A
Anonyme
Invité
Un vendredi soir.
Personne au bar, à part quelques fantômes des posteurs passées et le hululement lugubre du vent à travers les planches mal jointes des fenêtres cassées et jamais réparées.
Lassé d'essuyer les verres dégueus des trois vieux poivrots qui lui reste à vomir quotidiennement sur le comptoir usé, le boss du bar a eu l'idée, devant l'affut de la jeunesse joyeuse rue du Mac, (luxuriante et nombreuses jeunesse, vautrée dans sa propre gloire autant que dans les établissements d'à côté où tout est à la mode et blanc laqué), le boss eut l'idée, disais-je, de tenter un relooking osé pour les atirer dans son rade louche et changer un peu sa clientèle.
Quelle bonne idée !
Il s'est renseigné. La musique ça marche ? Le live ?
Va pour du Live !
Alors, il a bricolé une pauvre estrade dans un coin, avec des cagettes de légumes moisis dont se servaient ces voyous de la Horde pour les jeter sur les passants du temps de leur gloire.
Aujourd'hui, leurs légumes sont plus frais qu'eux, ils ne viennent presque plus, les teigneux, certains font même la manche sur le trottoir d'en face, on se demande quand même bien ce que fait la police !
Il a récupéré un vieil ampli mangé aux mites - en fait, un jouet pour gosses estampillé "Dora l'exploratrice fait de la musique" qu'il a piqué à Dark-Tintin, le gamin du pervers pépère, là, au coin du zinc, toujours la trogne cachée par un casque pour pas faire trop peur aux loufiats de passage et les poches pleines de photos de filles à poil - t'en veux ?
En échange, il lui a filé une paire de claques, au gosse, et si tu l'ouvres je change ton pseudo en Pink-Tournesol, t'en auras pour sept ans de malheur et de quolibets, capiche gamin ? - faut dire que c'est pas un tendre, le patron, un vrai Ténardier, pas du genre à se faire des cheveux pour savoir si on l'aime du moment que son claque fait rentrer l'oseille...
Pas du genre à se faire des cheveux, non.
Quelques projos de seconde zone, aussi, ramassés chez son locataire du premier - un photographe violacé (par la picole) et qui ne descend plus guère au bar, soit disant que son déambulateur se coince dans les marches de l'escalier et puis, il y a sa vieille blessure de la guerre de Crimée...
On ne comprend plus trop ce qu'il radote de sa gloire passée, le pauvre bougre, mais les gamins aiment bien lui faire des grimaces pour s'enfuir ensuite, faussement terrifiés quand il éructe en retour, propos sans suite, postillons gluants et rond de cane (pas trop de rond, il tombe, sinon.)
Il a branché tout ça.
Et voilà.
Il a bien commandé des affiches aux quelques habitués habiles du crayon qu'il connaît, mais...
Mais ce sont des artistes, ouais, tout ça c'est grande gueule et poil dans la main, on le sait bien, vont déchanter, ceux-là, la prochaine fois qu'il voudront mettre leur dose d'agricole sur leur petite ardoise.
Ha ha ! Ils verront.
Vous dessiniez, j'en suis fort aise et bien payez pour boire, maintenant !
Mais peut importe.
A force de rangeo-persuasion, il a trouvé un drogué pitoyable pour essuyer les plâtres de sa petite animation. L'avenir dira si le stratagème fonctionnera et attirera les foules ou si le pauvre naïf finira à la cave, enterré dans une cagette, l'ampli fracassé sur la tête et le projo dans le fion.
Il est comme ça, le patron.
Il n'aime pas qu'on lui fasse faux-bond.
Donc,
C'est encore vendredi.
Au milieu de la fumée, dans les relents rances des rots alcoolisés des poivrots locos locaux, sous le regard blasé des jeunes drogués échoués ici on ne sait trop comment ou pourquoi et dans l'espoir que ceux qui passent devant la vitrine sale, avec leur ordi tout neuf sous le bras pour le montrer à leurs copains et danser autour en se touchant mutuellement, que ceux là s'arrêteront enfin et prendront au moins une consommation.
Bref, un vendredi au bar.
Et pour la première fois worldwide :
Allez, place à la musique - si on veut.
*****************************************************************************
Bon, vous vous en doutez, je suis musicos comme je suis rappeur (ou l'inverse) et de toutes façons, pas vraiment (ou pas du tout, en fait).
Mais si vous faites de la zique en vrai, ce fil est aussi pour vous, hein ?
Z'êtes pas obligés de bramer des conneries avec une voix de fausset pour poster ici...
Si vous pouviez juste faire une sélection et pas inonder le fil avec dix morceaux par jour - on pourrait dire, la zique, c'est que le vendredi, non ?
'fin, faites comme vous voulez.
Personne au bar, à part quelques fantômes des posteurs passées et le hululement lugubre du vent à travers les planches mal jointes des fenêtres cassées et jamais réparées.
Lassé d'essuyer les verres dégueus des trois vieux poivrots qui lui reste à vomir quotidiennement sur le comptoir usé, le boss du bar a eu l'idée, devant l'affut de la jeunesse joyeuse rue du Mac, (luxuriante et nombreuses jeunesse, vautrée dans sa propre gloire autant que dans les établissements d'à côté où tout est à la mode et blanc laqué), le boss eut l'idée, disais-je, de tenter un relooking osé pour les atirer dans son rade louche et changer un peu sa clientèle.
Quelle bonne idée !
Il s'est renseigné. La musique ça marche ? Le live ?
Va pour du Live !
Alors, il a bricolé une pauvre estrade dans un coin, avec des cagettes de légumes moisis dont se servaient ces voyous de la Horde pour les jeter sur les passants du temps de leur gloire.
Aujourd'hui, leurs légumes sont plus frais qu'eux, ils ne viennent presque plus, les teigneux, certains font même la manche sur le trottoir d'en face, on se demande quand même bien ce que fait la police !
Il a récupéré un vieil ampli mangé aux mites - en fait, un jouet pour gosses estampillé "Dora l'exploratrice fait de la musique" qu'il a piqué à Dark-Tintin, le gamin du pervers pépère, là, au coin du zinc, toujours la trogne cachée par un casque pour pas faire trop peur aux loufiats de passage et les poches pleines de photos de filles à poil - t'en veux ?
En échange, il lui a filé une paire de claques, au gosse, et si tu l'ouvres je change ton pseudo en Pink-Tournesol, t'en auras pour sept ans de malheur et de quolibets, capiche gamin ? - faut dire que c'est pas un tendre, le patron, un vrai Ténardier, pas du genre à se faire des cheveux pour savoir si on l'aime du moment que son claque fait rentrer l'oseille...
Pas du genre à se faire des cheveux, non.
Quelques projos de seconde zone, aussi, ramassés chez son locataire du premier - un photographe violacé (par la picole) et qui ne descend plus guère au bar, soit disant que son déambulateur se coince dans les marches de l'escalier et puis, il y a sa vieille blessure de la guerre de Crimée...
On ne comprend plus trop ce qu'il radote de sa gloire passée, le pauvre bougre, mais les gamins aiment bien lui faire des grimaces pour s'enfuir ensuite, faussement terrifiés quand il éructe en retour, propos sans suite, postillons gluants et rond de cane (pas trop de rond, il tombe, sinon.)
Il a branché tout ça.
Et voilà.
Il a bien commandé des affiches aux quelques habitués habiles du crayon qu'il connaît, mais...
Mais ce sont des artistes, ouais, tout ça c'est grande gueule et poil dans la main, on le sait bien, vont déchanter, ceux-là, la prochaine fois qu'il voudront mettre leur dose d'agricole sur leur petite ardoise.
Ha ha ! Ils verront.
Vous dessiniez, j'en suis fort aise et bien payez pour boire, maintenant !
Mais peut importe.
A force de rangeo-persuasion, il a trouvé un drogué pitoyable pour essuyer les plâtres de sa petite animation. L'avenir dira si le stratagème fonctionnera et attirera les foules ou si le pauvre naïf finira à la cave, enterré dans une cagette, l'ampli fracassé sur la tête et le projo dans le fion.
Il est comme ça, le patron.
Il n'aime pas qu'on lui fasse faux-bond.
Donc,
C'est encore vendredi.
Au milieu de la fumée, dans les relents rances des rots alcoolisés des poivrots locos locaux, sous le regard blasé des jeunes drogués échoués ici on ne sait trop comment ou pourquoi et dans l'espoir que ceux qui passent devant la vitrine sale, avec leur ordi tout neuf sous le bras pour le montrer à leurs copains et danser autour en se touchant mutuellement, que ceux là s'arrêteront enfin et prendront au moins une consommation.
Bref, un vendredi au bar.
Et pour la première fois worldwide :
MC PONK !!!!!
Entrée libre et gratuite pour les filles.
Pour les mecs aussi, en fait, mais eux, si ils ne consomment rien, leur derrière va vite faire connaissance avec la semelle du patron, d'accord ?
Une consommation offerte pour douze consommation achetée d'un montant maximum égal au tiers de la moins chère des consommations payées, faut quand même pas déconner.
Pour les mecs aussi, en fait, mais eux, si ils ne consomment rien, leur derrière va vite faire connaissance avec la semelle du patron, d'accord ?
Une consommation offerte pour douze consommation achetée d'un montant maximum égal au tiers de la moins chère des consommations payées, faut quand même pas déconner.
Allez, place à la musique - si on veut.
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Bon, vous vous en doutez, je suis musicos comme je suis rappeur (ou l'inverse) et de toutes façons, pas vraiment (ou pas du tout, en fait).
Mais si vous faites de la zique en vrai, ce fil est aussi pour vous, hein ?
Z'êtes pas obligés de bramer des conneries avec une voix de fausset pour poster ici...
Si vous pouviez juste faire une sélection et pas inonder le fil avec dix morceaux par jour - on pourrait dire, la zique, c'est que le vendredi, non ?
'fin, faites comme vous voulez.