Il y a un épisode de futurama sur le téléchargement de star. Je pense donc que le "pirate" qui s'est exprimé plus haut vie en l'an 3000 ...
Brèves de plaisanterie, je n'avais pas réalisé que ce qui tuait la musique également et l'attrait qu'on lui porte. Je ne parle pas d'argent, mais d'intérêt. En tant que musiciens membre d'un groupe, je remarque un comportement très frustrant : en France, quand on vient dans un pub pour écouter de la musique, on vient entendre, entendre et ré-entendre ce que l'on a déjà écouté 30 fois à la radio en venant au pub ... On aime pas découvrir, on aime pas se dire "bon aller du neuf", si bien que lorsque certaines chansons moins hypra connues sont jouées, et bien il arrive de perdre le publique, et il faut un bon gros tubes radiophonique pour faire lever tout le monde, c'est désarmant.
Ca c'est d'un coté ce à quoi le publique aspire. Mais Apple prouve qu'en ne donnant pas forcément au publique ce qu'il attend, il obtient d'excellent résultat. Aussi, je répète, carrésser les auditeur dans le sens du poil de l'oreille (elle est fine ...) ne donnera aucun regain d'intérêt pour la musique, mais au contraire saisir le publique par du neuf, là il y aurait de quoi faire.
J'en veux pour preuves les petites perles musicales citées plus haut qui n'ont rien de "radio friendly" et qui ont pourtant hantées nos postes des semaines durant.
Et oui, l'ami ! Éducation, goût, intérêt, curiosité, dans tout, art, science, technique, etc. tout est question d'éducation, de goût, d'intérêt, de curiosité. Mais ceci est autre débat, passionnant par ailleurs.
La loi Hadopi se traite pas de cela, mais de consommation, de consommation de produits culturels (quelle horreur !), d'industrie musicale et cinématographique, en bref, de "biens" mal acquis par téléchargement illégal. Peut - être, un jour prochain, parlera - t - on de téléchargement illégal de livres pour alimenter les ebooks. Quoi que
je n'en suis pas encore bien sûr. Un ebook ne remplacera jamais l'objet d'art que peut être un livre. Et comment télécharger un tableau ? En fait, le problème est situé principalement au niveau de l'éducation, et, à moindre degré, de la relation entre l'uvre véhiculée et le support qui la véhicule. Une peinture ne pas pas être véhiculée autrement qu'en déplaçant physiquement le tableau d'un point à un autre. S'il l'uvre est dans un musée, l'on va la contempler dans le musée. Il en est de même des sculptures, et des monuments (par opposition à constructions ou bâtiments). Ces uvres - là ne sont pas téléchargeables. On ne peut qu'en avoir des reproductions légales ou illégales (copie de tableau et sculpture). Télécharger une reproduction dématérialisée n'est pas condamnable en soi. La photographie pourrait être assimilée à la peinture. Mais, à moins que l'uvre soit unique (destruction du négatif original, de la diapo original, du fichier RAW de l'APN) elle est facilement reproductible par copie. Une pièce de théâtre, un spectacle musical, un spectacle de danse, tous ne sont pas téléchargeables. Ils peuvent être diffusés, enregistrés, portés sur média, mais, tout comme un tableau, il s'agit de copie. Reprendre une pièce de théâtre, un spectacle musical, un spectacle de danse, n'est ni un plagiat, ni une copie, mais une interprétation. Tout comme un "remake" au cinéma. Tout comme la même chanson chantée par différents interprètes. Où ça se gâte, c'est que le cinéma, art pendant longtemps, et encore parfois de nos jours, est tributaire d'un support qui doit être reproductible pour être diffusé largement. La numérisation n'est qu'un avatar de la pellicule (difficilement "piratable" car bien protégée par les circuits de diffusions cinématographiques). Et le DVD, produit dérivé industriel, ne peut pas être accusé d'une crise quelconque du cinéma. Les gens vont au cinéma, et c'est moins coûteux qu'un DVD qui coûte deux places de cinéma. De toute façon, le DVD n'est mis sur le marché qu'après l'amortissement du film. Quant aux téléchargements de films cinématographiques quels en sont les destinataires ? Mettent-ils vraiment en vraiment en danger la création cinématographique ? Ça reste à montrer, n'en déplaise à M. Bertrand Tavernier pour qui j'ai, par ailleurs, beaucoup d'admiration pour l'uvre et la culture cinématographique. La musique ? Autrefois, il n'y avait que le concert, pour entendre, et les partitions pour jouer. Puis, le phonographe est arrivé, avec son cortège de rouleaux, puis de disques vinyles. Plus proche de nous, l'informatique s'est introduite partout, et la diffusion musicale, hors spectacle, a pris son essor grâce aux CD, pur produit dérivé de l'informatique. L'espoir de diffusion mondiale des artistes n'était plus limitée à l'élite. Elle devint accessible à tous ceux dont le talent était (est) réel, et à tous ceux dont l'espérance de profit (selon les règles de la marchandisation) était forte. Et tout le beau monde des majors s'est fait un matelas d'or sur des compilations, des rééditions, des fausses nouveautés, grâce un savant mécano de fusions acquisition d'éditeurs, des vrais au sens artistique reconnu. Art subjectif particulièrement fragile, la musique, composée de sons caressant ou agressant l'oreille, a été industrialisée, "financiarisée". Aujourd'hui, il s'agit de maintenir la poule aux d'or de la vente de galettes de plastique, et absolument pas de diffuser l'un des arts le plus subtil, sinon le plus subtil. Le téléchargement illégal là-dedans ? Un simple haro sur le baudet de consommateur, avec force de faux arguments, des responsables politiques dont le niveau d'éducation artistique laisse beaucoup à désirer, et des lois scélérates et iniques. Les artistes là-dedans ? Ils vivent sur leur planète. Et peu semblent vraiment au fait de la loi. Il faut dire que tout est mis en uvre pour cela : désinformation avec la locution "protection de la création", plus beau fleuron de la propagande officielle. La musique, qu'elle soit bonne ou mauvaise, n'appartient plus aux musiciens, mais à ceux qui la diffusent. Amis musiciens, réveillez - vous. La loi tend à défendre ceux qui vivent de vos uvres, et non pas les uvres que vous créez.