La solution HADOPI est ridicule. les Majors n'ont pas anticipé le besoins actuels des consommateurs. OK !
Reste que le téléchargement de masse est un vrai problème. Ce n'est pas un "lieu commun". il suffit de taper discography sur thepiratebay.
En parallèle. On n'a pas trop discuter de création vidéo-ludique durant ce projet de loi.
Prenons un exemple : "World of Goo" qui a été distribué sans DRM à un prix accessible (20 euros je crois !). Résultat -> 90% de piratage ...
Primo : arrête immédiatement avec ce mot de "piratage". Ça me fout en rogne ! Les pirates sont des gens qui attaquent les bateaux à l'arme de guerre dans le Golfe d'Aden et dans le détroit de Malaka. :mad:
Deuxio : "téléchargement de masse" c'est beau sur le papier et surtout devant une caméra mais ça veut dire quoi ? Mac OS X 10.5.7 sera massivement téléchargée prochainement, je peux te le prédire. Chaque page internet que je lis dans mon navigateur est téléchargée.
Et un problème en quoi ? :mouais:
L'incidence sur le volume des ventes des supports physiques ? Aucune étude sérieuse et indépendante n'a été faite sur le sujet.
On a balancé un présupposé dans les médias : les ventes de CD chutent, c'est la faute au téléchargement de fichiers sur internet.
On a martelé cela longtemps pour que ça entre bien dans les têtes. Problème : il semblerait que ceux qui téléchargent ainsi des fichiers musicaux ou autres sont aussi ceux qui en achètent le plus (pour ne pas dire encore).
Et puis, 90% de quoi ? C'est quoi les 10% qui restent.
Tu sembles faire une relation entre téléchargement illégal de fichiers et vente et ainsi tenir pour acquis qu'un téléchargement = une vente en moins. Raisonnement fallacieux que ne suit pas la justice lorsqu'il s'agit d'évaluer le "préjudice" des Majors. D'où aussi leur désir d'Hadopi car les poursuites ne sont pas "rentables".
La réalité c'est que la musique est depuis les années 2000 en pleine concurrence avec d'autres acteurs sur le marché "culturel" dont elle n'avait pas à vraiment s'occuper avant : les jeux, les logiciels, les DVD, le forfait téléphonique, internet en lui-même, etc. Elle a en plus profité pendant des années du rééquipement des foyers qui troquaient leur vieux LP usés contre les réédition CD de leurs artistes favoris. Ce qui constitua une superbe culbute financière, la production étant déjà amortie depuis des années. Curieusement, cette période faste n'a pas coïncidé avec un renouveau artistique, cela se serait vu. En tout cas c'est fini, personne ne va jeter ces CD pour en acheter d'autres.
De même, l'offre musicale n'est plus adaptée aux nouveaux types de consommation (sauf pour les sonneries de téléphone avec lesquelles les majors se sucrent sur le dos des artistes). Le CD a entraîné non pas la disparition du disque noir mais celle du 45 tour et de la K7. Les majors se sont goinfrées pendant des années en vendant aux ados des albums de leurs chanteurs kleenex dont la plupart des titres n'étaient que du remplissage. Fini ! Le "môme" télécharge le truc dont on lui bassine les oreilles à la radio et TV et balance le reste. Plus tard, il balanceras sans doute le truc avec en se demandant comment il a pu écouter un machin pareil. De toute façon, c'est du compressé, souvent en mp3, soit au CD ce que la prise de son K7 était au LP.
Même iTunes a validé ce mode de consommation avec ces titres à 0,99 €. C'est d'ailleurs ce qui a gêné les Majors qui se plaignent qu'il tue la vente d'album. D'où aussi la nouvelle politique tarifaire en échange de l'abandon des DRM sur les titres audio. Une tartuferie. Si un album est bon, et il y en a, il se vendra même sur iTunes.
En vérité, quand tu aimes un artiste, tu achètes son disque. Pas besoin de mettre du civisme ou de la morale : c'est affectif. C'est pour cela que les DRM ne passent pas : ils accusent de fait le public d'être un voleur. C'est un comble puisque c'est celui qui a payé qui s'y trouve confronté. Un signe qui ne trompe pas : la fréquentation aux concerts est en hausse dans les années 2000, et pas grâce aux majors.
Le problème du prix aussi n'est pas anodin. Exemple vécu récemment par moi-même : le nouvel album d'une artiste américaine que j'apprécie beaucoup vient de sortir début avril sur iTunes et Amazon => 9,99 € sur l'iTunes Store immédiatement, 17,26 € au "prix vert" sur la FNAC à partir du 27 avril. En sachant qu'il s'agit d'un label indépendant dont il me sera peut-être impossible de trouver l'album dans ma FNAC locale et assurément pas plus dans six mois à Paris (j'ai vécu cela pour un album précédent de la même artiste qu'il m'a fallu commander via Amazon), mon choix a été vite fait : je me suis acheté cet album sur iTunes Store ainsi qu'un deuxième d'un autre groupe : moins de 18 €.
Comprend bien : j'ai plus de 2000 CD, je suis un mélomane féru de musique classique (ça, pas question de l'acheter en compressé). Je sais que le AAC 256 kps ne sera jamais équivalent à un CD et j'ai le matériel et les oreilles qui vont avec pour l'entendre. Mais je ne suis plus prêt à mettre 20 € dans un vulgaire bout de plastique afin de nourrir le dividende de monsieur Pinault & famille quand ce que je vais entendre sur ma chaîne me satisfait.
De même, jusqu'aux première années 2000, j'achetais environ une cinquantaine de CD par an. Si j'en achète 3 en cette année 2009, ce sera un événement. Parce que, outre que je puisse me considérer comme "complet" au niveau discographique (deux versions d'opera qui me tentent encore, une sonate de Schubert qui me fait envie), la prochaine dépense que j'envisage est pour un logiciel. Mon Mac et ses petits amis sont devenus mon post de dépense "culturel" numéro 1.
Un "nouveau talent" ? Il a intérêt à être talentueux et à avoir quelque chose à dire ou à montrer pour que je fasse la file des caisses. Pour l'instant, rien vu venir de tel en France.
Alors, ne me bassine plus avec l'argument du téléchargement "de masse" qui pose problème. Ça ne perturbe que les rapaces d'Universal et consorts et leurs rentiers, artistes de l'évasion fiscale.
P.S. : tu abordais le cas des jeux. Sans être versé dans ce domaine (je ne suis absolument pas joueur), il y a une bonne part de publicité et de pêche au client qu'on espère capter pour longtemps dans cette industrie. S'ils lâchent dans la nature un jeu sans protection, c'est calculé. Il ne faut pas nous prendre non plus pour des gogos.