Je n'en veux pas à Elle. Quant à lui, contrairement à vous, je ne lui demande pas d'être astrophysicien, ni pédagogue.
J'en veux au système qui permet aujourd'hui en France, pays de savoir et de culture bien pourvu en objets de communication et de bibliothèques, qu'une jeune femme d'une vingtaine d'années n'a qu'une perception fausse d'un truc aussi basique que la Lune.
J'en veux à Bigdidou qui trouve ça normal, jusqu'à l'excuser.
J'en veux aux connards qui ont créé ce programme pour se moquer de la misère morale d'une partie de la population (en fustigeant toute une ville au passage).
J'en veux aux connards qui le regardent.
J'en veux aux autres connards (dont quelques spécimen dans ce fil) que ça fait rire (la fille, pas la blague de The Big), pour qui ce n'est pas grave (c'est eux en fait que tout ça rassure - moi ça m'afflige), qui continuent à s'aveugler sur le désastre national qu'est devenue l'instruction publique parce qu'ils ont pu, croient-ils, y échapper.
Quant aux profs, pour les plus concernés, l'empathie a depuis longtemps laissé la place à la rage. Les autres ne s'occupent que de leur petite carrière.
Apprendre à apprendre, c'est un beau programme mais il ne tient pas sur du sable. Il faut des bases, un socle de connaissance.
Ce sont ces bases que quarante années d'incurie pédagogique ont foutu en l'air.
Et arrêtez d'essayer de nous faire croire qu'avant c'était pareil. Cela est tout simplement FAUX !
Cette séquence est un des nombreux symptômes du recul de civilisation qui est à l'uvre en France avec la complicité tant active que passive de nos "élites" culturelles et politiques.
Voilà. J'en ai fini sur le sujet. Vous pouvez me traiter de vieux con, de réac' aigri et de tout ce que vous voulez.
Loin de moi cette idée.
Mais je ne suis pas aussi pessimiste que toi (et quelques autres). Je veux bien que l'EN ait des ratés, des défauts, ait effectué des choix malheureux etc.
Pour autant, je ne crois pas que tout soit aussi cataclysmique que vous le décrivez (après tout, le système scolaire je le vois aussi, et pas forcément dans un endroit tip-top), en tout cas pas partout.
Par ailleurs, je pense
aussi qu'il faudrait, avant de se hasarder à être définitif, s'attacher à comparer ce qui peut l'être ou ce qui doit l'être. Clairement, les ordres de grandeur, les problèmes à gérer, la société et ses évolutions (et j'en oublie) : tout ceci fait que les comparaisons sont extrêmement difficiles à effectuer.
Les résidus d'esprit scientifique que je possède m'incline donc sur ce sujet à une certaine prudence.
Enfin, quoiqu'il advienne du système d'éducation (centralisé ou pas, privatisé ou pas, à l'ancienne ou pas, méthode globale ou méthode syllabique etc.), tu auras toujours des gens, y compris parmi ceux ayant un certain niveau d'étude, prêts à croire des billevesées et des calembredaines. Le plus incroyable est même que les croyances les plus irrationnelles peuvent côtoyer des raisonnements très rationnels chez le
même individu. Et nous en sommes (presque) tous là, disons.
Pas besoin de croire en une seconde lune : il y a l'astrologie, Roswell, le conspirationnisme, les sectes etc. Non seulement tout ceci existe toujours, mais ça ne faiblit pas vraiment (mais ça évolue, aussi). Et, surtout, ça n'a finalement que peu à voir avec les études que l'on suivies (ou subies).
Franchement, l'Éducation Nationale, à elle seule, n'y peut pas grand-chose et cela me semble assez injuste de l'incriminer seule.
---------- Nouveau message ajouté à 17h06 ---------- Le message précédent a été envoyé à 17h01 ----------
En 1952 une amie de ma mère, lui disait que l'école formait les petits incapables du futur, pour ne pas dire les futurs idiots de la nation. Cette amie était prof, pardon maîtresse d'école du cycle primaire à Mulhouse, elle s'occupait des élèves de 8-9 ans. Donc avant, ce n'était pas mieux.
Disons qu'il est très difficile de dire qu'est-ce qui était mieux et qu'est-ce qui était moins bien.
En tout cas, c'était sensiblement différent, là on sera d'accord.
