Et si on refaisait l'histoire de l'art?

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Le travail de Fontana me laisse bouche bée !!

Passée l'admiration du premier regard, reste la vision onirique d'une interface charnelle qui me transporte au-delà de la visible béance.



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[FONT=Arial, Helvetica, sans-serif][SIZE=-2]Lucio Fontana, Concetto spaziale, 1960-65. Terra cotta, 15.5 cm x 23 cm. [/SIZE][/FONT]


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"Vous voyez comme c'est beau. Moi je disais qu'il y a une béance.
Il y a une faille dans le Cogito."

(Gilles Deleuze. Leibniz.)
 
comme une forme d'histoire de l'art en mouvement, à travers le portrait...

Pour rebondir sur l'art en mouvement voici un pénétrable jaune de Jesus Rafael SOTO (1923-2005)

penetrable.JPG


soto2.gif
 
Pour rebondir sur l'art en mouvement voici un pénétrable jaune de Jesus Rafael SOTO (1923-2005)

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je le connais plus dans ces tableaux optiques.
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Jesus Rafael Soto

et ce que tu nous montres me fais penser à Hélio Oiticica, un artiste brésilien... ;)

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Hélio Oiticica.
 
je le connais plus dans ces tableaux optiques.
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Jesus Rafael Soto

et ce que tu nous montres me fais penser à Hélio Oiticica, un artiste brésilien... ;)

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Hélio Oiticica.

Après une googlelisation de Oiticica (je ne connaissais pas ce bresilien contemporain de Soto)(je ne voyais pas le Visuel) je ne retrouve pas Soto et ses pénétrables. Cependant le travail de cet artiste est très intéressant en cela qu'il agence un espace avec des rectangles de couleur qui permet une déambulation. De très belles installations cinétiques.
Le visuel que tu montre correspond aux années 50 à 70 de son travail —l'apogée de la période Op Art ou Art Cinétique — À ce titre je te renvois sur le travail de Yaakov Agam.

Agam275tdt1.jpg


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Cette pièce fût commandée par Pompidou pour un salon de l'élysée. VGE l'as faite démonté, envoyée au FNAC et c'est au 4 ème étage de Beaubourg qu'elle se trouve maintenant.

Je continue ma recherche pour trouver un visuel du travail d'Agam qui collera parfaitement avec celui que tu nous montre de Soto.
 
Double page tirée d'une monographie d'Agam de 1978

agam-2.jpg


Affiche 99 exemplaires
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J'ai trouvé ça mais je reste sur ma faim, je ne trouve pas le tableau recherché.
 
Comment vous dire que ce qui suit va être horrible et cependant artistique

Après Orlan et ses interventions chirurgicales comme performance artistique
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Après David Nebreda photographiant son propre anéantissement
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2 artistes auquel j'accorde mon crédit quant à la problématique soulevée, même si la vision de leurs travaux reste néanmoins insoutenable (j'ai vu la vidéo d'Orlan se faisant gentiment charcuter par un staff chirurgical habiller par paco Rabanne, et les photos grandeur nature de Nebreda m'ont glacé le sang).
Cependant tout cela n'est rien comparée à ce qui suit :

Voici Guillermo Vargas Habacuc qui, dans une galerie d'art en 2007, laisse mourir de faim et de soif un chien abandonné
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Une pétition circule pour empêcher cet artiste de réitérer sa performance lors de la prestigieuse Biennal Centroaméricaine d'Art en 2008

Je ne sais quoi penser d'une telle performance !!

Je suis artiste, ouvert à nombre de concept, mais là…
 
Bonsoir
J'avais déjà essayer d'aborder le body art et je n'avais pas rencontré un grand enthousiasme :siffle: :D ...
Et là, tu balances du sacrement "violent"... :D
Pour Orlan, j'avoue comprendre sa démarche, inscrite dans une sorte d'émultion dans les années 60-70 quand les artistes se sont appropriés leurs corps comme sujet, source, matériaux...
Je suis plus réservé concernant les deux autres:mouais: , bien que les photos de Nebreda sont vraiment saisissantes, je n'ai pas encore bien réfléchie à la question....
 
Oui, c'est aussi violent que le mail que j'ai reçu pour me proposer de signer cette pétition.

Quant aux artistes des années 60-70 je n'ai pas souhaité les ajouter sur la liste. Je pense notamment aux actions de Gina Pane, Otto Muehl, Chris Burden ainsi que tous ceux qui m'échappent. La liste est longue.

Je voulais mettre une liste d'artistes récents, certes dérangeant, ayant un propos cohérent à mettre en opposition avec Habacuc dont l'action me laisse vraiment sans voix.
 
Cependant, l’influence de Marcel Duchamp ne s’est pas arrêté dans les Années 60-70, mais a également eut une répercussion chez les artistes des Années 90.

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Même au-delà ! Ce dispositif de Céleste Boursier-Mougenot est composé de deux bassin où s'entrechoque les éléments de porcelaine. Un très bel effet sonore.
 
quand antoine59 avait abordé le body-art, j'avais mis en perspective les différents courants qui l'ont traversé jusqu'à aujourd'hui (voir post # 271) et j'avais évité de montrer le travail d'une Gina Pane, par exemple, car montrer des formes d'automutilation (dans ce fil et ce forum) me semblait déplacé, voire inutile...

la démarche d'un Nebreda dépasse le cadre du body-art pour se placer dans le trash-conceptuel et voir ses photographies comme des "oeuvres mentales".

le déplacement du sujet.
notes sur Nebreda et entretiens.
 
Déjà que je ne suis pas bien amateur de Body Art (ni d'un point de vue conceptuel ni d'un point de vue simple d'appréciation du résultat), mais là, c'est sûr que le côté gerbi/mutilatoire, c'est sans moi :rateau:
De surcroît, le coup du chien, je trouve cela encore un cran au-dessus dans le malsain ... Pourtant, je n'aime guère la gent canine mais la question n'est pas là : ce pourrait être un ornythorinque abandonné ou un pou abandonné, le résultat serait le même, à mes yeux.

Je ne sais si tout ceci est de l'art ou simplement de la pulsion morbide en tube (de grande dimension) mais c'est sans moi [pour voir du décrépit et de la déchéance, il suffit de se voir tous les matins dans une glace, jusqu'au jour (enfin là) de sa mort, non ?]
 
Je suis scandalisé par ce genre de pratique, ce d'autant plus que j'aime bien les chiens. J'ai lu que certains spectateurs avaient demandé qu'on détache le chien et que l'"artiste" a refusé. Personnellement, j'aurais passé outre à ce refus et j'aurais détaché et nourri cette pauvre bête martyrisée.

Mais David Nebreda, ça n'a rien à voir avec tout cela. Son "œuvre" décrit l'expérience du double et de l'identité. Schizophrène, Nebreda est comme sans identité, vide intérieur, "forteresse vide", disait Bruno Bettelheim. C'est par la construction d'un double qu'il cherche à conquérir cette identité qui lui manque. Paradoxalement, le double n'est donc pas un double, mais Nebreda lui-même se reconstituant hors de lui-même. Cette reconstitution d'un soi absent passe par le corps. Et, autre paradoxe, ce corps ne se constitue qu'en se détruisant d'abord lui-même dans la photographie. On peut alors comprendre que Nebrada s'inscrit dans une tradition chrétienne de mortification de la chair, de conquête de soi par la victoire sur la chair. En cela, il fait écho à d'autres artistes, notamment à Zurbaran. Ses "Petites amputations" font en effet penser aux moines encapuchonnés de Zurbarán, dont on ne distingue plus certaines parties du visage et les mains jointes.



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Est-ce encore de l'art ? Je ne saurais l'affirmer. Nebreda se revendique lui-même non-artiste, non-photographe, non-écrivain. Ce que je peux dire, c'est que c'est une expérience d'une puissance et d'une vérité bouleversantes.
 
Pour être tout à fait honnête, il y a bien un côté répugnant à ce genre artistique mais ce n'est pas vraiment la question, pour moi. Le truc, c'est qu'en fait, ça ne m'intéresse pas (du tout). Je n'en ai strictement rien à faire.
C'est beaucoup trop narcissique, jusqu'au délire dans certains cas, pour que je puisse m'y intéresser. Il y a sans doute un point de rupture/d'équilibre entre le narcissisme d'un(e) auteur(e) et la volonté d'exprimer vers les autres.
De même, il y a un point d'équilibre/de rupture du côté du récepteur (de la réceptrice) qui est prêt(e) à faire un bout du chemin plus ou moins long. Je pense que si j'ai trop de chemin, ça ne m'intéresse pas, au moins pour les arts plastiques.

Ce qui n'enlève rien à l'éventuelle obscénité morale.

Mais il y a plein d'autres manières d'être obscène : on a vu pendant des mois des publicités de HP avec un garçon (8-9 ans je pense) genre sud-américain, en guenilles, dans une photo bien colorée et dynamique.
 
Je souhaitais introduire violemment L'inqualifiable geste d'Habacuc. Voilà pourquoi je me suis référé aux oeuvres d'Orlan et Nebreda.
Vos réactions (j'ai bien cru qu'un modo allait squeezer ce post) sont à la hauteur de mon écœurement !

C'est beaucoup trop narcissique, jusqu'au délire dans certains cas, pour que je puisse m'y intéresser. Il y a sans doute un point de rupture/d'équilibre entre le narcissisme d'un(e) auteur(e) et la volonté d'exprimer vers les autres.
De même, il y a un point d'équilibre/de rupture du côté du récepteur (de la réceptrice) qui est prêt(e) à faire un bout du chemin plus ou moins long. Je pense que si j'ai trop de chemin, ça ne m'intéresse pas, au moins pour les arts plastiques.

Ce qui n'enlève rien à l'éventuelle obscénité morale.

Je suis scandalisé par ce genre de pratique, ce d'autant plus que j'aime bien les chiens. J'ai lu que certains spectateurs avaient demandé qu'on détache le chien et que l'"artiste" a refusé. Personnellement, j'aurais passé outre à ce refus et j'aurais détaché et nourri cette pauvre bête martyrisée.
Est-ce encore de l'art ?

quand antoine59 avait abordé le body-art, j'avais mis en perspective les différents courants qui l'ont traversé jusqu'à aujourd'hui (voir post # 271) et j'avais évité de montrer le travail d'une Gina Pane, par exemple, car montrer des formes d'automutilation (dans ce fil et ce forum) me semblait déplacé, voire inutile...

la démarche d'un Nebreda dépasse le cadre du body-art pour se placer dans le trash-conceptuel et voir ses photographies comme des "oeuvres mentales".

De surcroît, le coup du chien, je trouve cela encore un cran au-dessus dans le malsain ... Pourtant, je n'aime guère la gent canine mais la question n'est pas là : ce pourrait être un ornythorinque abandonné ou un pou abandonné, le résultat serait le même, à mes yeux.

Je constate que nous sommes au diapason quant à l'ignominie du geste artistique d'Habacuc. Si tenté qu'il en soit un.
Car le fil de cette discussion (que j'ai relu entièrement dans un moment de noctambulisme Macgéen) pose La question : Et si on refaisait l'Histoire de l'Art ? Combien d'entre nous légueraient aux générations futures une telle mise en scène de l'agonie ? Quel intérêt plastique, intellectuel l'Art peut-il en retirer ? Et par extension le spectateur ? Sommes-nous avides de nouveauté au point de laisser passer cela ?
 
Et on a assisté sous un aspect différent, à un certain renouveau du body-art dans le début des années 90 notamment à travers l'oeuvre de Zhang Huan...
Mais également chez ces artistes où le corps est vu sous l'angle de l'hybridation, du mutant comme chez Matthew Barney ;)

Ps: Merci (encore :rose: :D ) LHO pour l'article sur Nebreda..?:zen:
 
Et on a assisté sous un aspect différent, à un certain renouveau du body-art dans le début des années 90 notamment à travers l'oeuvre de Zhang Huan...
Mais également chez ces artistes où le corps est vu sous l'angle de l'hybridation, du mutant comme chez Matthew Barney ;)

Ps: Merci (encore :rose: :D ) LHO pour l'article sur Nebreda..?:zen:

ou des artistes singuliers dans les années 80 (plus proche de la performance) comme abramovic et ulay ou peter bogers.
 
J'avais "zapper" cette chère Abramovic, qui d'avant sa rencontre avec Ulay dans un studio d'enregistrement en 1974 ou 1976 (:rose: ), réalisée des performance corporel même si cette expression est un peu bancale :siffle: :D . Elle repoussait son corps dans ces retranchements tandis qu'avec Ulay, bien que cette idée soit présente, l'essentiel était le dépassement de chacun pour dépasser le "elle" et le "lui", l'Homme et la Femme", pour n'être qu'une seule et même entitée (bien qu'ils précisent qu'au long de la performance, chacun la vie différemment )

Avec Abramovic, on voit bien que les artistes femmes se sont vraiment appropriées ce moyen d'expression, en l'occurrence leurs corps, bien que leurs intentions soient différentes ...
Voir (déjà cité dans le fil) Abramovic, Orlan, Gina Pane, Valie Export, Martha Rosler, Joan Jonas...
 
sur les femmes artistes et pour coller à l'actualité: Sophie Calle à la BNF site Richelieu et galerie Emmanuel Perrotin

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Sophie Calle. Prenez soin de vous. BNF

un travail sur l'absence, l'errance, le hasard sous forme de promenades, filatures, enquêtes et récits à caractère autobiographique, capture photographique, installations et publications.
par exemple, rendre visible l'invisible (expérience avec des aveugles sur l'image de la beauté et la peinture monochrome...).
ou faire le portrait d'un tableau absent par les gens du musée et des visiteurs (tableau dérobée dans un musée à Boston).

Paul Auster se sert des épisodes de sa vie pour créer un personnage romanesque dans Léviathan. (ce personnage photographie tous les matins, à la même heure et suivant le même angle de prise de vue le même carrefour à New York...).

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Sophie Calle. Video wall. 2007.
vue de l'exposition Prenez Soin de Vous à la 52 ème édition de la Biennale de Venise au Pavillon Français.
 
autre artiste femme, autre univers:

Kiki Smith_01
Kiki Smith_02
site du MOMA

artiste qui replace le corps au centre de l'art contemporain à travers la sculpture, le dessin et l'impression.
le corps dans tous ses états (fluides, sécrétions... ce que Georges Bataille nommait les excrétas).
le corps comme méta-langage.
l'organique et l'anatomique.
le vivant.
l'organique comme vecteur de l'informe. ici, une relation à l'intime, l'intimité du corps.


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Kiki Smith. rapture. 2001. bronze.

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Kiki Smith. glass stomach.

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Kiki Smith. virgin mary et lucy's daughters.