Zep fait mourir Titeuf pour attirer l’attention sur la tragédie des migrants
Des instituteurs, ne sachant pas comment aborder le problème délicat avec leurs élèves, ont contacté le dessinateur pour lui demander s’ils pouvaient utiliser la BD pour parler du sujet aux élèves de façon ludique. "Cette page est là pour tourner", leur répond Zep dans "Le Monde", en souhaitant qu'elle puisse constituer un support pédagogique utile pour ses jeunes lecteurs.
Cela va faire polémique, entre ceux qui applaudiront et ceux qui dénonceront le "bourrage de crâne de la jeunesse par les gauchistes de l'Éducation Nationale"… Mais quel serait l'avenir d'un pays qui ne saurait pas enseigner à ses enfants l’immoralité de la non-assistance à personne en danger ?
Ceci étant dit, aucune posture morale ne peut non plus nous dispenser d’une réflexion sur la complexité du problème (ben oui, c'est mon côté intellectuel à deux balles…).
La
RWER, excellente revue d’économie hétérodoxe,
rappelle les taux de chômage des étrangers non-communautaires dans les pays de l’UE. Le bilan est catastrophique pour la France. Le taux de chômage des étrangers non-citoyens d’un pays de l’UE y est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Et il tend à s’accroître de manière continue depuis 2008. Concrètement, nous n’arrivons pas à les intégrer par le travail. À partir de là, on doit en conclure logiquement que l’accueil sur la longue durée de nombreux migrants est aujourd’hui problématique pour la France, parce que son marché du travail ne serait pas en mesure de les absorber, au contraire de l’Allemagne ou de la Grande-Bretagne. Par contre, l'accueil humanitaire d'urgence pour une période transitoire n'est qu'une affaire d'organisation logistique qui ne se heurte à aucune difficulté rédhibitoire. La question de l’intégration culturelle relève d’un autre débat, quoiqu’on puisse arguer qu’il n’y aura pas d’intégration culturelle sans intégration par le travail.
Mais ces données prouvent aussi autre chose qu’il est bon de rappeler : si les étrangers hors UE ont un très fort taux de chômage (à la grecque ou à l’espagnole, deux pays totalement sinistrés sur ce plan), alors qu'ils se concentrent, lorsqu'ils travaillent, dans des secteurs d'activités et à des postes bien spécifiques, cela signifie clairement que, pour l’essentiel, ils ne prennent pas le travail des Français.