Sur la création de la Document Foundation par exemple. Prétendre que c'est en réponse à l'abandon d'OpenOffice par Oracle est un mensonge. À ce moment Oracle avait affirmé qu'il entendait bien poursuivre le développement de la suite bureautique. Ce n'est qu'un an après la scission qu'Oracle a donné OpenOffice à la Fondation Apaches. IBM y a ensuite apporté le code de Lotus Symphony.
La Document Foundation fut créée par
une partie des dirigeants du projet OpenOffice.org, essentiellement des Européens, pour s'affranchir d'Oracle au prétexte des conditions de gouvernance qui ne leur convenaient plus, alors qu'elles étaient identiques à celles qui prévalaient au temps de SUN. Tout d'un coup ce qui était acceptable ne l'était plus. Il s'agissait essentiellement d'une opération politique orchestrée par Novell/Suse et Red Hat avec des concurrents d'Oracle. Rien à voir avec le départ des ingénieurs de SUN. À cela s'ajoute une dimension géopolitique puisque la Document Foundation est de droit allemand alors qu'OpenOffice.org était de droit étasunien.
Techniquement, LibreOffice est un fork de
Go-oo bien plus que d'OpenOffice. Apache OpenOffice n'est pas un fork, il est la continuité d'OpenOffice. C'est la raison pour laquelle LO c'est imposé facilement sur GNU-Linux. Il y était déjà.
Ce qui est vrai sur GNU-Linux est loin d'être vrai sur Macintosh. D'ailleurs le site que tu as mis en lien ne parle pas du Mac. Il y aurait pourtant à dire.
À savoir : le projet OpenOffice sur Macintosh fut développé pour l'essentiel indépendamment des sphères dirigeantes d'OpenOffice.org (celles-là mêmes créèrent la Document Foundation) par une équipe de volontaires à laquelle SUN avait fini par octroyer deux ingénieurs à plein temps. Jusqu'en 2009, on ne pouvait utiliser OpenOffice sur Macintosh qu'avec l'environnement X11. Je gage que sans ces gens on y serait encore.
Alors qu'on allait vers une meilleure intégration à la plateforme, la scission a fait du Macintosh le parent pauvre de LibreOffice. Aucun progrès n'a été accompli dans l'intégration. On attend toujours le module Quicklook qui gèrera l'Open Document. Au contraire, on assiste à une nette régression. Par exemple, le plein écran natif qui fut copié d'OpenOffice 4 — comme quoi Apache est loin de se tourner les pouces — n'est plus pris en compte aujourd'hui et on n'a pas le support de Quick View. Les bugs sont souvent négligés lorsqu'ils sont exclusifs au Macintosh. Le pire est l'abandon de Core Text pour le rendu des polices en faveur d'une solution "commune" qui aboutit à une approche des caractères catastrophiques dans macOS. Du jamais vu pour un logiciel de traitement de texte. M'enfin, si ça vous plait de voir vos mots coupés en deux ou trois morceaux…
Il y en a que ça dérange.
On nous annonce une version 7 de LibreOffice qui ne sera pas compatible en-deçà de 10.10 Yosemite. Je me demande bien pourquoi ? Il n'y a aucune raison objective à cela puisqu'ils refusent d'utiliser les atouts de la plateforme. OpenOffice qui évolue plus lentement reste compatible 10.7 Lion et fonctionne sur Catalina. Paradoxal ?
Donc contrairement à ce que tu avances, l'avenir n'est pas vraiment chez LO concernant le Macintosh, ou bien il s'annonce très sombre (sans le mode sombre qui n'est pas supporté non plus).
Le meilleur pour la fin. Prenez un abonnement Office 365 ou Microsoft 365 comme ils disent maintenant. Vous pourrez lire et exporter de l'Open Document Format dans une suite parfaitement intégrée à macOS et iOS. De toute façon l'OpenXML de Microsoft est également une norme ISO, alors pourquoi s'emmerder avec les suites Open ou Libre sur macOS ?
La récente pandémie a démontré que l'objectif de la Document Foundation est
un cuisant échec dix ans après sa création.
Quand je repense aux espoirs qu'avait suscité en 2008 le projet du portage natif sur Macintosh d'OpenOffice.org, je ne peux m'empêcher d'y voir un immense gâchis.