Et avec la tête ? [V.4]

Ça alors! Ce sujet a suscité plus de réponses en un rien de temps que d'habitude, mais un seul texte...Allez, encore un effort!
 
Thème: Pourquoi moi?
Mots:
Gamine
Forêt
Coffre
Oiseau
Étang.


Un jour sombre éclairait l’étang de reflets grisâtres, jaunis parfois lors qu’un pâle rayon de l’astre du jour transperçait l’épaisseur des nuages immobiles.
De la forêt proche parvenaient des odeurs d’humus et de moisissure végétale, à peine masquées par celles de la vase épaisse bordant la rive.
Un engoulevent ensommeillé se distinguait avec peine de la branche où il reposait, bien à l’abri des regards grâce à son plumage cryptique.

L’homme qui approchait lentement, se glissant sans bruit entre les troncs moussus, arborait un masque d’oiseau, dont le bec allongé et courbe et les plumes d’un noir mordoré au travers desquelles brillait un regard acéré, lui conférait l’allure d’une chimère moyenâgeuse. Il trainait avec lui un énorme coffre, noir lui aussi, comme l’était le sol, sous l’épaisse couche de feuilles en décomposition.
Ayant péniblement atteint la rive, il y fit glisser le coffre que son poids entraina rapidement hors de portée de l’homme, et le fit s’enfoncer dans un lent tourbillon noir et visqueux qui perdura un moment, alors que le silence n’était troublé que par le bruit des bulles venant crever la surface.

L’engoulevent alarmé par le bruit de l’eau qui remplissait en tourbillonnant le trou créé dans la vase, s’envola soudain, la queue étalée, claquant des ailes pour chasser l’intrus, et en criant « pauvre gamine, pauvre gamine… »

Une mince silhouette blanche de jeune fille voilée s’éleva au dessus de l’étang, évanescente et tremblante comme une fumée, tandis qu’une voix faible murmurait : « Père, pourquoi moi, pourquoi moi ?… »
 
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L'heure du verdict:
Je n'ai pas retenu JMQUIDET: je ne voulais pas de gamine dans un coffre foutu au fond d'un étang au milieu d'une forêt!:grin:
Bon, ce n'est pas vrai mais il fallait bien trouver une excuse!
Choisir entre les autres fut plus difficile: d'un coté une fantaisie bien amusante, de l'autre l'austérité et la tristesse d'une vie d'un autre temps.
J'adore me marrer! Rien que de voir la tronche de l'inconnu qui me toise chaque matin à l'heure du rasage me fait rigoler!
Donc, j'ai eu ma dose de (sous) rire et désigne donc le professeur Louis comme héritier du fardeau!
J'ai eu, à la lecture de ses quelques lignes, la vision de ce qu'il décrit, donc bravo, à toi, Louis!
 
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Ça roule...
La journée de l'eau? Déjà que l'impression générale est que ce sujet coule... :stuck_out_tongue_winking_eye:
 
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Réactions: Human-Fly
Merci pour le passage de flambeau. Voici le sujet suivant (largement inspiré de ce que je fais en ce moment avec mes élèves de première) :

Thème : récit d’un quiproquo

Mots obligatoires :
Cretonne
Âcre
Volucre
Flagornerie
Oeillade


Par cette belle journée de printemps, jean se promenait entre bois et sous-bois en laissant vagabonder son esprit au gré de sa fantaisie...
Lorsqu'il vit soudain une belle jeune femme qu'il trouva plus perdue encore que lui-même...
La belle semblait se promener d'une allure assez vive... Et " tête en l'air ". Littéralement.

" - Bonjour Mademoiselle... Belle journée... Non ?... " risqua Jean pour aborder celle dont il craint qu'elle fût en difficulté...
" - Je m'appelle Jean. " Il était partagé entre ce que la belle avait de charmant et son attitude intrigante, presque inquiétante à ses yeux...
" - Et moi Karine. " répondit-elle en sortant d'une poche un petit objet d'une laideur indescriptible...

" - Je poursuis ce volucre depuis longtemps et depuis une région éloignée de celle-ci... Me voici désormais cretonne, sans doute au terme de ma quête insensée... "
Stupéfait, Jean s'exclama :
" - Mais non, Karine, vous ne pouvez pas être sotte que ça... Croyez-moi, vous vous méprenez... Euh... Oserais-je vous demander ce que vous tenez en main...? Cet étrange petit objet... "
Furieuse, Karine n'en laissa rien paraître... Elle ne répondit à Jean qu'au sujet qu'elle tenait en main. Ou presque.
" - Je laisserai de côté vos préjugés qui me laissent à l'esprit comme un sentiment âcre...
Cela rajoutera un peu au sentiment de honte que je ressens désormais tant pour vous que pour moi, mais la petite horreur que je tiens en main est mon œuvre. J'ai fabriqué ceci à partir de fragments épars de décorations de Noël cassées et du plus mauvais goût. Débris de boules de Noël éclatées au sol, morceaux de guirlandes à paillettes, etc..."

Puis la jeune femme leva au ciel l'objet en question en tendant le bras...
" - Et maintenant, le moment de vérité... " dit-elle... Puis elle ajouta :
" - C'est d'une laideur qui ferait peur à l'esthète le moins exigeant, mais ça brille !!!... "
Stupéfaite, la pie qu'elle poursuivait depuis longtemps resta pour ainsi dire " bouche bée "... Son bec s'ouvrit en grand et laissa échapper une clef en or qui tomba à terre sur de la mousse... La pie fondit sur Karine pour lui arracher son horrible objet scintillant qu'elle lui céda de bonne grâce... Puis elle se précipita vers la clef en or et s'en saisit avec joie...

" - Je ne m'attendais pas à ça... Vous semblez ne pas perdre au change !... " s'exclama Jean.
Contre toute attente, Karine se mit à pleurer, et ce n'était pas de joie mais de tristesse...
" - Je m'étais habituée à cette pie... " avoua-t-elle
" - J'avais découvert plusieurs de ses nids sans jamais y retrouver ma clef... Parfois, je me demandais si je suivais cet oiseau ou si c'était lui qui prenait plaisir à voler au-dessus de moi, pour me narguer... Presque pour jouer avec moi... Je ne reverrai probablement jamais ce curieux oiseau... " Jean réagit instantanément :
" - Je crois vous comprendre, mais cet ahuri de plumitif ne mérite sans doute pas vos larmes... "
Karine fut prise d'un fou-rire qui fit craindre à Paul qu'elle s'en étouffât...
À peine remise, elle précisa :
" - Un plumitif n'est pas un oiseau mais un mauvais écrivain.
Ce que vous ne manqueriez pas de devenir si la folie vous venait de vouloir écrire un livre...
Du coup, j'imagine que " cretonne " devait pour vous exprimer un sens entre " crétine " et " conne "... " Cretonne " renvoie à Créton, village de l'Eure.
Ou parfois à une solide toile.
Sans vouloir vous offenser, je me permets respectueusement de vous donner deux conseils :
  • Abstenez-vous de commenter ou d'employer des mots dont vous ignorez le sens.
  • Consultez souvent dictionnaires et bases de données, sur format papier ou numérique. Ce sont des amis précieux et irremplaçables".

Puis Karine ajouta :
" - Sans aucune flagornerie de ma part, vous m'êtes au final sympathique. Vos maladresses sont finalement drôles et même touchantes.
Que diriez-vous de m'accompagner pour une chasse au trésor lui dit-elle, en exhibant sa clef en or et en lançant à Jean une œilade...

" - Karine, vous m'êtes sympathique aussi et je vous promets de suivre vos conseils... " avoua Jean...
" - Mais croyez-vous à cette histoire de chasse au trésor ?...
- Il s'agit d'un trésor ancien, dont l'emplacement est indiqué par de vieux parchemins du même auteur que le testament les accompagnant. Ma chienne Fidèle a découvert le coffre que j'ai finalement réussit à ouvrir...
Je ne sais pas si j'y crois vraiment... Mais j'aimerais... J'adore l'idée dans tous les cas... M'accompagnerez-vous dans cette chasse au trésor ?...
- Si c'est un vieux trésor, sans doute a-t-il déjà été découvert avec ou sans clef, et intégralement pillé...
Comme il peut s'agir du canular d'un riche plaisantin qui aura dépensé le prix d'une clef en or en savourant par avance le plaisir de deviner qu'un individu ou plusieurs se lanceraient dans cette vaine aventure...
Mais oui, Karine, j'accepte avec plaisir.
J'ai très envie de découvrir ce trésor. Ou une toute autre chose. Ou même rien du tout. Pourvu que ce soit avec vous. "
 
Dernière édition:
( J'ai accidentellement posté alors que mon texte n'en était à peine qu'à sa moitié...
J'ai ensuite foncé pour essayer de terminer mon récit...
Tout en corrigeant le plus possible de fautes de frappe... Mais certaines ont survécu.

J'assume ces imperfections. :)

Après tout, il est grand temps que j'intègre le fait que le délai d'édition est désormais d'une heure, et non plus de quatre heures comme c'était le cas quand je me suis inscrit ici, il y a vingt ans, presque jour pour jour... :D

Bonne lecture de mon brouillon !... :D )



Première fois que je tente d'influencer l'issue d'une session...
Mais pitié, pourvu que je ne gagne pas avec ce truc...
Simple souhait ; je ne peux pas décider.
 
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Qui dit jusqu’au 22, dit que tu peux poster d’ici là un même texte amendé, corrigé et biffé rendant le précédent caduque. Et si plusieurs versions dérangent, un modérateur se fera une joie de passer la serpillière sur les traces persistantes. ;)
 
Qui dit jusqu’au 22, dit que tu peux poster d’ici là un même texte amendé, corrigé et biffé rendant le précédent caduque. Et si plusieurs versions dérangent, un modérateur se fera une joie de passer la serpillière sur les traces persistantes. ;)

Parfait. :)

Je posterai une version propre de ce texte avant la fin de la session.
Je tiens à l'idée de mon récit, mais la forme est bâclée au possible...
Tout ça sera bientôt corrigé ! :)

Merci. ;)
 
Certains mots m’ayant intrigué, en particulier le mot volucre, jamais rencontré, je me suis (re)pris au jeu, avec ce qui n’est vraiment pas un quiproquo :

Thème : récit d’un quiproquo

Mots obligatoires :
Cretonne
Âcre
Volucre
Flagornerie
Oeillade

Cela avait duré des heures : comme dans une transe hypnotique, il avait observé et écouté le rouquin en contrebas, qui s’était adressé à lui en se répandant en viles flagorneries, appuyées d’œillades cajoleuses. Mais en repensant au passé, il sentait une âcre bile lui remonter dans la gorge. Sa précédente mésaventure avec ce fieffé enjôleur avait fait de lui la risée de la contrée, et même bien au-delà ; il avait entendu les enfants, sur le chemin de l’école, répéter à l’envi son histoire à leurs parents. Il avait même vu, en lorgnant par une fenêtre ouverte, la scène funeste reproduite en canevas sur la cretonne d’un coussin trônant sur le fauteuil du maître de maison.

Alors cette fois, comme il l’avait juré naguère, il s’était armé de patience, il était resté coi et immobile, laissant les paroles du suborneur glisser sur lui comme les gouttes de pluie sur les plumes lissées des volucres, pensant bien que ce rusé corrupteur finirait par abandonner devant son évidente impassibilité.

Et c’est ce qui arriva enfin.

Il vit l’importun se décider à le laisser tranquille, se dirigeant, tête basse, vers le bosquet voisin. Le soulagement l’envahit comme un raz de marée : il avait résisté, cette fois ! Plus jamais il ne se ferait prendre. Il ressentit (un instant, pensa-t-il…) un besoin (…il me semble revenir…) irrépressible (…le souvenir atavique d’un autre récit…) de hurler sa joie : « …NEVERMORE ! »

Ce cri rauque lui échappa, ainsi que le fromage qu’il tenait en son bec. Le goupil s’en empara promptement et s’éloigna sans un mot, partagé entre dérision et commisération pour le pauvre corvidé se lamentant sur son arbre.​
 
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Réactions: jmquidet et papadben