A
Anonyme
Invité
Ce qui est dit dans ce fil, me fait faire un retour en arrière...
L'enseignement qui m'a été dispensé durant ma jeunesse*... :rolleyes:
Que ce soit en histoire de l'art ou en arts plastiques, les cours étaient indigestes du fait que l'air du temps voulait que l'on ne parle plus que de la "démarche" de l'artiste, du concept, etc...
En oubliant finalement d'enseigner la matière première, la technique...
C'est pourquoi toute cette enfilade de posts sur des œuvres d'artistes divers, me semble un fatras indémêlable...
C'est intéressant malgré tout, bien que, je l'avoue, je lise tout ça en diagonale...
Je me contenterais de lire ce fil... :zen:
Je suis bien d'accord avec tirhum. L'initiation à la technique est une approche tout aussi intéressante pour apprendre à apprécier et comprendre une oeuvre, qu'elle soit visuelle ou sonore (on ne parle pas de musique, ici ? :siffle: ).
On perçoit ainsi les oeuvres avec beaucoup plus d'acuité, et on débusque bien mieux les imposteurs, au moins sur un plan technique. Même si on peut aussi admettre qu'une oeuvre soit réussie sans débauche de technique, mais cela dépend alors évidemment de sa pertinence (ou de son impertinence...).
Dans les critiques, la technique est trop souvent mise au second plan, sans doute par ignorance de ceux qui glosent sur l'art, et qui "trustent" tout le discours. Pourquoi la technique est-elle sous-représentée dans les discours sur l'art ? Sans doute parce que ceux qui détiennent la technique ne passent pas leur temps à discourir, mais il s'en servent pour créer.
Le passage du sensible à l'intellect, là est tout le problème
Selon moi, l'art médiéval est bien plus complexe et difficile à déchiffrer que l'art contemporain. À cette époque, presque toutes la population, même la moins lettrée, était imprégnée d'une grande culture visuel des symboles permettant de comprendre les tableaux très souvent religieux.
Aujourd'hui, il est beaucoup difficile, notamment à cause d'un déclin du rôle joué par l'église. Tout est un problème d'iconographie dans l'art médiévale (bien que l'aspect plastique soit bien entendu primordial), et je trouve que l'on peut rapprocher cet aspect à l'art contemporain.
Pour résumer, il est selon moi plus difficile de comprendre un tableau de Van Eyck ou de un évangéliaire du XIIe qu'une oeuvre contemporaine que l'on peut restituée dans un contexte du fait qu'on y vit.
décidemment.
le sensible / la technique
encore un débat régressif.
pour tirhum:
si en lisant, même en diagonal, ce fil, tu as l'impression d'une régression ou d'un retour en arrière, c'est que certaines réactions ou attitudes y menaient.
pour fredintosh:
il n'est pas de bonne critique qui fasse l'impasse sur les aspects techniques d'une oeuvre.
je te renvoi au catalogue de la fondation cartier sur l'exposition de thomas demand (par exemple).
élégant et concis.
ce qui peut compliquer la tâche des critiques ou des historiens, c'est que les artistes contemporains sont souvent et de plus en plus pluri-disciplinaire, travaillant séparemment ou ensemble, dans une même proposition, différents médiums (dessins, photo, peinture, sculpture, installation, vidéo...).
voir l'exposition cellar door de loris gréaud au palais de tokyo qui propose une forme d'oeuvre d'art totale.
ma dernière proposition (oeuvre_07 sur plight de joseph beuys) qui était une tentative de description, participe ouvertement d'une exploration réelle et physique d'une oeuvre d'art.
une immersion sensible.
pour antoine59:
la technique de van eyck est toujours utilisée de nos jours.
simplement les matériaux ont changés et / ou évolués (agglutinant, pigment, médium et vernis). de plus, notre rapport au temps s'est accéléré au point où les peintres veulent des produits qui sèchent plus vite (peinture acrylique, vynylique, pigment azoïques, siccatifs...).
aparté:
un peintre comme gehrard richter travaille toujours à l'ancienne (mais, il ne broie pas ses couleurs, n'est pas un adepte de la colle de peau au bain-marie comme tirhum ... ).
en continuité de l'argumentation de antoine59, je parlerais très brièvement de cézanne.
l'invention de cézanne consiste à construire ses tableaux par la couleur et non par la lumière.
jusqu'ici la représentation de la 3 ème dimension rapportée à la 2 ème (le tableau) était réduite par la perspective linéaire, le clair-obscur, le modelé...
cézanne introduit un mode subjectif dans la façon même de peindre.
il est le peintre de la sensation pure.