coup de coeur/de pompe littéraire

Sinon coup de coeur littéraire vous connaissez peut-être mais à ceux qui ne connaissent pas, je conseille la saga du "Guide du Voyageur galactique" par Douglas Adams.

De la sf débordante d'humour anglais.
 
Ouais, ça c'est de la balle, la saga de D. Adams…

Ensuite, on se rend compte ici ou là de toutes sortes de références chez toutes sortes de gens à cet énoOorme livre (babelfish, 42…). Et après, on devient geek :siffle:
 
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Réactions: DeepDark
Ouais, ça c'est de la balle, la saga de D. Adams…

Ensuite, on se rend compte ici ou là de toutes sortes de références chez toutes sortes de gens à cet énoOorme livre (babelfish, 42…). Et après, on devient geek :siffle:

Ou on l'était avant :siffle:

Actuellement je relis la Saga Hypérion / Endymion de Dan Simmons (pour rester dans la SF ;) ).
Pour ceux qui ne connaissent pas je vous la conseille fortement. Fort de ses connaissances littéraires, Dan Simmons nous crée un univers autour des poèmes de John Keats avec une influence de Dante. Il y développe aussi bien les aspects politiques que religieux, et nous fait voyager sur différentes planètes aux descriptions plus fournies les unes que les autres.

Si vous avez apprécié le style de Tolkien, il est probable que vous aimiez celui-ci.

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Pitin, Dan Simmons, tout le monde adore alors ? :D
j'ai déjà envie de me refaire les 4… Ca fait pourtant qu'à peine un an…

En anglais alors ?

Je saisis la balle au bond pour faire une petite remarque en passant : apparemment, le public de ce fil est quand même très focalisé sur la littérature anglo-américaine pour ne pas dire américaine. Sur les dernières pages, il me semble avoir vu un bouquin allemand et un francophone. Vous détestez à ce point la littérature française , :D

Pour ne pas flouder (j'aurai du lancer un fil spécifique mais je doute que ça présente un intérêt majeur), un peu de pub pour les deux derniers bouquins que je viens de lire :

Paradis noirs de Pierre Jourde : ceux qui veulent des bouquins d'action, inutile d'insister :D Il s'agit plutôt d'un livre bien français, introspectif :D Retour sur l'enfance et l'adolescence, non pas tant du narrateur mais d'un de ses camarades : enfance-adolescence plus en noir et gris qu'en couleurs avec entre le pensionnat religieux et la campagne noire de l'Auvergne profonde la figure peu à peu ranimée d'une aïeule (elle me fait pense à la grand-mère du Tambour de Gunter Grass). Pierre Jourde écrit sur les gens, ces livres sont parfois un rien bancroches, déséquilibrés mais celui-ci est un bloc qui tient. Il y a du Vialatte (celui de "Battling le ténébreux") en plus ténébreux, il y a surtout de la littérature. Pas sûr que ça puisse intéresser quelqu'un ici mais, sait-on jamais, une curiosité… (Pierre Jourde parle très bien de la littérature, même si c'est plutôt agressif quand il en parle :D et son bouquin sans doute le plus abouti (enfin à mon goût) peut-être parce qu'il l'a sorti de ses tripes : "Pays perdu")

"Bella Ciao" d'Éric Holder : (très différent de Jourde qui a une épaisseur, une viscosité élevée) ça se lit d'un trait, c'est léger et ça file, c'est presque une chanson. Parmi les quelques livres de Holder que j'ai lus (pas énormément), je le trouve particulièrement réussi. Pour l'anecdote, une histoire d'homme, plus ou moins écrivain, plus ou moins (plutôt plus) alcoolique, qui passe par la case travail manuel pour se remettre d'aplomb sans grandes phrases.

Et, pour compléter cette image très disparate d'un peu de littérature française, un livre lu il y a quelques mois : "Les onze" de Pierre Michon, un petit bout de révolution française revu, l'histoire d'un tableau imaginé et le pur plaisir là-aussi de la littérature, ce qui n'empêche pas une parenté manifeste (mais pas seulement ça) avec le film improbable et superbe de Raoul Ruiz : "l'hypothèse du tableau volé". Pour ceux qui voudraient essayer Michon par un versant moins épuré : "la grande Beune", encore un livre très court (comme "les onze").

Accessoirement, je ne déteste pas Douglas Adams et Dan Simmons :D
 
@LucG : en ce moment je lis ZONE de Mathias Enard. Il est français, je crois ... :D;)
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Et Dan Simmons je l'ai lu, il y a longtemps ... ;)
Et pourquoi autant de littérature anglo-américaine dans ce fil ?
Peut-être que ces auteurs parlent plus du monde et des hommes que de leur nombril ou de leur chatte (énorme raccourci/cliché sur les écrivains français, certes mais en même temps ...) ?
 
Cher Luc G :)
Je partage un peu ton avis, boodou. A part quelques rares exceptions (polar, anticipation, sci-fi), je dois dire que la littérature française me fait chier. Je la laisse à ceux et celles qui l'apprécient. Tant mieux pour eux, pour elles. Mais elle ne me touche pas.
Elle est ennuyeuse, se branle les lobes frontaux et les neurones apparentes pour tenter de renouer avec les élites passées (sans oublier l'onanisme de l'apparence…), tant dans l'intellectualisme germanopratin (j'ai jamais été à la fac, c'est sûrement pour cela que je ne supporte pas) que pour renouer à la saga provinciale poussièreuse (j'ai donné, je suis né dans les vignes). Entre Angot, Beidbeger et Nourrissier… je préfère encore lire les classiques, les écrivains d'avant 1950.
Je me tiens au courant de loin en loin en écoutant les podcasts du Masque et la Plume en préparant mes repas. C'est hilarant, mais ne me donne que peu envie de m'y plonger. Je préfère les Masque… cinéma et théâtre, ils sont encore plus drôle :siffle:

Le dernier bouquin écrit par un français que j'ai lu, c'était cet été: Antoine Bello, Les Falsificateurs et il vit à New York. Je ne peux que fortement conseiller son Eloge de la pièce manquante (et me désoler de ses engagements politiques à distance… ). Je me régalerai de sa suite, Les Éclaireurs.
 
Cher Luc G :)
Je partage un peu ton avis, boodou. A part quelques rares exceptions (polar, anticipation, sci-fi), je dois dire que la littérature française me fait chier. Je la laisse à ceux et celles qui l'apprécient. Tant mieux pour eux, pour elles. Mais elle ne me touche pas.
Elle est ennuyeuse, se branle les lobes frontaux et les neurones apparentes pour tenter de renouer avec les élites passées (sans oublier l'onanisme de l'apparence…), tant dans l'intellectualisme germanopratin (j'ai jamais été à la fac, c'est sûrement pour cela que je ne supporte pas) que pour renouer à la saga provinciale poussièreuse (j'ai donné, je suis né dans les vignes). Entre Angot, Beidbeger et Nourrissier… je préfère encore lire les classiques, les écrivains d'avant 1950.
Je me tiens au courant de loin en loin en écoutant les podcasts du Masque et la Plume en préparant mes repas. C'est hilarant, mais ne me donne que peu envie de m'y plonger. Je préfère les Masque… cinéma et théâtre, ils sont encore plus drôle :siffle:
...

Et je plussois,
Cequi est consternant, c'est cette incapacité à écrire sobrement (si l'on excepte Toussaint, Echenoz), et à raconter des histoires sans sur-hommes. Bref, écrire juste des bouquins...
:siffle:
 
Je suis un lecteur assez enthousiaste de Tolkien depuis une trentaine d'années, avec en moyenne un LOTR tous les deux ans (en anglais pour les quatre dernières fois). ET je ne vois vraiment pas en quoi on peut comparer Dan Simmons à ce vieux philologue de Tolkien. Il ne s'agit pas de style, en l'occurrence, mais de matière. Je trouve Simmons limite illisible : en fait ça ne m'intéresse tellement pas que je ne vois pas comment on peut comparer les deux.

Pour les lectures romanesques, maintenant : je trouve que les Américains et, dans une moindre mesure, les Britanniques, proposent de grands romans, dont certains pourraient faire date, quand les romanciers français actuels ne sont qu'anecdotiques pour la plupart. J'aime certains romanciers français mais en général beaucoup plus pour la qualité de leur style que pour leur capacité à embrasser le monde actuel.
La littérature française s'est mise au diapason du pays et est devenue une littérature régionale, plus vraiment d'ambition universelle (trop désabusée ?). Je pense que l'on peut quand même considérer que des écrivains comme Chamoiseau ou Glissant proposent une littérature plus universelle ; l'ennui est que ça me tombe des mains (pas de chance).
Quant à Antoine Bello, c'est sympathique mais assez inconsistant. Disons que l'idée de départ est géniale mais son style (très) moyen et, surtout, il ne fait rien de sensationnel de son idée. Les mille pages se lisent aisément mais, in fine ce ne pourrait être qu'un bon scénario pour un film de Spielberg, disons. Bref, son polar (l'Éloge etc.) est plus à conseiller que les deux pavés qui suivent.

PS : comme ci-dessus, les romanciers que j'aime lire restent Échenoz (tout ; mais surtout Un An, Ravel et Je m'en vais ; mais quand même tout :D), Toussaint et quelques autres.
 
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Réactions: Bladrak
Pour la littérature française, c'est clair que c'est plus "coup de pompe" que "coup de coeur" par ici :D

Je pense que vous avez quand même une vision un peu réductrice de la littérature française. Ceci dit, j'ai tendance à avoir une vision assez réductrice de la littérature américaine (même si j'en lis quand même) alors je peux comprendre :D

En fait, si j'ai parlé de ça (je pense qu'on reste dans le cadre du fil coeur/pompe même si c'est pas sur un livre en particulier), c'est à cause du problème de la traduction (ou d'une langue moins bien maîtrisée que la langue maternelle). Je lis des écrivains non francophones évidemment mais j'ai toujours le regret dans ce cas d'être incapable de le lire dans sa langue (ou de le lire dans une langue que je maîtrise). Apparemment, pour vous, ça semble tout à fait secondaire à part peut-être Bompi qui fait référence au style (donc d'une certaine façon à la langue). J'ai bon là ?

Sinon, pour revenir sur quelques points, histoire de polémiquer un peu, quand même :D
Prendre le triangle Angot, Beidbeger, Nourrissier comme référence de la littérature française, c'est quand même assez rigolo. Je n'ai fait que feuilleter les bouquins des trois, pour ma part.

Qu'une partie de la littérature française soit nombriliste, c'est sûr (une partie : il sort des milliers, des dizaines de milliers de romans par an si je ne m'abuse). Je ne suis pas sûr que ce soit un défaut en soi : les écrivains et en particulier ceux qui sont restés, l'étaient tout aussi souvent au siècle dernier et pas seulement en France (Kafka, Joyce, Musil ne cherchaient pas simplement à raconter des histoires). Peut-être y a-t-il effectivement un rejet de certains versants de la littérature aujourd'hui ?

Mais certains arguments me laissent quand même un peu rêveur : le manque de sobriété dans l'écriture -> lire Michon :D par exemple mais c'est peut-être une caractéristique d'une bonne part de la littérature française aujourdh'ui de vouloir précisément une écriture sobre.

Il est vrai que ce ne sont pas forcément les écrivains dont on parle le plus. Ce qui m'amène à une autre question : Comment choisissez-vous un livre pour l'acheter (ou le lire en bibliothèque).

Personnellement, je suis certains auteurs, un peu certains éditeurs, je lis quelques critiques (en fait surtout le Matricule des Anges) et surtout j'ouvre des livres au hasard dans les librairies et parfois ça marche, on accroche, on fait une rencontre, c'est ça pour moi la magie du livre : découvrir non ce qu'on cherchait mais ce qu'on n'aurait pas pensé à chercher. (Je me souviens encore très bien du jours où j'ai découvert certains auteurs, certains livres).

Je suis totalement atypique sur cet aspect ici ou non ?
 
Personnellement, je suis certains auteurs, un peu certains éditeurs, je lis quelques critiques (en fait surtout le Matricule des Anges) et surtout j'ouvre des livres au hasard dans les librairies et parfois ça marche, on accroche, on fait une rencontre, c'est ça pour moi la magie du livre : découvrir non ce qu'on cherchait mais ce qu'on n'aurait pas pensé à chercher. (Je me souviens encore très bien du jours où j'ai découvert certains auteurs, certains livres).

Je suis totalement atypique sur cet aspect ici ou non ?

Ouvrir des livres au hasard s'arrêter sur un titre, un résumé, une couverture, dans cet ordre ou dans un autre, butiner quelques pages pour faire un choix me semble une bonne approche. Suivre les critiques ou les goûts de la majorité de ses contemporains est parfois très décevant, ne pas les suivre systématiquement peu amener des manques dommageables pour soi.
 
@LucG : Le problème n'est pas de parler de sa petite personne, mais encore faut-il être capable de le faire avec style, et aussi de toucher les autres à travers soi. ;)
L'altérité (on ne va pas aller jusqu'à conseiller à certains de nos écrivaillons contemporains de se plonger dans la lecture de Lévinas :D) ne semble pas vraiment être en vogue en France.
 
Pour choisir un livre, je me laisse aller. Au feeling, quoi.
À vrai dire, les romans m'intéressent de moins en moins, car de plus en plus décevants à mes yeux. En fait, l'essentiel est effectivement le style ; mais le style n'est rien s'il n'y a rien à dire ... Ces derniers temps, je lis davantage dans la section sciences humaines que roman (je suis assez rapidement devenu un vieux con, insensiblement mais quand même ;)).

Sur le sujet des traductions, j'ai remarqué que si le texte initial est fade et sans style, le traduire ne lui nuira pas. Si le texte original a une force ou un style interne, une bonne traduction pourra lui rendre justice. Si tu lis les Buddenbrooks, l'Homme sans Qualité, Botchan ou Pays de Neige, il s'en dégage un style et une force indéniable (que l'on appréciera ou pas, c'est selon).

Depuis quelques années, je lis les livres anglophones en anglais, en relisant certains qui m'avaient bien plu et je constate que les traducteurs sont souvent assez bons ; en tous cas pour les auteurs réputés. Pour certains, le classement dans des catégories "inférieures" peuvent leur nuire (je trouve que Chandler est un des plus beaux stylistes que je connaisse, mais il n'a pas toujours été traduit avec soin). Malgré tout, j'ai bien conscience de passer à côté de finesses, de connivences et subtilités qui m'échappent, par ce que je ne suis pas vraiment anglophone. Simplement, il faut le prendre comme ça, sans se prendre la tête ;)
Reste que, ayant lu le Seigneur des Anneaux, une dizaine de fois en français et cinq ou six fois en anglais, je trouve que le travail de traduction (et adaptation) est assez épatant.
En italien, on dit traduttore, traditore mais on exagère un peu ;)
 
@LucG : Le problème n'est pas de parler de sa petite personne, mais encore faut-il être capable de le faire avec style, et aussi de toucher les autres à travers soi. ;)

Absolument, mais je te dirai que, même si je ne déteste pas par exemple Dan Simmons, c'est clair pour moi que comme style, à côté de Michon, Cholodenko ou bien d'autres, c'est un peu léger :D

Pour le deuxième point, tout aussi d'accord sauf qu'on n'est pas forcément tous touchés par la même chose.

L'altérité (on ne va pas aller jusqu'à conseiller à certains de nos écrivaillons contemporains de se plonger dans la lecture de Lévinas :D) ne semble pas vraiment être en vogue en France.

Là, par contre, pas d'accord du tout :D Un écrivain, c'est quelqu'un qui a quelque chose à dire (en tous cas qu'il estime avoir quelque chose à dire :D). Ce n'est pas en prenant les idées de Lévinas qu'il y parviendra, c'est en écrivant ce qui lui tient à coeur. On peut peut-être apprendre dans les livres ou dans un cours à écrire un bouquin bien construit, etc. etc. à être un bon écriveur (et c'est déjà beaucoup) mais je doute qu'on y apprenne à devenir un écrivain.

À la limite, je me moque un peu du sujet que choisit un écrivain, c'est ce qu'il en fait qui m'intéresse. Il peut tout aussi bien parler d'un copiste qui ne fait rien (Melville avc Bartleby), des salons de l'aristocratie (Marcel :D), de super-marchés (Le Clézio avec Géants) de social, d'amour, de vraiment pas grand-chose (Beckett), de science-fiction, d'une affaire policière ou de soi. Parler de soi, c'est parler des autres si on parle bien (et réciproquement comme disait Gustave, pas Le Clézio, l'autre, le normand : "Madame Bovary, c'est moi", ce qui est une autre façcon de dire : Moi, c'est aussi Madame Bovary, et le lecteur.

Je comprends à peu près, il me semble, la manière dont vous voyez les choses mais ça me semble extrêmement janséniste comme position :D Je serais bien incapable de dire : il faudrait que les écrivains lisent Lévinas, parlent des autres, de la vraie vie, etc. Autant lire Lévinas moi-même dans ce cas, c'est beaucoup plus simple :D, j'attends d'un écrivain qu'il m'aide à voir à travers ses yeux, par définition pas les miens. Et si ça fonctionne, précisément, il me montrera que nos regards différents partagent quelque chose en commun.

PS assez d'accord avec ce que vient de dire Bompi (pendant que j'écrivais ce qui précède) sur la traduction. Et puis, je suis nettement plus vieux con que lui :D et j'ai aussi des périodes où je lis moins de "romans" (le mot ne colle pas toujours avec la littérature actuelle, c'est vrai) et plus de sciences (un peu moins de science humaines pour ma part). Alors rien ne dit qu'il ne se remettra pas à lire des romans (Il faudrait que je relise le seigneur des anneaux, moi aussi :D mais comme j'ai déjà 100 ou 200 bouquins qui attendent sans parler des relectures…)
 
Bon, tu n'a pas compris ce que je voulais dire mais ce n'est pas grave.
Je ne dis pas qu'il faut écrire ce que untel a déjà écrit, autant le lire directement tu as raison.
Je donnais juste un exemple de référence culturelle (en l'occurence un philosophe ayant travaillé sur la notion d'altérité). Lire de la philosophie n'aidera pas à écrire un roman, ce n'était pas mon propos.
Pour le reste, contrairement à toi, je n'ai pas de définition à apporter au terme écrivain afin de déterminer qui a le droit ou non de s'en réclamer.
Selon toi c'est quelqu'un qui a quelque chose à dire. Pourquoi pas ? Je pense que cela ne suffit pas.
Les (bons :D) écrivains sont surtout des gens qui n'ont pas le choix, c'est la seule chose qu'il savent faire voilà tout, c'est de l'ordre de la survie.
 
Les (bons :D) écrivains sont surtout des gens qui n'ont pas le choix, c'est la seule chose qu'il savent faire voilà tout, c'est de l'ordre de la survie.

Absoument :zen: Ton ébauche de définition est meilleure que la mienne (enfin, ils peuvent savoir faire autre chose, ils ont d'ailleurs intérêt, il faut bien gagner sa vie et la littérature n'est pas la meilleure option pour ça :D) mais ça reste quand même de l'ordre de la survie. Disons que je m'étais mal exprimé, j'aurais du mettre : "il ne peut pas s'empêcher de dire" mais, t'imagine, sur le forum, avec les wagons de floudeurs, on va être noyé sous les écrivains qui vont nous démontrer que, comme tu l'as dit, c'est difficile de définir un écrivain :D

Pour le reste, je réagissais juste à ton presque :D conseil aux écrivains de lire Lévinas.
 
Allez, tiens. Juste histoire de vous faire bisquer, quelques récentes lectures anglophones (mais pas que) :

- Seth : George Sprott
C'est, comme souvent avec Seth, assez nostalgique ; il ne s'agit que de personnes assez miteuses dont la vie ne présente a priori pas grand intérêt. Mais on s'attache à ces personnages, à leurs désillusions, leurs ratages. C'est aussi un très beau travail éditorial.
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- Yoshihiro Tatsumi : A Drifting Life
Autobiographie du mangaka, qui permet aussi de voir (un peu) la vie nippone d'après-guerre. C'est tout simple, très japonais (pour ce que je connais du Japon ;)) et touchant.
Encore une belle édition de Drawn & Quarterly.
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- Evelyn Waugh : Vile Bodies
Roman hautement britannique (humour, ironie, distance) des années 30 du siècle dernier. Au final, plutôt amer et désabusé. Aussi bien que le souvenir que j'en avais gardé (première lecture il y a 25 ans).
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- Richard Dawkins : The God Delusion [pas encore fini]
Un livre férocement anti-superstition (en général) donc anti-religieux ; c'est à la fois très réjouissant (je me marre) et assez vain, vu que ça ne convaincra personne : soit on est déjà convaincu soit on ne le sera jamais. ;) Forcément un auteur détesté des barbus (et d'autres aussi peu sympathiques, quoique imberbes).
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- Lucien Jerphagnon : Julien dit l'apostat
Intéressante biographie de cet empereur un peu spécial, dont la mort scelle la fin du paganisme officiel. C'est écrit comme une histoire, mais c'est bien d'Histoire qu'il s'agit. Où l'on voit que les déboires persans ne datent pas d'aujourd'hui ;)
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- Gilbert Simondon : Imagination et Invention [pas encore fini]
Ou : comment atteindre ses limites intellectuelles (les miennes ;)). Le mode de formation des images mentales, tel que le voit (ou l'imagine ;)) Simondon, c'est vraiment intéressant, mais ça ne se lit pas comme ça. À tête reposée. Alors en cours à la Sorbonne, je me dis que je n'aurais rien capté du tout. Stimulant.
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- Lucien Jerphagnon : Julien dit l'apostat
Intéressante biographie de cet empereur un peu spécial, dont la mort scelle la fin du paganisme officiel. C'est écrit comme une histoire, mais c'est bien d'Histoire qu'il s'agit. Où l'on voit que les déboires persans ne datent pas d'aujourd'hui ;)
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J'aimerai bien que tu me dises s'il est aussi excellent que le Julian, de Gore Vidal, si tu as l'occasion de le lire. A le lire, on se prend d'affection pour ce Julien qui aurait pu renverser la vapeur ou tout du moins, diversifier la pensée unique chrétienne montante de l'époque…
Gore Vidal… ça c'est à découvrir… un gars qui sort un article dans Playboy en 1975 ?1979 ? intitulé "Sex Is Politics"… Ce texte est toujours autant d'actualités, à l'heure des barbus et culs serrés de toute obédience. Et il a eu de bons traducteurs.

Pour la littérature française, j'ai été sans doute un peu réducteur. C'est juste que pour quelqu'un qui n'est pas plus intéressé que ça en littérature, ce que je peux lire de ci de là, ce que je vois en tête de gondole en librairie ne me tente pas.
Je passe sans doute à côté de plein de choses, mais il faut bien faire des choix.
Et mes préférences vont aux polars, à la SF et l'anticipation (je suis assez d'accord sur Bello, c'est un bon "page turner" comme disent les anglo-saxons mais on sent le scénar derrière… je le mentionnais car c'est effectivement mon dernier français lu cet été). Pour Tolkien et Simmons, on ne peut pas comparer, évidemment (LOTR: 5 x en français + 1 x en anglais). Mais Simmons est un de mes romanciers préférés, pour ce futur si étrange qu'il arrive à créer. Je ne me lasse pas de me faire éblouir par ces futurs que nous ne verrons jamais. Oh my God, it's full of stars ;)

Et depuis 8-10 ans je dévore en anglais, comme un nouveau territoire, une nouvelle langue, j'aime la parler, j'aime la lire.
Et par dessus tout ça, en français comme en anglais, je lis régulièrement des romans et essais à thématique homo / LGTB, mais ça, je comprend bien que ça n'intéresse pas… la majorité :D
 
Pour en revenir à quelque chose de plus consistant que vos pavés mousseux, voilà de la vraie littérature. Claire, précise, direct, sans détour, et y'a même des images au cas où.

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De rien. :)
 
Pour en revenir à quelque chose de plus consistant que vos pavés mousseux, voilà de la vraie littérature. Claire, précise, direct, sans détour, et y'a même des images au cas où.

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De rien. :)

Oui, c'est de surcroît un livre très actuel, non seulement pour la concision de son style et son humour désabusé ; mais aussi comme révélateur de l'angoisse de l'homo occidentalis face aux crises sanitaires successives, dont la grippe A/H1N1 n'est que le prochain avatar.
Finalement, tout est résumé dans son titre, en quelque sorte.

J'aimerai bien que tu me dises s'il est aussi excellent que le Julian, de Gore Vidal, si tu as l'occasion de le lire. A le lire, on se prend d'affection pour ce Julien qui aurait pu renverser la vapeur ou tout du moins, diversifier la pensée unique chrétienne montante de l'époque…
Gore Vidal… ça c'est à découvrir… un gars qui sort un article dans Playboy en 1975 ?1979 ? intitulé "Sex Is Politics"… Ce texte est toujours autant d'actualités, à l'heure des barbus et culs serrés de toute obédience. Et il a eu de bons traducteurs.

Pour la littérature française, j'ai été sans doute un peu réducteur. C'est juste que pour quelqu'un qui n'est pas plus intéressé que ça en littérature, ce que je peux lire de ci de là, ce que je vois en tête de gondole en librairie ne me tente pas.
Je passe sans doute à côté de plein de choses, mais il faut bien faire des choix.
Et mes préférences vont aux polars, à la SF et l'anticipation (je suis assez d'accord sur Bello, c'est un bon "page turner" comme disent les anglo-saxons mais on sent le scénar derrière… je le mentionnais car c'est effectivement mon dernier français lu cet été). Pour Tolkien et Simmons, on ne peut pas comparer, évidemment (LOTR: 5 x en français + 1 x en anglais). Mais Simmons est un de mes romanciers préférés, pour ce futur si étrange qu'il arrive à créer. Je ne me lasse pas de me faire éblouir par ces futurs que nous ne verrons jamais. Oh my God, it's full of stars ;)

Et depuis 8-10 ans je dévore en anglais, comme un nouveau territoire, une nouvelle langue, j'aime la parler, j'aime la lire.
Et par dessus tout ça, en français comme en anglais, je lis régulièrement des romans et essais à thématique homo / LGTB, mais ça, je comprend bien que ça n'intéresse pas… la majorité :D
Bon, bin je vais mettre le Julian sur ma pile (qui menace dangereusement de s'écrouler sur mon bureau ;)). Jerphagnon fait un portrait vivant de l'empereur, plutôt favorable, mais surtout pour les deux premières parties de sa vie : avant de rejoindre Constance [une vraie plaie, celui-là] puis avant que d'être seul empereur. Après, il y a la confrontation entre les aspirations de Julien et la réalité d'un empire difficile à gérer, où le christianisme est déjà populaire, très diffusé dans les élites [et déjà allègrement intransigeant et fanatique à l'occasion]. D'un autre côté, il fait le parallèle entre l'exigence morale de Julien et celle, au moins théorique, de l'orthodoxie chrétienne [abstinence, désintéressement, vertu, compassion : ce genre de choses, quoi]. C'est un peu comme Poincaré et Einstein, Charcot et Freud ou Mahler et Schoenberg ; ils sont respectivement d'un monde finissant et d'un monde nouveau.
Ma comparaison est évidemment un peu forcée, hein ;)
Bref, Julien, pour sympathique qu'il soit, est quand même trop doctrinal et en déphasage avec la réalité, ce qui induit des effets désagréables.

Ce qui est vraiment intéressant dans le livre est collatéral : cela donne vraiment envie de lire (si c'est possible) les écrits des philosophes contemporains, ceux avec lequel Julien a pu débattre, tant chrétiens que païens.

C'est le crépuscule d'un monde extrêmement violent et hypocrite. Et l'aube d'un monde au moins aussi violent mais (je trouve) encore plus hypocrite. Le passage à une nouvelle civilisation, quoi ;)
 
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Réactions: teo