J'ajouterai à ce brillant exposé que le monde de la création est gangréné par le fric.
On se soucie moins de faire des oeuvres de qualité que de ce qu'elles rapportent.
Alors on préfère produire les merdes de la Star 'Ac qui sont super rentables plutôt que les oeuvres d'artistes reconnus qui rapportent parfois nettement moins. D'ailleurs certains artistes reconnus se sont retrouvés du jour au lendemain sans maison de disque juste parce qu'ils ne vendaient pas assez. Le talent dans tout ça, on s'en fout.
Pourtant on nous avait expliqué qu'avec le fric que rapportaient les merdes de la Star Ac' on allait pouvoir produire de vrais artistes. La bonne blague !
Quand on parle d'un acteur ou d'une actrice, on regarde s'il est bankable ou pas. On fait même chaque année un classement de celles et ceux qui ont le plus gagné dans l'année. Et il est plus facile de monter un film avec des acteurs(trices) bankables qu'avec des acteurs(trices) non bankables. Le talent dans tout ça, on s'en fout.
Quand on fait un film à gros budget, on communique à fond là-dessus sur l'air de "Ah, voyez comme mon film est formidable car il a coûté très cher". Ca n'empêche que parfois (souvent ?) le film en question est un gros navet, quand bien même le casting comprend de nombreux acteurs(trices) bankables. Mais comme des millions de spectateurs vont voir ce gros navet et qu'il rapporte un max de thunes, on s'en fout.
Alors c'est bien joli de dire qu'on veut défendre la création mais encore faudrait-il savoir quelle création on a envie de défendre : les oeuvres de qualité ou les merdes ?
Et avec cette loi, ce sont plutôt les merdes qu'on défend.
On se soucie moins de faire des oeuvres de qualité que de ce qu'elles rapportent
Nous y sommes
Le vrai problème (à mon avis, et je pense ne pas être le seul,
) est que (depuis je ne sais pas quand) le fric est devenue la seule valeur reconnue par et dans les médias lorsqu'il s'agit d'art.
Je ne parlerai pas de ces pseudos-artistes formatés par les majors et les chaînes de télé et de radio qui ont l'incroyable prétention de décider ce qui est beau, ce qui est bien, de ce qui va se vendre, et de ce qui va rapporter de l'argent. On connaît la suite
Je ne parlerai pas de ces films qui font vingt millions d'entrées (enfin un, et les autres moins) et dont les protagonistes rongent leur frein parce que les téléchargements illégaux ont aussi constitué des records, et croient qu'ils ont eu ainsi du manque à gagner !!! Quelle naïveté !!!
Non, je veux parler de la qualité de l'offre, puisque offre il y a, mise à mal par ceux qui ont fait ou tentent de faire des artistes (éphémères) de tout et de rien. L'offre est devenue d'une qualité assez mauvaise, puis mauvaise durant environ les 20 dernière années, que ce soit dans le domaine de la chanson ou dans le domaine du cinéma. Lorsque je vais voir un film français (c'est de plus en plus rare, et je me suis mis à lire les critiques de plusieurs journaux), à de rares exceptions près (toujours les mêmes metteurs en scène), j'ai l'impression de l'avoir déjà vu. Lorsque je prête attention à la radio à une nouvelle chanson, les paroles sont enfouies dans un brouhaha qui se veut musical. Et lorsque j'arrive à extraire le texte c'est d'une insipidité ou d"une prétention rare. Par ailleurs, ce qu'on appelait, au siècle dernier, la contre-culture est arrivée "au pouvoir" dans les médias. Et tout est y est beau et tout y est gentil, jamais nul, jamais sans intérêt. Je pourrai aussi parler d'une certaine littérature, d'une certaine danse, d'une certaine peinture, d'une certaine sculpture. Tous les chanteurs actuels sont classés comme des nouveaux Caruso ou Pavarotti. Tous les compositeurs de chansonnettes sont classés comme des nouveaux Mozart (oui, curieux, pas Bach ou Beethoven, Mozart
). Tous les auteurs sont devenus des Victor Hugo (dont pas un seul livre, n'est classé parmi les 10 meilleurs livres selon une brochettes d'écrivains à succès
). Et on pourrait continuer. Il est vrai qu'une chanson du regretté Alain Bashung c'est quand même autre chose que toute cette m
qu'on veut à tout prix nous vendre. N'est pas Alain Bashung qui veut.
La dégradation certaine de la qualité de l'offre a eu pour corollaire la dégradation des ventes des galettes. D'où la loi Hadopi. Car, comme l'ont fait remarquer des intervenants, la fréquentation des salles de spectacles n'est pas du tout en baisse
loin de là
malgré le coût des places et l'inconfort de certaines salles