Pour changer complètement de période et de support (soyons éclectique), je souhaiterais parler des vitraux de
la chapelle Saint-Vincent de la cathédrale de Beauvais. (Désolé pour la qualité des illustrations, mais prendre des vitraux en photos nest vraiment pas évident
)
Bref description de la chapelle: Trois baies de même dimensions chacune décomposée en deux lancettes à sommet non redentées surmontées dun large et festonné oculus à huit lobes (un peu de vocabulaire, ça fait jamais de mal
)
Le vitraux me semblant le plus important se situe dans la lancette gauche de la baie ouest. Il sagit du
martyre de saint Vincent, allongé, brûlé par des flammes alors quun groupe de 5 bourreaux le martyrisent (lun le pique avec un bâton à trois boules, tandis quun autre lui jette du sel sur ces entailles).
Pourquoi mon choix sest porté sur ce vitrail? Et quelles sont les constituant principaux de ce vitraux?
- Larchitecture est fortement présente (plus d1/3 de la scène figurée) attestant une recherche de réalisme afin dintégrer des événements religieux à un contexte familier et contemporain aux spectateurs et ce afin de faciliter laccès à la foi.
la gamme chromatique y est extrêmement riche. Le bleu reste dominant, mais lapplication de couleurs plus chaudes telles que le rouge u le vert permet de structurer lespace et une bonne circulation du regard.
laspect dramatique de la scène. Ces scènes de martyrs sont représentatives de la tendance à la dramatisation, à la théâtralité et à cette recherche dune expressivité exacerbée proche de la véhémence. Les visages des bourreaux sont caricaturaux à lextrême, leurs traits sont grossiers comme celui du milieu aux dents déchaussées.
Bon voilà, bref topo sur un des vitraux les plus intéressant selon moi au Nord de Paris datant de 1290-1295 (ce nest quun avis....)
Mais cet exemple peut être un point de départ à diverses réflexions pouvant se rapprocher à celles déjà abordé dans ce fil, à savoir la nature même de lart... Nous voyons ce vitraux avec le regard dun homme du XXe siècle faussant ainsi linterprétation. À cette époque, le maître-verrier est considéré comme un simple artisan au même titre quun cordonnier, lartiste nayant pas encore accéder à son statut de libérale que sefforceront à conquérir les artistes de la Renaissance italienne. Nous y voyons nous de lart à part entière.
Mais ce débat est encore présent, et loin dêtre définitif, celui opposant lart à lartisanat.
Bon, javoue, cest extrêmement raccourci mais bon, à vous de réagir...:siffle:
ps: Sur la 3ème images, je voulais mattarder sur ce drôle de bourreaux avec un tunique bicolore non sans rappeler les bouffons (Martyre de saint André, celui sur la croix) On retrouve cette même tunique dans de nombreux autres vitraux mais aussi dans des manuscrits....(Suite au prochain épisode sil y en a un....