Les confins du Web 2.0.

SecretAboutBox

Membre confirmé
30 Mai 2004
35
11
52
web 4.0
Je reviens d'une autre planète.
Une planète où les propriétaires réels des œuvres n'ont plus de droit sur leur diffusion, où les spectateurs ont des devoirs envers les œuvres, où les créateurs sont respectés hors de toute considération marchande.
Une planète, inconnue, non cartographiée, située aux confins d'une galaxie honnie, la galaxie du pire tout pire, la face "barbare" du Web 2.0.
Je ne sais même pas où cette planète se trouve. Un jour, un de ses occupants m'a pris la main, et je l'ai suivi, les yeux bandés.
Je vais essayer de vous raconter ce voyage. Sans exposer cette communauté de "partageurs", ni ce forum.

Car il s'agit d'une communauté.
Comme toute communauté, elle a ses règles. Elles tiennent en quelques grandes directions :
1. La discrétion, et l'apprentissage technique nécessaire à la garantie de cette discrétion. Depuis longtemps, déjà, la communauté n'accepte plus de membres que ceux qui sont invités par les meilleurs d'entre eux.
2 La qualité. Ici, pas de blockbusters, pas de films de culs, et tout un tas de prescriptions techniques quant aux "bonnes pratiques" d'échanges, parmi lesquelles la tracabilité des fichiers échangés : références précises du support copié, type de technique mise en œuvre pour la copie, etc.
3. La loyauté. Ce monde comporte ses bons et ses mauvais. Les mauvais, sont les leechers. Ils prennent sans donner. Un arsenal technique permet de les repréer à coup sur, et de les ejecter de la planète. Les bons sont les "uploaders", ceux qui donnent plus qu'ils ne prennent. Ils sont respectés.
4. La conservation. Le "catalogue" (j'en donnerais un aperçu tout à l'heure) se doit d'être disponible, le plus complet possible. Les œuvres rares, censurées, introuvables, les colllections complètes, les œuvres historiques, les documentaires et autres émissions de radios sont particulièrement favorisées.

Voici donc un endroit où, pour parler clairement, des gens échangent des œuvres cinématographiques et musicales qu'ils possèdent généralement en toute légalité. Et qu'ils partagent dans l'iilégalité, mais non sans silence.
La commmunauté est, en effet, rattachée à un courant intergalactique, que l'on aperçoit parfois sous la bannière des P2PUnited, ou dans les écrits des théoriciens du Web2.0.

Le Web2.0, c'est ce concept forgé par Andrew Kantor. Je sais que le texte est en anglais mais, s'il vous plait, essayer de le lire avant de me vouer aux gémonies.

Alors, concrètement, qu'ai-je trouvé dans cette petite planète, forte de quelques millliers d'habitants ?

Un catalogue, d'abord.
Quelques aperçus des fichiers "images" les plus partagés, d'abord. En pole position, Rise and Fall of Idi Amin, une chronique romancée de la barbarie d'un dictateur africain bien connu. Jamais sorti en France. Puis, Le violent, aka In a lonely Place, le deuxième film de Nicholas Ray, le réalisateur de la fureur de vivre. Avec Humpfrey Bogart. 1950
Puis What the #*°! do we know, un film expérimental récent de William Hantz. Génial.
Puis Diarios de motocicletas, sur la jeunesse d'Ernesto Guevara, sorti une semaine aux USA.
Puis Unlocking the secrets of G-Spot, un documentaire issu des célèbres sexologues du Sinclair Institute.
Puis Carl Jung on film, un autre documentaire, de Stephen Segaller (1957).
Puis Caché, de Michael Haneke (2005). Le premier de la liste qui ait eu une carrière commerciale récente et décente.
La liste pourrait s'éterniser. On y trouverait ainsi le premier Frankeinstein (1910) de Searle Dawley, Tokyo-Ga, un docu de Wim Wenders, ou Grizzly Man, un autre docu de Werner Herzog. Ou encore The Call Of Chtulhu, un petit film récent, dont on parlait il y a peu dans ces forums. Etc...

Rigolo, non ?
Les plus "partagés" du moment ? The Wild Blue Yonder, un docu halluciné de Werner Herzog (2005), Straw Dogs, de Peckinpah (1971), THX 1138 de Georges Lucas (1967), ou encore Consciousness, creativity and the Brain, un documentaire philosophique de David Lynch (2005), mais aussi MirrorMask, de Neil Gaiman et Dave McKean, ou Bubble, le dernier Soderbergh, vendu sur le net le jour de sa sortie en salle. Et encore des Werner Herzog, car il était le MOM, le Master of the Month du tracker il y a peu, et chacun était donc invité à contribuer à enrichir de ses œuvres le catalogue.


Allez, un dernier aperçu : les requests, ce que les menbres voudraient voir vite rentrer dans leur catalogue dématérialisé :
Protozoa, le film de fin d'études de Daren Aronofsky, jamais distribué, Satantango, de Béla Tarr (7,5 heures !), Destino, de Dali et Ch. Dysney, jamais distribué non plus, ou encore Drawing Restraint, un magnifique Mathieu Barney non sorti en DVD...


Des films cultes, des films aux carrières difficiles, des films sortis des catalogues de vente de DVD, des collections complètes de cinéastes importants, des documentaires télés.

Il y a donc ainsi, dans notre univers, un endroit où les premiers Georges Mélies, les films censurés, les films dont les distributeurs refusent de les sortir en DVD, les films qui ne sont plus trouvables que par chance dans les sites d'enchères d'occasions, se rassemblent. Un endroit où des colllectionneurs, ou de simples cinéphiles passionnés viennent partager leurs trésors, et échanger dessus.

Parce que, bien sur, la planète ne se résume pas à un "tracker". Au dessus de la salle du catalogue, il y a un forum. Avec ses espaces techniques, ses salles de conférences, ses espaces de discussions artistiques, son bar...

Bref, une vie communautaire. Précaire. Honnie. Chassée.
Et fière. Si si. Fière.

Et je ne sais trop qu'en penser.
Sont-ils le mal ou le bien ? Sont-ils des voleurs ou des passionnés ?
J'aimerais connaître le montant de leur budget ciné annuel. Entrée en salles, achat de DVD... Je le parie important, très important.

Je m'interroge. Je relis le Web 2.0. Notamment sa fin.

"Les propriétaires possèdent toujours. Les créateurs continuent à créer, et les deux sont conscients de leur rôle respectif. Tous deux gardent le contrôle sur leurs créations, les deux peuvent faire de l'argent avec. Mais quelque chose a changé. Le contenu devient partagé. Il n'appartient pas à une commmunauté, mais le concept de partage limité ("seul toi et toi seul peut voir cette œuvre reproduite sur ce support précis") se détériore à grande vitesse dans l'ère numérique. C'était écrit.

Web 2.0 n'est pas la cause de ce retournement. Il en est la conséquence. Les signes du changement furent plantés dès le premier message dans le premier forum, quand les internautes construirent d'eux mêmes les premieres communautés en ligne. Les applications concrètes du Web2.0 proviennent toutes de là, et ont contribué à accélérer ce changement, dont Flick'r, Technoratis ou del.icio.us ne sont que des illustrations.

Comment cela va-til finir ? Je ne le sais pas. (Je ne sais pas s'il y a une fin). Mais je peux clairement voir que l'avenir du "contenu", et de la création future, est lié à nous tous, et pas seulement à chacun de nous."​
 
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Réactions: rezba
Y a des fois où c'est bon de se faire prendre par la main...
J'adore, le principe, surtout pour les oeuvres non diffusées, introuvables, géniales.
Mais j'apprécie un peu moins le côté "communauté fermée", tout en comprenant la nécessité de cette fermeture.
 
kertruc a dit:
Y a des fois où c'est bon de se faire prendre par la main...
J'adore, le principe, surtout pour les oeuvres non diffusées, introuvables, géniales.
Mais j'apprécie un peu moins le côté "communauté fermée", tout en comprenant la nécessité de cette fermeture.


Ahh.

Il faudrait que j'aille un peu plus loin dans certaines subtilités, pour comprendre le pourquoi de la communauté fermée.
Elle est motivée par deux choses : la capacité technique d'accueil. Plus c'est grand, plus ça se voit.
Et la lutte contre les leechers.
Deux exemples de règles.

Lorsqu'on devient nouveau membre, on ne peut que télécharger. Donc le ratio octets downloadés / octets uploadés (ou seedés) est inférieur à 1. Il est même proche de 0.
Tant qu'il n'est pas à 0,5, le nouvel arrivant risque l'exclusion.
Par ailleurs, tant que le nouvel arrivant n'a pas seedé (partagé ce qu'il a téléchargé) au moins 3 Go, il ne peut réaliser lui-même d'upload.
Il y a dans la communauté une notion très forte de symétrie de l'échange. Pas de place pour ceux qui ne font que profiter de ce qui est mis à disposition, sans redistribuer ou alimenter le catalogue.
Ceci est expliqué maintes fois sur le site.
Or justement, l'une des évolutions majeures du P2P, depuis l'apothéose de napster, c'est l'absence de contrepartie au don, le téléchargement pur et simple.
Or, aux US les plus recherchés ne sont pas ceux qui téléchargent, mais ceux qui permettent le téléchargement. Une communauté p2p mature, c'est une commmunauté qui assume collectivement le risque, donc.
De là à dire que ce genre de communautés puristes provient plus des anciennes communautés de HotLine ou de Caracho que des émules de Limewire, il y a un pas que je ne peux pas encore franchir, je ne leur ai pas posé la question.
Mais j'y ai trouvé l'un de ces souffles rencontrés dans les temps préhistoriques des boudoirs ftp discrets, et des serveurs hotline antiques, oui.
Il y a une idéologie, là derrière. Pas seulement l'assouvissement d'un désir de consommation culturelle facile.
 
Héhé...

Après une journée d'exposition, 68 lecteurs, 1 contributeur.
Je savais que je ferais pas recette, mais là ! :D:D

Y'a plein de pages ici qui débattent du projet DADVSI, des téléchargements illégaux, etc...
C'est généralement assez propre, parfois un peu hyopcrite.

Mais des endroits comme celui-là, on sait, ou on supppose que ça existe, non ? Vous voulez pas qu'on essaye d'en parler franchement ?

Pour moi, on est vraiment rentré dans une lutte de modèles économiques.
On a d'un côté des gens, essentiellement des propriétaires de droit sur les œuvres, qui hurlent au vol, et tentent de le combattre avec les énormes moyens financiers qu'ils tirent de la gestion des droits des œuvres, (appuyés par la voix de quelques créateurs ou interprètes, essentiellement ceux qui tirent le plus des systèmes de revenus sur les droits actuels), et de l'autre côté des gens qui, par insouciance ou par volonté délibérée, refusent de payer pour disposer de ces œuvres, ou refusent une fatalité qui veut que le système marchand finit par rendre ces œuvres indisponibles dans l'espace et le temps de la sphère marchande.

Mais si on regarde ça de plus près, ça veut dire quoi, télécharger un divx ? (je parle exprès de films, parce que c'est à mon avis la clé de la bataille actuelle)

Regarder un divx, c'est accepter de regarder une œuvre disposée sur un support de moins bonne qualité technique qu'un DVD. C'est ne pas disposer de ce qui va avec l'objet DVD (le livret, la pochette, et très souvent les bonus et les menus du DVD).

Ceci étant dit, combien de DVD exploitent vraiment la richesse du média ? 10% ?

Lorsque j'achète un DVD dans les bacs à soldes des hypermarchés, à 1€ pièce, comme je l'ai fait dernièrement, je sais qu'il n'y aura rien de plus dans le boitier que le disque, et rien de plus que le film dans le disque. Mais combien les auteurs et interprêtent touchent, sur ces 1 € ?
Je suis prêt à parier que si les hypermarchés ppeuvent faire ça, c'est que les droits de l'œuvre ont été abandonnés, dans ce cas précis. C'est pas de la spoliation au nom de la gestion des stocks ?
Est-ce que c'est plus dégueulasse d'acheter les DVD bradés par les grandes surfaces que de télécharger un DivX ?

Si on met de côté la question de la qualité technique du contenu (donc si on pose le débat dans les mêmes termes que les majors, pour qui il n'y a pas de différence de contenu entre un DVD et un Divx), on est finalement dans les mêmes termes économiques que celui qui installe Linux sans avoir acheté une distribution commmerciale, non ?
Non, bien sûr, puisque dans le cas de Linux, les auteurs ont délibérément cédé leurs droits.

Alors regardons en face les systèmes de répartition des droits d'auteurs. Non seulement les auteurs cèdent une partie importante, parfois exorbitante des revenus liés aux droits d'auteur aux distributeurs (dont le Web 2.0 montre qu'on peut se passer), mais pour récupérer les droits liés à la diffusion des œuvres, il ne suffit pas d'être membre d'une société d'auteur, il faut les réclamer ! Une bonne partie des auteurs d'œuvres musicales, par exemple, ne touchent pas ce qui devrait leur revenir réelllement. Beaucoup touchent beaucoup moins, et peu touchent beaucoup plus !

On estime que sur la totalité des droits reversés à des pointures médiatiques comme Jonnhy Halliday ou Michel Sardou, plus d'un quart proviennent des mécanismes de répartition des droits "non-réclamés".
Parce que pour réclamer, il ne faut pas seulement être auteur, il faut être super organisé ! :D

Toutes ces perversions des sytèmes de rémunération des auteurs contribuent à nourrir les expériences de partage. Et à exonérer les usagers de peer-to-peer de tout scrupule.

J'espère que les débats médiatiques actuels contribueront à "éduquer" une partie des téléchargeurs à la notion de droit d'auteur. Mais j'ai bien peur qu'en contrepartie, l'exposition des mécanismes actuels ne contribue à radicaliser les tenants d'une "culture partagée à l'échelle mondiale".

Un autre modèle de commercialisation est en train de voir le jour. Les gens consommeront d'abord le produit dans une forme déteriorée, et l'achèteront ensuite si le contenu leur a plu, et si la forme commercialisée leur offre plus que la forme gratuite. C'est une lâme de fond. Un tsunami.
 
j'apprécie ton discours sans compromis, tu appartiens donc à ceux qui réalise que le web 2.0 & co change complétement la donne, qu'au dela de tous ces faux discours hypocrytes des majors (ces tenors auto proclamés de la liberté intellectuelle) il y a un radical changement. Le P2P est un peu à la communication ce que l'imprimerie de guntemberg était à l'expression. Derriere les masques que beaucoup se mettent consciemment ou non devant les yeux, une sorte de révolution est en marche, napster fut l'initiateur d'une mentalité qui n'est pas pres de fléchir mais que des concepts comme caracho ne bridé que par trop. Tu évoque le probléme de celui qui prend sans rien donné, je reconnais qu'il n'assume pas comme tu le dis le risque collectif mais n'empeche que c'est sur ces meme reseaux que l'on trouve le plus de 'data'. Il y a toujours eu ce que l'on nomme en économie un passager clandestin, celui qui profite du systéme sans participer, il y a toujours eu en économie et dans le monde ce fameux dilemme du prisonnier, celui qiu rejete la faute sans penser que l'acceptation collective ne rendra la sentence que forcément moins pire. Il y a toujours eu des boulets à trainer.

ps : je sais plus où je voulais en venir :rose:
 
L'idée en elle meme n'est pas nouvelle. C'est un peu celle des BBS de jadis,des Boards actuels ou des reseaux communautaires ultra fermés.
Ne rentre pas qui veut et les derives sont severement reprimandées. Bien loin helas de l'attitude collegienne du reste du ouaibe.
 
Comme ma communauté préférée est victime collatérale d'une descente de la police suédoise sur l'hébergeur d'un des plus grands trackers de torrents (décidément, y'a plus que la slovaquie et la russie pour héberger astalavista...), un petit tour vers les chroniques "web 2.0" du fondateur de kelkoo, Pierre Chappaz.
C'est pas mal, ce qu'écrit ce gars. C'est pas mal écrit, et c'est intéressant. En tout cas, c'est une vision qui permet de réfléchir. La dernière livraison concerne le débat sur le statut des bloggeurs-journalistes-qui-n'en-sont-pas-ais-qui-en-sont-quand-même. Et ça parle d'Apple, bien sûr.
C'est là.
 
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Réactions: benjamin
Salut,
Je ne comprends pas bien ta définition de Web 2.0. Tu appelles ca une communauté qui se partage de l'information. Pas toujours dans la légalité mais avec une vraie ligne de conduite.
Je n'avais jamais entendu parler de web2.0 donc je viens d'aller voir deux ou trois définitions. Et là je comprends autre chose que ce que tu décris. Il s'agirait juste d'une façon d'utiliser l'Internet avec des sites reconnus comme web2.0, c'est à dire qu'ils utilisent les recommandations de W3C. Nul part (ok j'ai lu en diagonale) je n'ai lu quelque chose à propos d'une communauté à membres restreint s'échangeant des films par exemple.

Peux tu m'éclairer?
 
Chuck_Joris a dit:
Salut,
Je ne comprends pas bien ta définition de Web 2.0. Tu appelles ca une communauté qui se partage de l'information. Pas toujours dans la légalité mais avec une vraie ligne de conduite.
Je n'avais jamais entendu parler de web2.0 donc je viens d'aller voir deux ou trois définitions. Et là je comprends autre chose que ce que tu décris. Il s'agirait juste d'une façon d'utiliser l'Internet avec des sites reconnus comme web2.0, c'est à dire qu'ils utilisent les recommandations de W3C. Nul part (ok j'ai lu en diagonale) je n'ai lu quelque chose à propos d'une communauté à membres restreint s'échangeant des films par exemple.

Peux tu m'éclairer?
Ce qu'on appel Web 2.0, c'est en fait tout ce qui se rapproche de la "révolution web".
-> Le respect de standards en vue d'une normalisation et d'une universalisation sous le nez des Grands (Microsoft en particulier).
-> Les nouvelles technologies du web (qui sont en fait de nouvelles utilisations de technologies qui existe déjà, je pense à AJAX)
-> La circulation de l'information gratuite et libre.

=======

Je viens de lire toute cette discussion, et je la trouve très intéressante. L'initiateur du thread a un point de vu que je partage à peu près, il l'exprime très bien.

Ce que je voulais rajouter, c'est à propos des films, musique etc... mis à disposition et télécharger par les membres des différentes communautés du web.

Quand SecretAboutBox parle du droit d'auteur, il a raison dans tout ce qu'il dit mais il omet (selon moi) quelque chose d'important.

Je pense qu'aujourd'hui les artistes ont un gros rôle à jouer dans cette histoire. Ils doivent prendre les décisions.
C'est en effet à eux de voir que le temps des majors, de la SACEM (pas en elle même, mais dans la façon dont elle existe aujourd'hui) est révolu.
Aujourd'hui les Industries de la musique et du film se font bien plus de sous que les artistes, pourquoi ?
Il y a encore 10 ans, pour que vous puissiez diffuser ses créations musicales, il fallait que quelqu'un qui croit en vous, en votre talent, investissent pour la fabrications des CD (ou cassette), pour faire de la pub (mais pas forcément). Il est donc normal que c'est personnes, ou organismes touche un retour sur investissement.

Ce qui a aujourd'hui changé, c'est que pour diffuser ses oeuvres, il n'y a plus besoin de capitaux : une connexion internet et hop, on upload sur des serveurs et c'est accessible par LE MONDE ENTIER, instantanément.

Le problème qui se posent, c'est de savoir comment les auteurs peuvent être rémunéré pour leurs créations. Les multinationales capitalistes pensent DRM, Digital Right Management : Gestion des droits numérique. Ces derniers limites non seulement la copie, mais aussi l'utilisation. Ce n'est donc pas la bonne solution.

La solution miracle n'a pas encore été trouvé (si elle l'est un jour).
-> Peut-être n'a-t-on pas besoin que les musiciens soit des professionnels.
-> Peut-être que les musiciens doivent être rémunéré par un organisme, mais comment contrôler ce dernier, comment savoir pourquoi on donnerait plus au uns qu'au autres, ou pourquoi on donnerait à tous la même chose étant donné qu'il n'auront pas tous le même succès.
-> Je pense que l'un des problème aujourd'hui est que le spectacle vivant (les concerts par exemple) coûte cher : 30€ en moyenne. Le problème, c'est que sur ces 30€, il y a des techniciens, des ingénieurs, en quantités et de qualités qui bossent comme des malades pour que le spectacle soit bien. Il faut aussi payer la salle, au final les artiste ne gagnent pas beaucoup non plus sur le spectacle vivant. Il existe des solution : des salles et des technicien payé par les états mise gratuitement à la disposition des artistes, (évidemment pas toujours au grand à succès, faut que ce soit contrôlé.) et des entrées aux concerts à 10€, mais qui sont touché en grande partie par les artistes.

Je ne sais plus tout ce que je voulais dire, mais voilà déjà ça.

Je pense en tout cas que la bonne solution n'est pas d'essayer (car il ne faut pas rêver, personne n'y arrivera jamais) à contrôler ce qui se passe sur le net, à interdire le libre échange de l'information et de la culture.
La solution consistera certainement à l'utiliser convenablement.


Je sais que la charte de MacG interdit plus ou moins les débats, mais je suis aussi persuadé que tout cela est très lié à la politique. Et je ne pense pas qu'il soit possible d'en parler sans passer par là.
Je le dis donc clairement, je ne pense pas que le libéralisme puisse être à la source de quelque bonne solutions que ce soit, sauf pour les grands groupes capitalistes tel que les majors, leurs patrons et leurs actionnaires.
 
Aujourd'hui dans le monde à propos du Web 2.0

Je trouve cet article inquiétant... :heu:

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-783266@51-782693,0.html
LEMONDE.FR | 14.06.06 | 16h08 . Mis à jour le 14.06.06 | 16h34

/"Avancée technologique"/, /"universalité"/, /"démocratisation de
l'usage du réseau des réseaux"/... Les plus beaux clichés sémantiques
accompagnent la plus "tendance" des évolutions d'Internet : le Web 2.0.
Le Web sortirait-il de sa chrysalide ou s'agirait-il d'une campagne
marketing planétaire bien orchestrée ? A qui profite le Web 2.0 ?

Wikipédia, l'encyclopédie libre et totalement "2.0", ne manque pas
d'avoir une réponse à cette question existentielle dans sa définition du
phénomène. Le /"Web 2.0 est un terme souvent utilisé pour désigner ce
qui est perçu comme une transition importante du World Wide Web, passant
d'une collection de sites Web à une plateforme informatique à part
entière, fournissant des applications Web aux utilisateurs"/, peut-on
lire sur l'encyclopédie du Net. Le Web 2.0 serait donc un fournisseur de
services dont les bénéficiaires seraient les internautes.
*
SERVICES ÉCONOMIQUEMENT VIABLES*

Steve Ballmer, le charismatique patron de Microsoft, s'accorde sans mal
à cette définition. De passage à Paris en avril dernier, à l'occasion de
la journée "Mix'06
<http://www.microsoft.com/france/msdn/mix/webcast.mspx>" consacrée au
Web de deuxième génération, le patron s'est attaché à démontrer que sa
firme surfe également sur la mouvance du 2.0. L'Internet deuxième
génération, c'est une /"nouvelle interface multimédia plus riche sur
laquelle les internautes peuvent publier, échanger des données..."/
explique le PDG. Mais c'est également des services qui s'accompagnent
d'un nouveau /"modèle économique avec des formules d'abonnements, du
payant"/. La viabilité économique des services 2.0 est le premier moteur
du buzz dont ils font l'objet. La pérennité économique du concept décide
de l'intérêt des géants de l'Internet mondial (Google, Microsoft et
Yahoo!) et redonne de l'oxygène à une bulle qu'on a cru exploser en 2001.

/"Nous sommes à nouveau entrés dans une phase de créativité tous
azimuts"/, expose Olivier Parriche, directeur de Yahoo Search France.
Les start-up reviennent sur le devant de la scène, elles innovent, et se
font racheter par les poids lourds de l'Internet. /"Lorsque Yahoo a
acheté del.icio.us <http://del.icio.us/>, l'idée était d'amener les
internautes à partager des infos, à les enrichir. Nous voulons créer des
communautés autour d'un site, d'un centre d'intérêt." "Ce qui nous
intéresse, c'est l'être humain dans sa vie au quotidien",/ précise
Olivier Parriche. Le Web 2.0, c'est également mettre en partage ses
signets, ses commentaires, ses goûts, une partie de sa vie privée avec
ses pairs, mais également avec des experts en marketing.
*
NOUVELLE FORME D'ESCLAVAGE*

/"Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles"/ tempête sur
son blog <http://www.la-grange.net/2006/03/29.html#web20> Karl Dubost,
internaute éclairé et vétéran de la blogosphère. /"Utiliser les concepts
de liberté, de créativité, de beaux sentiments, de communautés pour
mieux vous abuser, pour mieux pomper tout ce qui fait de vous un
consommateur bien identifié est une arnaque." "Nous assistons à la
naissance d'une nouvelle forme d'esclavage. Dans une chaîne de
production, ce qui coûte souvent le plus cher, c'est la
main-d'oeuvre..." "Pourquoi pensez-vous que toutes ces sociétés
investissent dans le domaine du 'réseau social' (l'ironie des termes),
non pas pour améliorer le sort de l'humanité, mais bien parce qu'il y a,
à la clef, un intérêt commercial. Pourquoi font-ils un pari sur vous ?
parce que vous faites tout cela gratuitement ou plus exactement vous
prenez de votre temps et de vos compétences pour le faire sans qu'ils
aient à vous payer pour le faire."/

L'intérêt goulu des multinationales de l'Internet pour les solutions et
services 2.0 à forte valeur ajoutée potentielle et à matière première
gratuite n'est pas étrangère au succès "médiatique" du concept. Tim
O'Reilly, auteur du texte fondateur du concept 2.0
<http://www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-web-20.
html>,
mesure en septembre 2005, via le moteur de recherche Google, la
popularité du "Web 2.0". Il compte alors 9 500 000 occurrences. En
reproduisant la même expérience aujourd'hui on trouve 84 800 000
réponses. Angelina Jolie, star hollywoodienne au firmament de sa
carrière, ne compte que 32 000 000 occurrences.
*
INTRUSION *

Le Web 2.0 c'est ce que vous faites, /"ce que font vos amis, ce qu'ils
aiment, les programmes qu'ils regardent, les technologies qu'ils
utilisent, beaucoup de choses"/ s'enthousiasme Steve Ballmer. Le Web
2.0, c'est aussi l'exploitation de contenus gratuits produits par les
internautes ainsi que l'intrusion des firmes dans la vie privée des
internautes. Une formidable base de données pour tous les marketeurs de
la planète. /"Un marché avec un gros potentiel de développement"/
conclut le milliardaire américain.


*Eric Nunès*
 
le pear 2 pear c'est le principe de partager, de faire circuler des données par différents

canaux

src1 src2 src3

| | |

afin de ne pas engorgé un canal c'est ce qu'on appel aussi l'internet et oui tout fonctionne en p2p
vos provider font du p2p

ce n'est pas seulement des logiciels qui permettent de voler des choses

le telechargement et les majors c'est pas la meme chose
les deux sont des voleurs

une maison disque à l'origine c'est pour produire le support disque
donc pas de support pas de maison de disque

la "musique" appartient aux majors informatiques/reseaux
enfin si les gens n'achetait pas toutes les merdes sonores de ce systeme
styles les petasses qui se tremousse r&b

c'est pas de la musique

donc à force de vendre et de produire de la merde je m'etonne pas que ces oeuvres musiques
poubelles soient pillées c'est l'arroseur arrosé je vends de la merde
pourquoi j'acheterais de la merde je peux l'avoir gratuitement

le web 2 sont des normes techniques pas politiques


:zen:

quand a Steve Ballmer, le charismatique patron de Microsoft
c'est une grosse pute de scientologue
 
Les grosses cylindrées des "nouvelles technologies" sont toujours promptes à essayer de ramener pour leur profit les innovations nées en dehors d'eux. C'est le sens du discours de Balmer, non ? (je ne savais pas qu'il était sciento, lui).

En l'occurence, le web 2.0 se caractérise d'abord par le côté coopératif des plates-formes mises en place. Même lorsqu'elles proposent un service payant.

Avez-vous vu cette petite histoire du Pas-de-Calais, le réseau des gamins du Béthunois qui faisaient un peu de thune, justement ? Ils se sont fait choper, bien fait pour eux. Mais à l'occasion de l'article sur ce fait divers, Libération revient sur la réinvention constante du P2P.
La coupe du Monde est une bonne illustration de ça. Une partie non négligeable des pays pauvres n'a pas accès aux images de la FIFA cup allemande, parce que les droits télés sont trop chers pour eux. Résultat, de nombreux sites de P2P servent à partager l'image satelllitaire acquis par un internaute européen ou américain, qui la rediffuse immédiatement à un tracker un peu bidouillé, qui redispatche à d'autres internautes.

Bien sûr que le web2.0, c'est d'abord de la technique. Mais les utilisations qui en sont faites sont toujours plus politiques à mesure qu'elles sont plus marginales ou plus clandestines. Et inventives. Parce que toute technologie du partage finit par permettre la mise en &#339;uvre de contournements des pratiques marchandes discriminantes.
 
SecretAboutBox a dit:
Les grosses cylindrées des "nouvelles technologies" sont toujours promptes à essayer de ramener pour leur profit les innovations nées en dehors d'eux. C'est le sens du discours de Balmer, non ? (je ne savais pas qu'il était sciento, lui).

En l'occurence, le web 2.0 se caractérise d'abord par le côté coopératif des plates-formes mises en place. Même lorsqu'elles proposent un service payant.

Avez-vous vu cette petite histoire du Pas-de-Calais, le réseau des gamins du Béthunois qui faisaient un peu de thune, justement ? Ils se sont fait choper, bien fait pour eux. Mais à l'occasion de l'article sur ce fait divers, Libération revient sur la réinvention constante du P2P.
La coupe du Monde est une bonne illustration de ça. Une partie non négligeable des pays pauvres n'a pas accès aux images de la FIFA cup allemande, parce que les droits télés sont trop chers pour eux. Résultat, de nombreux sites de P2P servent à partager l'image satelllitaire acquis par un internaute européen ou américain, qui la rediffuse immédiatement à un tracker un peu bidouillé, qui redispatche à d'autres internautes.

Bien sûr que le web2.0, c'est d'abord de la technique. Mais les utilisations qui en sont faites sont toujours plus politiques à mesure qu'elles sont plus marginales ou plus clandestines. Et inventives. Parce que toute technologie du partage finit par permettre la mise en &#339;uvre de contournements des pratiques marchandes discriminantes.
vient chez nous je crois que tu es une bonne recrue pour devenir militant FSF

http://plumber.gnu-darwin.org/
http://gnu-darwin.org/

http://proclus.gnu-darwin.org/~proclus/polaris.html

http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39357579,00.htm

http://www.stallman.org/

:D:D:D tu as toutes les caractéristiques requises
 
de-vilain.png
:zen:

la famille evil inside s'agrandie

dans la famille evil inside je voudrais le vilain
 
SecretAboutBox a dit:
Voyons voir si j'ai compris quelque chose :
Une élite possédant une richesse (intellectuelle) se regroupe pour augmenter en cercle fermé la richesse de chacun de ses membres, suivant un système codifié de troc - richesse qu'ils n'ont en aucun cas créé eux-même, mais qu'ils se sont accaparés.
Les "pauvres" sont rejetés, vécus comme des parasites, des profiteurs.
Il s'agit d'échange, certainement pas de partage.

En quoi est-ce très différent du libéralisme dont les majors sont un des aspects ?
 
PonkHead a dit:
Voyons voir si j'ai compris quelque chose :
Une élite possédant une richesse (intellectuelle) se regroupe pour augmenter en cercle fermé la richesse de chacun de ses membres, suivant un système codifié de troc - richesse qu'ils n'ont en aucun cas créé eux-même, mais qu'ils se sont accaparés.
Les "pauvres" sont rejetés, vécus comme des parasites, des profiteurs.
Il s'agit d'échange, certainement pas de partage.

En quoi est-ce très différent du libéralisme dont les majors sont un des aspects ?
il y a une différence entre moyen et but

le libéralisme c'est dans le but et pas un moyen de vivre
donc l'échange est un but final et non plus un moyen d'échange

je pense que c'est assez fondamentale

le fou et le sage se ressemblent mais leurs natures sont radicalement opposées

:zen:
 
PonkHead a dit:
Voyons voir si j'ai compris quelque chose :
Une élite possédant une richesse (intellectuelle) se regroupe pour augmenter en cercle fermé la richesse de chacun de ses membres, suivant un système codifié de troc - richesse qu'ils n'ont en aucun cas créé eux-même, mais qu'ils se sont accaparés.
Les "pauvres" sont rejetés, vécus comme des parasites, des profiteurs.
Il s'agit d'échange, certainement pas de partage.

En quoi est-ce très différent du libéralisme dont les majors sont un des aspects ?

J'aime quand on me lit vite. :D

Qu'est-ce qui te fait dire que "les "pauvres" sont rejetés, vécus comme des parasites, des profiteurs" ?
Parce que l'inscription n'est pas constamment libre ? Ou qu'elle n'est même que peu fréquemment ouverte au public, tandis que la cooptation est constante ?
J'extrapole peut-être ta pensée, mais ceux que tu appelles "pauvres", et que tu opposes à ceux qui possèderaient une richesse, tu les appelles "pauvres" parce que tu sous-entend qu'ils n'ont rien à proposer à la communauté ?
Bien sûr que si, ils ont à proposer ce qu'ils ont déja chargé, et que d'autres chargeront après eux.
Dans la grande hypocrisie du P2P "grand public", tout le monde sait qu'une partie des fichiers proposés au téléchargement ont des droits de diffusion restreints.
Or, que se passe-t-il ? Les internautes que les justices des pays développés inculpent, le sont majoritairement pour mise à disposition des fichiers, beaucoup plus que pour téléchargement.
Combien d'amis ai-je entendu me conseiller tel ou tel logiciel de P2P en me précisant bien qu'il ne fallait pas que je laisse l'upload en service, sinon, la police allait me repérer, ou les méchants hackers allaient investir ma machine...
C'est quoi, la philosophie de base du leecher, c'est "je profite de ce que certains mettent illégalement à ma disposition, et je ne prends aucun risque de le mettre moi-même à disposition d'autre". C'est la consommation de masse. Ce n'est même pas le libéraliisme, c'est le capitalisme...
Là, les promoteurs assument de ne pas ouvrir un tracker au tout venant, pour se protéger tant de ces pratiques, que de la publicité inhérente à l'ouverture.
C'est ça que tu appelles le libéralisme ? :D
Leur modèle est plutôt à chercher du côté des fouriéristes et autres socialistes utopiques de l'europe de la fin du 19°... Et même du côté de Proudhon et de Bakounine, si j'ai bien lu certains de leurs textes sur le web 2.0.
"La propriété, c'est le vol"... :D
 
SecretAboutBox a dit:
Quelqu'un qui se réfère à Fourrier et Bakounine ne peut être entièrement mauvais
Qu'est-ce que je n'aime pas quand on me met le nez dans mon "j'ai lu trop vite et en diagonale".