De la vie des macgéens

Je l'ai aussi fait pendant longtemps et puis un jour je me suis dit : "ils ont tort de torturer" donc "t". Mais dans l'urgence de l'écriture cela revient parfois.
J'étais un cancre de l'orthographe, pas aussi catastrophique que ce que je peux lire aujourd'hui mais assez affreux quand même. J'ai relu il y a quelques temps de vieilles notes de cours de faculté et j'en avais mal aux yeux. Je n'ai pas pu m'empêcher de tout corriger.
L'orthographe, il n'y a pas de secret : il faut écrire, écrire, écrire, encore écrire.

Les outils informatiques peuvent être d'une grande aide à condition de savoir s'en servir à bon escient. Ça devrait d'ailleurs faire partie de l'enseignement à dispenser. En histoire, il faudrait par exemple leur apprendre à débusquer les conneries écrites sur Wikipédia (surtout la version FR qui est une collection d'insanités). Hélas, cela passe aussi par une connaissance de l'historiographie du sujet et un savoir bibliographique qu'on n'acquière souvent que par l'expérience. Pas simple.
 
On se lamente souvent de l'orthographe des jeunes générations. C'est un fléau, c'est vrai, mais selon moi il y a plus grave : la syntaxe ! Une orthographe fautive n'empêche pas, ou rarement, la compréhension. En revanche, une syntaxe fautive, cela entrave le sens et révèle des dysfonctionnements logiques. Avoir des problèmes de logique me semble plus grave qu'avoir des problèmes d'orthographe, et les conséquences ne sont pas du tout les mêmes.
 
Une orthographe fautive n'empêche pas, ou rarement, la compréhension.
C'est vrai, mais c'est aussi une très mauvaise excuse : combien de fois ai-je entendu à la lecture de rapports ou de simples mails 'mais qu'est-ce que ça peut faire, tu as compris ce que je voulais dire, non ?'
Or un simple clic sur le bouton 'orthographe' ou une relecture suffisamment attentive aurait éliminé 90% des fautes. Quand tu en as trois ou quatre par phrase, c'est le signe que ça n'a pas été fait, et en tant que vieux con assumé je trouve que c'est un manque de respect pour le futur lecteur.
Anecdote : dans ma vie de macgéen j'ai pu lire les mémoires de mon arrière grand-mère, bonne bourgeoise du XIX° siècle. Cinq cahiers d'écoliers manuscrits, sans rature, et pas une seule faute ne m'a sauté aux yeux.
 
J'ai toujours eu un problème avec l'orthographe. Mais, je passe beaucoup de temps à me relire. Il m'est impossible d'écrire sans faute, mon cerveau ne suit pas. Et c'est pourquoi, en dicté, j'ai toujours eu de très mauvaises notes, impossible de tout corriger après coup, surtout sur papier. Mais jamais je n'ai pris ça comme acquis, j'ai toujours essayé de m'améliorer pour mes interlocuteurs.

À mon époque, celle des années 70, il y avait déjà des gens qui ne faisaient pas d'effort et se contentaient d'un : 'mais qu'est-ce que ça peut faire, tu as compris ce que je voulais dire, non ?' comme tu le soulignes.

Il faut quand même se rappeler que savoir lire et écrire est un luxe qui n'était pas donné à beaucoup de personnes il y a encore un siècle de cela. Des incultes, par paresse ou négligence, il y en a encore beaucoup malheureusement. C'est comme les gens qui ne savent pas nager aujourd’hui, j'ai encore plus de mal à comprendre ça que ne pas savoir bien écrire.
 
J'ai toujours eu un problème avec l'orthographe. Mais, je passe beaucoup de temps à me relire
Et donc tu n'as rien, ni quiconque, à te reprocher.
Par contre tu n'aurais pas aimé mon prof de français de première : à partir de 10 fautes, c'était automatiquement un 2/20, avec bien sur à côté la note qui aurait été obtenue sans fautes. 10 fautes sur une dissertation de 4 pages minimum, c'est beaucoup pour un truc fait à la maison, mais sur un DST en temps limité, ça peut être chaud si tu n'as pas le temps de te relire correctement.
 
À l'école, j'ai toujours eu 0 pointé en dicté, mais j'avais entre 16 et 18 en rédaction. Dès que l'orthographe fut prise en compte, je n'ai eu que de mauvaises notes qui m'ont plus que découragé. Pourquoi faire des efforts s'il est impossible de se rattraper quelque part ?