Au fond de la Nouvelle-Guinée, dans un petit archipel baptisé "Iles Tobriand", vivent les trobriandais. Ça a l'air dingue, mais c'est vrai.
Ça ne fait pas très longtemps que les trobriandais savent qu'ils sont des trobriandais. Ils sont trobriandais depuis que ce grand couillon d'Antoine Bruny d'Entrecasteaux a accosté sur l'archipel avec son navire Espérance, en 1793.
Trobriand, c'était le nom de son premier Lieutenant, à d'Entrecasteaux. Jean-Joseph Sylvestre Denis de Trobriand, seigneur de Trobriand-en-Plougasnou. Ils étaient partis sur ordre de Louis XVI en 1991, chercher les restes de La Pérouse, le navire que ce même Louis XVI avait dépêché dans le pacifique sud histoire de voir à quoi ça ressemblait.
Bref, voilà les deux zozos sur leur rafiot, à découvrir la Mélanésie, et ils filent le nom de Trobriand aux indigènes. Qu'on appelait aussi papous.
Ou encore simplement sauvages.
Un jour, plus tard, Bronislav Malinovski, anthropologue de son état et paix à son âme, file jouer à l'argonaute dans les mers du sud, et il se pose dans les iles Trobriand, parce que le rapport-qualité prix lui semblait convenable, question séjour.
Il se fait pote avec les autochtones, et il noircit des pages pour raconter leur vie.
Pour tout vous dire, il était un peu tout drôle, le Malinovski. Il faisait pas le malin. Élevé dans un certain puritanisme tout britannique-ta-mère, il déglutissait vaillamment tout les soirs en voyant ses sauvages lui raconter, lui mimer des histoires un peu légères. Et même, des fois, ils niquaient, là, devant lui, sans faire les fanfarons.
Autant vous dire que quand il revenait dans sa case, le Bronislav, c'était la fête à la veuve poignet !
Et figurez-vous qu'un jour, deux jeunes fiancés se mettent à lui raconter des trucs sur ce qu'il vont faire pendant la nuit de noces, et que tout d'un coup, ils partent d'un éclat de rire en disant :
misinari si bubunela, misinari si bubunela !
Ces deux jeunes anges innocents se moquaient précisément de la façon dont ils avaient vu les missionnaires chrétiens niquer quelques jeunes filles compréhensives ou apeurées : elles couchées sur le dos, le missionnaire ahanant sa tâche avant de libérer le sperme purificateur aux fonds de leurs trompes d'eustache indigènes.
Voilà qu'était née l'une des expressions les plus essentielles du kama-sutra : la position du missionnaire.
La préférée des européens.
Que les mélanésiens, eux, ils la connaissaient même pas.
On ne sait pas si c'est que les mélanésiennes prennent leur pied sans stimulation clitoridienne plus facilement que les européennes, ou si c'est juste une question d'habitude.
D'ailleurs, on ne sait pas si depuis, les Trobriandais et autres papous se frottent de concert en misinari si bubunela, ou pas. Depuis de nombreuses années, il sont appris à ne plus montrer leurs accouplements en public, et se contentent de jouer au criquet.
Bref.
Toujours est-il que depuis, il existe une longue lignée d'explorateurs partis à la recherche des particularités sexuelles des indigènes de toutes les mers, et surtout de celles qui terminent en plage de sable fin.
J'ai l'honneur de compter parmi mes amis l'un de ceux-là.
Sans relâche, il explore les continents à la recherche de pratiques coïtales insoupçonnées jusqu'à l'heur, les immortalisent et en remplit des flickr' et des portfolios une fois de retour dans ses terres. C'est sa mission.
Il s'embarquera sous peu pour un archipel connu, mais qui reste à découvrir, depuis l'ile de Rend-Goo-L'âme, dans laquelle le capitaine de vaisseau Laurent Désiré Frédéric du Dos de Gouttière l'aura précédé pour accommoder au mieux le séjour de l'explorateur.
C'est que ces gens-là sont organisés, voyez-vous. Ils n'expédient pas à la légère.
Mon cher Jacques-Patrick de la Tubocurarine, mon conscrit, mon igouane piqueur, mon ami, je te la souhaite bonne.
Toi aussi tu connais des explorateurs ? Parle-nous en, ami! :love:
Les connaisseurs auront remarque que, une fois n'est pas coutume, il n'a pas été question une seule fois dans cette prose de sodomie. Je m'en félicite !