Super, je vais avoir du choix !
Allez, pour fêter cela, une petite contribution personnelle, hors concours.
En cette douce nuit de printemps, les phalènes tournoyaient frénétiquement dans la lumière des réverbères. Un feulement s’éleva au loin, se transformant en grondement sourd, à mesure qu’une Bugatti Royale s’avançait vers le portail d’un manoir cossu de Marly. Le véhicule ralentit à peine, les vantaux s’ouvrirent sans délai : le prince Sernine était attendu ! Ce dernier descendit de voiture au pied d’un imposant escalier en fer à cheval et vit son hôte Désiré Mercier dévaler les marches à sa rencontre.
En le regardant descendre, la nostalgie envahit le prince : sa propre jeunesse était si loin, le monde évoluait si vite, et la guerre, qui n’avait eu lieu qu’une dizaine d’années plus tôt, avait poussé la nouvelle génération dans une frénésie de jouissance, justifiant amplement le qualificatif d’années folles que certains commençaient à utiliser.
Le prince se ressaisit : il avait discuté avec ce jeune héritier lors d’un dîner chez le banquier Tréville, et il l’avait subjugué par ses manières affables et par le récit de ses aventures aux quatre coins du globe ; par ses connaissances en archéologie et minéralogie, le prince s’était montré particulièrement incollable en matière de bijoux antiques. Mercier avait rapidement proposé au prince de venir un soir admirer la collection assemblée par son défunt père qui avait fait fortune dans la sidérurgie.
Après avoir échangé une vigoureuse poignée de main, le jeune Mercier accompagna son hôte qui escaladait lentement l’escalier en s’aidant de sa main à la balustrade en pierre, et s’appuyant de l’autre sur sa canne.
Bien qu’il n’ait pas encore l’âge qu’il s’était efforcé de donner à ses traits et à sa démarche, le prince se demanda s’il saurait encore renouveler les exploits de sa jeunesse. Même s’il n’avait aucun problème financier, il ne lui coûtait rien d’effectuer cette reconnaissance des lieux et une estimation de la collection de ce Mercier, et, qui sait, il pourrait revenir, pour l’amour de son art, dans quelques jours, prélever discrètement quelques pièces de valeur, en laissant sa carte comme signature. Le jeune ingénu n’en serait pas ruiné pour autant, et il pourrait même se sentir flatté d’avoir été cambriolé par Lupin en personne.
Allez, pour fêter cela, une petite contribution personnelle, hors concours.
En cette douce nuit de printemps, les phalènes tournoyaient frénétiquement dans la lumière des réverbères. Un feulement s’éleva au loin, se transformant en grondement sourd, à mesure qu’une Bugatti Royale s’avançait vers le portail d’un manoir cossu de Marly. Le véhicule ralentit à peine, les vantaux s’ouvrirent sans délai : le prince Sernine était attendu ! Ce dernier descendit de voiture au pied d’un imposant escalier en fer à cheval et vit son hôte Désiré Mercier dévaler les marches à sa rencontre.
En le regardant descendre, la nostalgie envahit le prince : sa propre jeunesse était si loin, le monde évoluait si vite, et la guerre, qui n’avait eu lieu qu’une dizaine d’années plus tôt, avait poussé la nouvelle génération dans une frénésie de jouissance, justifiant amplement le qualificatif d’années folles que certains commençaient à utiliser.
Le prince se ressaisit : il avait discuté avec ce jeune héritier lors d’un dîner chez le banquier Tréville, et il l’avait subjugué par ses manières affables et par le récit de ses aventures aux quatre coins du globe ; par ses connaissances en archéologie et minéralogie, le prince s’était montré particulièrement incollable en matière de bijoux antiques. Mercier avait rapidement proposé au prince de venir un soir admirer la collection assemblée par son défunt père qui avait fait fortune dans la sidérurgie.
Après avoir échangé une vigoureuse poignée de main, le jeune Mercier accompagna son hôte qui escaladait lentement l’escalier en s’aidant de sa main à la balustrade en pierre, et s’appuyant de l’autre sur sa canne.
Bien qu’il n’ait pas encore l’âge qu’il s’était efforcé de donner à ses traits et à sa démarche, le prince se demanda s’il saurait encore renouveler les exploits de sa jeunesse. Même s’il n’avait aucun problème financier, il ne lui coûtait rien d’effectuer cette reconnaissance des lieux et une estimation de la collection de ce Mercier, et, qui sait, il pourrait revenir, pour l’amour de son art, dans quelques jours, prélever discrètement quelques pièces de valeur, en laissant sa carte comme signature. Le jeune ingénu n’en serait pas ruiné pour autant, et il pourrait même se sentir flatté d’avoir été cambriolé par Lupin en personne.