A
Anonyme
Invité
Une nuit d'hiver, la Coloquinte a agité ses feuilles rugueuses et déjà desséchées par le vent en quête d'une jardinière qui prendrait soin de sa peau rugueuse. Mais si sa calebasse est dure, elle est aussi creuse. A l'intérieur, en secret, des chairs déchirées avec leur couronne de graines tout autour. Mais ces semences sont restées stériles.
Il ne fallait pas croire, Jardinière, qu'en m'ouvrant, moi pauvre cucurbitacée poussant en terre étrangère, mes graines dispersées par le vent allaient essaimer des plantules de bonheur. Rien n'a germé.
Arrachée à ma tige, je ne peux rejoindre mon pied-mère. Ce n'est ni de la lâcheté ni de la fuite, mais je ne suis qu'une fructification qui, privée des racines qui la nourrissent depuis les profondeurs de l'humus, ne devient qu'une peau morte.
Ah ? J'entends un frémissement ? Le pied de coloquinte se remettrait-il à avancer ses longues tiges piquantes ?
Non. Ce n'est que le vent qui s'agite.
Il ne fallait pas croire, Jardinière, qu'en m'ouvrant, moi pauvre cucurbitacée poussant en terre étrangère, mes graines dispersées par le vent allaient essaimer des plantules de bonheur. Rien n'a germé.
Arrachée à ma tige, je ne peux rejoindre mon pied-mère. Ce n'est ni de la lâcheté ni de la fuite, mais je ne suis qu'une fructification qui, privée des racines qui la nourrissent depuis les profondeurs de l'humus, ne devient qu'une peau morte.
Ah ? J'entends un frémissement ? Le pied de coloquinte se remettrait-il à avancer ses longues tiges piquantes ?
Non. Ce n'est que le vent qui s'agite.