Actualités amusantes... Ou pas [V.4].

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Ah, oui, effectivement.
Mais bon :
http://www.lemonde.fr/ameriques/art...s-a-feu-30-000-morts-par-an_1813806_3222.html
Et il y a ici et dans la page du Guardian qui y est référencée une statistique état par état qui montre bien qu'on ne peut pas raisonner pour les USA globalement, et qui fait comprendre que l'état de Washington a quelque velléité de légiférer à propos des armes ;)
Et quand même, dans beaucoup d'études épidémiologiques médicales il existe une corrélation très claire (et logique) entre la disponibilité d'un dispositif létal dans un groupe de population et le taux de mortalité lié à celui-ci (pour le suicide c'est complètement établi, pour le meurtre, il y a pas mal de papiers, quand même, sans oublier les accidents).

Je reste donc dubitatif...

L'article du Monde ne nous apprend qu'une chose : beaucoup de gens meurent du fait d'armes à feu aux États-Unis. Mais est-on absolument sûr qu'une réglementation plus sévère ferait chuter ces chiffres ? Cela jouerait certainement sur les accidents de manipulation. Bien qu'en progression, ils restent cependant marginaux comme facteur de mortalité (c'est le nombre de blessés qui progresse, ce qui n'est pas rien, évidemment).

En ce qui concerne la criminalité, l'interprétation est complexe, mais les chiffres sont là, aussi bizarres qu'ils paraissent : la criminalité diminue, y compris les homicides par armes à feu, malgré l'explosion du nombre de ces dernières. L'explication la plus plausible est d'ordre démographique. La légalisation de l'avortement (arrêt de la cour suprême Roe v. Wade de 1973) et la diffusion pratiques contraceptives dans les années 70 ont provoqué une chute massive du nombre de naissances non désirées dans les milieux sociaux les plus défavorisés qui sont aussi les plus criminogènes. Vingt ans plus tard, on a commencé à en voir les conséquences par une réduction de la population de jeunes susceptibles de commettre des crimes (ce n'est pas pour être anti-jeunes : statistiquement, les adolescents et jeunes adultes sont les populations les plus criminogènes). Ce n'est pas forcément un argument en faveur de la maîtrise de la fécondité, mais plutôt un argument en faveur du contrôle social.

Pour ce qui est des suicides, l'expérience canadienne montrent que la réduction du nombre d'armes à feu possédées légalement, à la suite d'un durcissement de la législation, a entraîné une diminution du nombre de suicides par arme à feu, ce qui est parfaitement logique, comme tu l'as signalé ; mais le taux de suicides global s'est maintenu, du fait de l'essor des méthodes de substitution (pendaison, chute dans le vide, empoisonnement…). Ce résultat est non moins logique : on ne se suicide pas parce que l'on dispose d'armes à feu, mais parce que l'on est suicidaire à un moment sonné. Le Japon, qui a depuis leur introduction sur l'archipel, une législation draconienne sur les armes à feu, a un taux de suicide plus élevé que celui des États-Unis, lequel est aussi très inférieur à celui de la France. Si l'on consulte les statistiques mondiales en la matière, le suicide est sans aucun rapport avec la facilité d'accès aux armes à feu. Le taux de suicide aux États-Unis est plutôt faible pour un pays développé, assez constant depuis plusieurs décennies, et manifestement indépendant du surarmement privé auquel on a assisté dans ce pays durant la même période. Évidemment, les pays où il y a beaucoup d'armes à feu ont des taux élevés de suicides par ce moyen. L'essentiel demeure que là où les armes à feu sont rares, les gens font le nécessaire autrement, parce que ce qui compte en la matière est la motivation, non le moyen.
 
L'essentiel demeure que là où les armes à feu sont rares, les gens font le nécessaire autrement, parce que ce qui compte en la matière est la motivation, non le moyen.


Je te rejoins sur l'essentiel sauf sur cette citation qui mériterait un débat qui n'a pas lieu d'être ici (et qui a posé par exemple la question de laisser l'arme à disposition au domicile des conscrits suisses).
Sinon, pour le moyen, effectivement, tu n'as pas idée à quel point les gens peuvent être inventifs.
Je recommande à ceux qui voudraient creuser la question : Viande froide cornichons d'Edouard Launet (https://itunes.apple.com/fr/book/viande-froide-cornichons/id453682665?mt=11), un monument d'humour noir sur la question, très bien référencé, ce qui ne gâche rien. On y apprend tout sur le suicide à la tronçonneuse, à l'explosif, et même à la scie à main, en passant par les conséquences désastreuses collatérales des suicides aux insecticides, mais, surtout, on découvre toute la rigueur obsessionnelle et parfois tout de même un poil facétieuse de l'étonnant milieu des médecins légistes.
 
Dernière édition:
En fait, si l'on est un gros blaireau et que l'on souhaite vraiment se suicider .../...
J'attends avec impatience une étude statistique du taux de suicide en fonction du QI. Parce que vu les proportions respectives de gros blaireaux et de génies dans la population doit y avoir un truc, m'est avis...
 
Dernière édition:
Considérez vous logique que le peuple Américain soit armé ? Pensez vous que l'Europe devrait elle faire de même ?
 


Les réactions des internautes sont pas mal.
Un a déniché ça dans les CGU D'iTunes : "Vous acceptez également de ne pas utiliser le Logiciel Apple à des fins non autorisées par la législation des États-Unis, ce qui inclut, sans limitation, le développement, la conception, la fabrication ou la production de missiles et d’armes nucléaires, chimiques ou biologiques"

Je vais quand même les emmener en vacances, je sens un certain potentiel dans ce texte fondateur.
 
Considérez vous logique que le peuple Américain soit armé ? Pensez vous que l'Europe devrait elle faire de même ?
Oui (en fait, je ne sais pas si c'est logique mais ça se comprend très bien : c'est, d'une certaine manière, constitutif du pays (avec et sans jeu de mot)).
Non (autre(s) contexte(s), autre histoire, je ne vois pas bien ce que ça apporterait de positif).
 
Oui (en fait, je ne sais pas si c'est logique mais ça se comprend très bien : c'est, d'une certaine manière, constitutif du pays (avec et sans jeu de mot)).

Non (autre(s) contexte(s), autre histoire, je ne vois pas bien ce que ça apporterait de positif).

Surtout qu'ici manifestement ceux qui ont envie d'être enfouraillés comme des porte-avions le sont, législation ou pas.
 
Le rapport aux armes change avec le temps. La législation française était remarquablement libérale après 1870 (quasiment rien n'était interdit), en vue d'encourager l'industrie armurière nationale et le développement des sociétés de tir dans l'optique de la Revanche. Les armes réglementaires de l'armée française étaient en vente libre. Le pacifisme de l'entre-deux-guerres et les événements du 6 février 1934 ont entraîné un revirement radical. C'est à partir de là qu'on a introduit une classification des armes en diverses catégories (de guerre, de chasse, de défense, de collection…), avec une réglementation de la détention et du port très restrictive. On ne peut pas dire que cela correspond à une tradition française. Le contexte fait tout. L'obsession de s'armer est la marque d'un malaise. La peur panique des armes aussi. Ce sont deux manières différentes d'exprimer une crise radicale de confiance en l'autre : dans le premier cas, on ne se fie qu'à soi-même pour être protégé du voisin ; dans l'autre cas, on ne croit qu'à l'intervention autoritaire de l'État.
 
Je ne sais pas si on doit parler de "peur panique" pour l'Europe et, en l'occurrence, pour la France.

Après tout, comme indiqué ci-dessus, tu peux obtenir le droit de détenir une arme à feu, t'entraîner à tirer (à l'arc, aussi bien ;) ; je ne sais pas pour l'arbalète...)

Je suppose que, malgré tout, il est plus difficile de pouvoir, à titre privé, s'entraîner facilement avec des armes de guerre : mortier, mitrailleuse lourde, éventuellement char d'assaut et j'en passe, comme peuvent le faire les Étazuniens, au moins dans certains états (l'Oregon est un état assez en vue, je crois, pour les entraînements : il y a de l'espace libre, faut dire).

Nos amis suisses ont sans doute un rapport aux armes plus équilibré (moins de crainte, guère de frénésie) que les deux extrèmes.

PS : ayant dû faire mon service militaire, j'ai tiré avec un fusil datant de... va savoir quelle guerre ! mèzaussi avec un FAMAS. Sans enthousiasme, mais l'appréhension passe vite. Nettoyer l'arme est fastidieux mais ça occupe. Le côté plaisant est la nécessité de la concentration.
Toutefois, j'eusse préféré une arme de poing, je pense. Mon problème principal étant celui de voir la cible, difficile tâche quand on est bigleux et daltonien (un truc vert sur un fond vert, super loin, comment le repèrer ?) :D
 
Je ne sais pas si on doit parler de "peur panique" pour l'Europe et, en l'occurrence, pour la France.

Tout à fait d'accord. Mais je cherchais juste à évoquer, en parlant de peur panique ou d'obsession de s'armer, les deux extrêmes possibles de l'attitude envers les armes, telles qu'on les retrouve dans certains débats, et non à décrire la réalité de la situation française ou européenne.
 
Je ne sais pas si on doit parler de "peur panique" pour l'Europe et, en l'occurrence, pour la France.

Après tout, comme indiqué ci-dessus, tu peux obtenir le droit de détenir une arme à feu, t'entraîner à tirer (à l'arc, aussi bien ;) ; je ne sais pas pour l'arbalète...)

Je suppose que, malgré tout, il est plus difficile de pouvoir, à titre privé, s'entraîner facilement avec des armes de guerre : mortier, mitrailleuse lourde, éventuellement char d'assaut et j'en passe, comme peuvent le faire les Étazuniens, au moins dans certains états (l'Oregon est un état assez en vue, je crois, pour les entraînements : il y a de l'espace libre, faut dire).

Nos amis suisses ont sans doute un rapport aux armes plus équilibré (moins de crainte, guère de frénésie) que les deux extrèmes.

PS : ayant dû faire mon service militaire, j'ai tiré avec un fusil datant de... va savoir quelle guerre ! mèzaussi avec un FAMAS. Sans enthousiasme, mais l'appréhension passe vite. Nettoyer l'arme est fastidieux mais ça occupe. Le côté plaisant est la nécessité de la concentration.
Toutefois, j'eusse préféré une arme de poing, je pense. Mon problème principal étant celui de voir la cible, difficile tâche quand on est bigleux et daltonien (un truc vert sur un fond vert, super loin, comment le repèrer ?) :D
Ah! Non. Pas le PA. Je suis gaucher, une vraie galère à manipuler. J’ai détesté ça. Le MAS 50, quelle merde !

Le FAMAS était un régal. Il se démontait facilement. Et puis j’adorais la sangle est les différentes façon de porter l’arme. Classe et astucieux.

J’aimais bien aussi le tir. Comme toi, la concentration, toucher la cible. Après, le nettoyage, ça gavait vite : dégraisser les pièces, enlever la calamine dans le canon (la galère du point qui ne veut pas disparaitre), re-lubrifier les pièces. Et quand tu revenais du terrain, t’avais le garde main du fusil empli diverses de saletés. Et encore, par mes fonctions et relations, j’avais accès à tout les outils et produits de l’armurerie.

J’ai aussi tâté de la MIT 50, du lance grenade et des explosifs. Les veinards était ceux de la Compagnie Anti Chars qui tiraient au missile Milan et la Section Mortiers Lourds de 120 mm.

Bizarrement (ou pas), mon passage à l’armée a suffit à abreuver ma curiosité des armes pour le reste de ma vie. Ça en étonnerais plus d’un qui m’ont connu avant. :D

Si j’étais ricain, nul doute que je défendrais bec et ongle le deuxième amendement et mon droit à acheter et porter une arme en toute occasion. Mais je suis satisfait de vivre dans un pays ou le port d’arme est autant réglementé.
 
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