De la vie des macgéens

Certains en ont fait une sorte de climax des années soixante mais à bien y regarder c’est sans doute là qu’on touche le fond. 1968 fut une année de merde. Assassinats politiques de King et Kennedy, émeutes raciales, guerres au Vietnam et au Biafra, le printemps tchèque écrasé sous les chars soviétiques, dictature au Brésil, Nixon élu président. Même musicalement ça commence à se déglinguer de partout: Brian Jones est mort, les Beatles font encore semblant d’être un groupe, Elvis Presley est gros, Dylan se plante à moto. M’enfin, les petits français s’éclatent au mois de mai dans leur sport favori : contester, faire la grève. T’inquiètes, après les pavés sur la gueule des CRS, la plage de sable fin, en Grèce, chez les Colonels tant qu’à faire. Ça baise, ça bois, ça fume et ça commence à produire une génération de gosses voués à l’économie socialiste de crise et de chômage. En 1968, la révolution culturelle chinoise n’est jamais plus belle que vue depuis Paris.

Les profs… ceux d’aujourd’hui me font plus pitié qu’autre chose tellement ils sont ignares, incompétents, lâches. Juste bon à égorger comme des moutons. Ceux qui ont encore des convictions les ont trouvé dans des slogans bon marché qu’ils font ânonner à leur élèves. Parfois, ce sont les élèves qui font ânonner les profs dans une inversion totale des valeurs.
Il fut un temps lointain où on respectait le porteur du savoir. C’est fini. Toutes choses étant égales, on ne transmet plus les savoirs mais on valorise les « compétences ». Si ton gosse sait faire un truc avec une banane dans l’oreille, il aura son bac. Le français, l’orthographe, la grammaire, c’est surfait. D’ailleurs, c’est sexiste la grammaire, c’est raciste l’orthographe.
Ce n’est pas tant les profs que le système qu’ils continuent à défendre qui me débecte.

Je râle mais en réalité je devrais m’en foutre. Je vais vers mon déclin comme dirait Zarathustra. Le monde qu’ils vont créer, je m’en cogne, comme le réchauffement climatique, la couche d’ozone baby (trouvez la référence et c’est deux points en plus), et de la mer de plastique au milieu du Pacifique. Mon corps aura depuis longtemps entamé sa décompositions dans un cercueil premier prix au milieu du cimetière communal.
Je suis un "ancien combattant de Mai 68" . Tu es hors sujet.
 
  • J’aime
Réactions: patxito et peyret
En fait, je n'ai jamais lu de roman de cet auteur. Je ne le connaissais même pas. Si je ne lis pas beaucoup de livres sans images, j'ai quand même une culture qui me permet de connaître les grands auteurs et leur écrit. Là, je découvre également son existence et le résumé que tu en as fait m'a donné envie de m'y plonger. Donc, merci.
Vas-y les yeux fermés (oh punaise, là je m'avance un peu vite - si jamais ça venait à te déplaire, je serais l'artisan d'une désillusion) sur le titre cité (Au-delà de cette limite...).
Celui-ci (mais pour l'instant c'est le seul que j'ai lu) m'a particulièrement parlé.
J'en ai commandé quelques autres, avec la furieuse intention de rattraper mon ignorance de cet auteur.

Google him et tu découvriras que l'on connait ce visage

@Gwen Et pis, il a eu Jean Seberg et a provoqué Clint Eastwood en duel. C'est pas rien quand même !
J'ai appris tout ça dernièrement, oui.
Je trouve le personnage éminemment romantique, il n'en est que plus fascinant à mes yeux.
Et il a eu mille vies, un casier bien rempli.
Puis enfin quoi merde, c'est l'unique (et fameux) écrivain qui aura réussi à être primé deux fois par le Goncourt (sous son nom et sous l'un de ses pseudos, Emile Ajar), ce qui n'est tout bonnement pas autorisé par le règlement dudit Goncourt.

C'est con ce que je vais dire, mais à vivre la vie d'un autre, c'est la sienne que j'aurais aimé vivre (oui, même jusqu'à l'ultime).
 
Dernière édition par un modérateur:
  • J’aime
Réactions: Artyom
Je suis un "ancien combattant de Mai 68" . Tu es hors sujet.

Je suis le fils de vieux enseignants soixante-huitards non repentis, et à raison : quelle bouffée d’oxygène que ce mouvement et ce joli mois de mai.

Tout le contraire de ce cauchemardesque début d’année…

La différence de perspective, c’est-là ce qui nous sépare. Déjà, je suis né après, la génération « de la crise » c’est la mienne. Le bordel, cela a été pour Bibi et ses camarades du contingent 69-81. Et là, je suis d’accord avec les d'jeun’s : Ok Boomers.

Je parle de 1968 au niveau mondial. Vous savez, la planète avec plein de crétins qui s’agitent dessus. Et bien je maintien que cette année est la pire de toutes. En 1968 c’est 500 000 GI’s au Viet-Nam pour le général Westmorland et c’est l’offensive du Têt. Vous pourriez me dire que du coup c’était bon pour le Viet-Cong et les Nord-Viets mais c’est oublier comment ils se sont fait massacrer, bombarder, empoisonner, etc. Ils en crèvent encore. Pendant qu’à Paris les gauchistes, maoïstes, troskistes (et futurs atlantistes), Coen-Bendit, Kouchner, Goupil, July, etc. tapaient, ou plutôt faisaient taper sur les CRS, à Mexico l’armée tirait sur les étudiants à balles réelles. M’enfin, on a quand même eu de très beaux Jeux Olympiques (à part les deux nègres qui ont fait leur numéro sur le podium).

68 raconté par mon grand-père : "C'était la chienlit"

La France passe toujours pour une sorte de pays hors contexte, à l’abris du Monde. C’est ainsi îlot de prospérité après la crise de 1929, c’est aussi la frontière anti-radioactive de l’après Tchernobyl. Rien ne la touche d’un premier abord mais à chaque fois la réalité a fini par la rattraper. En mai 1968, la France, pays socialement constipé, c’est prise une grosse dragée Fuca (comme dans le sketch de Coluche). La chienlit c’était exactement ça. Tout ceux qui ont connu ce moment y voient une libération. C’est naturel, s’en était une. Les autres n’ont toujours pas fini de ramasser la merde. Problème : elle s’est solidifiée jusqu’à s’enkyster dans les institutions et les mentalités.

Ça ne remet pas en cause le rayon de soleil sociétal et son bienfait. J’en ai aussi parlé à mes ainés, ils disaient comme ta maman et tes grand-parents. J’en ai aussi profité, parce que j’en suis l’héritier dès mon enfance.

En France, il y a deux mythes ouvriers : 1936 et 1968. Dès qu’on y touche c’est le branlebas de la « gauche » intellectuelle qui vient nous asséner ses fables marxistes. Tiens, 1936, aussi une sacrée année de merde mondiale.
 
Je peux te garantir que nous autres professeurs sommes tout aussi désespérés de la baisse du niveau du programme et, comme tu dis, du passage de la transmission du savoir à celle de compétences qui ne veulent rien dire. Jamais, on ne nous avait autant demandé d'être indulgent envers les élèves, les laisser s'exprimer, sans qu'on ait notre mot à dire. Je suis en poste depuis trente ans, donc je sais de quoi je parle. Désormais, j'ai parfois plus l'impression d'être animateur de colonie de vacances que professeur. Sans compter qu'en ce qui concerne la discipline, l'autorité du professeur n'est plus... À moindre mauvaise note, à la moindre remarque ou heure de colle, les parents réclament un rendez-vous pour en découdre. Maintenant, j'ai compris qu'il fallait être encore plus ferme qu'auparavant, pour faire comprendre à tous que c'est moi qui commande et non eux. Les parents croient qu'ils savent mieux corriger les copies que moi. Ils sont alchimistes : ils savent transformer une copie insipide en or massif !
Je suis aussi d'accord avec toi sur le côté ignare et lâche de certains profs. Souvent, ce sont les professeurs de collège, qui n'ont eu affaire qu'à de petits enfants, faciles à dominer. Je trouve que c'est moins le cas chez les professeurs de lycée, a fortiori chez les agrégés. L'agrégation, c'est quand même autre chose que le CAPES. Ils ne remplissent même plus toutes leurs places au CAPES, à cause de la médiocrité des candidats... Déjà que le sujet est accessible à n'importe quel élève de terminale un tant soit peu préparé, ça montre effectivement la faiblesse du niveau des candidats.

Le pire dans tout ça, c’est que je suis convaincu que les jeunes ont toujours soif de connaissances. Apprendre est chez eux une fonction biologique. Quelque part, ça ne fonctionne plus parce qu’ils ont débusqué l’escroquerie.

L’optimiste en moi se dit que tôt ou tard, il faudra bien faire une remise à niveau, ne serait-ce que par rapport à la concurrence mondiale.
 
Je te trouve bien pessimiste et certaines de tes affirmations ont dépassé ta pensée ... et de loin.
Mouai, samedi matin je me suis levé pas plus ou moins guilleret quel les autres jours et puis après avoir allumé mon Mac, j’ai ouvert Safari sur la première page du Figaro. J’ai vu le portrait d’une gamine de 11 ans morte assassinée en rentrant du collège. Je me suis rappelé qu’à 11 ans moi aussi je rentrais à pied tard le soir du collège mais que le seul danger que j’avais à éviter étaient les voitures lorsque je traversais et les flaques d’eau sur le chemin. Et me sont revenus les visages de mes camarades de classe à l’époque, j’ai oublié depuis longtemps leurs noms, surtout ceux des filles, mais cette gamine souriante aurait pu en faire partie. Bref, ça m’a foutu méchamment le bourdon, d’où le billet d’humeur.
 
Dernière édition:
Je me suis rappelé qu’à 11 ans
Faudrait savoir. Tu nous a dit ne pas aller à l’école le samedi matin* !?
mais le mercredi matin
Comme moi ! D’ailleurs c’était le seul jour de la semaine collégienne où je me rendais en classe par mes propres moyens. L’époque était à la mode du BMX. Sur mon fier destrier d’acier argenté j’empruntais un parcours bien différent des autres jours de ma semaine scolaire. Sens interdit, franchissement de lignes blanches, non-respect des stop ou des résidences privées ponctuaient mon chemin vers l’école. C’était le bon temps ! :D


*/me tente de détourner la situation d’une remarque caustique
 
Faudrait savoir. Tu nous a dit ne pas aller à l’école le samedi matin* !?
Au primaire. Au Collège malheureusement j’avais cours le samedi. Ça faisait chier, les trente-neufs heures venaient d’être décrétées par les socialistes mais pas pour moi. Le samedi matin, j’étais le seul à partir au boulot à la maison. :grimacing:
Bien sûr, l’élève n’était pas très actif après sa soirée Ciné-Club. Les profs non plus. Rétrospectivement, je pense que ça les faisait aussi suer de travailler le samedi matin.

Sinon, la petite Louise a disparu le vendredi soir. Le samedi, ils l’ont retrouvée morte dans un bois pas loin de là. Je ne sais pas pourquoi mais ça m’a foutu un coup. La photo peut-être, assez intemporelle dans l’habillement. Je l’ai écrit plus haut, ça aurait pu être une camarade de classe. Pourtant, j’ai connu gamin les échos de l’affaire Ranucci et puis le procès de Patrick Henri, je sais depuis très jeune qu’on rencontre de mauvais gens dehors, qu’il ne faut pas trainer sur le chemin le soir.
Je pense aux parents… terrible. Imagine une loterie impitoyable à l’œuvre, à laquelle tu joues sans le savoir et où tu perds tout, comme ça, un vendredi soir. D’aucuns diraient « c’est la vie » mais non, la vie c’est quand c’est naturel, et c’est déjà assez moche parfois. Là c’est quelqu’un. Quelqu’un qui a poignardé une petite fille à plusieurs reprises. Comme ça.

Bon, je vais arrêter de me torturer et de vous emmerder avec cette histoire. Je n’y peux rien de toute façon.
 
  • Snif
Réactions: thebiglebowsky
À partir de ma 4ème, c'était mercredi matin au lieu de samedi matin
À partir de ma seconde, c'était mercredi matin et samedi matin (ça m'a vraiment gonflé).
En BTS, c'était mercredi toute la journée et samedi matin (ça aussi, ça m'a gonflé)
Et après, semaine de 5 jours classique.
Et ben je constate que ça n'a servi à rien.
Je trouve le personnage éminemment romantique, il n'en ait que plus fascinant à mes yeux.
@aCLR : tu peux me faire la correction là-dessus, steuplé ?
Un truc aussi grossier, ça me tourmente.
 
Jeudi et dimanche, repos. Samedi après midi dessin ou travaux manuels...
 
PS : Ça doit bien faire 3 ou 4 jours que je ne regarde pas les infos, j'entends donc l'histoire malheureuse de cette gamine par toi, le Moon.
C'est terrible.
 
Le plus terrible est que ça devient courant...
Pourvu que jamais ça ne devienne banal.
 
  • J’aime
Réactions: lamainfroide
Bon, je vais arrêter de me torturer et de vous emmerder avec cette histoire. Je n’y peux rien de toute façon.
Ouep ! Parce que cela fait quelques heures que je me dis… Maurice tu dépasses les bornes des limites hi hi hi
@aCLR : tu peux me faire la correction là-dessus, steuplé ?
Un truc aussi grossier, ça me tourmente.
Oh toi !? Comme moi, j’ai le sentiment que tu n’as jamais réussi un sans faute à la dictée de Pivot ?! Ho ho ho*


*/apérotime
 
  • J’aime
Réactions: lamainfroide
M’enfin, on a quand même eu de très beaux Jeux Olympiques (à part les deux nègres qui ont fait leur numéro sur le podium).
Ah ouais, quand même...
Et ça passe ?
Je suis le seul que ça choque encore ?
 
Dernière édition:
Tu veux dire qu'il lise le figaro ?
Il cause des deux américains issus de la diversité ayant brandi le poing sur un podium des Jeux Olympiques de 68 à Mexico en signe de ralliement aux black power !
Ah ouais, quand même...
Et ça passe ?
Je suis le seul que ça choque encore ?
Je t’accorde que ce terme peut paraître choquant ou être vécu comme tel. Mais, et là je parle sous le contrôle de notre agrégé de lettres modernes qui comme toi et moi a lu le message d’Osiris, c’est dans les clous du point de vue de la langue française. Aucune vulgarité d’après le Littré !
 
Il cause des deux américains issus de la diversité ayant brandi le poing sur un podium des Jeux Olympiques de 68 à Mexico en signe de ralliement aux black power !
Ah bon ! :yum: :yum: :yum:
Je t’accorde que ce terme peut paraître choquant ou être vécu comme tel. Mais, et là je parle sous le contrôle de notre agrégé de lettres modernes qui comme toi et moi a lu le message d’Osiris, c’est dans les clous du point de vue de la langue française. Aucune vulgarité d’après le Littré !
C'est sûr que s'il avait écrit
M’enfin, on a quand même eu de très beaux Jeux Olympiques (à part les deux personnes de couleur qui ont fait leur numéro sur le podium).
on aurait tout de suite compris l'empathie pour une bonne cause.
 
on aurait tout de suite compris l'empathie pour une bonne cause.
Mouahahahah ! Demander à la momie d’être empathique avec une position progressiste en dehors du premier avril, c’est comme pisser dans un violon !
 
  • Haha
Réactions: boninmi