Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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Artistes du Land Art travaillant sur l'éphémère avec feuilles/eau/pierres.

Nils-Udo

Andy Goldsworthy

Jean-Pierre Braz
 
Bon tout ça parce que j'ai pas retrouvé L'artiste de Land Art qui faisait des oeuvres éphémères juste le temps d'une photo, ses oeuvres n'étaient pas énormes et il utilisait souvent des feuilles et l'eau pour les coller sur des pierres .... ça vous dit quelque chose ?

art-insanity_432x429.jpg

andy goldsworthy. yellow elm leaves laid over a rock low water. 1991.

[FONT=Courier New, Courier, mono]Ci-[/FONT]
[FONT=Courier New, Courier, mono]999[/FONT]​
[FONT=Courier New, Courier, mono]1999[/FONT]​
 
Va voir par (je me suis souvenue que j'avais vu il y a déjà pas mal de temps, un très bon documentaire sur cet artiste. Le lien, te donnes pas mal d'info(brève bio, biblio mais aussi extrait vidéo) ;)
 
rtf368.jpg


"nous nous excusons de l'interruption momentanée de l'image... dans quelques instants la suite de notre programme."
 
Chaque fois que je vois cette image je pense à Marc-Antoine Charpentier [même si sa musique était diffusée à un autre moment].
 
Je crains que ce fil ne meure à petit feu :rose:
Je me permets alors de le relancer et pour cela, j'ai envie d'aborder la body art.

Cette notion, comme la plupart, est assez flou car elle regroupe un spectre très large d'artistes ayant cependant tous recours à leurs corps comme matériaux, support, outils, métaphore d'un concept (etc) allant de l'actionnisme viennois à des artistes plus "sage" comme Klaus Rinke

Où pouvons-nous trouver les sources ou plutôt prémices de ce mouvement?
Le corps est indissociable de la création, c'est par lui que le peintre tient son pinceau, que le sculpteur modèle le marbre par son burin. Le corps a toujours été une sorte d'intermédiaire entre la pensée et à la réalisation concrète de la forme. . Au XXe siècle, certains artistes vont transformer ce geste ancestrale tel Pollock en procédant par ses dripping ou encore Fontana qui va lacérer les toiles.
Mais ces deux artistes bien que modifiant le geste corporel, utilisent un outil tel un pinceau traditionnel pour Pollock ou encore un cuter pour Fontana.
Il faut voir selon moi du côté du mouvement Gutai et notamment de l'oeuvre de Saburo Murakami. Tout comme Fontana, Murakama va procéder à une détérioration du support, mais à la différence qu'il utilise son corps dans son entier, sans passer par un outil intermédaire.
L'apparition dans les années 60 de l'art corporel est bien entendu à mettre en relation avec la révolution de cette époque tant sexuelle que de pensée.

J'avoue, c'est un début très bref, mais je souhaitais juste faire un peu revivre le fil et j'attends les réactions de chacun ;)
 
Euh ... en fait, je dois dire que je ne suis pas bien friand de body art. Je dirais même que ça me dégoûte plus qu'autre chose (rappel : je suis petit-bourgeois ;)).

Bref, je ne suis pas près de relancer ton fil, mon cher :) !

PS : inclueriez-vous le tatouage dans le body art ? ce qui fait que tout tatoué d'avant son invention pourrait être un artiste de ce mouvement par anticipation (au sens où l'on a des œuvres oulipiennes par anticipation).
 
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Réactions: PATOCHMAN
Euh ... en fait, je dois dire que je ne suis pas bien friand de body art. Je dirais même que ça me dégoûte plus qu'autre chose (rappel : je suis petit-bourgeois ;)).

Ben tu vois, t'as encore de la chance quelque part, moi ça me dégoute pas, c'est pire que ça : me laisse totalement indifférent, bouche bée avec un grand vide dans la tête :casse:

même pas la moindre petite émotion... c'est grave docteur ? :confused:
 
Je crains que ce fil ne meure à petit feu :rose:
Je me permets alors de le relancer et pour cela, j'ai envie d'aborder la body art.

Cette notion, comme la plupart, est assez flou car elle regroupe un spectre très large d'artistes ayant cependant tous recours à leurs corps comme matériaux, support, outils, métaphore d'un concept (etc) allant de l'actionnisme viennois à des artistes plus "sage" comme Klaus Rinke

Où pouvons-nous trouver les sources ou plutôt prémices de ce mouvement?
Le corps est indissociable de la création, c'est par lui que le peintre tient son pinceau, que le sculpteur modèle le marbre par son burin. Le corps a toujours été une sorte d'intermédiaire entre la pensée et à la réalisation concrète de la forme. . Au XXe siècle, certains artistes vont transformer ce geste ancestrale tel Pollock en procédant par ses dripping ou encore Fontana qui va lacérer les toiles.
Mais ces deux artistes bien que modifiant le geste corporel, utilisent un outil tel un pinceau traditionnel pour Pollock ou encore un cuter pour Fontana.
Il faut voir selon moi du côté du mouvement Gutai et notamment de l'oeuvre de Saburo Murakami. Tout comme Fontana, Murakama va procéder à une détérioration du support, mais à la différence qu'il utilise son corps dans son entier, sans passer par un outil intermédaire.
L'apparition dans les années 60 de l'art corporel est bien entendu à mettre en relation avec la révolution de cette époque tant sexuelle que de pensée.

J'avoue, c'est un début très bref, mais je souhaitais juste faire un peu revivre le fil et j'attends les réactions de chacun ;)

une expérience de l'extrême et des limites, où le corps devient support.
cela va des drippings de pollock (le corps en action, en mouvement) comme le souligne antoine59,
aux traces, empreintes de corps de yves klein (la série des anthropomorphismes...)
en passant par les happenings viennois (forme d'exhibitions "sacrificielles")
jusqu'à l'art corporel ou body art (vito acconci, michel journiac, gina pane...)
où l'automutilation, l'exposition de la souffrance (photos, vidéos...) définissent un nouveau territoire du sensible...

de nos jours, le body art s'exprime à travers le transformisme et le changement d'identité
(cindy sherman et ses doubles, orlan et ses multiples opérations chirurgicales)...
ou des artistes singuliers (plus proche de la performance) comme gilbert & georges, abramovic et ulay, peter bogers ou miguel-angel cardenas...
 
cindy sherman
(autoportrait)


cindy sherman
sans titre n°225. série: histoires des portraits (1988-1990).

bacchus-sherman-le-caravage.jpg

cindy sherman
sans titre n°224. série: histoires des portraits (1988-1990).
 
j'ai déjà parlé de ces deux artistes à propos de hitchcock et des remakes de psycho.
christoph girardet et matthias müller

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kristall. 2006

sur le found footage

leur première collaboration sur phoenix tapes (1999), est une relecture magistrale de l'oeuvre de hitchcock.
(montage d'extraits de 40 films d'alfred hitchcock en six parties consacrées à un sujet ou un motif...).


kristall, leur dernière collaboration combine plusieurs images de miroirs empruntées au cinéma classique et réagencées sous forme de mosaïque...

kristall est une sorte de mélodrame dont l'action se déroule dans des lieux hantés par les miroirs.
plutôt que d'être une surface de renvoi, le miroir devient, par la multiplicité, une surface d'inscription qui enregistre des fragments de réel...
 
img029wy0.jpg


L'abstraction des années 10-20 peint encore la réalité. Sa structure invisible qui rend compte de ses formes visibles (Mondrian), son dynamisme créatif (Klee). Jackson Pollock s'en détourne. Il peint son corps en train de peindre. Le corps, c'est la pulsion (du moins, la pulsion est-elle un concept-limite, la traduction psychique de processus somatiques, disait Freud). Pollock peint la pulsion. Non pas les images inconscientes qu'elle produit (Dali). Ce qu'il peint, c'est l'action, le rythme de la pulsion. Pollock ne peint plus rien qui ait quelque rapport au visible. Et pourtant, il donne à voir. Une nouvelle réalité visible. Cette réalité devrait être chaotique, traduction du désordre pulsionnel, de l'urgence du geste. Et pourtant, ses peintures manifestent un ordre, font monde.
 
img029wy0.jpg


L'abstraction des années 10-20 peint encore la réalité. Sa structure invisible qui rend compte de ses formes visibles (Mondrian), son dynamisme créatif (Klee). Jackson Pollock s'en détourne. Il peint son corps en train de peindre. Le corps, c'est la pulsion (du moins, la pulsion est-elle un concept-limite, la traduction psychique de processus somatiques, disait Freud). Pollock peint la pulsion. Non pas les images inconscientes qu'elle produit (Dali). Ce qu'il peint, c'est l'action, le rythme de la pulsion. Pollock ne peint plus rien qui ait quelque rapport au visible. Et pourtant, il donne à voir. Une nouvelle réalité visible. Cette réalité devrait être chaotique, traduction du désordre pulsionnel, de l'urgence du geste. Et pourtant, ses peintures manifestent un ordre, font monde.

jackson pollock
par vik muniz.
peinture au chocolat.

1616986.0.jpg

Vik Muniz, 'Action Photo (After Hans Namuth)', 1997, 60 x 48 inches


pollock.jpg
 
“Un critique a écrit que mes tableaux n'avaient ni commencement ni fin.
Il ne l'entendait pas comme un compliment, or c'en était un.
C'était même un beau compliment. Seulement il ne le savait pas.”
(jackson pollock).

et voir le film pollock de ed harris... et avec.

pollock_1999_reference.jpg

pollock. ed harris.
 
Lavander Mist et Autumn Rythm semblent être les expressions les plus accomplies de l'Action Painting, de cette peinture du rythme et de l'action pures qui se développe durant l'époque 1947-1950. En 1951, c'est la période étrange des "peintures noires" qui font réapparaître des figures. Ce qui a donné lieu à une critique d'inspiration jungienne selon laquelle la pure abstraction de 1947-50 était en fait construite sur le refoulement d'une compulsion figurative. Les peintures noires libèreraient les figures refoulées.

Fausse interprétation. Certes, Pollock reconnaît qu'il y a des figures sous l'enchevêtrement des lignes, des tâches et des points. Mais, dit-il, il s'agit de figures voilées. Deleuze voit certainement mieux les choses lorsqu'il dit (Qu'est-ce que la philosophie ?, Logique de la sensation) que le peintre ne peint pas sur une surface vierge, pas plus que l'écrivain n'écrit sur une feuille blanche. La toile et la feuille sont au contraire, au départ, surchargées de signes qui sont au fond des bruits, ceux du monde, de l'opinion, etc. Ce sont ces bruits que le peintre et l'écrivain doivent d'abord faire cesser. Le premier geste du peintre et de l'écrivain est d'effacer.
 
Lavander Mist et Autumn Rythm semblent être les expressions les plus accomplies de l'Action Painting, de cette peinture du rythme et de l'action pures qui se développe durant l'époque 1947-1950. En 1951, c'est la période étrange des "peintures noires" qui font réapparaître des figures. Ce qui a donné lieu à une critique d'inspiration jungienne selon laquelle la pure abstraction de 1947-50 était en fait construite sur le refoulement d'une compulsion figurative. Les peintures noires libèreraient les figures refoulées.

Fausse interprétation. Certes, Pollock reconnaît qu'il y a des figures sous l'enchevêtrement des lignes, des tâches et des points. Mais, dit-il, il s'agit de figures voilées. Deleuze voit certainement mieux les choses lorsqu'il dit (Qu'est-ce que la philosophie ?, Logique de la sensation) que le peintre ne peint pas sur une surface vierge, pas plus que l'écrivain n'écrit sur une feuille blanche. La toile et la feuille sont au contraire, au départ, surchargées de signes qui sont au fond des bruits, ceux du monde, de l'opinion, etc. Ce sont ces bruits que le peintre et l'écrivain doivent d'abord faire cesser. Le premier geste du peintre et de l'écrivain est d'effacer.

:) :p ;)

les peintures noires d'un Pierre Soulages, bleu IKB d'un Yves Klein, grises d'un Gerhard Richter ou blanches d'un Robert Ryman ne libèrent pas la figure d'un espace du refoulé mais réinstaurent un ordre absolu dans une apparence de chaos. le chaos indescriptible de la toile qui est déjà investie avant que d'être.

le geste majeur de la peinture est celui de l'effacement (par recouvrements successifs).

un effacement du monde par accumulation.
une absence par le plein.
le vide par l'excès...