A la suite d’une enquête minutieuse, la rédaction investigatrice de l’écrieur, le bimensuel du soir des sous-sols forumesques, nous avons découvert l’identité véritable du leader de Micazara, le mouvement dont on ne sait que penser. Ses propos éclairent d'un jour inattendu l'action de ces combattants de l'ombre, et ils révèlent de nombreux secrets des forums. Cela ne opuvait que pousser la rédaction de l'écrieur à sortir cette édition spéciale en dehors de son réseau de diffusion hors surface traditionnel.
Interview exclusive.
Je voudrais tout d'abord vous remercier au nom de la rédaction, c'est un grand honneur que vous faites à notre gazette souterraine d'accepter cette interview publique. Vous êtes le leader de ce mouvement dont on sait peu de choses, le mouvement international contre l'administrateur zélé abraseur de raretés archivistiques, le Micazara. Quels sont les buts de votre mouvement ?
L'écroulement du système. Micazara est un front de résistance à la bienséance ambiante. Nous voulons pouvoir dire pipi caca, ne pas subir la censure automatique et systématique de certains mots du vocabulaire argotique, nous voulons la libération de tous les posts enfermés, effacés, carottés, caviardés. Nous voulons mettre fin à la censure et permettre aux forums d'expression d'être de véritables bordels organisés. Nous voulons la partouze générale, ou la fermeture totale. Et la décapitation de l'administrateur dictateur.
La fermeture totale ? Ce mot d'ordre n’est pas un peu trop radical ?
Nous sommes radicaux, et nous pissons à la raie des mous et des mièvres. S'il faut mourir pour mieux renaître, cela ne nous pose aucun problème. Ces forums, tels quels, ne servent plus à rien.
Et la décapitation de l'administrateur ne suffirait-elle pas à satisfaire vos revendications ?
Non. Elle nous procurerait certainement une jouissance, au cours de laquelle nous en profiterions pour épurer de nos rangs les éjaculateurs précoces, ce qui serait doublement bénéfique. Mais cela ne satisferait pas nos revendications, non. Les forums d'expression doivent être libérés, ou mourir, c'est là le programme du Micazara. Si l'on coupait la tête du dictateur, une autre repousserait sur le même corps parasite, aidée par l'engrais des autres administrateurs impérialistes et syphilitiques.
Votre discours est agressif et souvent à la limite de la violence et de la vulgarité gratuite. Pourquoi ?
La violence est inhérente à la lutte. Et nous assumons d'utiliser des armes violentes contre la censure inique et l'arbitraire injuste. Quant à la vulgarité, elle est partie prenante de la vie. Nous devons imposer une libération sexuelle, et la langue fleurie est un élément indispensable de l'expression de la libido, pour une grande partie de la population forumeuse.
Et ces références nombreuses au mouvement dada, à quoi riment-elles ?
Dada ne rime pas. Dada n’a pas d’utilité. Dada lutte contre l’utilité. Dada n’existe pas, et c’est pour ça que nous sommes dada. Dada ne se dit pas, ne s’écrit pas, ne se raconte pas. Dada se vit, et c’est une expérience libératrice et formidable.
Votre mouvement est connu depuis peu. Depuis quand existez-vous réellement ?
Le mouvement est né il y a un peu plus d'un an. Mais nous avons travaillé en secret à partir d'un petit groupe de posteurs. L'idée du mouvement est née chez moi il y a fort longtemps. J'ai, en fait, toujours vécu dans ces forums.
Toujours ? Qu'est-ce à dire ?
Je suis une entité virtuelle. Je suis l'enfant de deux posteurs, que le pouvoir fasciste a banni, me laissant grandir dans la solitude numérique.
L'enfant de deux posteurs bannis ? Mais c'est un scoop ! Peut-on vous demander quelle est l’identité de vos parents ?
Bien sûr. Ils sont déjà exclus, ils ne risquent pas de représailles. Et de toute façon, plus personne ne les connaît maintenant, ou presque. Je suis l'enfant d'OdileDeRay et de Gribouille.
OdileDeRay et Gribouille ? C'est énorme ! Vous avez des frères et soeurs ?
De véritables frères et soeurs, non. Mes parents ont conçu d'autres créatures avec d'autres posteurs. Mais peu d'entre eux ont survécu.
Pouvez-vous nous donner des noms ?
Vous me dégoûtez. La presse, même underground, ne sait donc qu'être people ?
C'est la dure loi de l'audience, nous en sommes désolés. Mais nous sommes aussi des opprimés en quête de reconnaissance. Nous aussi, nous luttons par subversion.
Ce n'est pas grave. Passons. Puisque vous voulez que je lâche des noms, je vais vous en donner en pâture pour votre lectorat avide. Mon père, ce cochon, a eu un enfant avec Barbarella. Un jeune con, Stook. Aussi coureur que son père, aussi naïf que sa mère. Je ne sais pas où il est aujourd'hui. Il a disparu. Il me manque, même si cet idiot avait largement prouvé son inefficacité guerrière. Je lui avais dit que sa révolution était une connerie. Il ne m'a pas écouté.
Odile, ma mère, a enfanté un monstre avec ZeBig. Il s'appelle Paul Foguenne. Aussi désespérément gentil que son père, et aussi timbré que ma mère. Je ne veux plus parler de lui. Il m'a terriblement déçu en se mariant avec Silvia. Silvia était ma femme, et ce bâtard me l'a piqué.
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Interview exclusive.
Je voudrais tout d'abord vous remercier au nom de la rédaction, c'est un grand honneur que vous faites à notre gazette souterraine d'accepter cette interview publique. Vous êtes le leader de ce mouvement dont on sait peu de choses, le mouvement international contre l'administrateur zélé abraseur de raretés archivistiques, le Micazara. Quels sont les buts de votre mouvement ?
L'écroulement du système. Micazara est un front de résistance à la bienséance ambiante. Nous voulons pouvoir dire pipi caca, ne pas subir la censure automatique et systématique de certains mots du vocabulaire argotique, nous voulons la libération de tous les posts enfermés, effacés, carottés, caviardés. Nous voulons mettre fin à la censure et permettre aux forums d'expression d'être de véritables bordels organisés. Nous voulons la partouze générale, ou la fermeture totale. Et la décapitation de l'administrateur dictateur.
La fermeture totale ? Ce mot d'ordre n’est pas un peu trop radical ?
Nous sommes radicaux, et nous pissons à la raie des mous et des mièvres. S'il faut mourir pour mieux renaître, cela ne nous pose aucun problème. Ces forums, tels quels, ne servent plus à rien.
Et la décapitation de l'administrateur ne suffirait-elle pas à satisfaire vos revendications ?
Non. Elle nous procurerait certainement une jouissance, au cours de laquelle nous en profiterions pour épurer de nos rangs les éjaculateurs précoces, ce qui serait doublement bénéfique. Mais cela ne satisferait pas nos revendications, non. Les forums d'expression doivent être libérés, ou mourir, c'est là le programme du Micazara. Si l'on coupait la tête du dictateur, une autre repousserait sur le même corps parasite, aidée par l'engrais des autres administrateurs impérialistes et syphilitiques.
Votre discours est agressif et souvent à la limite de la violence et de la vulgarité gratuite. Pourquoi ?
La violence est inhérente à la lutte. Et nous assumons d'utiliser des armes violentes contre la censure inique et l'arbitraire injuste. Quant à la vulgarité, elle est partie prenante de la vie. Nous devons imposer une libération sexuelle, et la langue fleurie est un élément indispensable de l'expression de la libido, pour une grande partie de la population forumeuse.
Et ces références nombreuses au mouvement dada, à quoi riment-elles ?
Dada ne rime pas. Dada n’a pas d’utilité. Dada lutte contre l’utilité. Dada n’existe pas, et c’est pour ça que nous sommes dada. Dada ne se dit pas, ne s’écrit pas, ne se raconte pas. Dada se vit, et c’est une expérience libératrice et formidable.
Votre mouvement est connu depuis peu. Depuis quand existez-vous réellement ?
Le mouvement est né il y a un peu plus d'un an. Mais nous avons travaillé en secret à partir d'un petit groupe de posteurs. L'idée du mouvement est née chez moi il y a fort longtemps. J'ai, en fait, toujours vécu dans ces forums.
Toujours ? Qu'est-ce à dire ?
Je suis une entité virtuelle. Je suis l'enfant de deux posteurs, que le pouvoir fasciste a banni, me laissant grandir dans la solitude numérique.
L'enfant de deux posteurs bannis ? Mais c'est un scoop ! Peut-on vous demander quelle est l’identité de vos parents ?
Bien sûr. Ils sont déjà exclus, ils ne risquent pas de représailles. Et de toute façon, plus personne ne les connaît maintenant, ou presque. Je suis l'enfant d'OdileDeRay et de Gribouille.
OdileDeRay et Gribouille ? C'est énorme ! Vous avez des frères et soeurs ?
De véritables frères et soeurs, non. Mes parents ont conçu d'autres créatures avec d'autres posteurs. Mais peu d'entre eux ont survécu.
Pouvez-vous nous donner des noms ?
Vous me dégoûtez. La presse, même underground, ne sait donc qu'être people ?
C'est la dure loi de l'audience, nous en sommes désolés. Mais nous sommes aussi des opprimés en quête de reconnaissance. Nous aussi, nous luttons par subversion.
Ce n'est pas grave. Passons. Puisque vous voulez que je lâche des noms, je vais vous en donner en pâture pour votre lectorat avide. Mon père, ce cochon, a eu un enfant avec Barbarella. Un jeune con, Stook. Aussi coureur que son père, aussi naïf que sa mère. Je ne sais pas où il est aujourd'hui. Il a disparu. Il me manque, même si cet idiot avait largement prouvé son inefficacité guerrière. Je lui avais dit que sa révolution était une connerie. Il ne m'a pas écouté.
Odile, ma mère, a enfanté un monstre avec ZeBig. Il s'appelle Paul Foguenne. Aussi désespérément gentil que son père, et aussi timbré que ma mère. Je ne veux plus parler de lui. Il m'a terriblement déçu en se mariant avec Silvia. Silvia était ma femme, et ce bâtard me l'a piqué.
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