En fait, je ne vois pas trop en quoi ça changerait mes habitudes : je n'achetais déjà pas de disques de tous les braves gens cités ci-devant
En fait, de mon côté, je m'en fous un peu, du téléchargement et des artistes ; je n'aime pas trop la démagogie du "tout gratuit parce que je peux le prendre sans payer", ni la démagogie du SNEP, de la SACEM, de la RIAA et tous les autres du même genre.
Ce qui me chiffonne davantage, c'est la réflexion, ou son absence, au choix, sur le sujet des nouveaux modes de diffusion, de droits d'auteur, du chamboulement qu'Internet apporte [depuis le temps, on n'a pas l'impression que ça avance beaucoup, dans les esprits
].
Ou, plus généralement, la vision de la société qu'a le gouvernement, donc que la société a d'elle-même (rappelons-nous l'écrasante assise dont il (le gouvernement) dispose : s'il est là, c'est que les gens l'ont voulu). Mais sur ce point, les jeux sont faits.
Nous sommes au moins deux. Je n'achète plus de disque depuis une quinzaine d'années, hormis quelques-uns, exclusivement de la musique classique parce que je ne les avais pas encore, ou de "vieux chanteurs ou groupes", endommagés que je change. Et je ne télécharge pas, ne l'ayant jamais fait, et n'ayant pas le goût de le faire, préférant disposer d'un support où tout est inscrit, et non pas partiellement (MP3, AAC). Donc, Hadopi, connais pas !
Le vrai débat ne concerne pas Hapdopi. Comme l'a dit justement Bompi c'est la vision de la société, qu'ont nos gouvernants et leur chef. Hadopi n'est qu'une caisse de raisonnance, une loi qui a tenté de passer par-dessus la loi. C'est un épisode ultramédiatisé par tous, aussi bien les partisans que les opposants, qui a eut et a encore le mérite de masquer, de cacher même, des actions beaucoup plus subtiles. Un homme politique a récemment mis en lumière que le fondement des "libéraux français" est de détruire l'égalitarisme républicain pour le remplacer par un égalitarisme méritocratique, c'est-à-dire d'instituer un système d'adoubement qui divise la société en trois parties, ceux qui sont en haut et ceux qui sont en bas, et ceux qui sont au milieu, venus du bas adoubés par ceux qui sont en haut, et jetés ensuite lorsqu'ils n'ont plus d'utilité. C'est ainsi qu'on use du pouvoir de façon arbitraire. On (le pouvoir) présente des mesures que l'on (le peuple) a la faiblesse de croire qu'elles sont débattues et adoptées démocratiquement au parlement (Hadopi est un bon exemple). Mais les vraies mesures, les importantes mesures, sont mises en place d'une autre manière : le paquet fiscal, première entorse visible à l'égalitarisme républicain ; la tentative en cours d'inféoder le Pouvoir Judiciaire au Pouvoir Excécutif (Montesquieu doit se retourner dans sa tombe) ; la suppression (d'un trait de plume) du poste, ô combien utile, de la "défendeure des enfants" pour, soit-disant, inscrire cette institution dans un ensemble plus vaste (lequel ?) alors que de nombreux occidentaux ont adopté ce principe d'institution ; l'accroissement de la fiscalisation qui touche les moins aisés protégés, eux par le bouclier fiscal.
La démocratie, ne l'oublions pas, mène à tout, y compris à la dictature. Bien en entendu, nous n'en sommes pas là. Mais nous nous dirigeons vers une société inégalitaire où les plus faibles seront toujours de plus en plus faibles, les plus forts seront toujours de plus en plus forts, et ceux qui ne sont ni les plus faibles, ni les plus forts, seront à la merci de ceux qui détiennent le Pouvoir. Un exemple flagrant : la manière dont certaines entreprises "managent" leur personnel et poussent certains de leur membre à un geste ultime et désespéré. Alors, sous couvert de démocraties, donc d'élections désignant le "Monarque", la transformation de notre société est en mouvement. Mais le peuple n'en a pas conscience, et préfère télécharger gratuitement des "uvres ineptes", et idolâtrer les artistes partisans de la Loi Hadopi, c'est-àdire de la protection et de l'accroissement de leurs revenus. C'est bien plus drôle que d'écouter les propos des politiques, qu'ils soient gouvernants ou opposants. Et encore plus de réfléchir à la transformation réelle de la société sous l'influence d'Internet. Hier, ou avant-hier, le principal conseiller de l'Élysée n'a-t-il pas affirmé sur France Inter qu'il fallait absolument s'occuper, non pas uniquement des tuyaux, mais aussi de ce qui y circule (en référence à l'affaire Hortefeux). :mad: