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Membre supprimé 2
Invité
Désespéré.
À l'hôpital public, on commence à raisonner comme à l'armée, quand j'ai fait mon service militaire. Il fallait utiliser à n'importe quoi ce qui restait en fin d'année, histoire de ne pas se voir grever sa dotation l'année suivante.
À l'hosto, quand du personnel est en arrêt, au lieu de compenser, on nous dit d'en faire surtout pas trop, histoire que le poste du personnel en question ne soit pas supprimé, puisqu'on arrive à faire sans, ce qui est de toute façon fait, puisqu'il faut bien compenser l'activité, et ne pas prendre les patients en otage... Le poste est donc supprimé. Puis, comme il était pas là pour rien, le poste supprimé, on paie à prix d'or des intérimaires qui connaissent rien à la structure. Spirale infernale de la hausse des coûts, de la baisse de la qualité et surtout de la sécurité au nom d'économies budgétaires supposées, pensées et mises en place par des b(o)ureau-technocrates bourrins, qui font l'exploit de diminuer le personnel (c'est ce qu'on leur demande, hein) en augmentant les coûts et en diminuant l'efficience. Le libéralisme et la sociale démocratie qui rencontrent Staline, ça fait un joli bébé, assurément.
L'hôpital public s'effondre sous son propre poids et personne ne dit rien, sauf à faire le buzz du jour sur tel ou tel problème vu par le petit bout de la lorgnette, présenté en "scandale" avec les bons boucs émissaires que sont les personnels soignant (que viennent-ils foutre dans les hôpitaux faire chier les gestionnaires et autres parasites, pardon, personnels administratifs de haute volée, on se demande ; il seraient si bien entre eux, les bougres).
J'imagine que la recherche publique vit la même chose et je ne peux que compatir et assister à la même mise à mort, ce que, fils d'universitaire, et qui aurait aimé l'être, je ne vis pas forcément bien.
Effectivement, je comprends mieux. « Le libéralisme et la sociale démocratie qui rencontrent Staline, ça fait un joli bébé, assurément. » : c'est fort bien vu. Un bébé qui doit avoir les fesses potelées du Père Ubu.
Mais la solution est-telle de tout casser, ou plutôt d'essayer de refondre/refonder le système, comme le suggère justement rabisse ?
Le problème n'est pas me semble-t-il qu'une institution soit publique ou privée, mais qu'elie fonctionne selon une rationalité qui est étrangère à sa vocation. C'est malheureusment ce qui se passe lorsqu'un service public ne fonctionne plus que selon une logique purement bureaucratique (préserver les rapports de force au sein de la technostructure) ou purement comptable (maximiser la rentabilité). C'est encore pire lorsqu'on cherche à concilier les deux (social-libéralisme).
Évidemment, il faut être capable de croire encore que les choses peuvent changer en mieux dans ce pays… Pas évident.
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