bien vu Bigdidou.
Certains le savent, je vois une addictologue pour le tabac. En fait, ces bureaux dépendent des hôpitaux et sont composés de spécialistes formés à l'addictologie en plus de leur spécialité clinique (psychiatrie, allergologue, pneumologue...)
Généralement; ils sont installés en ville hors hôpitaux et centres de soins classiques.
Ces centres sont d'accès gratuit en premier abord, ils ont l'habitude et sont pour la plupart ouverts au dialogue. (je m'attendais à être stigmatisé... ben non!!!)
Prévoir un peu de temps pour le 1° RDV, ensuite ça s'enchaine assez vite.
Je suis d'accord avec Bigdidou, on a tous nos "déviances", ça peut valoir le coup de faire un point avec des pros du truc. Les généralistes ne sont pas formés à ça (hormis quelques uns passionnés).
En fait, j'avoue tout. Je suis généraliste et formé à l'addicto .
Les gens ne le savent pas, mais nous avons été les pionniers de l'addictologie en tant que spécialité, initialement face aux patients dépendants aux opiacés, avant qu'on mette sur le marché les médicaments indiqués pour la substitution. Certains ont pris de gros risques en prescrivant hors AMM du Skenan (morphine) ou du feu Temgesic (buprenorphine, remplacée en substitution par le Subutex puis ses génériques) en substitution.
Nous restons très présents dans les réseaux "Addiction" (par exemple dans les CSAPA) ou, très difficilement, dans le cadre de l'exercice libéral.
Par contre, les médecins généralistes ne peuvent plus depuis longtemps s'installer en secteur II (patients remboursés du tarif de base par la sécu, mais possibilité de prendre un dépassement non pris en charge par la sécu, à la charge du patient, et souvent de sa mutuelle, si le dépassement est raisonnable). Ça rend impossible l'addicto en ville, car il faut prévoir des consultations de 30 minutes, ce qui n'est pas possible avec le tarif d'une consultation de médecine générale (sur laquelle, il ne faut pas oublier qu'il y a 50 à 60% de frais). En plus, dès qu'on fait de l'addicto, on prend forcément en charge aussi des usagers de drogues, et dans beaucoup d'endroits, ça devient très casse gueule quand tu es tout seul (des agressions verbales et physiques quotidiennes voire pluriquotidiennes au meurtre, vols, saccages du cabinet, chantages et extorsions d'ordonnance, avec derrière, en prime, sanctions de notre sympathique conseil se l'ordre, incivilités auprès de tes autres patients...).
J'ai la chance de pouvoir exercer cette passion (car comme tu le dis très justement, c'est un exercice passionnant et incroyablement enrichissant, les patients nous apportant 100 fois plus de ce qu'on peut leur donner) à l'hôpital, à la suite, comme beaucoup d'opportunités, de hasards incroyables ainsi qu'en clinique spècialisée, mais c'est vrai, c'est rare.
Les spécialistes, plus et mieux implantés à l'hôpital que les généralistes (sauf aux urgences), et pouvant, en ville, prendre tous les dépassements d'honoraires qu'ils veulent, sont plus à l'aise techniquement pour faire de l'addicto. Certains, en font hélas plus un commerce qu'une passion, et, surtout, c'est un domaine où le généraliste qui a l'habitude d'une prise en charge globale et plus centrée sur la prévention est très légitime par rapport à des spécialistes d'organes.
Mais bon, les spés sont bien aussi, quand il sont correctement formés
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Un peu comme lorsque je conduis ma ferrari il m'arrive de freiner...
Ça, c'est couillon. Tu gâches les bonnes choses.
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