Il faut – me semble-t-il – distinguer deux cas de figure :
— la récupération de classeurs existants ;
— la création de nouveaux documents.
Pour les premiers, rien de tel que de tester.
Pour les seconds,
idem.
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Blague à part, en
récupération de tableaux existants, le plus souvent les dégâts sont mineurs ou relèvent de la mise en page, quelques cellules gardent les valeurs plutôt que les formules (notamment certains totaux), etc. A l'ouverture d'un document, on a un récapitulatif bien complet.
Il en va de même dans l'autre sens (de Numbers vers Excel).
Conclusion, si on doit
travailler à plusieurs (pas juste consulter ou modifier quelques données) sur des fichiers complexes (pas juste des gros fichiers mais avec plein de références croisées, de formules et de fonctions variées, une mise en page sophistiquée, etc. que chacun modifie à tour de rôle) alors mieux vaut sans doute utiliser le même logiciel.
Si on travaille essentiellement seul dessus et qu'on doit juste présenter les résultats à d'autres (p.ex. comme tableaux Excel mais aussi sur écran ou en PDF), Numbers est très bien – et loin d'être si basique qu'Aliboron le laisse supposee. Plus intuitif, il permet surtout plus vite de faire des choses complexes, mais il faut explorer parce que l'interface est assez différente.
Toutefois, Numbers a des limites. En particulier, il ne permet pas de faire des tableaux croisés dynamiques.
Parmi les autres
fonctions pratiques d'Excel qui me manquent vraiment :
— pouvoir verrouiller des cellules ou des feuilles (*)
— la validation des données,
— le suivi des modifications,
— les graphiques en radar,
— la possibilité de créer un menu local dont le contenu soit dynamique,
— l'absence de l'option de cellule Ne rien afficher si égal à zéro.
Ici, le tableau de compatibilité complet :
En revanche,
Numbers a des qualités propres.
J'apprécie particulièrement :
— La gestion très souple de l'interface graphique, que ce soit pour créer sa formule en quelques clics, avec un pré-remplissage des arguments, des références parlantes et colorées, accessibles d'un clic dessus si on veut vérifier)
Ex.
ou pour modifier une palette de couleurs avec la pipette, mettre en forme son tableau, faire évoluer des scénarios,…
— Le fait que chaque feuille puisse contenir plusieurs tableaux, mais aussi du texte, des images et des graphiques. Une belle présentation permet de rendre les chiffres moins austères ; chaque fois je me dis : Chouette, je vais utiliser Numbers !
— Les commandes Catégoriser, Filtrer et Trier des données qui permettent de réorganiser à la volée son tableau
— Les formats de cellule Case à cocher et surtout Curseur : on définit un minimum, un maximum et un incrément et on fait varier à la volée chiffres et graphiques. Très utile pour faire des simulations, évaluer un projet ou défendre un budget !
— La possibilité de remplir des cellules avec des images (par glisser-déposer p.ex. ça va très vite) – cf.
ici pour un exemple.
— Les styles de tableau, très simples d'emploi et dont les modèles fournis sont utilisables…
Pour ce qui est de l'
automatisation, tu peux piloter certaines commandes de Numbers par AppleScript.
Pour en avoir la liste et le descriptif, tu lâches l'icône de Numbers sur celle de l'Editeur d'AppleScript — c'est pour des trucs comme ça que j'apprécie Apple. Dans Numbers, c'est aussi simple, mais il faut y penser ou que quelqu'un te le dise…
Et pour organiser des flux, Automator peut prendre le relais. Ce n'est toutefois pas toujours très rapide.
En fait, le principal frein à recommander l'usage de Numbers est l'incertitude liée au format propriétaire des fichiers : trop souvent, d'une version à l'autre, Apple a laissé ses utilisateurs en rade, et ça peut faire mal quand on a longuement travaillé sur des fichiers d'un coup plus ou moins inutilisables ou récupérables.
(*) Parade : pour ne pas m'embrouiller lors du remplissage d'une feuille de calcul, j'utilise un code couleur pour les fonds ou les bordures de cellule : vert = à remplir, jaune = calcul automatique, etc.
Exemple du problème : au milieu d'un tableau à remplir manuellement (c'est la base de plein d'autres) j'ai une colonne où, en fonction de plein de conditions, s'affiche ou non un tiret — et dans les autres tableaux, plein de choses dépendent de la présence ou non de ce tiret qui me sert de bascule logique.
C'est une pitié de ne pas pouvoir verrouiller cette colonne, et je ne veux pas non plus la masquer, alors je l'ai bardée d'instructions et de mises en garde… C'est moche.