Le temps fraichit, une petite bourrasque. Joli mois de mai, tu ne me décevras pas pourtant, comme chaque année, je le sais.
Ce temps frisquet me donne envie de rester chez moi, dans ma tanière, théière brûlante et retour en hibernation, reprendre du poil de la bête. La fosse aux ours, l'arène, se sera pour plus tard, pas ce soir. Pas l'envie, pas le désir, cette soif sourde au fond du ventre. Pour descendre sur le sable chaud et trempé de sueur, il faut un minimum de motivation, l'atmosphère est électrique, les contacts imparables, les congénères au fond de l'arène ne sont pas forcément très aimables, un coup de patte, un regard et tu es déchiqueté, l'ego en miette. Le corps aussi. Il faut du courage.
Et je n'ai surtout pas envie, demain, vers 6h, excité et fatigué, de sentir comme la dernière fois autour de moi les caresses des ailes si douces de cet ange égaré, ce corps parfait, ce regard si vague, si terriblement à la dérive, si désespérement à la recherche d'affection, l'alcool et drogues le laissant vaincu, sans défense. Si seul.
Take care of you, angel. Life can be so beautiful. Don't waste it. And avoid crystal.