Et ben voilà.
Ca y est. Il a fallu que je recommence comme un c.. ! Ah oui je le répète : comme le dernier des c... !
Chez la Hortense. Au bourg. J'aurais jamais du y aller. Mais enfin, comme dit l'autre, hein, on se r'fait pas...
Je sais bien que j'l'ai mauvais dès qu'j'en bois un peu de trop. Me réussit mal. Et voilà que je cherche le coup de poing.
Ce soir il y avait le Gustave. Non pas celui de La Noire Epine, celui des Bachauds. Doit me dépasser de 3, ou même 4 têtes. Capable de soulever une demi-carcasse de buf à lui tout seul.
Alors voilà que j'en bois un, de canon. Puis deux. Puis trois. Je commande un fillette, ensuite. La Hortense elle essaye bien de m'arrêter, mais pas trop non plus. Faut bien que le commerce i' marche, pas vrai ?
Alors voilà que je commence à faire un il noir au Gustave. Lui i' fait d'abord comme s'il a rien vu. Mais çà m'agace encore plus. Et j'ai déjà vidé la moitié de ma fillette. Du blanc en plus. Celui qui m'énerve le plus. Alors que voilà que je me mets à monter le ton. Et tout s'enchaîne, je sais pu comment... Toujours est-il qu'à la fin je ressors au Gustave la vieille histoire des terres au Bidouin. L'est patient le Gustave, mais sur çà : jamais ! Et que je te me mets à te l'enguirlander : Toi le Gustave t'es qu'un sale voleur ! Et pis un menteur ! J'm'en vas venger le Bidouin ! J'vas t'casser ta sale gueule de pilleur de terres ! Pour sûr que çà rate pas.
Je me retrouve au carreau. Raide d'un coup. Et encore heureux qu'il a dosé sa force le Gustave, sinon...
Les tommettes chez la Hortense elle font du froid dans mon dos. Elle s'approche avec une bassine d'eau glacée et un linge. Me le met sur le cocard. L'est ben brave tout d'même la Hortense.
Mais enfin quand c'est-i qu'tu vas arrêter avec tes bêtises ? Qu'est-ce que t'as donc pour te mettre dans des états pareils ? qu'elle me dit.
C'est rin, c'est rin... que je la rassure.
Ce n'est que le vin qui m'agite.