Horreur, terreur et angoisse.

Que vous inspirent les films d'horreur, d'angoisse ou de terreur ?


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Galatée

Membre actif
4 Novembre 2005
350
392
39
Orléans
fannette.leroy.free.fr
Bonjour à tous,

Aujourd'hui, comme je suis en grande forme, j'ai pris mes petits doigts et mon clavier pour vous taper des extraits (euh, en fait, non, non, ce ne sont pas des extraits, désolée) d'une introduction d'Orson Scott Card, que j'ai trouvé, ma foi, passionnante et édifiante. :love:

Le tout, assorti bien sûr d'un petit sondage, pour savoir ce que vous pensez des films ou livres d'horreur, de terreur ou d'angoisse. Comment regardez-vous ce genre de films, qu'est-ce qui vous plaît le plus ?
Et surtout, comment vous expliquez-vous, cette attirance pour la peur (en-dehors des raisons biologiques, l'adrénaline, tout ça) ?

Voilà, je vous laisse donc en compagnie d'Orson Scott Card, et je vous souhaite une bonne lecture ! :D





Je suis incapable de regarder un film d’horreur ou de suspense au cinéma. J’ai essayé, mais l’angoisse devient vite trop forte ; l’écran est trop grand, les personnages trop réels. Au bout d’un moment, je dois quitter mon fauteuil et rentrer chez moi : je n’en peux plus.
Et vous savez où je les regarde, finalement, ces films-là ? Chez moi, sur le câble. La petite lucarne est beaucoup plus rassurante, placée au milieu de mon environnement familier ; et quand ça devient trop insupportable, je peux toujours zapper sur une rediffusion de La Petite Maison dans la Prairie ou d’un navet absolu des années 30, en attendant de me calmer et de revenir voir comment la situation a évolué.
Ca s’est passé comme ça pour Alien et Terminator : je ne les ai jamais vus d’un bout à l’autre. Je me rends bien compte qu’en réagissant ainsi je pervertis le dessein du réalisateur, qui est une narration linéaire ; mais, avec ma télécommande, regarder la télévision est devenu un art participatif : je puis désormais effectuer un redécoupage des films que je juge trop angoissants. Pour moi, L’Arme fatale est beaucoup plus agréable entrelardé d’extraits des Nuits Blanches d’Ibiza et des Animaux du Monde.
Ces remarques nous amènent à parler de l’instrument le plus puissant dont disposent les raconteurs d’histoires : la peur. Et pas seulement la peur, mais l’angoisse. Des trois formes de la peur, l’angoisse est la première et la plus forte : c’est cette tension, cette attente qui naît quand on sait qu’il y a quelque chose à craindre mais qu’on n’a pas encore réussi à identifier l’objet de cette crainte ; c’est la peur qui naît quand on s’aperçoit soudain que son épouse devrait être rentrée depuis une heure, quand on entend un bruit bizarre dans la chambre du petit dernier, quand on se rend compte qu’une fenêtre qu’on est certain d’avoir fermée est à présent ouverte, que les rideaux bougent, et qu’on est seul dans la maison.
La terreur, elle, n’intervient qu’à l’instant où l’on voit ce dont on a peur : l’intrus qui s’avance armé d’un poignard, les phares de la voiture qui remonte l’allée de la maison, les hommes du Ku Klux Klan qui sortent des buissons, l’un d’eux une corde à la main. C’est l’instant où tous les muscles du corps se crispent et se tétanisent, ou bien où l’on se met à hurler, ou encore où l’on s’enfuit. Il y a de la folie dans cet instant, une force paroxystique – mais c’est une force de déchaînement, pas de tension, et, de ce point de vue, la terreur, si éprouvante soit-elle, est préférable à l’inquiétude : enfin, on connaît au moins l’apparence de ce que l’on craint. On en connaît les limites, les dimensions. On sait à quoi s’attendre.
L’horreur est la plus faible des trois. Après que l’événement redouté s’est produit, on en contemple les restes, les vestiges, le cadavre affreusement mutilé ; les émotions vont du dégoût à la compassion envers la victime, et même la pitié se teinte de révulsion et de répugnance ; on en vient à rejeter la scène et à nier toute l’humanité au corps qu’on nous montre ; par la répétition, l’horreur perd sa capacité à émouvoir, déshumanise jusqu’à un certaint point la victime, et, par conséquent, le spectateur. Comme l’ont appris les Sonderkommandos des camps de la mort, quand on a déplacé un certain nombre de cadavres nus, on n’a plus envie de pleurer ni de vomir : on fait le boulot, un point c’est tout. On a cessé de les considérer comme des individus.
C’est pourquoi je m’attriste de voir que tant d’auteurs contemporains d’histoires d’épouvante s’intéressent presque exclusivement à l’horreur et délaissent l’inquiétude. Les films gore ne prennent plus la peine d’inspirer au spectateur de la sympathie pour les personnages, ce qui est pourtant la clé pour le plonger dans l’inquiétude. Les scènes de terreur ne sont plus terrifiantes grâce à l’empathie que l’on ressent pour la victime, mais fascinantes parce que le public a envie de voir quelle méthode inventive de massacre le scénariste et le réalisateur ont mise au point. Oh, la victime transformée en chiche-kebab ! Ah, génial, le monstre qui fait jaillir les yeux du type de l’intérieur !
Obsédés par le désir de filmer l’infilmable, les réalisateurs d’horreur montrent l’innommable au kilomètre et déshumanisent dans le même temps leur public en faisant de la souffrance humaine un « divertissement » soumis à une escalade obscène. C’est déjà grave, mais, à mon grand regret, trop d’écrivains de terreur font de même ; ils n’ont pas retenu la vraie leçon du succès de Stephen King : ce ne sont pas les passages gore qui font l’efficacité de ses livres, c’est la sympathie qu’il inspire au lecteur pour ses personnages avant le déclenchement des épisodes d’horreur, et ses meilleures œuvres sont celles où, comme dans Dead Zone ou Le Fléau, l’horreur est relativement réduite. Ces récits baignent plutôt dans une inquiétude qui mène aux instants cathartiques de terreur et de souffrance, et, plus important, la douleur que vivent les personnages a un sens.
C’est tout l’art de l’angoisse : faire si bien percevoir un personnage qu’on en vient à redouter ce qu’il redoute et pour les mêmes motifs que lui. Le lecteur ne reste pas extérieur à lui, à le regarder se faire recouvrir d’une bave sanglante ou à contempler ses blessures béantes : il est aspiré à l’intérieur, où il tremble à l’avance de ce qui va se produire ou de ce qui risque de se passer. N’importe qui peut débiter un cadavre en morceaux dans un roman ; seul un écrivain peut inspirer au lecteur le désir que le personnage survive.
Donc je n’écris pas d’histoires d’horreur. C’est vrai, il arrive à mes personnages des évènements désagréables, voire terribles, mais je ne vous les montre pas en Technicolor. Je n’en ai pas besoin et je n’en ai pas envie parce que, pris par l’angoisse, vous imaginerez bien pire que tout ce que je pourrais inventer.

Orson Scott Card, introduction à L’Homme transformé, récits d’angoisse.



J'espère que la longueur du texte ne vous aura pas découragés, désolée, je voulais faire quelques coupes, mais je n'ai pas réussi à m'y résoudre. :rose:
 
Telechat ca m'a toujours fait flipper.
Avec l'autre et son grand cou et ce chat faussement gentil.
Horrible.


:D
 
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Réactions: guytantakul
Ho ouiiii ! :love:

Bon question coupe, tu y as été sévère là ! :p

Sinon un truc que j'adore, c'est quand on sait qu'il va se passer un truc, mettre la tête derrière un coussin et juste écouter toute la scène. Puis quand tout redevient calme, regarder ce qui reste... Et se dire qu'on les a bien eu : même pas peur ! :p
Enfin bon des fois je me fais avoir quand même, c'est pas encore fini ! :D
 
lumai a dit:
Ho ouiiii ! :love:

Bon question coupe, tu y as été sévère là ! :p

Sinon un truc que j'adore, c'est quand on sait qu'il va se passer un truc, mettre la tête derrière un coussin et juste écouter toute la scène. Puis quand tout redevient calme, regarder ce qui reste... Et se dire qu'on les a bien eu : même pas peur ! :p
Enfin bon des fois je me fais avoir quand même, c'est pas encore fini ! :D

Hi hi, même pas peur en se planquant derrière un coussin ?
Moi avant je détestais ce genre de films, ça me faisait faire des cauchemars, mais depuis, j'ai suivi une cure intensive et maintenant je flippe pendant le film, après, et au moment de m'endormir, mais je ne fais plus de cauchemars :D

Le pire, comme il dit, c'est quand il ne se passe rien, comme dans "Ring", par exemple (le japonais hein, pas la version américaine qui justement est plus sanglante).
 
Les films où ça hémoglobine de partout, j'adore (et deux yeux que je t'arrache, deux!).
Les films qui savent entretenir le suspense, j'en apprécie la réalisation.
Seuls le journal télévisé et ce qui se passe dans le monde peut parfois me foutre la frousse.
 
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Réactions: PATOCHMAN
MacMadam a dit:
Les films où ça hémoglobine de partout, j'adore (et deux yeux que je t'arrache, deux!).
Les films qui savent entretenir le suspense, j'en apprécie la réalisation.
Seuls le journal télévisé et ce qui se passe dans le monde peut parfois me foutre la frousse.

Et t'as pas peur de "Ring", par exemple ? Ou, encore mieux, de "Psychose" ? J'ai arrêté de me laver pendant plusieurs jours après ce film tellement j'avais peur de fermer mon rideau de douche... :rateau: :rolleyes: :rose:
 
Galatée a dit:
Et t'as pas peur de "Ring", par exemple ? Ou, encore mieux, de "Psychose" ?

Pff ! Tout cela n'est rien, comparé à la vue d'une lettre du fisc ou de ma facture téléphonique :o

Galatée a dit:
J'ai arrêté de me laver pendant plusieurs jours après ce film tellement j'avais peur de fermer mon rideau de douche...

Ca devait être joyeux pour tes proches :mouais:
 
reineman a dit:
moi j'suis pas d'accord avec ça

Ben le but n'est pas que tout le monde soit d'accord, heureusement.

Par contre euh... si tu développais un peu ça serait ptêt un peu plus intéressant que ceci, qui ressemble, somme toute, à du flood. Non ?

:D :love: :D :love: :D :love:


Ca faisait longtemps qu'on l'avait pas vu... Pourquoi notre ami reineman n'a-t-il pas de boule à facettes en bas à gauche de son post ??? :D
 
reineman a dit:
moi j'suis pas d'accord avec ça
Nous voilà bien étonnés!
:D

Bon...
La vanne poucrate est faite, je peux donc répondre :
Moi si ya vraiment du stress à mort, j'ai du mal à regarder, parce que j'aime bien qu'on me fasse un peu peur mais pas trop (le blork est sensible)
Par contre si c'est gore et que ça dégouline de partout, ça me fait marrer, ça passe mieux.
Voilà voilà...
 
reineman a dit:
moi j'suis pas d'accord avec ça
Et sinon ?
Tu aimes les chiens ?



La trouille, la vraie, celle qui te bouffe les tripes et t'empêche de dormir ensuite, pas le sursaut ou la petite peur bien gentillette obtenue à coup d'effets spéciaux prévisibles hein ? La vraie, celle qui est à la limite du suportable, me semble de plus en plus rare au cinéma ou le film d'horreur est tellement standardisé et aseptisé, fait pour être regardé d'un oeil, l'autre sur le kilo de popcorn (ou l'écran du portable, c'est selon), que plus personne n'en a peur...
Maintenant, la salle, ravie, fait "ho!" ou "ha!" quand apparaît le monstre ou quand meure un protagoniste...

Ou alors, je vieillis, il faut frapper de plus en plus dur pour attendrir la carne.
 
PonkHead a dit:
Et sinon ?
Tu aimes les chiens ?



La trouille, la vraie, celle qui te bouffe les tripes et t'empêche de dormir ensuite, pas le sursaut ou la petite peur bien gentillette obtenue à coup d'effets spéciaux prévisibles hein ? La vraie, celle qui est à la limite du suportable, me semble de plus en plus rare au cinéma ou le film d'horreur est tellement standardisé et aseptisé, fait pour être regardé d'un oeil, l'autre sur le kilo de popcorn (ou l'écran du portable, c'est selon), que plus personne n'en a peur...
Maintenant, la salle, ravie, fait "ho!" ou "ha!" quand apparaît le monstre ou quand meure un protagoniste...

Ou alors, je vieillis, il faut frapper de plus en plus dur pour attendrir la carne.

Oui mais est-ce que ce ne sont pas plutôt les gens qui se "désensibilisent", qui s'habituent à la peur ? Comme je le disais plus haut, avant je ne pouvais pas regarder des films qui faisaient peur, et maintenant j'y suis plus habituée (disons qu'avant, un MAUVAIS film d'horreur me faisait quand même peur, ce qui n'est plus le cas maintenant).
J'ai cité Orson Scott Card parce que je suis assez d'accord avec ce qu'il dit : maintenant, la mode est à la surenchère du sanguinolent, et plus vraiment à la "bonne" angoisse, le film où tout est suggéré et où c'est ton imagination qui fait ce travail de peur, celui où tu te demandes ce qui va se passer, où finalement il ne se passe presque rien mais où tu as eu trop peur quand même.
Je reprends mes deux exemples de "Psychose" et de "Ring" (d'ailleurs, je trouve que les films d'horreur asiatiques sont beaucoup plus fins, et donc beaucoup plus angoissants que la majorité des autres films, car on ne te donne pas tous ces cadavres en patûre...).

:D
 
PonkHead a dit:
...
La trouille, la vraie, celle qui te bouffe les tripes et t'empêche de dormir ensuite, pas le sursaut ou la petite peur bien gentillette obtenue à coup d'effets spéciaux prévisibles hein ? La vraie, celle qui est à la limite du suportable, me semble de plus en plus rare au cinéma ou le film d'horreur est tellement standardisé et aseptisé, fait pour être regardé d'un oeil, l'autre sur le kilo de popcorn (ou l'écran du portable, c'est selon), que plus personne n'en a peur...
Maintenant, la salle, ravie, fait "ho!" ou "ha!" quand apparaît le monstre ou quand meure un protagoniste...

Ou alors, je vieillis, il faut frapper de plus en plus dur pour attendrir la carne.
Vieillir... Films d'horreur ou pas, l'horloge est là. Le temps s'écoule-t-il moins vite en regardant ce qui n'est finalement que le gagne-pain de gens qui ne savent rien faire d'autre ? Difficile de ne voir que de l'hémoglobine nous éclabousser sans penser aux torrents de dollars qui rentrent dans les poches des véritables maîtres du monde.

:zen:
 
Je n'aime pas le cinéma. On est mal assis, il fait chaud, on transpire, les voisins font du bruit, mangent leur pops-corn, parlent. Du coup difficile de me souvenir la dernière fois que j'ai eu peur, ou angoissé, au cinéma. Peut-être à l'idée d'en sortir au plus vite oui. :D *

Pour la télé... j'ai eu peur oui, une fois, j'ai vu Christine Bravo en allumant le poste. :D Le flip total. J'ai jamais osé le rallumer.


* cela dit, bien accompagné... :style:
 
WebOliver a dit:
Je n'aime pas le cinéma. On est mal assis, il fait chaud, on transpire, les voisins font du bruit, mangent leur pops-corn, parlent. Du coup difficile de me souvenir la dernière fois que j'ai eu peur, ou angoissé, au cinéma. Peut-être à l'idée d'en sortir au plus vite oui. :D *

Pour la télé... j'ai eu peur oui, une fois, j'ai vu Christine Bravo en allumant le poste. :D Le flip total. J'ai jamais osé le rallumer.


* cela dit, bien accompagné... :style:

Oui, en effet, bien accompagné, si tu vas voir un film d'horreur, il y a de fortes chances pour que la fille qui t'accompagne t'arrache ton tee-shirt (ou ta chemise, si tu es clââsse) rapidement. :D

Ouh là, vlà t'y pas que j'commence à raconter des conneries dans mon fil, moi... :rose:

Mais sinon, ça marche aussi pour les livres (oui, oui, je sais, j'me répète) :D :love: :D :love: :D :love:
 
J'ai répondu :
"Je suis trop froussard(e), j'aime pas les films de ce genre"

Par exemple l'exorciste, je l'avais en cassette chez moi depuis un bail, j'ai jamais voulu le regarder.
Malgrè les essais intempestifs de mes colocataires à l'epoque (mais allez, n'aie pas peur on l'a tous vu : ouais ben justement style reveil en pleine nuit pour bien me faire peur, je les voyais déjà....)

Un jour en 2001, sort la version longue au cinéma, j'y vais ni une nu deux, hop.

La dernière rangée pour dire d'être sure de n'avoir personne derrière moi et à l'extrémité droite pour être encore plus sûre.

J'ai même pas eu peur (je crois que de voir la salle pleine ca m'a rassurée....
ah si j'ai eu peur au moment où la fille descend les escaliers sur le dos (en pont) style araignée (c'est plus le bruit avant-coureur qui m'a fait peur).
Donc voilà j'ai la frousse mais je fais des efforts mais de là à regarder un film d'horreur toute seule, faut pas y compter :rateau: :rateau: :rateau: suis pas maso !!!

:rolleyes: