L'audience se tiendra à 15H00 devant le juge des référés Isabelle Nicolle.
Depuis début octobre, la maison d'édition K&B commercialise au prix de 12,95 euros un ouvrage de 56 pages intitulé "Nicolas Sarkozy, le manuel vaudou", vendu avec une poupée à l'effigie du chef de l'Etat et un lot de 12 aiguilles.
Outre une biographie humoristique de Nicolas Sarkozy, le livre propose un manuel vaudou décrit comme contenant "un grand nombre de sortilèges magiques concoctés avec amour par le prêtre vaudou de renommée internationale Yaël Rolognese", invitant à planter des aiguilles sur la poupée à l'effigie du président.
Au coffret bleu Nicolas Sarkozy, tiré à 20.000 exemplaires, répond un coffret rouge Ségolène Royal, tiré lui à 12.000 exemplaires.
Sur les poupées représentant le chef de l'Etat figurent des inscriptions qui font référence à des épisodes de son parcours politique ou du début de son quinquennat telles que "Travailler plus pour gagner plus", "Racaille", "Textos" ou encore "Casse-toi pauv'con".
Sur celles de Ségolène Royal sont notamment inscrits "Vive le Québec libre" ou "Justice chinoise". Si Me Jean-Pierre Mignard, avocat de Mme Royal, juge la poupée de "mauvais goût", il a affirmé ne "pas envisager d'action en justice".
Pour sa part, l'avocat de M. Sarkozy, Me Thierry Herzog, avait adressé le 16 octobre un courrier à la société Tear Prod, maison-mère des éditions K&B, afin de réclamer le retrait de ces poupées, vendues dans les librairies en ligne.
Face au silence de l'entreprise, le président a décidé de l'assigner en justice pour "violation du droit à l'image".
Concrètement, il lui reproche d'"avoir diffusé, sans son autorisation, et à des fins commerciales, une poupée vaudou à son effigie".
Afin de mettre un terme à ce "trouble manifestement illicite", Nicolas Sarkozy demande "la cessation de la diffusion de la poupée", sous astreinte de 1.000 euros par infraction.
Il demande à Tear Prod, en redressement judiciaire depuis le mois de mars, un euro de dommages et intérêts au titre de son préjudice moral.
Au vu de l'assignation consultée par l'AFP, son avocat devrait arguer vendredi qu'une telle pratique "ne participe pas l'existence de la liberté d'expression" et "n'est justifiée par aucun motif légitime d'information du public".