Ce qui est dit dans ce fil, me fait faire un retour en arrière...
L'enseignement qui m'a été dispensé durant ma jeunesse*... :rolleyes:
Que ce soit en histoire de l'art ou en arts plastiques, les cours étaient indigestes du fait que l'air du temps voulait que l'on ne parle plus
que de la "démarche" de l'artiste, du concept, etc...
En oubliant finalement d'enseigner la matière première, la technique...
"On" ne faisait que tenir des discours encore et encore :
Que ce soit au lycée ou aux Bôôzarts, tout le monde était barré dans ce "trip"...
Pas mal d'amis et copains, maintenant dessinateurs BD, illustrateurs, peintres, ont choisi, comme moi, de sortir de ce cursus pour prendre des cours en ateliers privés et/ou être autodidactes...
C'est pourquoi toute cette enfilade de posts sur des uvres d'artistes divers, me semble un fatras indémêlable...
C'est intéressant malgré tout, bien que, je l'avoue, je lise tout ça en diagonale...
Bien qu'il ait été effacé, je le remet donc; c'était un argumentaire :
*poil aux...
Je me contenterais de lire ce fil... :zen:
Je suis bien d'accord avec tirhum. L'initiation à la technique est une approche tout aussi intéressante pour apprendre à apprécier et comprendre une oeuvre, qu'elle soit visuelle ou sonore (on ne parle pas de musique, ici ? :siffle: ).
On perçoit ainsi les oeuvres avec beaucoup plus d'acuité, et on débusque bien mieux les imposteurs, au moins sur un plan technique. Même si on peut aussi admettre qu'une oeuvre soit réussie sans débauche de technique, mais cela dépend alors évidemment de sa pertinence (ou de son impertinence...).
Dans les critiques, la technique est trop souvent mise au second plan, sans doute par ignorance de ceux qui glosent sur l'art, et qui "trustent" tout le discours. Pourquoi la technique est-elle sous-représentée dans les discours sur l'art ? Sans doute parce que ceux qui détiennent la technique ne passent pas leur temps à discourir, mais il s'en servent pour créer.
Bref, l'art, c'est comme autre chose, plus on en parle, moins on le pratique.
Je suis désolé d'apprendre ici que l'art actuel doive obligatoirement traîner avec lui tous ces discours pour avoir une raison d'être.
Je ne dis pas que l'art ne nécessite pas d'initiation, mais cette initiation doit-elle pour autant être verbale ou philosophique ?
Si on fait de l'art (visuel ou musical, je ne parle pas de la littérature), c'est justement pour s'affranchir du verbe et utiliser d'autres canaux d'expression. En cela, l'art conceptuel et les discours qui semblent indissociables sont pour moi une régression dans l'histoire de l'art.
L'art devrait se suffire à lui même.
En tant que musicien, je m'amuse souvent d'entendre parler des gens qui sont plus "cultivés" que moi sur un plan musical : ils connaissent le prénom de la femme de tel compositeur, ils se souviennent que tel chef d'orchestre a dirigé telle oeuvre en telle année, ils connaissent le nombre exact de symphonies de chaque compositeur, ils connaissent par coeur la biographie des compositeurs et savent la replacer dans un contexte historique, ils ont quelques anecdotes croustillantes sur chaque artiste (untel est devenu fou, untel était homosexuel, etc.)... MAIS : quand on leur demande d'écouter un morceau et d'en analyser les harmonies ou les formules rythmiques, là, il n'y a en général plus personne. Alors que c'est par là qu'il faut commencer si on veut vraiment être initié à la musique, en tant qu'art majeur, j'entends.
J'en ai même vu, des érudits, qui sont incapables de taper du pied en rythme sur la musique. Ceux là, en général, sont des passionnés de jazz, bizarrement (ils ont peut-être l'impression que le jazz est rythmiquement très libre, ce qui est tout le contraire, il faut un sens du rythme irréprochable).
En résumé, avant de chercher à savoir quelle est la démarche "psychologique" ou "philosophique" de l'artiste, même si cela peut être aussi intéressant, à titre supplémentaire, il me semble primordial de d'abord se focaliser sur l'oeuvre en elle même, sur sa forme, sa composition, sa structure, ses matériaux. Si cela ne suffit pas pour apprécier une oeuvre, alors c'est que l'artiste a échoué. Plutôt que d'essayer de rajouter un discours à son oeuvre ou de laisser les critiques autorisés inventer des concepts pour l'expliquer ou la justifier, il devrait se remettre au travail jusqu'à parvenir à un résultat qui ne nécessite aucun commentaire.
L'art s'adresse à nos sens avant tout. Certes, il peut ensuite être interprété intellectuellement, mais si on déconnecte l'aspect perceptif de l'interprétation intellectuelle, on passe à côté de l'essentiel.