Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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Quand même, je trouve que l'on s'est un peu égaré, finalement : on parle peu d'histoire, que ce soit avec h ou H. C'est bien l'histoire, ça me plaît. Ce n'est jamais neutre mais offre des perspectives qui évitent de toujours croire une époque (la sienne, notamment) comme détachée des autres.

De plus, l'idée d'une oeuvre par jour avec un minimum de laïus a rapidement dérivée en débat plus ou moins conceptuel. Ça, ça m'intéresse moins, quand même : on arrive effectivement vite à des juxtapositions de monologues (avec lesquels je peux être aussi bien en accord, évidemment).

PS : J'anticipe (au cas où) : d'où je parle ? Classe moyenne, fils de prof, informaticien, aime les mathématiques (ah ! la Topologie, quel pied !), ne croit vraiment plus les discours théoriques en Art/art. Aime (évidemment ?) les technologies dans l'art : mais essentiellement dans la musique.
 
Antoine59 depuis celle, je présume peut-être à tort, d'un étudiant en art.

Zut, je suis démasqué :D
C'est quoi le truc, il faut dire d'où l'on vient? expliquer son Curriculum vitae ?:D
Oui, je suis actuellement en Master recherche en histoire de l'art (et pas seulement:D )

Peut-être est-ce là que réside mon envie de tout remettre à un point de vue historique? On se refait pas.

En revanche, je me demande quelle seras la meilleur façon de faire vivre ce fil sans que ça ne parte en vrille mais sans pour autant inhiber l'écriture de chacun?
J'avais penser à lancer un sujet, choisis arbitrairement par un des "forumeur" permettant d'intégrer un choix d'artistes.
Une question qui fut déjà légèrement abordée me semble être intéressante, celle de l'artiste et de la muséologie...
 
En revanche, je me demande quelle seras la meilleur façon de faire vivre ce fil sans que ça ne parte en vrille mais sans pour autant inhiber l'écriture de chacun?

Question fréquente sur MacGé. La quadrature du cercle ou le sexe des anges sont des questions plus simples à résoudre que celle-ci...

Comme tu es l'initiateur de ce fil, je te propose de le relancer. J'en ai parlé plus haut, mais je réitère ma demande :

"Qu'est-ce que l'Histoire de l'Art ?"

Avant de la refaire, pourrais-tu nous la définir ?

Personnellement j'ai du mal avec cette notion (sans doute parce que j'ai eu la polyo étant petit, mais quand même...).
 
Bon, tout ceci ne nous pas l'heure;)

Donc, je propose une œuvre assez étrange de Gino Severini, peintre futuriste (évidemment italien). Dynamismes de formes-lumières dans l'espace (1913)

img019dv4.jpg


Pour recentrer le fil sur l'art contemporain

Sur ce que dit cet art par rapport à d'autres formes spirituelles

Notamment, tous les débats scientifiques sur la nature de la lumière qui se développent à l'époque

Severini dit mieux et plus rapidement la synthèse des conflits entre l'idée d'une nature ondulatoire de la lumière et la conception corpusculaire de cette même lumière. Bien avant les théories scientifiques de De Broglie, Severini peint la lumière comme mécanique ondulatoire.

Le titre parle de lui même : la lumière est un dynamisme, un pur mouvement ondulatoire qui ne serait pas visible sans les concrétions corpusculaires qu'il laisse se développer

Severini peint à la fois le mouvement de la lumière et son image, le mobile et l'immobile
 

Tableaux très intéressant de Sévérini au niveau de l'idée futuriste comme l'explique CouleurSud mais aussi au niveau du "traitement plastique" et plus particulièrement de la touche non sans rappeler, toutes proportions gardées, le divisionnisme...

Faire l'art en marchant : les lignes de Nasca

pt24273.jpg

Un vrai mystère ces dessins et notamment les fameuses pistes d'atterrissages.
ps: je vous conseils les différents articles de Maria Reich à ce sujet
 
Richard-Long.jpg

saint just line. 1986

KM%20120.954.jpg

bergeyck circle. 1982

richard long.

la démarche de richard long réfute et nie l'institution puisque l'essentiel de son oeuvre se situe au dehors.
on parle de land art, d'oeuvre in situ ou d'oeuvre extérieure.
pour long ce sont des "sculptures de paysage" faites de pierre ou de boue.

quand il présente, à ses débuts, ses "sculptures de paysage" il utilise essentiellement des photographies comme témoin, trace de son action; des cartes géographiques avec ses itinéraires, ses points de localisation et parfois des textes.

plus tard, il interviendra directement au sein de l'institution sous forme d'installations, opérant un puissant déplacement en introduisant ce dehors du monde dans la salle blanche de la galerie ou du musée.

dès lors ses oeuvres deviennent des traces anciennes, des objets énigmatiques et indéchiffrables, des formes primaires: lignes et cercles comme un début du monde, un langage des premiers temps.

une sorte de graphie géologique.
 
Comme tu es l'initiateur de ce fil, je te propose de le relancer. J'en ai parlé plus haut, mais je réitère ma demande :

"Qu'est-ce que l'Histoire de l'Art ?"

Avant de la refaire, pourrais-tu nous la définir ?
.

Bonne question qui en enveloppe beaucoup d'autres :zen:

Le problème, c'est de savoir si il y a une histoire de l'art.
L'art est-il une région indépendante des autres régions de l'histoire ?

Si il y a une histoire de l'art, est-elle continue ou discontinue ?

Quelle est son allure ? Celle d'un progrès ?

(certes, je ne suis pas l'initiateur de ce fil, mais je réponds quand même, enfin, je réponds par des questions)
 
il y a eu un intermède discursif et comme un flottement.
on peut recentrer ce fil sur l'art contemporain (CouleurSud) ou sur le rapport artiste muséologie évoqué par antoine59... et pourquoi pas sur la relation entre art et musique ou l'introduction des mathématiques dans l'art (bompi)...

un flood d'image fait toujours du bien même si cela crée une fausse dynamique.

j'en profite pour souligner que sans concept toute entreprise (ici, la conduite d'un fil) est voué à l'errement, à l'agitation incessante.
il en va de même pour l'oeuvre d'art.

antoine59, soulignait, à propos de van eyck, la relation entre l'iconographie et sa réception actuelle.
l'oeuvre d'art ne peut se détacher de son contexte historique, politique, sociologique, philosophique et, ici, religieux*.
dans sa réception l'art contemporain participe de la même problèmatique avec cet avantage qu'il est plus proche de nous.

(*)_ la perte du sacré dans nos sociétés occidentales nous éloigne de cette iconographie religieuse qui va de giotto à bacon en passant par cimabue, van der weyden ou el greco...

weydencroix.jpg

rogier de la pasture
(dit)
rogier van der weyden
descente de croix. 1430-1435.
 
Bonne question qui en enveloppe beaucoup d'autres :zen:

Le problème, c'est de savoir si il y a une histoire de l'art.
L'art est-il une région indépendante des autres régions de l'histoire ?

Si il y a une histoire de l'art, est-elle continue ou discontinue ?

Quelle est son allure ? Celle d'un progrès ?

(certes, je ne suis pas l'initiateur de ce fil, mais je réponds quand même, enfin, je réponds par des questions)


il y a une histoire de l'art qui est inséparable de l'histoire tout court. et la définir est un vaste projet, puisque cette histoire est toujours en mouvement et qu'il est toujours difficile de saisir ce qui est mouvant, discontinu, instable... vivant.

;)

(*)_ on peut revisiter l'histoire (la grande) sous le seul prisme de l'histoire de l'art ou de l'histoire des religions, voire celle du cinéma comme dans l'image-mouvement et l'image-temps de gilles deleuze...
:p
 
On dit : Merci M'sieur Santini !
:D

oui et non...

je viens d'aprendre que l'état se désengageait de la culture multimédia, ce qui remet en cause son soutien à plus de 100 lieux,
notamment les E.C.M comme le cube...
(ECM, non pas en référence à l'éditeur allemand manfred eicher, mais acronyme pour dire: Espace Culture Multimédia).
les subventions plafonnaient à 30 000 € par an...

*****
le rapport attali soulignait que la france devait mettre en oeuvre une stratégie numérique ambitieuse...
on le sait, les sherpas ne sont pas des prophètes...
 
un cerf de la série des trophées de France Cadet
Les trophées sont semblables à ceux que les chasseurs peuvent arborer dans leur salon mais il s'agit ici de bustes de robots. Chaque robot possède son propre programme interne qui réagit avec l'environnement extérieur grâce notamment à son capteur infrarouge placé sur son torse. Il peut ainsi détecter la présence d'une ou plusieurs personne, mais également son déplacement.
Lorsqu'aucun spectateur se trouve face à cette collection d'espèces de robots, les trophées sont inactifs. Leurs yeux sont éteints, leurs têtes fièrement érigées vers le haut sont immobiles. Mais lorsqu'un spectateur s'avance, les robots se mettent soudainement à réagir à son approche. Ils tournent leur tête dans sa direction, leurs yeux s’allument, leurs bouches s’entrouvrent et ils comment à grogner.

sur l'art interactif: quelques liens...

yugo nakamara

gregory chatonsky
> works > go to complete listing work > choisir un titre...

incident.net
+ liens
 
(certes, je ne suis pas l'initiateur de ce fil, mais je réponds quand même, enfin, je réponds par des questions)

Je t'en pris, réponds si le coeur t'en dis :D
J'ai voulu y répondre également mais je me suis rendu compte que je posais plus de questions que je n'y répondais :D

Pour faire bref, je vais reprendre un terme anglo-saxon qui est en réalité une sorte de "branche" dans l'étude de l'histoire de l'art très à la mode dans les universités (:mouais: :siffle: :D): les visuals studies, qui je pense reflète bien un axe de recherche...

sur l'art interactif: quelques liens...

yugo nakamara

gregory chatonsky
> works > go to complete listing work > choisir un titre...

incident.net
+ liens

Merci beaucoup pour ces liens. ils vont rejoindre de ce pas mes signets Safari (on est sur un forum Mac quand même:D :love: )

Ps: Pour ceux qui s'intéresses à l'art "robotique" et notamment à France Cadet ( voir le post d'Audrey b.), je vous conseil l'expo au Théâtre du manège à Maubeuge (dans le Nord...)
 
sur l'extand cinema ou "la poursuite du cinéma par d'autres moyens".
sujet effleuré avec psycho par l'évocation d'artistes expérimentaux comme douglas gordon, les levêque ou girardet-müller...

deux films de
virgil widrich

fast film et copy shop

(les deux liens montrent les deux films en entier.
avec un mauvais encodage flv...).

*****

entre found footage, cinéma d'animation et origami...

dvd4-FastFilm.jpg

fast film. 2003.

mi_copy_shop.jpg

copy shop. 2000

*****
infos sur fast film
infos sur copy shop

ces deux films ont été édité par chalet films.
dans 4 films de virgil widrich.

*****
nota_ j'essaye de réunir des éléments (internet) sur peter tscherkassky et christoph girardet_matthias müller sur le found footage, une des formes de l'extand cinema à partir de pellicules trouvées ou achetées ou libres de droits (images d'archives, comme celles du fond prelinger...).
 
de gregory chatonsky
sur-terre

pour une fiction interactive.

présentation
sur-terre est une fiction écrite et réalisée par grégory chatonsky dont le support principal est internet et la thématique le transport ferroviaire. trois histoires, trois personnages se croisent selon de nouveaux procédés de narration permis par le numérique : fragmentation, générativité, combinaisons aléatoires, captation de flux…

fiction variable
sur-terre articule différentes techniques : interactivité individuelle, interactivité collective ou coopérative, générativité, base de données, captation en temps réel de flux de données, traduction d'un média à un autre… c’est une fiction bilingue (français et allemand) et non traduite, les écarts de langue produisant des lacunes sémantiques qui permet à l'internaute de s'approprier la narration.

multi diffusion
le projet prolonge sa diffusion sur différents supports. à partir du site internet, véritable cœur de la fiction, un certain nombre de dérivations originales sous forme de : publications (CD, DVD, livre), diffusion télé sur arte, diffusion en salle de cinéma (séance / film unique) et concerts.

bande originale
sur-terre c'est aussi une bande-son originale regroupant pour la première fois 15 musiciens de la scène électronique internationale. c’est à partir de sons de train et d’ambiances de gare que ces artistes ont composé chacun un morceau sur un thème spécifique.

disponible sur le label Ytterbium.

(pour arte-tv)
texte élagué et retouché par mes soins.

*****
nota_ dans les liens sur gregory chatonsky, dans le post précédent, il y a un temps de réaction un peu long pour l'affichage de la complete list.

(problème d'ergonomie dans la navigation, car il faut sans cesse revenir à la liste...)
 
:up:LHO

Umbert Boccioni. Dynamisme d'un corps humain (1913)

img022jv4.jpg


Il s'agit de la présentation d'un dynamisme, celui d'un corps-matière. Mais ce qui importe essentiellement à Boccioni, c'est le dynamisme. Ici, le mouvement n'est pas représenté par divers instantanés prélevés sur une succession et mis en séries dans le tableau, comme dans le Nu descendant un escalier de Duchamp. Le mouvement n'est pas reconstitué avec des images-instants. C'est l'inverse. C'est la matérialité du corps qui surgit du dynamisme qui l'habite.

Boccioni croise les recherches de Bergson pour qui tout est durée. La matière elle-même est durée. La durée peut avoir divers degrés de contraction et de dilatation. A l'extrême de sa dilatation, elle s'éparpille en multiples instants, elle se fait espace. L'espace n'est pas autre que la durée. Il est une durée extrêmement ralentie.

Ce que réalise Grégory Chatonsky semble se rapprocher de cette recherche sur l'espace et le temps, mais d'une tout autre manière. Dans un entretien avec Dominique Moulon, il dit, à propos des images de la série Read Only Memories (2002) : "cette série de photographies part d'une intuition très simple : le cinéma soumet l'espace au temps. J'avais envie d'inverser ce processus". Donc, recomposer le temps par l'espace. Mais, ceci ne veut pas dire qu'il ferait ce que critique Bergson, un retour au "mécanisme cinématographique de la pensée" qui ne restitue le temps que comme un mixte de durée et d'espace. Ainsi parle-t-il des images de Fenêtre sur cour. Ce ne sont pas des images cinématographiques. Elles n'existent pas, car elles ne sont que suggérées (dans Fenêtre sur cour, on ne voit jamais le décor en entier, c'est la conscience du spectateur qui le construit comme tel). C'est un traitement du temps propre au cinéma qui permet à ces images d'exister.
 
Comme ça, pour dire : je reviens au titre de ce fil, dont une partie semble totalement ignorée des participants (dommage) : histoire.
Ce que j'aurais aimé voir c'est, essaimé au long des contributions, des liens vers l'histoire (avec h, avec H, comme on voudra) : histoire des techniques, histoire des sciences, histoire politique, histoire régionale, histoire nationale etc.
À mon sens, c'est différent d'une énumération d'oeuvres datées, même chronologique.

Par exemple : Umberto Boccioni est futuriste. Ce mouvement lui a survécu (il est mort en 1916) et a eu un lien assez fort avec le mouvement puis pouvoir fasciste italien.

Personnellement, je trouve que l'on a un peu trop tendance à dissocier les diverses activités humaines, ce qui aboutit à une vision un peu tronquée.