Et si on refaisait l'histoire de l'art?

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pour relancer ce thread moribond qui s'achevait sur la couleur noire...


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vu récemment à la galerie Emmanuel Perrotin la nouvelle exposition de Guy Limone "ça tourne !"...
plus une re-découverte qu'un suivi informationnel.
un rapport au sociologique et à la politique (dixit l'attaché de presse) qui m'a sans doute échappé.
un caractère ludique dans certaines propositions que l'on nomme oeuvres interactives (une interaction assez limité puisqu'elle consiste à faire tourner un rondo...).
une accumulation d'images classées par couleurs provenant de magazine, de papier d'emballage ou d'étiquettes...
me fait penser, un peu, à certains travaux de Boris Achour...
attribution d'une couleur par ville dans un jeu de néon (la couleur verte pour Mexico, noire pour Toyko ou jaune pour Fès)...

accroche.jpg

Guy Limone. [FONT=verdana,geneva,Arial,Helvetica] 2586 figurines de différentes échelles, fixées sur un mur peint en jaune[/FONT]. 2002


Guy Limone.


et
Aya Takano "Toward Eternity".
transfuge de Nintendo...
un travail hybride proche de Takashi Murakami (dont, j'ai appris qu'elle avait été une des assistantes) qui lorgne du côté de Stella dans les découpages et Mike Kelley pour le bestiaire...
et qui s'inspire autant de l'esthétique de l'art de l'estampe que de celle du manga...
mais dont les formes "étiques" me font penser à ces peintres du courant misérabilistes comme Francis Gruber ou Bernard Buffet (les débuts)...
voire un Kiraz déjanté qui aurait abusé de champignon YK (pour Yayoi Kusuma)...
un univers qui est censé aller d'une certaine forme d'innocence ou de pureté à un profond malaise ressenti...
celui des jeunes filles en fleurs, sorte de Lolita post-fashion et désoeuvrées du Japon actuelle...

ayaMOCAbd01.jpg

Aya Takano. Untilted. 2006. Exhibition view at MOCA. Lyon. 2006

anightwalk_1.jpg

Aya Takano. A Night Walk - A Pink Moon Emerged. 2005.

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à la suite de ces deux expositions mon malaise lui est bien réel... une envie de marcher sans but dans l'éclatante lumière du jour...


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ps: j'aurais pu poster dans le fil Vos expos préférées (ou pas),
mais dans ce fil chacun poste dans son coin...
par manque de conviction, il y a bien longtemps que je me suis désabonné....


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En passant ... ;) je suis allé à Art Basel la semaine passée et j'en ai encore la tête qui tourne. Un truc dément, 7 heures de marches dans ce grand labyrinthe. Le pire c'est que ça n'est pas possible de dire tout ce que j'ai vu... même si je n'ai vu que le tiers de la moitié et surtout de m'en souvenir ...

Je n'avais jamais fait une foire, mais je crois avoir vu la meilleure et la pire ...utilisant mes yeux et mes oreilles, parfois CE monde de l'art et ses "grandes envolées", surtout verbales, me sort par les oreilles.

Les oeuvres n'y ont pas toujours assez d'espace mais c'est quand même l'occasion de voir une multitudes d'artistes. Je vous conseil pour l'année prochaine ou si vous êtes sur Miami Beach du 4 au 7 décembre ... ;)

>http://www.artbasel.com/
 
En passant ... ;) je suis allé à Art Basel la semaine passée et j'en ai encore la tête qui tourne. Un truc dément, 7 heures de marches dans ce grand labyrinthe. Le pire c'est que ça n'est pas possible de dire tout ce que j'ai vu... même si je n'ai vu que le tiers de la moitié et surtout de m'en souvenir ...

Je n'avais jamais fait une foire, mais je crois avoir vu la meilleure et la pire ...utilisant mes yeux et mes oreilles, parfois CE monde de l'art et ses "grandes envolées", surtout verbales, me sort par les oreilles.

Les oeuvres n'y ont pas toujours assez d'espace mais c'est quand même l'occasion de voir une multitudes d'artistes. Je vous conseil pour l'année prochaine ou si vous êtes sur Miami Beach du 4 au 7 décembre ... ;)

>http://www.artbasel.com/

c'est la nouvelle ère Spiegler... :D

sinon, sans aller si loin, il y a du 3 au 5 Octobre 2008 la Art Fair 21 de Cologne et du 16 au 19 Octobre 2008, la Frieze Art Fair à Londres (Regent’s Park)... ;)
 
Dans ses monochromes bleus et glacés de 1968-69, Jacques Monory peint la mort et la violence présentes dans toutes les coutures du tissu social. La distance, la froideur sont là pour dire la fragilité du monde, l'irruption brutale et prévisible du désordre dans l'ordre apparent de la réalité.

Meurtre n° 10

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Dans ses monochromes bleus et glacés de 1968-69, Jacques Monory peint la mort et la violence présentes dans toutes les coutures du tissu social. La distance, la froideur sont là pour dire la fragilité du monde, l'irruption brutale et prévisible du désordre dans l'ordre apparent de la réalité.


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j'avais vu son exposition, à l'inauguration du Mac Val de Vitry-sur-Seine.
entre Manchette et Burnett...
et Ellroy...
bleu horizon...

superbe.
 
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Jack S. Brownkovlach, "As used in the past number 3" - Extrait de "Metaphysical Rabbit series" - 1987 - Canevas de laine et tissu imprimé

Dans cette série, l'artiste new-yorkais Jack S. Brownkovlach pose d'abord la question de la texture matiérante d'un canevas, selon la trilogie sémantique du rapport bien identifié entre texte, carotte et entrelac textile. Incidemment, l'artiste nous renvoie donc à la célèbre étude sur l'évolution historique de la figure picturale dite de la "Nature morte au lapin" par le professeur Werner Hauptsteimer (1). En effet, ce texte fondateur dans l'histoire de l'art a su forger, en une maestria intellectuelle peu commune, le concept désormais admis de tous de la Gestaltbiersicherichkeitumbedingung à travers une analyse historique des plus fines de la "figure lapinesque" (au sens de Jean-Paul Pernadinot (2)), envisagée depuis les tourments angoissés de la représentation baroque jusqu'au "What's new Doc' ?" de Bugs Bunny.

C'est donc à un véritable télescopage que se livre ici Brownkovlach qui, en se réappropriant la technique du canevas - largement étudiée comme vecteur de discéminence sociétale par le sémiolociologue John W. Potler (3), c'est-à-dire une technique populaire et plutôt féminine, selon le paradigme mougeottien de la "Ménagitude de moins de 50 ans-titude" (4) -, nous offre ici un singulier "effet de décalagement" (au sens de Hilda Grunkö-Ikea dans sa "Théorie générale de l'organisation myocellulaire neuronale après 10 verres d'aquavit" (5) ) entre les raffinements forcément aporétiques des questionnements de la peinture classique et la réappropriation d'une forme populaire d'expression iconique sur textile.

Mais ce n'est pas tout (et non ! et merdre ! (6)). Car Brownkovlach, au-delà de cette virtuosité tant historiciste que con-texturielle, nous présente ici une maîtrise peu commune de l'espace. En apposant sans lien apparent aucun le petit carré de canevas et le textile à imprimé, une très nette distorsion visuelle apparaît créant, justement, la sensation d'une infra-réellitudation telle que l'avait déjà envisagée Mario Montecristo dans sa pièce unique pour la Kokumenta de Brenwelsheim-am-Rübenfluss en 1978 (7). A moins que ce ne soit plus simplement un collage du canevas sur cet irréel parterre de rose. Le lapin, tant réel que représenté, renvoyant alors à la célèbre proposition de Pierre Barthès (petit cousin moins connu que l'autre, Roland, à part pour ses vagues exploits tennistiques qui l'ont mené à faire de la pub, fut un temps, pour l'infect thé Lipton Yellow) : Sader, ça adhère ! (8).

Mais que manque-t-il dont l'absence en devient ici paradoxale présence ? Hein ? C'est quoi qu'i' manque ? (mais réveillez-vous bande de nases !). Qui dit lapin dit "carotte". Alors où est-elle la carotte ? Et c'est là qu'apparait au final la stratégie de l'œuvre (9) : le lapin regarde vers le ciel. Ecume ultime du sens de l'œuvre, celui du détournement et du renversement des hiérachies. Fabuleuse alchimie. Car c'est une ré-écriture de la maxime kantienne dont il s'agit en définitive ici : "La voûte étoilée au-dessus de moi, et la carotte dans mon cul." Voilà l'absence carrotique (10) révélée et résolue par cette magistrale proposition plastique de Brownkovlach.

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Notes :
1 - HAUPTSTEIMER, Werner, Die Umbewindungen der Hasen Bildproblemen in der Historische Kunstkritik, Presses de l'Université de Heildelberg, 1887.
2 - PERNADINOT, Paul, Naissance d'une mimesis : la figure lapinesque, in "Lapins, Lapins" - catalogue d'exposition, Musée des Beaux-Arts de Trifouillis-les-Oies, 1994, p. 25-28.
3 - POTLER, John W., Popular tapestry in the early 50's - A semiologic approach for a sociological behaviour, Oxford University Press, 1966.
4 - MOUGEOTTE, Etienne, Grille des programmes de TF1, note de service, rentrée télévisuelle de 2004.
5 - GRUNKO-IKEA, Hilda, Guide de montage de la penderie Pürdra, traduit du suédois en 40 langues, catalogue IKEA, sept. 1999.
6 - JARRY, Alfred, Ubu Roi, en vente dans toutes les bonnes crèmeries.
7 - MONTECRISTO, Mario, "Cigare !", pièce unique aujourd'hui détruite, Kokumenta de 1978.
8 - BARTHES, Pierre, champion de tennis, Pub télé jamais diffusée, Publicis, 1990
9 - BIGEARD, Général, Quand je peignais des aquarelles à Dien-Bien-Phu : stratégie de l'art et art de la stratégie, ed. du Désastre, 1959.
10 - BONDUELLE, Quandsèbonsé, Mélanges théoriques sur la mauvaise récolte de carottes en 1976, 1989 et 2003, La revue des industries agroalimentaires, nov. 2007, p.34-35.
 
pour être raccord avec le jeu de l'été sur macgéhenne, un petit flood image sur les armes dans la peinture...


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j'ouvre le feu avec Goya et Manet:


Francisco_de_Goya_y_Lucientes_023.jpg

Goya. le 3 mai 1808. (Les exécutions sur la colline Principe Pio). 1814.

181.jpg

[FONT=arial,sans-serif][SIZE=-1]Edouard Manet. L'Exécution de Maximillien.[/SIZE][/FONT] 1868.
 
:zen::zen::zen:


Pour continuer, voici une photographie qui fait encore aujourd'hui débat chez les spécialistes.

Il s'agit d'une photographie réalisée par Matthew Brady durant la guerre de Sécession.
cw00171.jpg


Pourquoi fait-elle débat?
Cette photographie, mais plus généralement les photos de la guerre de Sécession, marque l'histoire de la photographie de guerre, notamment par les moyens mis en oeuvre mais également, et là est le point cruciale, sur l'iconographie de celle-ci.

Avant la guerre de Sécession, la guerre de Crimée (1854-56) est le premier conflit où la photographie joue un rôle notamment incarné par Jean-Charles Langlois, qui était avant tout un peintre reconnu pour les diaporamas. Pour faire court, les contraintes techniques ne permettaient de photographier que les paysages, campw de base, mais dépeuplé des ses soldats. La mort était bien entendu non représentée. Bien entendu, il ne faut pas voir que l'aspect technique du refus de représenter la mort, mais également le caractère choquant de celle-ci à l'époque.

Il faut attendre Robertson et la guerre en Chine pour voir la première photographie où l'on représente une scène juste après une bataille.

Pour revenir sur la photo de M. Brady, la question est celle-ci:
Est-elle le résultat d'une mise en scène orchestrée par le photographe lui-même?
Certains détails comme le corps du soldat en rapport au fusil toujours posé bien droit sur le rocher, la position de la tête, peuvent être troublants.

Voilà, j'ai fini d'être barbant :siffle::D

Si vous souhaitez continuer, je vous conseil de voir les auteurs A. Rouillé et M. Robichon
 
Voilà, j'ai fini d'être barbant :siffle::D

Bien au contraire, une lecture très agréable ;)


…………


Il me restait quelques joujous du tour d'avant…
Blastx3.jpg

Mauro perucchetti - Blast 1, 2 & 3 - 2006 - 80 x 60 cm


Je me suis donc mis en quête de quelques munitions…
Totems.jpg

Mauro perucchetti - Totem 1, 2, 3 & 4 - 2006 - 208 x 30 cm​


Heureusement que ce pauvre bougre
n'avait pas eu le temps de tout utiliser…

mauro Perucchetti - Smoked - 2006 - 40 x 28 x 25 cm​


Car je commençais vraiment à être à sec…

Mauro Perucchetti - AK 47 - 2006 - 245 x 95 cm​
 
j'étais dans le noir, attaché.
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Mathieu Mercier.

et la lumière se fit.
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Mathieu Mercier.

néanmoins, je ne voyais plus rien.
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Sophie Calle. Dommages collatéraux. E. Perrotin.

je cherchais alentour une arme.
mathieu_mercier.1194341062.jpg

Mathieu Mercier

et me retrouvais dans une forêt obscure.
1209203394.jpg

Loris Gréaud. Palais de Tokyo.

pour mourir en paix
2.jpg

Ugo Rondinone. The Third Mind. Palais de Tokyo.
 
[youtube]Bh5l1qqXOoo[/youtube]
Loris Gréaud - La bulle Merzball - Palais de Tokyo - 2008

Se tirer dessus à coups de bleu immatériel caché derrière les Merz de Schwitters.
Quel pied cela devait être ! :style: :D :love:
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Loris Gréaud - La bulle Merzball - Palais de Tokyo - 2008​

Se tirer dessus à coups de bleu immatériel caché derrière les Merz de Schwitters.
Quel pied cela devait être ! :style: :D :love:​

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on s'est peut-être croisé dans la forêt de Cellar Door... ;) :p



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je me souviens d'une époque où en rentrant de chez des amis, on avait ramené deux types allumé de paintball.
configuration: deux voitures, un gun dans chaque voiture et shoots sur tout le trajet (d'Etampes jusqu'à Paris). :love:
 
on s'est peut-être croisé dans la forêt de Cellar Door... ;) :p

(…) :love:

Il faudrait pour cela que j'échange mon atelier provincial contre un petit pied-à-terre parisien…
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L/B - Hôtel Everland - Palais de Tokyo




À moins que je trouve un vrai lieu de travail…
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Atelier Van Lieshoust - Slave City - Mini Modular Brothels, 2005-2006​




Afin de tirer tranquillement sur les passant…
shoot.jpg

Chris Burden Shoot - 1971​
 
le danger était partout.
au dehors, le monde était sombre.
sur les écrans digitaux, des formes émergentes traversaient les écrans à des vitesses variables.
le monde, soudain, m'enveloppait.
il n'y avait plus de dehors.
rien que des traces furtives.
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Skoltz_Kolgen. Silent Room.
Performance audiovisuelle immersive. Festival Emergences. La Villette. 2007.

S_K.

ou des lieux vides sans traces humaines.
3083wagner.jpg

Roger Wagner. Shooting Range-I. Galerie Nosbaum & Reding. 2005.

des images étranges et suspendues dans le temps me parvenaient
comme déformées par la distance, la fatigue et la confusion des instants.
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Expo "Chai-na / China" et le collectif Dashanzi Art District. Rencontres d'Arles. 2007.

toujours ces images obsédantes et imparfaites qui passaient du flou à la netteté
avec des effets de variations et d'accélérations instantanées.
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Adel Abdessemed. Pluie noire, Galerie Kamel Mennour. 2006.

ce n'est que plus tard, dans un jour gris où la chaleur se dissipait à travers la pluie,
que des images d'actualités envahirent mon écran.
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Wolf Vostell. B 52, 1962. Tubes de rouge à lèvre collés sur photographie. Carré d'art de Nîmes. 2008.

je compris, alors, que le monde du dessus avait totalement disparu.
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Bill Viola. The Tristan Project-Firewoman. St Saviour’s Church, à Redfern.2005.