Je reprends ici l'excellente Opinion de Benjamin Rondeau concernant les futurs systèmes de fichier de nos systèmes d'exploitation.
Les réactions sont également très intéressantes, notamment le parralèle fait avec iTunes et iPhoto.
<blockquote><font class="small"> Opinion de Benjamin Rondeau:</font><hr />Le futur des systèmes de fichier
Les systèmes dexploitation actuels sont centrés sur les documents et leur position sur le disque dur, et il a été reproché à Apple, lors de la sortie de Mac OS X, ne pas innover suffisamment. Certains attendaient, de la part de "linventeur" de linterface graphique, un renouveau dans lapproche du système dexploitation, qui modifierait la perception que lutilisateur a de son environnement de travail virtuel.
Or il est aujourdhui indéniable que la prochaine grande évolution des systèmes dexploitation se jouera sur le système de fichier : les annonces récentes de Microsoft, ainsi que quelques rumeurs provenant de Cupertino ne laissent que peu de doutes sur la question : les futurs systèmes dexploitation se voudront « Centrés sur lutilisateur » (User Centric).
De la gestion des documents
Lorganisation actuelle de Mac OS, comme celle des principaux systèmes dexploitation, est symbolisée par larborescence. Chaque fichier est caractérisé, pour lutilisateur, par son emplacement au sein de cette arborescence. Ce nest ainsi même pas le nom de ce fichier qui le définit : deux fichiers peuvent être nommés identiquement et être dans deux répertoires différents.
Ce système a pour avantage celui de la logique : les fichiers sont tous "rangés" quelque part. Il correspond par ailleurs de manière assez idéale à la métaphore du bureau qui a cours depuis lintroduction de linterface graphique : les documents sont classés dans les des dossiers, eux même, dans dautres dossiers, tout comme les dossiers papiers.
Malgré lévidente simplicité du système, il est assez aisé den voir les limites. Il suffit davoir de nombreux fichiers pour constater quil est finalement malaisé de retrouver un document placé au fond fin dune arborescence.
Le système entraîne de lui-même la prolifération des dossiers et des sous-répertoires, afin de classer au mieux les documents.
De plus, il impose une grande rigidité dans le classement des documents: des fichiers sur un même projet doivent être placés au même endroit si on veut les retrouver facilement. Ce type dorganisation correspond donc assez peu à une organisation des documents en projet, et à lutilisation dun même document dans des circonstances diverses : une fois quun dossier est placé quelque part, il faut le déplacer si on souhaite créer un autre dossier avec ce document (dans le cadre dun projet par exemple). Mais on perd alors ce document dans le dossier ou il était au départ
A la gestion des idées
Pour lever ces limitations, il est nécessaire dajouter des méta-données aux fichiers enregistrés sur le disque dur.
Pour comprendre lutilisation que lon peut faire de ces méta-données, lexemple diTunes (et des MP3) est particulièrement parlant. Les tags (nom de lartiste, titre, album, ) sont parties intégrantes du fichier MP3, et permettent de naviguer dans les documents mp3 de multiples manières.
Si, aujourdhui, les méta-données existent dans les systèmes dexploitation (ils contiennent souvent lauteur du document et sa date de sauvegarde), les étendre sur le modèle diTunes permettrait à lutilisateur de naviguer dune manière complètement nouvelle dans ses fichiers.
Avec ce système, lemplacement réel des documents devient secondaire, et cest la gestion des arguments associés à chaque fichier qui devient essentielle. A lutilisateur, quand il crée un document, dy associer les mots-clefs adéquats (selon le projet, le travail ou lévènement auquel est lié le fichier). Il pourra ensuite, selon ses besoins, naviguer dans les documents qui correspondent à ce mot-clef. Cest ce type de solution, poussé encore pus loin, que les créateurs de systèmes dexploitation veulent intégrer dans les prochaines générations.
Létape suivante consiste en effet à appuyer le système de fichier et la gestion des méta-données associées sur un système de gestion de bases de données. Même si ses intentions précises restent floues, cest la voie qua choisie Microsoft pour son prochain OS, le successeur de Windows XP, baptisé pour le moment LongHorn, et prévu pour 2006. Dans cet OS, le système de fichier (appelé winFS), reposera directement sur un système de base de données..
Sil présentera toujours des dossiers, ceux-ci ne seraient que des « vues » particulières des éléments contenus dans la base de données (les fichiers). Par exemple, les fichiers « My Music » ne présenteraient que les fichiers musicaux.
On peut donc imaginer que lutilisateur, en créant un répertoire, y associe une « requête », pour quun double-clic sur ce répertoire affiche les documents répondant à un critère précis, quel que soit leur emplacement sur le disque dur (rendant par là même inutile la connaissance de cet emplacement).
Deux dossiers pourraient donc présenter le même document, si ce dernier répond aux conditions des deux dossiers (par exemple, si un dossier affiche les documents « photos » et si lautre affiche les documents « vacances en Corse », que ce soit les photos, ou les vidéos tournées à cette occasion).
Utiliser un SGBD pour le système de fichier permet en outre de profiter des nombreuses capacités de cette famille de logiciels. Ce sont notamment lespossibilités dindexage des éléments dune base de données qui sont intéressantes dans le cadre dun système dexploitation. En permettant de faire des recherches plus efficacement dans les données stockées, elles promettent daccéder plus rapidement aux fichiers, selon le mot-clef qui leur sera attaché.
Questions en suspens
Ce type de système de fichier peut donc libérer totalement lutilisateur de lorganisation « physique » de larborescence, de la même manière que dans une base de données, lutilisateur ne sait pas ou sont « réellement » les données quil exploite.
Dans ce système, la phase dattribution des mots-clefs au document est primordiale, et nécessite une réflexion préalable de la part de lutilisateur : si lon veut prolonger le parallèle avec iTunes, il est facile de constater lefficacité des tags mp3 (pour naviguer par artiste, par album, par style de musique), mais si ces tags ne sont pas remplis, tout le système seffondre, et il devient alors beaucoup plus difficile (voire impossible) den tirer partie.
Le passage à ce nouveau type dorganisation relève donc tout autant de laréflexion technique (appuyer le système de fichier sur un moteur de gestion de base de données), que théorique sur linterface homme-machine et la manière dappréhender lorganisation de document pour un travail plus efficace.
De nombreuses questions restent posées sur les options à prendre dans le cadre de lintroduction de cette solution. Il pourrait par exemple être dangereux de priver complètement lutilisateur de la référence à lemplacement du fichier dans larborescence. En dernier recours, ce moyen de retrouver un fichier peut être utile.
Cest pourquoi Microsoft, comme Apple avance à pas comptés dans cette direction. Chacun à sa manière. Microsoft, lors de la sortie dune beta préliminaire de Windows Longhorn, a communiqué sur ce prochain système de fichier, sans le montrer. La firme de Cupertino, comme toujours, garde le silence sur le sujet, mais on sait que Dominic Giampaulo, le créateur de système de fichier de BeOS (reconnu pour sa performance et sa gestion des méta-données) travaille maintenant à Cupertino
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Les réactions sont également très intéressantes, notamment le parralèle fait avec iTunes et iPhoto.
<blockquote><font class="small"> Opinion de Benjamin Rondeau:</font><hr />Le futur des systèmes de fichier
Les systèmes dexploitation actuels sont centrés sur les documents et leur position sur le disque dur, et il a été reproché à Apple, lors de la sortie de Mac OS X, ne pas innover suffisamment. Certains attendaient, de la part de "linventeur" de linterface graphique, un renouveau dans lapproche du système dexploitation, qui modifierait la perception que lutilisateur a de son environnement de travail virtuel.
Or il est aujourdhui indéniable que la prochaine grande évolution des systèmes dexploitation se jouera sur le système de fichier : les annonces récentes de Microsoft, ainsi que quelques rumeurs provenant de Cupertino ne laissent que peu de doutes sur la question : les futurs systèmes dexploitation se voudront « Centrés sur lutilisateur » (User Centric).
De la gestion des documents
Lorganisation actuelle de Mac OS, comme celle des principaux systèmes dexploitation, est symbolisée par larborescence. Chaque fichier est caractérisé, pour lutilisateur, par son emplacement au sein de cette arborescence. Ce nest ainsi même pas le nom de ce fichier qui le définit : deux fichiers peuvent être nommés identiquement et être dans deux répertoires différents.
Ce système a pour avantage celui de la logique : les fichiers sont tous "rangés" quelque part. Il correspond par ailleurs de manière assez idéale à la métaphore du bureau qui a cours depuis lintroduction de linterface graphique : les documents sont classés dans les des dossiers, eux même, dans dautres dossiers, tout comme les dossiers papiers.
Malgré lévidente simplicité du système, il est assez aisé den voir les limites. Il suffit davoir de nombreux fichiers pour constater quil est finalement malaisé de retrouver un document placé au fond fin dune arborescence.
Le système entraîne de lui-même la prolifération des dossiers et des sous-répertoires, afin de classer au mieux les documents.
De plus, il impose une grande rigidité dans le classement des documents: des fichiers sur un même projet doivent être placés au même endroit si on veut les retrouver facilement. Ce type dorganisation correspond donc assez peu à une organisation des documents en projet, et à lutilisation dun même document dans des circonstances diverses : une fois quun dossier est placé quelque part, il faut le déplacer si on souhaite créer un autre dossier avec ce document (dans le cadre dun projet par exemple). Mais on perd alors ce document dans le dossier ou il était au départ
A la gestion des idées
Pour lever ces limitations, il est nécessaire dajouter des méta-données aux fichiers enregistrés sur le disque dur.
Pour comprendre lutilisation que lon peut faire de ces méta-données, lexemple diTunes (et des MP3) est particulièrement parlant. Les tags (nom de lartiste, titre, album, ) sont parties intégrantes du fichier MP3, et permettent de naviguer dans les documents mp3 de multiples manières.
Si, aujourdhui, les méta-données existent dans les systèmes dexploitation (ils contiennent souvent lauteur du document et sa date de sauvegarde), les étendre sur le modèle diTunes permettrait à lutilisateur de naviguer dune manière complètement nouvelle dans ses fichiers.
Avec ce système, lemplacement réel des documents devient secondaire, et cest la gestion des arguments associés à chaque fichier qui devient essentielle. A lutilisateur, quand il crée un document, dy associer les mots-clefs adéquats (selon le projet, le travail ou lévènement auquel est lié le fichier). Il pourra ensuite, selon ses besoins, naviguer dans les documents qui correspondent à ce mot-clef. Cest ce type de solution, poussé encore pus loin, que les créateurs de systèmes dexploitation veulent intégrer dans les prochaines générations.
Létape suivante consiste en effet à appuyer le système de fichier et la gestion des méta-données associées sur un système de gestion de bases de données. Même si ses intentions précises restent floues, cest la voie qua choisie Microsoft pour son prochain OS, le successeur de Windows XP, baptisé pour le moment LongHorn, et prévu pour 2006. Dans cet OS, le système de fichier (appelé winFS), reposera directement sur un système de base de données..
Sil présentera toujours des dossiers, ceux-ci ne seraient que des « vues » particulières des éléments contenus dans la base de données (les fichiers). Par exemple, les fichiers « My Music » ne présenteraient que les fichiers musicaux.
On peut donc imaginer que lutilisateur, en créant un répertoire, y associe une « requête », pour quun double-clic sur ce répertoire affiche les documents répondant à un critère précis, quel que soit leur emplacement sur le disque dur (rendant par là même inutile la connaissance de cet emplacement).
Deux dossiers pourraient donc présenter le même document, si ce dernier répond aux conditions des deux dossiers (par exemple, si un dossier affiche les documents « photos » et si lautre affiche les documents « vacances en Corse », que ce soit les photos, ou les vidéos tournées à cette occasion).
Utiliser un SGBD pour le système de fichier permet en outre de profiter des nombreuses capacités de cette famille de logiciels. Ce sont notamment lespossibilités dindexage des éléments dune base de données qui sont intéressantes dans le cadre dun système dexploitation. En permettant de faire des recherches plus efficacement dans les données stockées, elles promettent daccéder plus rapidement aux fichiers, selon le mot-clef qui leur sera attaché.
Questions en suspens
Ce type de système de fichier peut donc libérer totalement lutilisateur de lorganisation « physique » de larborescence, de la même manière que dans une base de données, lutilisateur ne sait pas ou sont « réellement » les données quil exploite.
Dans ce système, la phase dattribution des mots-clefs au document est primordiale, et nécessite une réflexion préalable de la part de lutilisateur : si lon veut prolonger le parallèle avec iTunes, il est facile de constater lefficacité des tags mp3 (pour naviguer par artiste, par album, par style de musique), mais si ces tags ne sont pas remplis, tout le système seffondre, et il devient alors beaucoup plus difficile (voire impossible) den tirer partie.
Le passage à ce nouveau type dorganisation relève donc tout autant de laréflexion technique (appuyer le système de fichier sur un moteur de gestion de base de données), que théorique sur linterface homme-machine et la manière dappréhender lorganisation de document pour un travail plus efficace.
De nombreuses questions restent posées sur les options à prendre dans le cadre de lintroduction de cette solution. Il pourrait par exemple être dangereux de priver complètement lutilisateur de la référence à lemplacement du fichier dans larborescence. En dernier recours, ce moyen de retrouver un fichier peut être utile.
Cest pourquoi Microsoft, comme Apple avance à pas comptés dans cette direction. Chacun à sa manière. Microsoft, lors de la sortie dune beta préliminaire de Windows Longhorn, a communiqué sur ce prochain système de fichier, sans le montrer. La firme de Cupertino, comme toujours, garde le silence sur le sujet, mais on sait que Dominic Giampaulo, le créateur de système de fichier de BeOS (reconnu pour sa performance et sa gestion des méta-données) travaille maintenant à Cupertino
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