont, eux-aussi, abandonné des logiciels par le passé].

d) pour les problèmes de support, notamment concernant la sécurité, je ne vois guère que Microsoft d'à-peu-près correct dans la durée (record imbattable avec XP :)).
Même sous Linux, cela dépend pas mal de la distribution choisie [il y a les LTS par exemple, mais ce n'est pas absolument généralisé et ça apporte aussi son lot de contraintes] : c'est moins gênant parce que le linuxien est débrouillard mais ce n'est pas terrible, quand même [dans les faits, on passe son temps à faire des mises à jour, éventuellement à la main].
Sur ce sujet, Apple est assez minable : constituer des paquetages pour Snow Leopard (toujours vendu, rappelons-le...) pour bash et ntpd ne leur aurait pas demandé beaucoup de travail ni de logistique.

e) il y a quand même une nouveauté, un peu contraignante aussi mais qui a le mérite d'exister : la virtualisation. Maintenant que l'on peut virtualiser OS X, cela permet de conserver des versions successives du système en autant de machines virtuelles : pratique pour les logiciels qui n'évoluent plus en phase avec le système, par exemple.
 
J'aimerais bien, en ce qui me concerne qu'Apple cesse de me spammer régulièrement au démarrage de Pages ou de KeyNote pour me dire de mettre à jour mon système pour pouvoir mettre à jour ces logiciels. Ça devient un peu lourd.

Si on paie la gratuité de la mise à jour par un feu roulant de messages de ce type, ça va largement pourrir notre productivité.
 
@bompi : je suis d'accord avec la majeure partie de ce que tu dis et tu as le mérité d'être nuancé

et complètement d'accord pour les logiciels Apple, c'est fini pour moi (même pour iTunes, je tremble en permanence, c'est dire)

concernant la virtualisation d'OS X, c'est quand même limité. aucun support de tout ce qui exige quartz extreme et core image quel que soit l'outil de virtualisation, spécifications pas communiquées par Apple et donc drivers minimalistes ... même Pages '09 par exemple ne fonctionne pas dans une VM : pas d'affichage du texte. Par ailleurs beaucoup de choses peuvent fonctionner à la perfection mais rien de ce qui a recours un tant soit peu à l'accélération graphique matérielle
 
Dernière édition:
Je pensais que ça marchait un peu mieux que ça (pas l'accélération graphique, mais le simple affichage).
 
@bompi : je ne suis vraiment pas compétent sur ces questions mais je crois qu'avec Core Image et Quartz Extreme, les tâches les plus basiques d'affichage peuvent recourir à l'accélération matérielle. qu'on me corrige si je raconte n'importe quoi. cela va des effets graphiques du Finder à, manifestement, l'affichage du texte dans Pages.
Une VM Windows peut être utilisée comme un vrai PC, dans ses limites propres, mais de manière extrêmement fiable. Une VM OS X, dans mon expérience, c'est vraiment un Mac de second ou de troisième choix. En anglais on dirait 'crippled', un Mac vraiment boîteux et aléatoire. A l'usage émuler Mac OS 9 est plus fiable... mais pour certains usages virtualiser OS X est surement parfaitement efficace