Ça, c'est vrai.Quelle annerie ! Faut pas tout confondre...
Megaupload a reussi a monétiser le téléchargement de fichiers dans leur grande majorite proteges par droits d'auteur.
...mais ça, ça peut dépendre du point de vue. Si l'on exclut les motivations de ses propriétaires, le résultat de ce qu'ils ont fait peut être interprété très positivement.Mais ça ne fait en aucun cas de MU un robin des bois de l internet.
Encore moins un protecteur de la liberté sur Internet
On peut par exemple faire le parallèle avec la traite des humains*, qui n'a été abolie en France qu'il y a 200 ans, et parfois bien plus tard ailleurs.
L'homme a en effet longtemps été considéré comme une marchandise, tout comme les biens immatériels (et notamment les biens culturels) le sont aujourd'hui. On niait l'humanité des esclaves, tout comme on nie aujourd'hui l'universalité de la pensée et de l'action humaine **.
Le discours pour justifier ces commerces sont tous deux purement économiques, et autorisés par le déséquilibre d'un rapport de forces.
Et on sait dans les deux cas que l'objet de ces commerces peut continuer d'exister et d'être utile si les trafics autorisés cessent. En effet, la fin de l'esclavage n'a pas provoqué de cataclysme, et on peut continuer à créer et à profiter des oeuvres littéraire et artistiques et des procédés industriels sans pour autant en faire le commerce, puisqu'on sait organiser et financer autrement leur diffusion et la subsistance de leurs créateurs.
On peut dont comprendre que, tout comme certains ont pu espérer un temps faire cesser le commerce des êtres humains, d'autres puissent aujourd'hui espérer améliorer le statut des abstractions qui nous aident à vivre, voire les libérer.
Et si MegaUpload n'avait pas été stoppé, cela aurait pu représenter un pas dans la bonne direction (sur le plan de l'accès à la culture, pas sur le principe que l'entreprise faisait de l'argent, bien sûr). Mais ce n'est qu'un point de vue envisageable.
* : si la comparaison semble un peu forte, je rappellerai par exemple que des gens meurent aussi en grand nombre de maladie ou de faim parce que, alors qu'ils ont souvent les connaissances et les moyens matériels pour faire face au problème, des droits intellectuels qu'ils ne peuvent pas s'offrir les en empêchent.
Si les droits intellectuels ne mènent heureusement pas toujours à la mort, ils sont en revanche toujours synonymes de privations, dont le profit artificiel des ayants droit est le seul prétexte, et celui des marchands souvent la vrai raison.
** : le droit de propriété intellectuelle pose pour principes effectifs que :
- l'inventeur est unique,
- la similitude découle forcément de la copie,
- cette copie présumée est un délit,
- ce que nous avons en tête et permet nos actions (y compris face à la nécessité) ne nous appartient pas et nous ne pouvons pas en jouir librement, sauf si nous en sommes reconnus les inventeurs ou si nous avons fait l'acquisition de leurs droits.
Or ces principes sont bien loin d'être évidents, puisqu'ils partent de considérations souvent fausses dans les faits, et que leurs conséquences sont généralement improductives pour l'humanité et pour les individus, les profits commerciaux qui en naissent reposant principalement sur l'organisation de pénuries.
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