Un petit point sur
Che, l'Argentin, de Steven Soderbergh.
La première partie du dyptique sur la vie du Révolutionnaire, magnifiquement interprété par Benicio Del Toro, est une merveille. Cette première partie retrace l'arrivée au pouvoir des Révolutionnaires du Mouvement du 26 juillet à Cuba, et nous dévoile la personnalité du
Comandante, son action au sein de la Révolution, ses convictions, ses angoisses, ses relations avec Castro et le reste des troupes, sa gène de n'être, malgré tout, qu'un argentin...
Le film est coupé à plusieurs reprises par des flashforwards. Il débute d'ailleurs ainsi, par une interview, en 1964 à la Havane, par une journaliste américaine. On le verra plus tard dans le film à la tribune des Nations-Unies à New-York, ou dans ses relations avec son entourage proche. Ces reconstitutions sont criantes de vérité. Benicio del Toro, récompensé du prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2008, joue un rôle à sa mesure. Outre la ressemblance physique, il donne à voir le portrait d'un homme puissant, à l'autorité naturelle, sûr de lui et de ses idées, un homme porté par l'intime conviction de la force de la Révolution.
S'il est un côté qui ressort de la personnalité d'Ernesto Guevara dans le film de Soderbergh, c'est l'amour. L'amour qu'il porte au peuple, qu'il entend libérer de la dictature par la Révolution. Il éduque, soigne, est tantôt Comandante intraitable, tantôt instituteur, tantôt guerillero, tantôt médecin. Mais il est à chaque fois guidé par la relation affective.
Le deuxième film, qui sort mercredi, sera l'occasion de revenir sur la fin de sa vie, son désir d'exporter la Révolution cubaine à toute l'Amérique du Sud, sa rupture avec Fidel, sa transformation tant physique que morale, son irrépressible esprit révolutionnaire qui le mènera à la mort...
Je me permets d'ajouter que le film n'est pas pollué par une doxa anti-communiste, anti-castriste, anti-révolutionnaire ou anti-guévarienne primaire. Soderbergh s'attache aux faits, dures et beaux à la fois, de la Révolution. Et presque rien que pour ça,
Che est un film à voir.
:zen: