coup de coeur/de pompe filmique (Parlons cinéma)

Iñárritu ne me convainc guère. J'ai vu 21 Grams et j'ai trouvé que c'était trop fabriqué. Certes, tout film est fabriqué (enfin, quand le type derrière la caméra est un cinéaste évidemment, pas un tâcheron) mais là, je sentais tout le temps les ficelles et, d'une certaine manière, la manipulation. Dans son genre, plus simple et aussi un peu faiseur, Altman avait mieux réussi Short Cuts, en matière de film "choral". Voire le sympathique et habile Soderbergh. Dans 21 g je n'ai pas adhéré au film, en dépit des acteurs, que j'aime bien (encore que Sean Penn soit incapable de ne pas trop en faire à mauvais escient).

Du coup, je me suis abstenu pour Babel où, rien qu'avec les quelques extraits que j'ai vu, c'était encore plus criant et systématique. Ce qui n'enlève rien à la maîtrise technique de Iñárritu.

[aparté on]
Dans le genre choral ou, tout au moins, œuvre à narration complexe, un des sommets reste pour moi Nostromo, le roman de Joseph Conrad.
[aparté off]

[Edith on]
J'oubliais un point : 21 g m'a fait pensé, pour sa construction contournée et (trop) apparente, aux romans de John Irving, qui sentent leur atelier d'écriture : ce qui fait que (pour moi, toujours) Irving est un habile faiseur mais pas un romancier talentueux. J'ai vraiment ressenti la même impression avec le film.
[Edith off]
 
Iñárritu ne me convainc guère. J'ai vu 21 Grams et j'ai trouvé que c'était trop fabriqué. Certes, tout film est fabriqué (enfin, quand le type derrière la caméra est un cinéaste évidemment, pas un tâcheron) mais là, je sentais tout le temps les ficelles et, d'une certaine manière, la manipulation. Dans son genre, plus simple et aussi un peu faiseur, Altman avait mieux réussi Short Cuts, en matière de film "choral". Voire le sympathique et habile Soderbergh. Dans 21 g je n'ai pas adhéré au film, en dépit des acteurs, que j'aime bien (encore que Sean Penn soit incapable de ne pas trop en faire à mauvais escient).

Du coup, je me suis abstenu pour Babel où, rien qu'avec les quelques extraits que j'ai vu, c'était encore plus criant et systématique. Ce qui n'enlève rien à la maîtrise technique de Iñárritu.

[aparté on]
Dans le genre choral ou, tout au moins, œuvre à narration complexe, un des sommets reste pour moi Nostromo, le roman de Joseph Conrad.
[aparté off]

[Edith on]
J'oubliais un point : 21 g m'a fait pensé, pour sa construction contournée et (trop) apparente, aux romans de John Irving, qui sentent leur atelier d'écriture : ce qui fait que (pour moi, toujours) Irving est un habile faiseur mais pas un romancier talentueux. J'ai vraiment ressenti la même impression avec le film.
[Edith off]

oui, Traffic de Soderbergh (je pense que tu parles de ce film-là) a cette élégance formelle que n'ont pas 21 grammes ou Amours chiennes.
à la première vision d'Amours chiennes, j'ai été complètement bluffé par la construction du récit.
à la seconde vision, l'épisode de la présentatrice et de son chien, m'ont parfaitement ennuyé.
pour 21 grammes, j'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l'histoire. mais, après, il y a Sean Penn...
Babel, j'y suis allé en traînant les pieds et je suis resté parfaitement indifférent...

chez Iñárritu (merci, pour les accents :D ;)), j'aime bien cette énergie qu'il y a dans la première partie d'Amours chiennes, le télescopage, le jump-cut...

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pour Conrad (il y a quelques temps, j'ai presque tout relu dans la nouvelle traduction d'Odette Lamolle aux Editions Autrement, rien à voir avec ce que proposait Aubry ou Neel... mis à part Gide pour certaines nouvelles), il y a aussi Sous les yeux de l'Occident, moins dense et complexe que Nostromo et moins connu.

John Irving: jamais lu...

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pour rester dans la littérature chorale et le cinéma, Au-dessous du volcan de Lowry, est le prototype du roman chausse-trappe, dense et hermétique, avec cercles concentriques, niveaux et dérives alambiquées et fortement alcoolisées. un sommet d'ennui vintage et culte (itou, pour le film, même si Albert Finney impose son début de bedaine avec maestria et que Jacqueline Bisset s'ennuie ferme avec élégance...).

et pour finir, à l'ombre d'Altman, il y a Magnolia de Paul Thomas Anderson. un peu long, un peu bavard, mais j'aime bien les films où il pleut des grenouilles... :p
(aussi, le film qui m'a montré que Cruise était un très grand comédien...)


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Le livre de Conrad et son titre, m'ont tout de suite fait penser au film de Dépardon: "Un homme sans l'occident".

Un film en N/B au grain délicat, une photo superbe (on peut s'en douter :D), mais j'avoue être rester sur ma faim. Peut-être est-ce le but?

Sinon, pour rebondir sur LHO (si je peux me permettre :D:D), P. T. Anderson est selon moi, un grand, un très grand réalisateur dont je revois ces films toujours avec autant de plaisirs.
Boogie nights - Magnolia-Punch Drunk love - There were be blood sont pour moi de véritable petits bijoux, allant de l'histoire emplie de clin d'oeil amuseurs à une histoire épique, grandiose et sombre.

Cette nuit, ce fut, avec plaisirs un peu de courts-métrages issus du Dogme95. Toujours aussi puissant dans l'idée et dans la réalisation :zen:.
 
Le livre de Conrad et son titre, m'ont tout de suite fait penser au film de Depardon: "Un homme sans l'occident".

Un film en N/B au grain délicat, une photo superbe (on peut s'en douter :D), mais j'avoue être rester sur ma faim. Peut-être est-ce le but?

Sinon, pour rebondir sur LHO (si je peux me permettre :D:D), P. T. Anderson est selon moi, un grand, un très grand réalisateur dont je revois ces films toujours avec autant de plaisirs.
Boogie nights - Magnolia-Punch Drunk love - There were be blood sont pour moi de véritable petits bijoux, allant de l'histoire emplie de clin d'oeil amuseurs à une histoire épique, grandiose et sombre.

Cette nuit, ce fut, avec plaisirs un peu de courts-métrages issus du Dogme95. Toujours aussi puissant dans l'idée et dans la réalisation :zen:.

There will be blood dont j'ai déjà parlé, ici, aura très peu d'équivalent dans l'histoire du cinéma (la scène du Derrick, quand l'enfant devient sourd, est complétement incroyable et virtuose).
même si, à la deuxième vision, la première partie me semble moins forte que la première fois... mais bon.

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j'ai acheté un coffret Depardon chez arte (San Clemente et Urgences).
mais, je ne l'ai pas encore ouvert... :D

mais, je reverrais bien San Clemente...
enfin, pas maintenant...
et le mieux, serait en hiver...
quoique...

:siffle: :hein: :D

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le Dogme95, à part Les Idiots de Lars Van Trier et Festen, s'érige en un manifeste du sous-genre sous pretexte de faire des films a-personnel en low-tech...
(je parle des longs: Mifune, le film de Barr...).

mais, je veux bien une liste des courts... ;)

sinon, ce qui est interessant de savoir, c'est qu'une division de Zentropa (la boîte de production de Lars Van Trier et de son pote, l'homme au cigare, dont le nom m'échappe) produit des films pornos façon Dogme ou post-Dogme ou pas-Dogme du tout... :siffle:
et je sais que LVT en a réalisé, mais il ne sont pas encore visibles... :D

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j'attends, avec impatience, Whashington qui va clore la trilogie US de LVT, après Dogville et Manderlay. :p
(sortie prévue en 2009) et qui devrait réunir les deux actrices (Kidman et Dallas Howard).


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Liste approximatif car j'ai pas les titres sous les yeux
- Le garçon qui marchait à reculons deThomas Vinterberg (1996)

Sinon, le second n'est pas un court, mais un long de d'Harmony Korine (Scénariste de certains film de Larry Clark comme Kids et Ken Park) intitulé Julien donkey-boy.

Sinon, j'ai aussi entendu parler de cette division "X" dans le boite de production de LVT. Faut dire qu'avec l'une des scènes des "Idiots", la frontière était plutôt mince :D:siffle::p:D
 
perso j'adore Inarritu, Babel m'a vraiment bien accroché, plus encore que 21 Grams.
en plus de son style et de la photo (esthétiquement Babel est magnifique), la musique est splendide (Gustavo Santaollala pour les amateurs).

Traffic, même chose, j'ai adoré ce film (petite digression mais la bande son de Traffic me semble-t-il, emprunte pas mal de titres à d'autres bandes son de film).

There will be blood grand film de cette année qui a démarrée en trombe.

désormais, j'attends Gomorra et le Batman de Christopher Nolan dont les précédents Insomnia et Le Prestige m'avait bien plus.
 
Lake Tahoe, est un film linéaire fait quasiment en plans fixes, qui utilise beaucoup l'horizontalité, la symétrie, la répétition (avec d'infimes variations) et le fondu au noir. souvent des plans d'ensemble où la caméra se pose et laisse les personnages, non pas remplir le champ, mais entrer et sortir du plan (ce qui est devenu assez rare au cinéma).

en même temps, l'histoire se construit à travers les différentes rencontre et le drame qui s'y lit est simplement effleuré par touches sensibles.

la beauté formelle du film repose sur ces paysages désolés et comme abandonnés dans une lumière crue et verticale, avec des personnages simples (entre désoeuvrement, attente et ennui) et une histoire simple. l'infime variation de ce dispositif crée des perturbations, des moments insolites un peu étranges, un peu incongrus...

un film doux-amer, léger et solaire...

à voir, à l'ombre d'un navire abandonné, avec une Bocanora...
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Je n'ai pas spécialement accroché à ce film. Il y a certes cette approche par plan fixe dans lesquels les personnages évoluent à leur guise, le principe intéressant de la coupure, etc...mais je trouve que cela ne suffit pas pour passer un grand moment et le drame, la trame, se trouvent écrasés par ce dispositif.

Sans plus, pour moi :)
 
Traffic, même chose, j'ai adoré ce film (petite digression mais la bande son de Traffic me semble-t-il, emprunte pas mal de titres à d'autres bandes son de film).
C'est Cliff Martinez qui s'est chargé de la bande-son de Traffic (c'est d'ailleurs lui aussi qui a composé la magnifique BO de Solaris). Sur le disque, on trouve des morceaux venus de Kruder & Dorfmeister, FatBoy Slim, Brian Eno (Apollo: Atmospheres & Soundtracks) et ... Beethoven.

J'aime bien Traffic mais ... je préfère d'autres films plus légers de Soderbergh, comme Out of Sight ou The Limey ou plus personnels encore, avec Solaris (je sais, Tarkovsky, je sais :D).
 
Liste approximatif car j'ai pas les titres sous les yeux
- Le garçon qui marchait à reculons deThomas Vinterberg (1996)
Sinon, le second n'est pas un court, mais un long de d'Harmony Korine (Scénariste de certains film de Larry Clark comme Kids et Ken Park) intitulé Julien donkey-boy.

merci. ;) :zen:
Korine est plus un ovni qu'un produit du Dogme95.
le seul lien avec LVT est sa copine Chloë Sevigny, qui joue notamment dans Dogville et Manderlay...
mais, Korine, j'ai un peu de mal à adhérer... :siffle:

désormais, j'attends Gomorra et le Batman de Christopher Nolan dont les précédents Insomnia et Le Prestige m'avait bien plus.

Insomnia, j'avais vu l'original en DVD avec Stellan Skarsgard, l'acteur de Breaking the Waves et Dogville (encore LVT) et le remake, un peu plus tard, dans un festival en plein-air (avec...:D... et Martin Donovan, l'acteur qui hante les films de Hal Hartley... :p).

le premier opus est plus sombre et l'image plus brutale, plus crue. la lumière plus aveuglante. le héros plus dépressif. l'insomnie plus infernale. les jours plus longs et certaines scènes plus hot... :D

à côté, le remake insomniaque de Noland fait un peu pâle figure... ;)

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@ bompi, pour Solaris, je ne dirais rien... :D
"what else ?"


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depuis un mois que canal le diffuse , j'ai decouvert le fameux james bond blond casino royale et c'est vraiment un chef d'oeuvre de variations de style, de musiques belles et adaptées à toutes les situations , , efficace et dramatique le top!
une eva green james bond girl belle troublante émouvante .:up:
 
18948378.jpg


J'en avais entendu que du bien, et je n'ai pas été déçu, loin de là. Pixar frappe très fort encore une fois, en signant ici une très fable sur l'amour, l'amitié, l'avenir de l'homme et l'écologie.
Un régal pour les petits et les grands.
+1 pour la très belle chanson de Peter Gabriel "Down to Earth"...
:up:
 
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Réactions: iNano
Je suis assez d'accord avec toi ... c'est une fable simple mais qui fait mouche comme Pixar sait les faire.

Hier soir j'ai vu Cloverfield ... J'avoue que le debut et la fin abruptent m'ont un peu agace ... le mec qui garde la camera a l'epaule pendant les pires moments ca me laisse perplexe aussi.
Par contre j'aime bien les animations. La taille de ce monstre qui fait de Manhattan son terrain de jeu, on avait pas vu ca depuis King Kong ...
Au final jai trouve ca trop court. J'aimerai bien le meme mais en version cinema classique, pas la camera sur l'epaule, c'est un style que j'apprecie pas ...
Et avec une bonne fin bien hollywoodienne ou les generaux se congratulent d'avoir achever la bestiole. Ya pas a dire, quand on l'a, cette scene est repulsive ... quand on l'a pas, elle nous manque ...

Nan mais j'deconne hein ... :o ...

Non sinon mon coup de coeur c'est The Big Lebowski revu avant hier. Je crois pouvoir dire que John Turturro est Jesus, le bowleur en violet qui nous offre une tirade de fou :

[youtube]K9Vg9-3D1dg[/youtube]

:D:D:D
 
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J'en avais entendu que du bien, et je n'ai pas été déçu, loin de là. Pixar frappe très fort encore une fois, en signant ici une très fable sur l'amour, l'amitié, l'avenir de l'homme et l'écologie.
Un régal pour les petits et les grands.
+1 pour la très belle chanson de Peter Gabriel "Down to Earth"...
:up:

Vu avant-hier avec mon fils.
Certes, je ne me suis pas ennuyé.

Mais je ne suis pas emballé, loin de là : le ressort de l'intrigue n'a rien de surprenant, tout est convenu. L'humour… quel humour ?
Un ensemble lisse comme la robe de Eve.

Sans compter les références un peu lourdingues à l'univers Apple (startup chime pour wall-e, apparence de Eve, la ressemblance entre Eve et Ive (designer mac et iPod), voix de Auto par MacinTalk…)

Tout cela donne un truc sans grande saveur.

Vous avez des enfants, ils aimeront et sortiront de là calmes et détendus. Vous êtes adultes, beuh, vous oublierez vite.
 
The wicker man, pas celui avec nicolas cage attention hein, je parle du vrai. Sinon personne aurait une idée pour que photobooth s'ouvre à nouveau?

Kira muratova vous connaissez? Bon ok j'ai vu que son premier film, avis aux amateurs le rôle masculin principal est tenu par le grand VISSOTSKY.

Diary of the dead (on est presque en plein dedans).
:coucou::coucou::coucou::coucou::coucou::coucou::style::style::style::style::style::style::casse::casse::confused::confused:
 
Je viens de me mater "Onion Movie", un excellent pamphlet contre les médias, produit par zucker (scary movie 3 et 4, la série des y a-t-il un filc, etc...). Je ne m'attendais pas à un si bon film, avec peu de moyens et tant d'humour, loin de l'humour gras des films produits par zucker justement ^^
 
le premier pour un polar canadien sans prétentions mais excellent "Bon Cop Bad Cop", ok cela fait penser à l'Arme Fatale, mais c'est drôle.... le second c'est American Gangster excellent.... dans tous les domaines, un must see pour ceux qui aiment les polars.

Mon coup de grisou c'est un film anglais "a Very British Gangster", dommage le montage est plat, et cela fait trop reportage (à mon humble avis évidemment)
 
Salut tous,
Je viens de finir de voir "mari to ko inu no monogatari", ici en photo :

rad91DCF.jpg


Ps : désolé, j'ai bien mis l'image droite avec l'utilitaire du mac, mais, bien que j'ai l'image droite sur mon ordi, je n'arrive pas a l'uploader droite, bizarre?

Bref, l'histoire, grosso merdo :

Aya est une petite fille assez triste depuis la mort de sa mère, elle vit chez son grand père a la campagne, avec son frère, pendant que son père travaille avec sa soeur dans la ville voisine.
Aya, en jouant avec son frère, trouve une petite chienne, qu'elle nommera Marie. Malgré les réticences de son père, et avec l'aide de son grand père, Aya va réussir à faire adopter Marie, ainsi que ses 3 petits par la suite, a toutes la famille.
Seulement voilà, le 23 octobre 2004, le terrible tremblement de terre de Chuetsu, près de Niigata va avoir lieu (échelle 6.8 sur l'échelle de Richter), et va emporter la maisonnée où réside Aya et son grand père. Grâce à Marie, la petite Shiba Inu, les secours vont pouvoir intervenir et sauver Aya et son grand père. Mais ils ne vont pouvoir emmener Marie et ses petits...
Pour la suite, à vous de voir, je vais pas vous le spoiler ;)

Bon, j'ai acheté ce film pour ma copine d'abord, et pour moi, qui adore les chiens japonais (j'ai un shiba et une akita inu à la maison). Je ne m'attendais pas à voir un chef d'oeuvre... et bien j'aurais bien fait d'éviter de penser ce jour là, car ce film est juste formidable :
L'histoire, inspirée de fait réels, est émotionnellement bien chargée malgré le maigre sujet de départ, et finalement, plutôt que se retrouver, à la façon du "grand voyage" sur un film d'animaux banals, on se retrouve, en voyant les humains aussi souvent que les chiens, devant un postulat humaniste terriblement révélateur d'une certaine société (les vrais héros de tous les jours ne sont jamais assez remercié quand ils le sont, et leurs boulots est souvent ingrats).
Le film est vraiment maitrisé, la réalisation est impec, le jeux d'acteur plus que convaincant, la photo géniale et décors sublimes.

Bref, un film que je ne saurais que trop vous conseiller de voir, pour les amoureux de la langue de yasushi Inoué, car le film est entièrement en japonais, sous titré japonais et japonais simplifié (avec un peu moins de kanjis).

:up: