Bonjour à vous tous,
Suite à
ce fil, et aux nombreux coup de boule reçus avec plaisirs, je prends l'initiative de créer ce fil.
Cet fil, au titre légèrement prétentieux, aura pour but, enfin je l'espère, de débattre sur des personnalités, des mouvements ou tout autres choses ayant un lien avec l'histoire de l'art.
Par contre, je m'interroge sur la bonne procédure à donner à ce fil pour qu'il ne parte qu'un minimum en sucette
Peut-être le plus simple est de commencer là où l'on s'était arrêter dans le précédant fil, en l'occurrence sur Warhol, Duchamp et l'art conceptuel
Le champ d'investigation est tellement large qu'il faudra aborder ces points avec prudence et nuance.
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Je vous propose donc pour commencer un très très court panorama de l'influence de Duchamp. Bon je vous préviens, ca risque d'être un peu ch***t
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Par ses idées sur le rôle de lart et du concept des ready-made, Marcel Duchamp donna une sorte de «*champs de réflexion*» pour un grand nombre dartistes comme notamment ceux faisant partis des nouveaux réalistes, de lArt conceptuel ou encore du Fluxus.
En effet, ces différents mouvements vont se baser sur la réflexion de Duchamp afin dobtenir une certaine légitimité. Robert Filliou (1926-1987), figure majeur du Fluxus (1960-1978), va procédé dans ces uvres à une sorte de désacralisation de lart à travers la forme dun dadaïsme ironique et provocant. En cela, linfluence de Duchamp y est frappante, sans oublier, linterêt de R. Filliou quant aux matériaux insignifiants et manufecturés assemblés sans souci desthétisme et en y mêlant un jeu dinscriptions, proche de celui de Duchamp.
En parralèlle au mouvement Fluxus, lArt conceptuel voit le jour aux Etats-Unis dans les années 1964-1965 sous limpulsion notamment de Joseph Kosuth, On Kawara ou encore Christine Korlow. Dès sa création, Henry Flynt déclara que lart conceptuel était un emploi très néo-dadaïste. Cet héritage est renforcé par le fait, que tout comme Duchamp, les artistes conceptuels revendiquent dans leurs oeuvres aucune recherche formelle et, a fortiori, de flatterie esthétique. Dans «*One and Three Chairs*» , Joseph Kosuth, place dans un même espace, un agrandissement de la définition du mot chaise, la chaise en elle-même ainsi quune photo grandeur nature de la chaise, prise dans le lieu où elle est visible. On peut ainsi faire un rapprochement avec entre cette uvre avec les ready-made, tant lobjet usuel est au centre du processus et quelle pose le problème de larticulation du monde physique et sensible au monde de la représentation et à celui des idées.
Dautres artistes se revendiquent dans la lignée de Duchamp durant cette période, notamment celui à qui lon pense le plus spontanément, Joseph Beuys (1921-1986). Il déclare «*Parce que Duchamp sest arrêté au moment où il aurait pu developper une théorie sur la base du travail accompli*; et la théorie quil aurait pu développer, cest moi qui la developpe aujourdhui*». Joseph Beuys désire aller plus loin en déclarant que tout tout Homme est artiste, suite logigue selon lui, de la pensée de Duchamp, en créant des uvres tels que «*Infiltration homogène pour piano à queue*» ou encore «*Intuition*» réalisé réciproquement en 1966 et 1968.
Cependant, linfluence de Marcel Duchamp ne sest pas arrêté dans les Années 60-70, mais a également eut une répercussion chez les artistes des Années 90.
On peut ainsi sintéresser à Bertrand Lavier, artiste français, qui sapproche des ready-made par le principe de décontextualisation de lobjet, souvent de consommation courante, en le placant dans le cadre abstrait dun musée, mais à celà il recouvre lobjet dune couche de peinture reproduisant mimétiquement sa couleur de surface afin de complexifier la démarche. Il réalise également des superpositions dobjets qui nont apparemment rien en commun, comme «*Brandt sur Hafner*». Par ce frigidaire posé sur un coffre-fort, B. Lavier, joue avant tout sur la déconstruction des codes de notre société, et plus précisement encore, sur ceux de lart, remettant en cause, tout comme Duchamp, le rôle et la fonction de lart.
Luvre de Sherrie Levine, «*Fountain 5*» par le sujet est clairement une sorte dhommage à Duchamp. Mais elle apporte un regard critique tant elle place son «*Fountain*» dans un nouveau contexte dû notamment à lutilsation du bronze doré contrastant avec la caractère rugeux et naturel de lurinoir de Duchamp. Elle interroge également loriginalité de luvre dart et la notion même de création et de paternité artistique.
Enfin pour avoir un regard encore plus contemporain, on peut voir un lien avec lartiste autrichien Erwin Wurm qui délaisse les moyens et les techniques traditionnelles de la sculpture afin dexprimer la notion despace et de formes. Il souhaite tout comme Marcel Duchamp de rendre visible labscence par la déconstruction des éléments traditionnels, par notamment lutilisation dobjet dusage courant comme cest le cas pour «*Once Minute Sculpture*». One minute sculpture, est le titre générique des uvres quErwin Wurm réalise en invitant une personne à se mettre en situation temporaire avec un vêtement ou un objet. Cette uvre convoque donc, comme le souligne Emmanuel Latreille, «*
deux histoires essentielles dans lart du XXe siècle : celle relative aux objets (le ready-made) et celle relative au corps (la performance)*».
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J'espère que ce petit texte, va donner envie à d'autres d'écrire...
J'ai hâte de vous lire