La fameuse AMI est plutôt un produit très bien calibré pour son usage spécifique. Une réussite même, si on l'analyse rationnellement dans ce cadre, mais c'est absurde de la comparer à une auto thermique (même un petit modèle). Les usages et les capacités n'ont rien à voir.
Que des propriétaires d'autos thermiques ne l'utilisent qu'en ville, c'est courant, oui, mais ils peuvent faire autre chose avec (imprévus, longs trajets, voyages, vacances, campagne, etc.). Encore une fois, la versatilité, l'indépendance (sauf pénurie pétrolière hu hu), la polyvalence n'est pas la même.
La disponibilité des stations de recharge, c'est un argument qui ne résiste pas au réel : tout le monde ne va pas au supermarché précisément quand il a besoin de recharger l'auto, tous les supermarchés ne sont pas équipés en bornes, les bornes sont parfois occupées (avec file d'attente), etc. Ce n'est pas un élément fiable. Si on doit recharger (ou faire le plein), il faut un point fiable et disponible.
De plus, la fracture numérique (et même infrastructurelle, généralisons donc !) est importante en France. Il y a bien des zones peu ou pas du tout équipées. Dans le village de mon adolescence, les habitants sont encore en ADSL (débit effectif : entre 512 et 1024 Ko...), il n'y a pas d'antennes 4G, et aucune borne de recharge à 30 kms à la ronde, sauf sur l'autoroute, quelques bornes sur-utilisées et souvent cassées par l'incivilité des usagers (je suspecte le gérant de la station de les mettre en
off pour avoir un peu la paix).
Le VE, qu'en l'état actuel je n'apprécie pas, a au moins un mérite (à mes yeux) : celui de montrer que ce mode de motricité est possible, crédible, recevable, réalisable. Reste à améliorer le stockage ou la technologie de batterie et je pense que l'avenir est là. Il est juste... pas
encore là
L'argument écologique ne me semble pas recevable : on ne fait que
déplacer la pollution ailleurs, dans la plus pure tradition du néo-colonialisme, des rapports de force entre nations et de la quête du profit sous couvert de moraline. Travaillant à l'étranger, je m'estime plutôt bien placé pour tenir ce propos, étant aux premières loges (et quelque part complice) de ces procédés.