Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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Sinon, l'histoire de la représentation du cheval dans l'histoire de l'art est essentiel et ce à plusieurs points de vues. Le cheval a toujours été un objet de fascination et de pouvoir, comme le prouvent toutes ces sculptures publiques du XVe au XVIII.
Ce qui est intéressant de remarquer est que la représentation du cheval fut conditionnée pendant 5 siècles par une approche fausse de son anatomie. Et ce n'est qu'avec les photographies de Muybridge en 1878 que l'on va comprendre le galop du cheval. La répercution de cette avancée va être énorme dans la peinture notamment de bataille à la fin du XIXe siècle.
En sommes, il est loin d'être étonnant de retrouver des chevaux dans l'art contemporain (raccourci un poil bref....:D )

il y a aussi le derby d'epsom de géricault, où le peintre-cavalier réussit à saisir le galop d'un cheval à l'oeil nu (et peut être avec sa mémoire)...

Gericault-DerbyAtEpsom.jpg
 
En dépit de la piètre qualité de la reproduction, voici une oeuvre qui me plaît.

PS : j'ai oublié de mettre un peu en situation mon p'tit Sol Lewitt de tout à l'heure : une petite pièce (genre un carré de 4 mètres de côté, avec deux ouvertures pour en vis-à-vis [pas de porte]), entièrement peinte en noir avec de fines rayures blanches allant du sol au plafond, à moins que ce ne soit l'inverse ;) Sur chaque mur une simple figure gérométrique : carré, trapèze, cercle, losange, dont la surface est noire et rayée de blanc, les rayures étant orientées différemment de celles du mur. C'est simple, efficace, notamment pour les esprits géométriques (au sens pascalien) comme le mien. On pourrait peut-être trouver des affinités avec François Morellet.

ou un pierres soulages...

medium_outrenoir.jpg
 
Pourquoi pas Soulages, en effet. En voilà un dont j'accrocherais bien une toile chez moi (une petite, évidemment ;))
 
il y a aussi le derby d'epsom de géricault, où le peintre-cavalier réussit à saisir le galop d'un cheval à l'oeil nu (et peut être avec sa mémoire)...

Gericault-DerbyAtEpsom.jpg

Mais justement le cheval n'a jamais cette position lors du galop. Certes, Géricault a compris et il n'était pas le seul, que les 4 pattes du cheval ne touchaient pas le sol pendant un très bref instant, mais pas de cette manière.

J'ai mis deux photo de Muybridge. Le seul moment où les quatre pattes sont en l'air, est lorsqu'elles semblent se croiser sous le corps massif du cheval;)
 
Mais justement le cheval n'a jamais cette position lors du galop. Certes, Géricault a compris et il n'était pas le seul, que les 4 pattes du cheval ne touchaient pas le sol pendant un très bref instant, mais pas de cette manière.

J'ai mis deux photo de Muybridge. Le seul moment où les quatre pattes sont en l'air, est lorsqu'elles semblent se croiser sous le corps massif du cheval;)

en fait, il avait besoin d'une diagonale milieu-tiers bas pour créer une dynamique droite-gauche et accentuer l'idée de mouvement ou de vitesse.
 
en fait, il avait besoin d'une diagonale milieu-tiers bas pour créer une dynamique droite-gauche et accentuer l'idée de mouvement ou de vitesse.

Entièrement d'accord avec toi:zen:
Je trouvais intéressant de montrer à travers l'exemple du cheval qui avait l'air de plaire (:D ) que sa représentation a pu évoluer et ce par le biais d'une innovation technique, la photographie, qui je le rappelle avait un but scientifique et d'archivage (Voir le discours d'Arago à l'académie des science pour la présentation du procédé de Daguerre) ;)
 
rendant tout discours sur l'oeuvre impossible...

Il faut juste avoir vieilli pour s'en apercevoir, après avoir soi-même beaucoup lu et entendu de ces discours, et beaucoup discouru.

Le seul discours possible sur l'oeuvre est le monologue. Et finalement, ce n'est pas un discours.

Les "discoureurs professionnels" me rétorqueront sans doute que non. Evidemment puisque c'est leur gagne-pain.
Les discoureurs amateurs trouveront bien de quoi me "démontrer" que je me trompe, se chamailler entre eux jusqu'à plus soif : çà ne me concerne plus.
 
... Evidemment puisque c'est leur gagne-pain.​
Les individus qui ont envie de pisser et besoin d'un gagne-pain sont capables d'imaginer un urinoir. D'autres, en mettant en oeuvre leur intelligence et leur savoir-faire sont capables de réaliser l'urinoir en porcelaine, c'est leur gagne-pain. Je les admire avec le plus grand respect car je ne parviendrais à réaliser la même chose qu'après un très long apprentissage, et encore...

Ce que l'on nomme art aujourd'hui est devenu une monstrueuse affaire de fric complétement montée par les galiéristes, organisateurs d'expositions, collectionneurs richissimes, spéculateurs... Bien sûr avec l'aide de conservateurs de musées, enseignants, journalistes, etc. sans oublier les discoureurs (universitaires de préférence). C'est à vomir.

Antoine59 ton fil est intéressant malgré le respect du lecteur parfois limité par une orthographe chaotique.
:zen: :zen: :zen:
 
On parle d'Histoire de l'Art, c'est ça ?

Alors, y aurait-il une bonne âme, historienne de préférence, pour nous expliquer en quoi l'art contemporain serait davantage perverti que celui des époques précedentes.
En dehors de l'ampleur des phénomènes, propre à notre époque [capacité de diffusion tant par le volume que par la variété des canaux par exemple], je ne vois pas en quoi l'art aurait précédemment échappé tant à l'argent qu'au pouvoir et à la manipulation ...
Disons qu'il est de bon ton d'être effrayé par le consumérisme généralisé, pourquoi pas. Mais de là à imaginer que l'art d'avant n'était pas "corrompu" par le pouvoir du Prince, d'une quelconque Église ou du simple sac de ducats, je pense qu'il y a un pas à franchir. Un pas conséquent.
 
Pour ma part, je ne fais pas de distinction d'argent ou pas. Bien évidemment, l'art était payé par des mécènes, des princes, des rois ou des bourgeois à la Renaissance et même bien après.
Je fais la différence entre l'art et ce que n'importe quel tordu actuel va considérer comme de l'art.
Pour en revenir à ce mec qui a attaché des chevaux. En quoi est-ce plus de l'art que n'importe quelle écurie? Simplement parce qu'un mec a un discours à la con pour expliquer ce que des chevaux qui n'ont rien à faire là y font?
Pour moi, la représentation de ces chevaux (en photo, en tableau etc...), là il y a art.
Mais poser des chevaux dans une pièce, non.
Il y a écurie.

Un type comme Goldsworthy fait de l'art. Il a une démarche de création. Un mec qui amène des chevaux, c'est au mieux un palefrenier, au pire un boucher, mais pas un artiste
 
Pour en revenir à ce mec qui a attaché des chevaux. En quoi est-ce plus de l'art que n'importe quelle écurie? Simplement parce qu'un mec a un discours à la con pour expliquer ce que des chevaux qui n'ont rien à faire là y font?

On peut se demander aussi si les sculptures de Goldsworthy ont quelque chose à faire là ;) Les deux oeuvres ne seraient donc pas si opposables que cela.
 
Antoine59 ton fil est intéressant malgré le respect du lecteur parfois limité par une orthographe chaotique.
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Je suis désolé, j'ai un problème qui va vous sembler idiot, mais je ne vois pas les fautes sur l'écran:rose: Pour la rédaction de texte plus conséquent, je suis obligé de passer par l'écris puis après le recopier....


Ce que l'on nomme art aujourd'hui est devenu une monstrueuse affaire de fric complétement montée par les galiéristes, organisateurs d'expositions, collectionneurs richissimes, spéculateurs... Bien sûr avec l'aide de conservateurs de musées, enseignants, journalistes, etc. sans oublier les discoureurs (universitaires de préférence). C'est à vomir.
/QUOTE]

Cette remarque peut-être, toutes proportions gardées, également applicable à l'art de la Renaissance italienne ou encore à l'art français au cours du XVIIIe siècle. La création artistique implique un marché et toute une sphère où gravitent artistes, enseignants, conservateurs mais aussi hommes politiques.
Bien entendu, au XXe siècle et surtout dans la deuxième moitié, on assiste à de nombreux débordements dans l'art, lui donnant cette impression d'être en pleine perdition...

Mais tout n'est pas affaire de fric dans l'art contemporain bien qu'il soit présent, au point de devenir un sujet à part entière (voir une toile de Basquiat où le sujet représenté est le prix de l'oeuvre).
 
J
Mais tout n'est pas affaire de fric dans l'art contemporain bien qu'il soit présent, au point de devenir un sujet à part entière (voir une toile de Basquiat où le sujet représentée est le prix de l'oeuvre).
Tu confonds pas avec Frédéric Beigbeder ? :D :D
 
Pour changer complètement de période et de support (soyons éclectique), je souhaiterais parler des vitraux de la chapelle Saint-Vincent de la cathédrale de Beauvais. (Désolé pour la qualité des illustrations, mais prendre des vitraux en photos n’est vraiment pas évident:rose: )

Bref description de la chapelle: Trois baies de même dimensions chacune décomposée en deux lancettes à sommet non redentées surmontées d’un large et festonné oculus à huit lobes (un peu de vocabulaire, ça fait jamais de mal:D )

Le vitraux me semblant le plus important se situe dans la lancette gauche de la baie ouest. Il s’agit du martyre de saint Vincent, allongé, brûlé par des flammes alors qu’un groupe de 5 bourreaux le martyrisent (l’un le pique avec un bâton à trois boules, tandis qu’un autre lui jette du sel sur ces entailles).

Pourquoi mon choix s’est porté sur ce vitrail? Et quelles sont les constituant principaux de ce vitraux?

- L’architecture est fortement présente (plus d’1/3 de la scène figurée) attestant une recherche de réalisme afin d’intégrer des événements religieux à un contexte familier et contemporain aux spectateurs et ce afin de faciliter l’accès à la foi.

la gamme chromatique y est extrêmement riche. Le bleu reste dominant, mais l’application de couleurs plus chaudes telles que le rouge u le vert permet de structurer l’espace et une bonne circulation du regard.

l’aspect dramatique de la scène. Ces scènes de martyrs sont représentatives de la tendance à la dramatisation, à la théâtralité et à cette recherche d’une expressivité exacerbée proche de la véhémence. Les visages des bourreaux sont caricaturaux à l’extrême, leurs traits sont grossiers comme celui du milieu aux dents déchaussées.

Bon voilà, bref topo sur un des vitraux les plus intéressant selon moi au Nord de Paris datant de 1290-1295 (ce n’est qu’un avis....)

Mais cet exemple peut être un point de départ à diverses réflexions pouvant se rapprocher à celles déjà abordé dans ce fil, à savoir la nature même de l’art... Nous voyons ce vitraux avec le regard d’un homme du XXe siècle faussant ainsi l’interprétation. À cette époque, le maître-verrier est considéré comme un simple artisan au même titre qu’un cordonnier, l’artiste n’ayant pas encore accéder à son statut de libérale que s’efforceront à conquérir les artistes de la Renaissance italienne. Nous y voyons nous de l’art à part entière.
Mais ce débat est encore présent, et loin d’être définitif, celui opposant l’art à l’artisanat.


Bon, j’avoue, c’est extrêmement raccourci mais bon, à vous de réagir...:siffle:


ps: Sur la 3ème images, je voulais m’attarder sur ce drôle de bourreaux avec un tunique bicolore non sans rappeler les bouffons (Martyre de saint André, celui sur la croix) On retrouve cette même tunique dans de nombreux autres vitraux mais aussi dans des manuscrits....(Suite au prochain épisode s’il y en a un....
 
On peut se demander aussi si les sculptures de Goldsworthy ont quelque chose à faire là ;) Les deux oeuvres ne seraient donc pas si opposables que cela.

La grosse différence, c'est la démarche. Amener des chevaux dans une salle n'a rien à voir avec la démarche de création de Goldsworthy qui, même si les oeuvres se ressemblent parfois, créé quelque chose. Il y a une rechrche sur la forme, sur l'esthétique et sur son intégration dans la nature.
Le mec ne créé ni le cheval, ni le fait de les amener dans cette pièce. PAs plus qu'un mec qui bosse dans une écurie.

Je reprends le mec qui met sa merde sous vide. C'est pas de l'art non plus. Même si certains s'extasient dessus comme une maman sur le popo de son rejeton.

Il faut arrêter de confondre art et foutage de gueule. et malheureusement maintenant, il y a plus de foutage de gueule qu'autre chose.

On me disait il n'y a pas très longtemps à un vernissage: "pour être artiste maintenant, il ne faut pas avoir du talent ou des idées. Il faut un bon attaché de presse". L'autre naze qui expose ses toiles même pas peintes a profité de cette histoire où la nana a embrassé la toile pour se faire connaître du grand public. Va savoir si ce n'était pas un coup monté.
Et quel talent ce type a-t-il de plus que le mec qui fait les rayons chez Graphigro?

Aucun. Si ce n'est celui de savoir prendre les gens pour des cons.
 
À propos de m*rde : un post limite hors-sujet.
Il y a quelques années, un(e) artiste (?) a créé et montré une machine reproduisant le cycle digestif humain : on lui donne des aliments et elle produit de la m*rde.
Je ne sais pas si c'est de l'art (la question reste ouverte ;)) mais je trouve l'idée intrigante.
En général, en imaginant une machine, on cherche à en concevoir une qui reproduise ou dépasse nos capacités intellectuelles ou, plus pragmatique, qui soit capable de remplacer l'homme dans son travail (quitte à développer de l'intelligence par la suite).
Là, finalement, on a une machine négative : produire des excréments ce n'est pas a priori très glorieux. J'aime bien cette tentative de reproduction mécaniste (et chimique) de l'homme, qui le remet à sa place.

Malheureusement, je ne me souviens plus ni qui l'a faite, ni où elle a été présentée. Une idée, braves gens ?