coup de coeur/de pompe littéraire

J'ai découvert Ryszard Kapuscinski, grand reporter polonais, durant un voyage en France, en 2002, je crois que j'étais dans la ville très touristique de Sarla. En rentrant dans la librairie, j'ai vu un titre qui m'a flashé: "Ébène"... Coup de foudre inconditionnel pour cet écrivain-journaliste, malheureusement décédé l'an passé.

Quand j'ai entendu qu'on publiait certains de ses articles et interviews... j'ai fonçé dans une librairie de Québec et j'ai payé le seul livre disponible, sans regarder le prix.

Je suis en train de le lire, et c'est ce type de livre qu'il faut déguster au compte-goutte, l'étirer, chaque mot ayant son importance, et peut-être, me dis-je, pourrait-il changer le cours de ma destinée - en tout cas, le sentiment y est.

Ce qui étonne, c'est qu'au final, chaque mot qu'il a écrit correspond pour lui à une démarche extrêment pénible, qu'il compare à une vie de bagne... Étonnant, quand coulent les mots avec tant de fluidité.

"On me demande toujours si je n'ai pas l'intention d'émigrer. Et je réponds que c'est fait : ma maison se trouve ailleurs, dans un autre pays. Je dois voyager, je dois me déplacer. Quand je reste dans un endroit, pas forcément en Pologne, n'importe où, je m'ennuie, je suis malade, il faut que je parte plus loin."

Le livre: "Autoportrait d'un reporter" de Ryszard Kapuscinski, chez Plon.

9782259202992.gif
 
  • J’aime
Réactions: Chang
Je suis plus classiques Anglophones et Russes et une passion certaines pour les Nouvellistes:

  • Les récits de Kolyma, de Chamalov, sur son internement dans un Goulag en Sibérie;
  • Les nouvelles complètes d'Hemingway, avec la série sur Nick, qui raconte l'enfance de l'auteur dans l'Illinois, mais aussi ces guerres (en Italie et en Espagne), sa relation avec les femmes;
  • Les oeuvres de Jane Austen, avec une préférence pour Orgueils et Préjugés, une histoire d'amour dans l'Angleterre Victorienne.
  • Les racontars de Jorn Riel, écrivain danois, très peu connu en France, dont la majeure partie des oeuvres se déroulent au Groenland où il vécut 16 ans;
  • Les Nouvelles de Karen Blixen, écrivain danois, connu pour la Ferme Africaine, ces nouvelles mérites d'être connues
  • La mouette de Tchékov, l'un des plus beaux textes théâtrales.
 
  • J’aime
Réactions: CarodeDakar
Toujours aussi hyper-réaliste...
Les cons sont plus vrais que nature :D:D:D

Hier soir j'ai commence le bouquin de Tom Sharpe dont tu avais parle plus haut ... le batard recalcitrant (?) ... je l'ai cherche dans une librairie a Hong Kong mais en anglais le titre est different donc je les ai tous ouvert et dans un, y'a le mot "bastard" a toutes les pages ... me suis dit ca doit etre celui la ... :D ...

n23589.jpg


Ca commence tres bien ... :up: ...
 
411PBSRRJTL._SL500_AA240_.jpg


Lecture en cours, très interessant mais on remercie les multiples notes du traducteur qui permettent de ne pas perdre le fil et de sortir l'essentiel !​
 
  • J’aime
Réactions: CouleurSud
Je n'arrive pas à lire un seul livre à la fois...
J'aime avoir plusieurs livres en route, surtout s'ils ont un lien étroit entre eux. L'un se référant à l'autre, tandis que le second réfute le troisième et ainsi de suite...

Cette semaine, voici mon tiercé pour la mise en parallèle:


ae7bf96642a03f0a2b878110._AA240_.L.jpg
41DDNV6ZQXL._SL500_AA240_.jpg
flam-baqu-2100g.jpg



MICHAUX, Yves, L'art à l'état gazeux, essai sur le triomphe de l'esthétique, Paris, 2004.
BOURRIAUD, Nicolas, Esthétique relationnelle, Dijon, 1998.
BAQUÉ, Dominique, Pour un nouvel art politique, de l'art contemporain au documentaire, Paris, 2004.

Chacun de ses trois livres explorent une idée précise, souvent assez obscure au premier abord. Mais en lisant les 3 en simultanés, cela permet un nouveau sens-angle de lecture de se dégagé.

Bien entendu, certains dirons qu'à force de mettre en lien, en comparaison les livres, on perd la force de chaque ouvrage.
 
411PBSRRJTL._SL500_AA240_.jpg


Lecture en cours, très interessant mais on remercie les multiples notes du traducteur qui permettent de ne pas perdre le fil et de sortir l'essentiel !​

Mais jeune homme,

Sais-tu que les notes de traduction de Hobbes (la seule fidèle étant celle de Tricaud) ne remplaceront jamais l'affrontement parfois violent avec le chapitre XIII et le décryptage patient des angles aigus du chapitre XVI où Thomas construit la plus impressionnante théorie théatrale de la représentation politique
 
  • J’aime
Réactions: Avril-VII
Je suis impatient de les lire :) Je me passionne pour ces sujets. J'ai lu la République à moitié car j'ai du le rendre et Le Prince. Mais ce livre est d'une précision incroyable et c'est vrai, un peu austère au premier abord :) .
L'année prochaine la Fac de Droit m'attend faute de temps pour préparer le concours de science-po...
Si vous avez des livres à me conseiller pour me mettre un peu dans le bain, que je prenne goût à ça. Oui je sors de S...

Des fois on en trouve qui font des trucs comme ça... :p
 
J'avais parlé ici d'Illium de Dan Simmons, j'ai terminé la suite, Olympos. Le temps passe vite, déjà 4 ans :siffle: L'imagination de l'auteur est toujours aussi florissante, les références techniques à Jules Verne sont multiples (j'adore, surtout dans un futur ultra technologique: c'est anachronique et délicieux), les références aux poètes innnombrables (Proust, Shelley, Keats, Shakespeare…). Toujours écrit en 3 histoires séparées qui avancent plus ou moins en parallèle (difficile à suivre quand on peut se téléporter, changer de dimensions ou d'univers :D), ça a ses avantages et parfois ses petits inconvénients (surtout quand de 3 on passe à plus :D). On avance moins dans le noir, on connait la plupart des personnages (j'ai eu du mal à m'en souvenir, surtout que j'ai fait l'impasse sur la vo, en passant en vf), mais y'a pas à dire: c'est le bordel et on s'éloigne totalement de l'Illiade originale et ça ne s'arrangera pas: les dieux sur Mars (mais quel Mars ?), les humains, les post-humains sur Terre (mais quelle Terre ?), Caliban et Prospero se cherchent et s'entredéchirent; les extraterrestres d'Europe (le satellite de Jupiter ;)) sont toujours les témoins neutres (vraiment ?) et finalement les personnages les plus sympathiques. Bref, Olympos, c'est un peu le bazar mais j'ai été saisi par l'écriture, saisi par les idées (Paris mangée par un trou noir, le vaisseau spatial et le réseau mondial de télécabines, très 19e siècle, la tranchée atlantique et le sous-marin perdu), et on laisserait presque tomber l'histoire. Comme souvent dans les suites, je suis un peu déçu, j'ai été moins surpris et emballé (il y a des répétitions régulières, des redondances un peu lourdes) mais dans l'ensemble c'est plutôt un bon moment. De la sci-fi allumée.

Quant à avoir un avis sur la polémique apparue à la sortie du livre -je peux pas faire l'impasse dessus, y'a qu'à faire une recherche sur Google siffle: (Olympos est-il un livre pro-sionniste anti-palestinien et anti-mulsuman), très honnêtement il ne m'a pas semblé l'y trouver, surtout en mettant regard ce que Simmons a écrit auparavant et ses personnages autant arabe, juif ou catholique (cf. Hyperion et sa suite). Il parle surtout de la folie humaine quant il s'agit de savoir la place d'une quelconque déïté (Dieux, Dieu, Allah, Yahvé ?) dans la vie des humains et face à la volonté des humains -tous- de se prendre pour les Dieux/Dieu/Allah/Yahvé à un moment ou à un autre.

Pour la plage:
Tonino Benacquista: La Maldonne des Sleeping
Lu en deux jours, au soleil, un petit régal glauque comme une nuit dans un train… de nuit, un aller-retour Paris-Venise dans la peau d'un couchettiste des Wagons-Lits cynique et désabusé, avec tout ce qui faut d'ambiance crade, de personnages louches ou ordinaires, de mesquinerie pour faire bien passer le temps.
Goût de cendre et de sang sur la fin...
A lire dans le train ;)

Je viens de commencer The Children of Hùrin, de JRR et Christopher Tolkien, je me régale de la poésie, du texte de ces légendes ou épopées qui se passent bien avant celle racontée dans The Lord of the Rings. L'anglais y devient vivant, le haut-elfe luit encore d'un éclat sans pareil, j'entend ces sons qui se mèle aux sons de batailles, de récits épiques, ce sont de courts chapitres, on ne s'y perd pas… on y est, on y est dans la tête de cet universitaire incroyable, dans ses langues inventées… il nous transporte dans ses mondes en un instant et c'est magique :love: Je m'attaquerai au Silmarillion un de ces quatre ;) Si vous avez apprécié la VO des Guerres de l'anneau, livre ou film, si vous avez envie de connaître les ancêtres d'Elrond… plongez :)
 
  • J’aime
Réactions: macelene
Cet été j'ai lu du roman et du roman.
Du classique comme du pas classique.

Mon (mes 2) coup de coeur:
-Le Rouge et le Noir: Stendhal.
-Les Enfants de la Liberté: M.Lévy.
 
Je viens de commencer The Children of Hùrin, de JRR et Christopher Tolkien, je me régale de la poésie, du texte de ces légendes ou épopées qui se passent bien avant celle racontée dans The Lord of the Rings. L'anglais y devient vivant, le haut-elfe luit encore d'un éclat sans pareil, j'entend ces sons qui se mèle aux sons de batailles, de récits épiques, ce sont de courts chapitres, on ne s'y perd pas… on y est, on y est dans la tête de cet universitaire incroyable, dans ses langues inventées… il nous transporte dans ses mondes en un instant et c'est magique :love: Je m'attaquerai au Silmarillion un de ces quatre ;) Si vous avez apprécié la VO des Guerres de l'anneau, livre ou film, si vous avez envie de connaître les ancêtres d'Elrond… plongez :)

Tu le lis en anglais?????
 
Oui et il est vraiment pas si difficile que ça. Truman Capote, j'y arrive pas par exemple. Tolkien n'est pas un auteur "compliqué". Il faut juste s'accoutumer à son rythme et ne pas craindre de passer du temps sur ses livres. Il a été plus que prolifique. J'arrive maintenant à apprécier les variations de la langue, suivant les auteurs, les époques… un régal surprenant.

Les bonus sur l'auteur des 3 dvd collector du LotR sont intéressants pour découvrir l'auteur et le cheminement.

Il a l'air 'achement bien ton Contre le sport, Patoch' :)

Roman d'été, c'était Millenium et Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson dont tout le monde m'a parlé depuis un an. Je l'avais vu entre les mains de Mado il me semble. Je sais pas si c'est très bien écrit, mais ça me plait bien, je l'ai pas lâché, adroit le gars… Si vous aimez les polars et que Jean-Marc Sylvestre vous donne des boutons, ça devrait vous plaire…

millenium_tome1.jpg
 
J'ai adoré le premier, moins le second. Quant au troisième pas du tout, toute l'originalité des deux premiers tomes, à la fois de l'histoire et des personnages, ayant disparu. Grosse décéption :(
 

un livre de cendres dans la lignée de Blood Meridian qui est un roman des origines, une expérience des confins, un voyage halluciné et apocalyptique dans le désert américain, un texte désertique qui parle de l'épuisement de l'histoire, une forme de western métaphysique et assez proche de Suttree qui est le roman de l'errance et du dénuement.

entre ces deux livres, The Road apparait comme le roman de la survie.


.
 
Vous n'avez jamais eu cette sensation ? "Je ne supporterai pas ce livre".
J'avais écouté le podcast du Masque et la Plume sur F Inter où un auditeur, dans un courrier, disait qu'il aurait aimé être prévenu de l'effet possible à la lecture du livre de McCarthy. Ca l'a flingué.
Je me dis que je ne pourrai pas l'encaisser. Ca ne remet pas en cause sa qualité. Je l'ai feuilleté en librairie. Je l'ai reposé, soulagé de ne pas le prendre.
Sensation étrange où on se rend compte de l'importance des mots. Du vocabulaire. Ils peuvent détruire. Il va rejoindre la liste des livres que je ne lirais ou ne relirais pas, entre Les Enfants Terribles de Cocteau et Lord of the flies de William Golding, et quelques autres.
Un Enfer personnel.
 
Vous n'avez jamais eu cette sensation ? "Je ne supporterai pas ce livre".
J'avais écouté le podcast du Masque et la Plume sur F Inter où un auditeur, dans un courrier, disait qu'il aurait aimé être prévenu de l'effet possible à la lecture du livre de McCarthy. Ca l'a flingué.
Je me dis que je ne pourrai pas l'encaisser. Ca ne remet pas en cause sa qualité. Je l'ai feuilleté en librairie. Je l'ai reposé, soulagé de ne pas le prendre.
Sensation étrange où on se rend compte de l'importance des mots. Du vocabulaire. Ils peuvent détruire. Il va rejoindre la liste des livres que je ne lirais ou ne relirais pas, entre Les Enfants Terribles de Cocteau et Lord of the flies de William Golding, et quelques autres.
Un Enfer personnel.

j'ai tout lu de McCarthy.

je l'ai découvert, un jour, par hasard.
je ne le connaissais absolument pas.
je fréquentais d'autres américians.
dans la librairie, il y avait le livre, une image et ce titre, superbe :

L'Obscurité du dehors

j'ai lu la première page (la fameuse page 7 ou 9) et les suivantes...
j'ai fini par l'acheter.


*******
de toute façon, je n'ai pas de télévision et je n'écoute pas la radio et je ne lis jamais les critiques littéraires.

la lecture, la littérature, lire est une expérience physique.
un voyage des confins.
une forme d'errance.


*******
edit: j'en parlais en page 52...

.
 
Vous n'avez jamais eu cette sensation ? "Je ne supporterai pas ce livre".
J'avais écouté le podcast du Masque et la Plume sur F Inter où un auditeur, dans un courrier, disait qu'il aurait aimé être prévenu de l'effet possible à la lecture du livre de McCarthy. Ca l'a flingué.
Je me dis que je ne pourrai pas l'encaisser. Ca ne remet pas en cause sa qualité. Je l'ai feuilleté en librairie. Je l'ai reposé, soulagé de ne pas le prendre.
Sensation étrange où on se rend compte de l'importance des mots. Du vocabulaire. Ils peuvent détruire. Il va rejoindre la liste des livres que je ne lirais ou ne relirais pas, entre Les Enfants Terribles de Cocteau et Lord of the flies de William Golding, et quelques autres.
Un Enfer personnel.

J'aime bien ce message qui dit ce qu'il peut en être de la littérature. :zen:

Et il est vrai que, chez Cormac, les mots ont une sorte de matérialité, qu'ils sont comme des morceaux d'acier ou des tessons de bouteille qui peuvent blesser.
Pourtant, (mais pour cela aussi), la lecture de Cormac me semble être une aventure qui mérite d'être tentée

Bien sûr, je ne te convaincrais pas malgré toi, mais, si je peux me permettre un conseil, commence peut-être par Le grand passage, le deuxième tome de la Trilogie des confins. On y trouve les mêmes thèmes que dans les plus "durs" de ses livres (ceux que LHO a cité : Suttree et Méridien de sang), on y croise les mêmes pointes acérées, mais avec comme un ton adouci, des angles moins aigus. :cool: