Ceci appelle une petite remarque :
Certes. Mais y a-t-il jamais eu de médecine, de justice, de protection sociale, d'école etc. à une seule vitesse ?
Je ne dis pas que la situation actuelle est bien. Mais que ce n'est en aucune manière une raison pour croire naïvement que c'était mieux avant par la simple antériorité des faits. Ce n'est pas en construisant une image du passé fausse que l'on règle les problèmes du présent.
Au lieu de pinailler sur le nombre de vitesses, il me semble qu'il vaudrait mieux s'attacher à imaginer comment un système pourrait être viable à l'heure des communications (quasi-)universelles et (toujours plus) rapides. Une question qui se pose aussi, dans des termes parfois semblables, pour la presse. Et qui se posera bien un jour pour la littérature en général (le livre, quoi).
Intéressant
Oui, mais
Comment les autres arts peuvent-ils "s'internétiser" ?
Les arts graphiques en général (peinture, dessin, gravure, architecture, sculpture) sont - ils en danger pour cause de téléchargements illégaux. L'ordinateur, pour eux, est un outil pour concevoir, pas pour exister.
La sculpture ? on peut en dire autant.
La danse ? A-t-elle été mise en danger par le piratage vidéo ?
La poésie et la littérature, sont - elles vraiment en danger de mort face au livre électronique qui ne décolle pas, et qui n'est qu'un support bien moins pratique que le bon vieux libre en papier ?
La musique est-elle vraiment en danger en raison du piratage ? N'est-ce pas plutôt ceux qui veulent tirer profit démesurément et trop vite ?
Le cinéma ? voir musique
En fait, dès que les arts sont détournés pour faire du fric en les mettant en conserve, ils deviennent les victimes désignées des fabricants et exploitants de ces conserves.
Ignorerait - on qu'il existe des artistes chanteurs, peu mis en conserve, et qui vivent très bien de leur art parce qu'ils font bien leur métier sur scène ?
À mon sens il n'y a qu'un seul problème de fond : l'éducation artistique, non pas pour être pratiquant, mais pour être en mesure de comprendre. Comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas un pirate, et j'ajoute que je répugne à le devenir et à l'être. Si je veux lire un livre, je l'achète, et il va dans ma bibliothèque où je peux le retrouver ensuite. Si je veux un morceau de musique, il y a iTunes et d'autres, ou encore je vais assister à un concert.
Ce n'est pas une loi Hadopi qui va changer l'éducation artistique. Elle ne va que renforcer le désir de faire ce qui est interdit. Aujourd'hui, la distribution de la culture et des arts par Internet reste à inventer pour qu'il y ait une juste rémunération et non pas un racket. La voie du téléchargement légal à la mode Apple est une solution très "informatique" car le support est dématérialisé. Et le défaut même de cette qualité suscite le piratage. Mais, pour pirater, et sans accuser qui que ce soit, il faut être deux : celui qui offre, et celui qui prend. Quand c'est aux professionnels de faire une offre juste et qu'ils se retranchent derrière des intérêts corporatifs, c'est un juste retour de bâton que de trop tirer sur la corde. Ça donne le piratage. Et la loi Hadopi de parle pas de ceux qui "offrent" uniquement que ceux qui "prennent". Pourquoi ne pas s'en prendre aux offres illégales ? À moins que, selon Hadopi et consort, il n'y a pas d'offres illégales, mais des téléchargements illégaux
En ce qui concerne la musique, il y a de plus en plus d'exemple intéressants d'artistes qui veulent s'affranchir du diktat des majors. Ceux-là sont peut - être en train d'inventer quelque chose de positif.