"Etre con, c'est à la mode, voyez-vous". Je viens de lire ça, sur internet, sur un blog quelconque. Pourtant, cette phrase a particulièrement attiré mon attention, et m'a donné envie de développer cette exclamation lapidaire, et pourtant assez vraie.
"Etre con, c'est à la mode, voyez-vous". Ah oui ? Et c'est une mode qui dure, apparemment. On n'était pas con, avant ? On est beaucoup plus con maintenant ? Ou on est con différemment ?
Ce qui interpelle, dans cette formulation, ce sont les mots "à la mode" : être con n'est pas question de mode, c'est bel et bien quelque chose qui dure depuis que le monde est monde, mais qui tend à se généraliser.
C'est donc plutôt cette généralisation de la connerie ambiante qui interpelle, et on pourrait chercher les causes à un tel nivellement vers le bas. Par ailleurs, il y a deux aspects de la connerie que je voudrais développer. L'un va avec l'autre, mais on peut être l'un et se passer de l'autre. Je vais expliquer.
L'internet -ou le ouaib, comme on le voit de temps en temps écrit- a intronisé un nouveau mode de fonctionnement dans les relations humaines. C'est cela, oui. On peut en avoir peur, mais il existe et est désormais omniprésent. Je l'utilise pour écrire ce message. J'aurais pu -voulu- m'en passer, mais c'est le web et son fonctionnement qui m'oblige à l'utiliser. L'anonymat. Malgré tout, l'anonymat, qui sert normalement à éviter certaines dérives, sur la vie privée des gens, par exemple, en entraine bel et bien d'autres, plus grave encore, peut-être. L'internet, qui a "banalisé l'anonymat", en est donc la principale cause. C'est cette couverture anonymique qui tend à faire croire à l'homme que sur internet, il est le plus fort et que, derrière son clavier, il est capable de tout. C'est ce qui entraine cette hausse de la connerie : faites croire à un homme qu'il est capable de tout sans aucun risque, et il devient fou -doit-on dire "con" ?. L'anonymat gratuit et sans risque traine la connerie, et la banalise. J'aurais d'ailleurs pu intituler cette discussion "L'anonymat : l'ennemi le plus puissant... d'internet". C'est ce qui rend la toile parfois nauséabonde, parfois carrèment infréquentable, tant le niveau de "débilité" -à prendre au sens de faiblesse, la connerie n'est-elle pas une faiblesse ?- est profond. C'est ce qui m'a poussé, par ailleurs, à écrire ce message. Je voulais parler des blogs. Mais on pourrait pousser l'analyse jusqu'à d'autres formes de communication, et prendre l'exemple des sites dits du "web deux points zéro". Ces sites, qui ont pris une dimension extraordinaire depuis quelque mois, sont désormais l'essence de l'internet, et, aussi, ce qui lui donne un certain intérêt. Néanmoins, c'est aussi ce qui provoque une hausse de la "connerie", selon le même mode de fonctionnement que je viens d'expliquer : la personne écrit quelque chose, sous couvert d'anonymat. Ses écrits peuvent donc être d'une grande richesse, ou d'une grande bêtise. La bêtise l'emporte sur la richesse des paroles, mais je ne voudrais pas généraliser. L'anonymat, pour conclure sur ce point, est donc le grand danger de l'internet aujourd'hui, et cela tend à s'accroitre, les difficultés que ça provoque, également. Les grands défenseurs du web 2.0 -ou "internet communautaire", cette expression me revient- insistent sur la grande diversité des personnes visitant le web chaque jour. Selon eux, un écrit erroné -et anonyme, s'entend- sera automatiquement corrigé par d'autres personnes. C'est, selon eux, ce qui fait la force du web 2.0. On peut penser à juste titre que c'est ce qui fait aussi sa faiblesse, les "cons" navigant sur le web représentant environ les 2/3 du trafic mondial -ce n'est que mon estimation personnelle, libre à vous de la corriger selon votre propre expérience et votre propre vision de la toile.
Cependant, à y regarder de plus près, on peut se demander qu'est-ce qui pousse à cet anonymat. Je l'ai dit tout à l'heure, le web a bouleversé les relations humaines, et c'est justement tout le problème. Dès le début de l'internet, on a cherché à se cacher, ou tout du moins à garder un peu de vie privée sur un espace que l'on sait "surveillé", et où il est difficile de passer inaperçu. L'anonymat semble donc être la seule solution pour garder son intimité, et rester en sécurité -témoin en sont les nombreuses recommandations que l'on trouve sur divers sites, blogs, messagerie instantanée, insistant bien sur le danger de communiquer ses coordonnées personnelles. On voit donc le côté pervers de l'internet aujourd'hui : il oblige à se cacher derrière une identité fictive. Cela amène alors inévitablement à des abus ou des débordements.
Enfin, je terminerai en reprenant une phrase que j'ai écrite en introduction : "L'un va avec l'autre, mais on peut être l'un et se passer de l'autre". Vous aurez surement compris maintenant le sens de cette phrase. Et pour être sûr d'être tout à fait explicite : On peut être con en étant anonyme. Mais on peut aussi être con, sans être anonyme. C'est également bien souvent le cas.
Le but de cette discussion n'est donc pas d'ouvrir une polémique stérile sur "est-on plus con qu'avant ?", mais amène plutôt à s'interroger sur la relation intrinsèquement perverse qu'il existe entre l'anonymat sur internet, et la connerie qui s'en rechappe lorsque l'on visite le web. Peut-être que cette relation n'existe pas, pour vous. Ou quelle est différente. J'attends votre analyse, vos explications…
:zen:
Et si les modos trouvent cette discussion trop "polémique", qu'ils n'hésitent pas à la déplacer au comptoir.
"Etre con, c'est à la mode, voyez-vous". Ah oui ? Et c'est une mode qui dure, apparemment. On n'était pas con, avant ? On est beaucoup plus con maintenant ? Ou on est con différemment ?
Ce qui interpelle, dans cette formulation, ce sont les mots "à la mode" : être con n'est pas question de mode, c'est bel et bien quelque chose qui dure depuis que le monde est monde, mais qui tend à se généraliser.
C'est donc plutôt cette généralisation de la connerie ambiante qui interpelle, et on pourrait chercher les causes à un tel nivellement vers le bas. Par ailleurs, il y a deux aspects de la connerie que je voudrais développer. L'un va avec l'autre, mais on peut être l'un et se passer de l'autre. Je vais expliquer.
L'internet -ou le ouaib, comme on le voit de temps en temps écrit- a intronisé un nouveau mode de fonctionnement dans les relations humaines. C'est cela, oui. On peut en avoir peur, mais il existe et est désormais omniprésent. Je l'utilise pour écrire ce message. J'aurais pu -voulu- m'en passer, mais c'est le web et son fonctionnement qui m'oblige à l'utiliser. L'anonymat. Malgré tout, l'anonymat, qui sert normalement à éviter certaines dérives, sur la vie privée des gens, par exemple, en entraine bel et bien d'autres, plus grave encore, peut-être. L'internet, qui a "banalisé l'anonymat", en est donc la principale cause. C'est cette couverture anonymique qui tend à faire croire à l'homme que sur internet, il est le plus fort et que, derrière son clavier, il est capable de tout. C'est ce qui entraine cette hausse de la connerie : faites croire à un homme qu'il est capable de tout sans aucun risque, et il devient fou -doit-on dire "con" ?. L'anonymat gratuit et sans risque traine la connerie, et la banalise. J'aurais d'ailleurs pu intituler cette discussion "L'anonymat : l'ennemi le plus puissant... d'internet". C'est ce qui rend la toile parfois nauséabonde, parfois carrèment infréquentable, tant le niveau de "débilité" -à prendre au sens de faiblesse, la connerie n'est-elle pas une faiblesse ?- est profond. C'est ce qui m'a poussé, par ailleurs, à écrire ce message. Je voulais parler des blogs. Mais on pourrait pousser l'analyse jusqu'à d'autres formes de communication, et prendre l'exemple des sites dits du "web deux points zéro". Ces sites, qui ont pris une dimension extraordinaire depuis quelque mois, sont désormais l'essence de l'internet, et, aussi, ce qui lui donne un certain intérêt. Néanmoins, c'est aussi ce qui provoque une hausse de la "connerie", selon le même mode de fonctionnement que je viens d'expliquer : la personne écrit quelque chose, sous couvert d'anonymat. Ses écrits peuvent donc être d'une grande richesse, ou d'une grande bêtise. La bêtise l'emporte sur la richesse des paroles, mais je ne voudrais pas généraliser. L'anonymat, pour conclure sur ce point, est donc le grand danger de l'internet aujourd'hui, et cela tend à s'accroitre, les difficultés que ça provoque, également. Les grands défenseurs du web 2.0 -ou "internet communautaire", cette expression me revient- insistent sur la grande diversité des personnes visitant le web chaque jour. Selon eux, un écrit erroné -et anonyme, s'entend- sera automatiquement corrigé par d'autres personnes. C'est, selon eux, ce qui fait la force du web 2.0. On peut penser à juste titre que c'est ce qui fait aussi sa faiblesse, les "cons" navigant sur le web représentant environ les 2/3 du trafic mondial -ce n'est que mon estimation personnelle, libre à vous de la corriger selon votre propre expérience et votre propre vision de la toile.
Cependant, à y regarder de plus près, on peut se demander qu'est-ce qui pousse à cet anonymat. Je l'ai dit tout à l'heure, le web a bouleversé les relations humaines, et c'est justement tout le problème. Dès le début de l'internet, on a cherché à se cacher, ou tout du moins à garder un peu de vie privée sur un espace que l'on sait "surveillé", et où il est difficile de passer inaperçu. L'anonymat semble donc être la seule solution pour garder son intimité, et rester en sécurité -témoin en sont les nombreuses recommandations que l'on trouve sur divers sites, blogs, messagerie instantanée, insistant bien sur le danger de communiquer ses coordonnées personnelles. On voit donc le côté pervers de l'internet aujourd'hui : il oblige à se cacher derrière une identité fictive. Cela amène alors inévitablement à des abus ou des débordements.
Enfin, je terminerai en reprenant une phrase que j'ai écrite en introduction : "L'un va avec l'autre, mais on peut être l'un et se passer de l'autre". Vous aurez surement compris maintenant le sens de cette phrase. Et pour être sûr d'être tout à fait explicite : On peut être con en étant anonyme. Mais on peut aussi être con, sans être anonyme. C'est également bien souvent le cas.
Le but de cette discussion n'est donc pas d'ouvrir une polémique stérile sur "est-on plus con qu'avant ?", mais amène plutôt à s'interroger sur la relation intrinsèquement perverse qu'il existe entre l'anonymat sur internet, et la connerie qui s'en rechappe lorsque l'on visite le web. Peut-être que cette relation n'existe pas, pour vous. Ou quelle est différente. J'attends votre analyse, vos explications…
:zen:
Et si les modos trouvent cette discussion trop "polémique", qu'ils n'hésitent pas à la déplacer au comptoir.