Vient là une question que je me pose. Loin de moi l'approbation d'une quelconque peine capitale, mais on trouve bien des produits létaux pour le suicide assisté qui sont je pense assez doux pour la personne qui souhaite mourir, alors pourquoi ces produit ne sont-ils pas utilisés ?
Parce que la douleur fait partie de la peine ?
C'est une question que je me suis très souvent posée. Rien de plus simple que de faire passer ad patres très rapidement et en douceur ses contemporains en détournant des médicaments de leur usage.
Le débat à propos de la peine mort est une chose. La façon dont elle est appliquée en est une autre.
Et les américains font preuve en la matière d'un cynisme et d'un sadisme inouïs.
Nous savons tous qu'on peut attendre aux USA 15-20 ans dans les couloirs de la mort, et les conditions de vie dans ces couloirs.
Le cérémonial de l'exécution elle même est d'un sadisme incroyable sous des couverts d'humanité.
On commence par t'injecter des anxiolytiques quelques jours avant, histoire de bien te mettre dans l'ambiance (comme si un produit pouvait calmer ta peur de mourir de façon certaine, programmée et implacable).
Le jour de l'exécution on t'injecte un anti-allergique au cas où tu ferais une allergie grave au curare qu'on va t'injecter pour te tuer (je te jure, c'est vrai).
On t'attache sur une sorte de brancard dans la salle d'exécution, on te perfuse, puis tu attends quelques heures que les spectateurs, pardons, les témoins, arrivent et s'installent.
Le protocole d'exécution consiste en l'injection successive de trois produits :
- un inducteur d'anesthésie à dose standard et non adaptée au poids et évidemment non adaptée en temps réel à la réponse individuelle très variable. Autrement dit, si tu as des chances d'être plongé dans une certaine torpeur, il y a beaucoup de risques pour que tu ne sois pas endormi de façon profonde et gardes une conscience de ce qui va se passer ensuite, et c'est pas joyeux.
- puis un dérivé du curare, qui te paralyse complètement, y compris les muscles respiratoires. Si tu es ne serait-ce qu'un tout petit peu conscient, je te laisse imaginer l'horreur. Mais c'est très confortable pour le public qui ne voit plus le supplicié bouger.
- enfin, on t'injecte du chlorure de potassium concentré à doses massives afin de provoquer une fibrillation ventriculaire puis un arrêt cardiaque. Le seul détail, c'est qu'injecté rapidement, et à forte concentration, les douleurs et les sensations de brulures intenses et diffuses sont inouïes, capables de te réveiller, même si le pentothal qu'on a commencé à t'injecter t'a endormi (dans une anesthésie, la douleur ne réveille pas parce qu'après l'induction, on poursuit la narcose avec produit, et... ben qu'on t'injecte les doses nécessaires de dérivés morphiniques pendant l'intervention...).
On remet à la famille un certificat décès où la cause notée de la mort est "homicide par empoisement".
Le côté sympa, c'est que les produits utilisés sont facturés à ta famille (d'où l'intérêt d'économiser sur les produits, je suppose).
Très sincèrement, si je devais choisir, j'opterais pour la guillotine ou une pendaison bien faite. Le processus est si rapide que tu ne ressens très probablement aucune douleur (il y a eu beaucoup d'études sur la guillotine, parce que c'est utilisé pour euthanasier les animaux de laboratoire dans certains contextes, et, si on peut exécuter comme on veut nos congénères, on n'a plus le droit depuis longtemps de faire n'importe quoi avec les animaux dans les labos), à part une sensation de coup sur la nuque, puis, peut-être de basculer en avant (avec la guillotine).
