Ce n'est que le vent qui s'agite

Il y a des matins où le réveil vous arrache au sommeil avec une violence particulière, où l'on a l'impression de revenir de très loin. La gueule de bois. On ouvre les yeux sur une impression de vide. Quel genre de rêve a-t-on fait pour sortir aussi épuisé du repos ?
Puis s'écoulent quelques minutes au goût de larmes, alors on se souvient. La nuit n'était qu'une anésthésie. On pense à lui.
 
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Réactions: joanes
Le vent s'est calmé, et ça fait un bien fou. J'en ai même peur, pas l'habitude du calme. Un peu perdu ...il y a comme un manque .
Profiter de cet instant, ne pas bouder son plaisir.
 
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Réactions: WebOliver et mado
Le temps fraichit, une petite bourrasque. Joli mois de mai, tu ne me décevras pas pourtant, comme chaque année, je le sais.

Ce temps frisquet me donne envie de rester chez moi, dans ma tanière, théière brûlante et retour en hibernation, reprendre du poil de la bête. La fosse aux ours, l'arène, se sera pour plus tard, pas ce soir. Pas l'envie, pas le désir, cette soif sourde au fond du ventre. Pour descendre sur le sable chaud et trempé de sueur, il faut un minimum de motivation, l'atmosphère est électrique, les contacts imparables, les congénères au fond de l'arène ne sont pas forcément très aimables, un coup de patte, un regard et tu es déchiqueté, l'ego en miette. Le corps aussi. Il faut du courage.

Et je n'ai surtout pas envie, demain, vers 6h, excité et fatigué, de sentir comme la dernière fois autour de moi les caresses des ailes si douces de cet ange égaré, ce corps parfait, ce regard si vague, si terriblement à la dérive, si désespérement à la recherche d'affection, l'alcool et drogues le laissant vaincu, sans défense. Si seul.


Take care of you, angel. Life can be so beautiful. Don't waste it. And avoid crystal.
 
L'alizé est arrivé, du sud-est

Mais il n'est pas comme le grand vent cyclonique dont on dit qu'il souffle pour laver nos fautes

L'alizé est sec. Il n'est pas chargé de pluies

Il est là pour effacer le ton superficiel des choses que l'été a déposé

Il nous vient pour faire ressortir le fond des couleurs

L'alizé n'est pas un pardon

L'alizé est sec

Il creuse les vagues et ouvre l'espace entre les récifs

L'alizé ne ment pas
 
Sécher nos larmes le temps d’une journée.
Le vent file à toute allure. Il épouse tous les contours de mon corps, le moindre recoin de cette carapace est soufflé. Un moule de cette enveloppe se crée. C’est bon d’aimer l’apparence de ce moule au moins une fois.
Je fonce tout droit sur le bitume. Mes pensées sont libérées. Plus rien n’existe. Rien d’autre que la pression de l’air qui cherche à m’emporter derrière alors que moi j’avance plus vite que jamais. Les champs passent aux forêts. Milles odeurs défilent. Je traverse tous ces villages. Les façades de mairie jouent à qui sera la plus belle ; les clochers d’église dissertent sur qui montera le plus haut ; les statues de vierge sont visiblement dépucelées par le vent depuis longtemps vu l’état des pierres. Je roule. Devant moi le ciel joue à l’artiste en laissant ces traces blanches éphémères dans tous les sens, sur un bleu éclatant. A ma gauche, au loin, le lac préfère le pointillisme. Il laisse le vent chatouiller sa tranquillité pour que de légers remous le décorent. A ma droite, le quidam qui s’emmerde dans sa voiture mais qui ne me touche en aucun cas.
Le vent à purger mon âme sombre aujourd’hui…
 
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Réactions: macelene et mado
Dès les premiers souffles du matin, les rayons du soleil s'insinuent à travers les interstices des persiennes, changeant la poussière en pollen doré.
Je suis allée faire un tour chez toi, chez vous.
Et je me suis retrouvée seule, entourée d'autres qui comme moi naviguent sans boussole, dans une mer qui ne fait presque plus de vagues, raréfiées par l'insensibilité ou simplement l'ineptie, où l'on a plus l'espoir d'être entendu ou encore moins compris.
Des vies gravitent là, mais par dessus tout ça, il est un silence insondable qui absorbe tout. Comme l'impression de naviguer sur un bateau fantôme, au milieu d'un fatras de mots parfois inutiles.
Scruter au travers des carreaux et regarder passer les nuages, pour voir comment ils allaient pouvoir changer la couleur de la mer.
Le sortilège ne dure pas... Comme le sucre se dilue dans l'eau, lui se dilue peu à peu dans l'oubli.
 
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Réactions: teo et Dos Jones
Les vents sont sans pitié

Ils ont chassé ce qui était derrière moi

Ils ont effacé les chapitres qui faisaient tenir ma vie

Ils ont laissé des blancs au milieu du texte

Ils ont brouillé la lecture

Ils ont désorienté mon orient

Ils ont dérangé l'ordre tranquille de mes disques

Ils ont modifié la tonalité des choses

Ils ont changé la couleur des êtres

Ils ont mélangé les accords de mon piano

Ils ne m'ont laissé que le présent

Le présent comme leur présent
 
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Réactions: joanes
Bon vent.

Il a plutôt bien soufflé durant ce pan de vie. Un vent doux et fort. Un vent à gonfler ma voile, un vent qui m'a poussé et m'a fait avancer. Ce même vent qui me donnait chaud et savait aussi me rafraichir. Un vent à vous dresser la biroute. Un bon vent.
Mais il y a eu des vents contraires, qui se sont opposés et qui tendaient à imposer leur suprématie aux autres. Alors face à ces vents, j'étais balloté. Se rabattre sur le vent qui m'a toujours porté.
Celui que je connaissais. Mais ce dernier a commencé à s'essoufler puis s'est arreté.
Brusquement.
Et vous voici en pleine mer(de), sans le moindre brin d'air. Pensant un moment qu'il reprendrait, puis cette idée allant en s'essouflant, on se dit qu'il n'a a plus qu'à sortir les pagaies et ramer ! Tout en gardant le secret espoir qu'il se remette à souffler derrière vos épaules.
Et il ressouffle. Pas très fort, mais vous pensez qu'il souffle aussi fort qu'avant. Et puis non en fait. Il s'éteint. Et à jamais.

Ce n'était que du vent... oui toute cette croisière en bateau, finalement ce n'était que du vent.

Aujourd'hui je ne suis plus le vent. Tout au plus je me fie aux courants.


Alors, bon vent me direz-vous ? Allez, une bise suffira.


Et pour finir sur une note drolastique : Tempête un jour, t'en chie toujours (Eole) :p
 
Elle pense. Elle se tait.
Elle se promène.
Le vent la pousse vers l'ouest.
Elle l'aime.
Elle embrasse ses livres, ses musiques, ses regards sur le monde.
Elle se promène dans son camion, partout.
Elle est attaquée, elle n'arrive pas à grandir.
Elle angoisse. Elle trouve du travail, pour résoudre ce conflit avec sa mère.
Elle est attaquée, à nouveau. Elle efface tous ses sourires, elle n'écoute plus de musique.
Elle a peur, elle se tait.
Elle ment, elle a honte de tout.

Elle l'aime tous les jours, pour toujours, elle ne sourit qu'à lui.
Elle lui sourit sur leur île, elle y ramasse des coquillages.
Elle lui sourit dans leur forêt.
Elle aperçoit le Bonheur là, tout proche. Inaccessible.
Ce travail, ces conflits, son perfectionnisme l'épuisent.
Elle se promène en camion, toujours.
Elle a peur, elle veut mourir.
Elle s'arrête.

Elle est seule, c'est mieux comme ça.
Elle pleure. Elle pleure avec son chat.

Elle comprend qu'elle n'a pas d'emprise sur ce conflit qui l'étouffe.
Elle cesse de culpabiliser. Elle lâche l'affaire.


Elle pense à respirer, à regarder tout autour.
Elle rencontre. Elle dessine. Elle cuisine.
Elle est honnête. Elle rêve.
Elle se promène dans sa petite automobile.
Elle vit.

Le vent la pousse un peu plus à l'ouest, près de l'Océan.
L'Océan.
Elle sourit. Elle écoute beaucoup de musiques.
Elle parle. Elle est attentive et généreuse.
Elle aime tous ses souvenirs.
Elle se promène en VTT, le long du rivage, elle ramasse encore les mêmes coquillages.
Elle devrait étudier, mais elle s'en fiche, se sentir vivante lui prend tout son temps.

Un coup de vent la pousse un peu au sud, sur une passerelle sous la Lune.
Elle rêve.
Elle cherche du travail.
Un autre souffle va la mener tout à l'est, elle n'y est jamais allé, et puis c'est pour aider son amie.
Parait qu'il y a plein de sapins là-bas. Elle aime les arbres.
Elle aimera conduire ce camion de déménagement jusque là.

Elle n'a plus peur de rien, jamais.
Elle aime.
 
La houle est rentrée. Toute la nuit, nous avons entendu son message.
Tu t'es levé le premier pour scruter, avec tes jumelles, le grand swell qui dessinait des lignes géométriques parfaites sur la surface de l'Océan.

Et tu m'as dit : "allons-y"
Moi, j'ai dit : "OK".

Je suis allé sur la plage. Je n'ai pas regardé les vagues. J'ai soudainement réalisé que nous étions là pour rien, pour un rêve. Pour surfer l'impossible.

De retour dans la petite maison, je t'ai dit que surfer des vagues aussi grosses, c'était défier l'ordre des choses, que tout ça finirait mal, comme dans les romans de Kem Nunn.

Tu as haussé les épaules. Et puis tu m'as dit que, plus au sud, c'était encore plus gros. Qu'il fallait que nous partagions encore une fois ce qui nous avait lié. Ces parois qui s'ouvrent d'un coup. Le risque, le bruit de la vague qui ferme et qui enferme. Mais dont tu peux sortir indemne, si tu es assez malin, si tu sais ruser avec elle.

Je t'ai regardé charger le pick-up. Une 6' 4", et un Gun de 8 pieds
Tu m'as dit : "je te téléphonerai si quelque chose ne va pas"

J'attends sur la terrasse. J'ai envie d'aller surfer. Le vent s'est orienté à l'est, off shore. Les vagues sont belles, un peu plus petites, encore menaçantes, mais plus accueillantes. Elles dessinent les contours de ce que j'ai voulu habiter avec toi.

Mais tu n'appelles pas. En écoutant les mélodies du vent, j'attends, en regardant ton portable que tu as oublié sur la petite table
 
C'est fait...

J'ai longuement hésité puis finalement j'ai entrebaillé la porte... la brise légére s'est engouffrée... j'attends, je regarde... je guette les odeurs de pluie, de terre mouillé... celles des souvenirs d'autrefois, celles qu'on oublie pas...

Les voilages bougent doucement... c'est bien... doucement... je sais maintenant que la tempête ne viendra pas, pas cette fois, pas tout de suite...

Enfin c'est ce que je me dis, j'en suis convaincu (con vaincu !?), j'ai tout fait pour ça...

La voile a un peu veilli mais elle en a vu d'autres...

Aujourd'hui peut être... et surement demain...
 
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Réactions: Grug et mado
Serrer les dents.
Et t'oublier.
Gangrène.
Opaline piquante.

Farceuse.
Au revoir.
Maquillage coulant.
Italique pleurant.
Lève toi et vas t'en.
Laisse moi.
Etourdissante désillusion.


Le vent soufflera bientôt sur vous.
 
[MGZ] alèm;4287974 a dit:
et quel rameur magnifique tu es, s'il le fallait tes moignons en témoigneraient…

c'était un beau week-end avant ce putain d'orage qui coupe le souffle et rend fiévreux…


;)

Tiens c'est moi ou je sens le vent se lever ? :)
 
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Réactions: alèm
Calme plat...

Pas une once de vent, rien...
Cela ne présage rien de bon
En temps normal, une légère bise nettoie l'atmosphère
En temps normal, une bourrasque surgit et repart comme si de rien n'était
En temps normal, un vent chaud se lève pour réchauffer l'atmosphère du soir
En temps normal, un vent froid apparaît puis disparaît, juste pour me rappeler comme le vent chaud peut être agréable...

Mais là rien... Cela m'inquiète... L'air n'est que rarement calme comme cela...

Une tempête au loin se prépare, j'en ai peur...

Faites que je sois bien amarrée le jour où elle surgira...
 
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Réactions: CouleurSud
J'ai froid, brother

J'ai froid

L'hiver est là

Pourtant le vent est clément

Mais il y a comme une glaciation du paysage

Pourtant le soleil est là

Mais noir est le soleil

Tout est figé

Où es-tu brother ?
 
Tiens, le vent a emporté les promesses non tenues. Des promesses pourtant très raisonnables. Des promesses gratuites. Des promesses oubliées.
Mais le vent est doux. Entêtant, même s'il souffle par rafales.
Entre le roseau et le chêne, il y a les bambous. Qui ramifient sans cesse.
 
J'observe debout les lumières d'une ville que je ne connais pas. Apaisant silence d'une maison qui dort, imperceptiblement rompu par le soupir de la porte d'entrée se refermant. Derrière la baie vitrée les branches des arbres du jardin bercées par le vent,
dans ma nuque un souffle familier.