Suite à la publication de cette photo dans le fils
vos plus belles photos, j'ai eu beaucoup de questions par boulage et Message privés.
Alors voilà. Commençons par l'essentiel : le cadrage.
Comme souvent, je ne venais pas chercher ça au départ. Je sortais pour faire un panoramique au crépuscule avant que l'éclairage public ne s'allume, dos à l'ouest. Rien de bon n'en sortira. Mais en remballant (l'éclairage venait de s'allumer), je vois ce bâtiment avec un ciel aux nuages rosés derrière. Je suis là, pas très enthousiaste de ma séance, je redéballe.
Je veux une perspective de peintre. N'ayant pas d'objectif à bascule, je dois faire en sorte que le plan du capteur soit parfaitement vertical. Je sais que le cadrage sera mauvais : le milieu de la photo sera sur le milieu du rez-de-chaussée (forcément). Je monte alors sur le pont des arts pour m'élever au maximum et réduire cet effet. De toute façon, il faudra que je recadre au tirage. Je repère et choisis ma focale. Je sors le niveau à bulle, règle le pied, puis le boîtier. Je règle la luminosité (je prends des clichés). Je me rends compte, sur l'aperçu du dos, que la zone vide se remplie d'un fleuve de lumière lorsque les voitures passent. Ca reste moyen. Je finis mon réglage de luminosité. J'arme le braketing. J'attends que le feu passe au vert pour que les voitures se mettent à passer pour créer le flot de lumière.
C'est là que la magie survient. Un jeune couple s'arrête devant le passage piéton et le feu voiture passe au vert (@ root : et non, ils ne posent pas). Le fleuve de lumière commence à couler. Le couple ne bouge pas, probablement sur un point d'or dans le cadre que je ne regarde plus, tout attentif à l'environnement : voir si la circulation ne va pas s'arrêter pour éviter des trous ou des paquets dans la rivière de lumière, voir si les passants ne sont pas trop nombreux. Le couple est presque seul. Je déclenche. Le miroir se relève, premier rideau, deuxième rideau. Ils n'ont quasiment pas bougé et il y avait juste un passant qui se déplaçait vite. Mais un bus est passé. Je crains que les vibrations compromettent le piquet (je suis sur un pont). Par ailleurs, les voitures n'étaient pas groupées, il y aura un trou dans la rivière. Le boîtier enchaîne tout seul pour la seconde. Là, encore des passants. Mais le fleuve doit être pas mal. Le couple est impassible. Il enchaîne la dernière, la plus longue... Le fleuve est pas mal... Ils sont seuls (On est devant le pont des arts un samedi vers 19:30 :eek: ). Deuxième rideau, la circulation s'arrête, le couple disparaît. Je regarde le dos du boîtier avec une certaine excitation
Sur le dos, je vois déjà que la deuxième ne sera pas suffisamment surexposée pour obtenir la qualité que je cherche. La première est pas mal du tout. Mais la dernière est très prometteuse. Cependant, l'aperçu jpeg est sévèrement brûlé sur le dos. Je remballe et reprends mon vélo.
Lors de la dérawtisation la deuxième part à la benne : pas assez lumineuse. La dernière est bonne : en profil Prophoto, la surexposition ne brûle pas autre chose que l'éclairage.
La première reste très intéressante. Un passant devenu fantôme par le temps d'exposition donne quelque chose d'intéressant derrière le couple. Mais un véhicule un peu haut a laissé une traînée lumineuse sur l'édifice. Je repense au bus et passe en 100%.
C'est effectivement moins piqué. De toute façon le couple seul me plaît plus. Et puis, la dernière a exigé un temps de pause plus long. Du coup, les visages sont plus flous.
(@ NigthWalker : à 1/4 s les visages sont flous). Cela m'arrange pour respecter le droit à l'image des personnes privées
L'exif comme demandé :
Exposition : 4.0 à f/5.6
Distorsion de l'exposition : +0.67
Mode expo : Prise de vue auto en fourchette
Programme : Manuel
Vitesse : 200 iso
Focale : 28 mm
Flash : non déclenché
Le traitement du RAW :
balance des blancs : 3450°K et -5 en teinte
Exposition : -1.60
Tons foncés : 30
Luminosité : 66
Le reste est à 0. (je travaille directement la courbe)
:zen: