Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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une absence par le plein.
le vide par l'excès...

Tiens, tiens, ça me rappelle vaguement l'expo de Klein et de son ami Arman ;) :D

Ce cher Klein souhaitait en quelque sorte installer une atmosphère pictural mais dans l'immatérialité.
Cette exposition eu lieu dans la galerie mythique d'Iris Clert en 1959. Klein avait peint l'extérieur de la galerie de son fameux ikb laissant l'intérieur vide. Par ce procédé, Klein voulut ainsi jouer sur l'impregnation de la couleur par le spectateur...
 
Tiens, tiens, ça me rappelle vaguement l'expo de Klein et de son ami Arman ;) :D

Ce cher Klein souhaitait en quelque sorte installer une atmosphère pictural mais dans l'immatérialité.
Cette exposition eu lieu dans la galerie mythique d'Iris Clert en 1959. Klein avait peint l'extérieur de la galerie de son fameux ikb laissant l'intérieur vide. Par ce procédé, Klein voulut ainsi jouer sur l'impregnation de la couleur par le spectateur...

Yves Klein avait une prédisposition inné pour le vide.

:D


















yvesklein1.jpg

Yves klein. le saut de l'ange.1962.


*****


arman_plein.jpg

galerie Iris Clert. Arman. le plein. 1960.


arman60LePlein-S.jpg

Arman. le plein. 1960. (détail).
 
L'expo d'Arman était prévue initialement pour 3 semaines, mais au vu des protestations des voisins pour l'odeur tenace, Iris Clert a dû l'arrêter après seulement 5-6 jours :D

Avec la photo de Klein, on peut une nouvelle fois, après ces anthropométries, le voir comme un précurseur du body art...
 
L'expo d'Arman était prévue initialement pour 3 semaines, mais au vu des protestations des voisins pour l'odeur tenace, Iris Clert a dû l'arrêter après seulement 5-6 jours :D

Avec la photo de Klein, on peut une nouvelle fois, après ces anthropométries, le voir comme un précurseur du body art...


au vernissage de l'exposition "Le vide' de Yves Klein,

il y avait plein de monde...
(avec un début d'émeute...)

:D
 
Skoltz_Kolgen

skoltzkolgen.gif

Dominique T Skoltz et Herman W Kolgen.

leurs préoccupations artistiques s'articulent autour de la relation immédiate entre le matériau sonore et l'image.
œuvres cinétiques, installations, performances...

skoltz-kolgen-1-1189514972-142.jpg
 
Merci :zen:
Je connaissais juste de nom
Je vais me pencher dessus et j'en dis plus dans le prochain post :D

Sinon, l'art corporel, ça tente personne à ce que j'ai pu comprendre :D

"L'homme n'est plus artiste, il est devenu oeuvre d'art (...).
Içi se pétrit l'argile la plus noble, se sculpte le marbre
le plus précieux: l'homme lui-même..."

Phrase étonnante d'un philosophe un siècle avant le début du body art ;)
 
Merci :zen:
Je connaissais juste de nom
Je vais me pencher dessus et j'en dis plus dans le prochain post :D

Sinon, l'art corporel, ça tente personne à ce que j'ai pu comprendre :D

"L'homme n'est plus artiste, il est devenu oeuvre d'art (...).
Içi se pétrit l'argile la plus noble, se sculpte le marbre
le plus précieux: l'homme lui-même..."

Phrase étonnante d'un philosophe un siècle avant le début du body art ;)
450px-Friedrich_Nietzsche_drawn_by_Hans_Olde.jpg
 
limmense_solitude.jpg


un très beau livre dessiné sur Nietzsche et Pavese
de Frédéric Pajak.

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Lettre aux Américains

« J’avais vingt-deux ans, pas un sou en poche, et l’envie irrésistible de vivre ma vie en Amérique, muni d’un vague contrat d’un vague éditeur en France, pour y créer une collection dédiée aux dessinateurs. J’ai quitté ma famille, mes amis. J’ai vendu mes livres, ma vaisselle, quelques meubles et j’ai pris le premier vol last minute pour San Francisco. J’ai habité le vaste ghetto noir d’East Oakland - où jamais je n’ai croisé un homme à la peau blanche -, puis Los Angeles, dans le quartier du port. Dans un petit jardin ou face à l’océan, je dessinais, j’écrivais. Ou plutôt j’écrivais et je dessinais, je ne sais plus. Déjà, j’hésitais entre ces deux formes, rarement complémentaires. J’aimais la peinture autant que la littérature et la philosophie. C’est en Californie que j’ai dévoré les manifestes suprématistes de Kasimir Malévitch, et c’est là que, tout en dessinant beaucoup, j’ai commencé à écrire un petit livre intitulé En avant pour la subjectivité.
Et puis, brutalement, j’ai appris que mon vague éditeur tombait en faillite. Mon rêve américain tournait court. Pour vivoter, j’ai fait un peu de peinture en bâtiment et, après quelques mois, je suis rentré en Europe, plus pauvre qu’en partant.
J’ai vécu dans un village des Alpes françaises. J’ai habité la Suisse. Et j’ai visité la Chine. Je me suis lancé dans la peinture, d’abord abstraite, et rapidement figurative : des vues aériennes et nocturnes de New York ou de Tokyo. J’ai été un peintre heureux mais, sans prévenir, le dessin et l’écriture sont revenus sous la forme d’une sorte de biographie écrite et dessinée qui deviendra ma « spécialité » - ni livre illustré, ni bande dessinée. Cet « ovni littéraire » comme on l’a qualifié, intitulé Martin Luther, l’inventeur de la solitude, n’a rencontré aucun succès. Était-ce du dessin, de la théologie, un pamphlet, un autoportrait déguisé, une fumisterie ? Cet échec ne m’a pas ému à l’excès : je suis parti pour l’Italie du Nord.
À cette époque, j’approchais la quarantaine. Je pensais souvent à mon père, mort à l’âge de trente-cinq ans dans un accident de voiture. À Turin, en passant sous les fenêtres de la chambre où Friedrich Nietzsche sombra dans la folie, puis en découvrant l’hôtel où Cesare Pavese se donna la mort, je me suis souvenu que tous deux furent orphelins de père. À la lumière de cette blessure qui m’était familière, je me suis replongé dans leurs œuvres, songeant autant à leur chagrin inconsolable qu’aux ruses que tout orphelin doit déployer pour vivre.
Quatre ans durant, j’ai erré dans les rues de Turin, lisant et relisant Nietzsche et Pavese. J’ai écrit et dessiné leur malheur, j’ai décrit la ville, ses façades de rouille et d’ombre, ses arcades oniriques qui inspirèrent Giorgio De Chirico, ses places imposantes, son histoire secrète. Et c’est devenu un livre : L’immense solitude - avec Friedrich Nietzsche et Cesare Pavese, orphelins sous le ciel de Turin, un livre encore une fois écrit et dessiné - qui comprend près de trois cents dessins -, à la fois biographie et autobiographie, essai et roman. J’avais quarante-cinq ans quand ce livre est paru en France, à l’enseigne des très sérieuses Presses Universitaires de France - qui n’avaient jamais publié de dessin. La critique et le public l’ont salué avec enthousiasme.
Depuis, j’ai écrit et dessiné chaque année un livre nouveau, publié chez le même éditeur : Le Chagrin d’amour, où mes souvenirs personnels de jeune homme malheureux se mêlent aux dépits amoureux de Guillaume Apollinaire, aux sentiments troubles de Francis Picabia, de Marcel Duchamp, de Piet Mondrian ; Première partie, un recueil qui contient la réédition de Martin Luther et une autobiographie comique intitulée Fredi le Prophète ; Humour, une biographie de James Joyce écrite à la première personne ; Mélancolie, dont certaines pages se déroulent en Italie et aux Etats-Unis ; et d’autres livres : Nervosité générale, un choix de chansons et de poèmes ; Nietzsche et son père, un essai sur le protestantisme et sur le meurtre impossible du père disparu. Enfin, en janvier 2006, j’ai publié un roman - sans dessins - aux éditions Gallimard : La guerre sexuelle, à propos de la famille, du couple, de l’alcool, du travail.
Parmi ces livres, quelques-uns sont traduits, en Italie, en Espagne, en Pologne, en Corée.
Depuis quatre ans, je suis également directeur d’une collection consacrée exclusivement au dessin : Les Cahiers dessinés. J’y ai notamment publié des livres sur Giacometti, Raymond Queneau, Cartier-Bresson, Pierre Alechinsky, et sur les Américains William Steig et Saul Steinberg - dont je connaissais les dessins depuis mon enfance.
Par ailleurs, je suis rédacteur en chef d’un mensuel qui réunit des écrivains, des philosophes et des dessinateurs. Son titre : L’Imbécile.
Un mot encore : je ne me sens pas familier de cette vogue qu’on appelle « autofiction ». Je ne fais pas non plus de « roman graphique ». Je me situe ailleurs. Où ? Dans un bric-à-brac d’intrigues, de souvenirs, d’admirations, de citations, de parodies, dessinés le plus souvent d’un trait noir, haché comme dans les gravures anciennes. C’est une interminable rêverie, une rêverie qui a débuté il y a plus de vingt ans, sous des palmiers et des citronniers américains. »

Frédéric Pajak
 
Pour préciser il s'agissait d'un extrait de "la naissance de la tragédie" écrit en 1872 ;)
Sinon, très beau texte de Pajak :zen: (que j'ai eu la chance et le plaisirs de rencontrer, un vrai et sacré bonhomme :D )
 
Pourquoi ce passionnant débat sur l'art s'est-il arrêté ?

Ces points de vues divergents / convergents méritent une suite…

Le body art serait-il le dernier courant artistique ?

Et si on refaisait l'Histoire de l'Art ? sous-tend Et si on continuait l'Histoire de l'Art ?

Histoire que la société du spectacle ai quelques nouvelles graines à grignoter, assimiler et bien évidemment médiacratiser dans sa plus simple expression ; l'inspiration ramenée à sa simple forme d'expression, la réclame.

Pour clore mon post, voici un extrait de texte d'une intervention de Marcel Duchamp (encore lui) tenue à Houston en 1957 :

Somme toute l'artiste n'est pas le seul à accomplir l'acte de création car le spectateur établit le contact de l'œuvre avec le monde extérieur en déchiffrant et en interprétant ses qualifications profondes et par là même ajoute sa propre contribution au processus créatif.
 
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Lucio Fontana (1899-1968). Concept spatial/Attentes (1966)

L'essentiel pour Fontana est l'espace. D'où le premier concept de son œuvre, celui de Milieu spatial. La toile n'est qu'un support de l'espace, un lieu transitoire et éphémère pour exprimer l'espace. A partir de 1958, il commence à maltraiter les toiles (lacérations, trous). Cette pratique, qu'il appelle celle des Concepts spatiaux, a pour objet de souligner l'espace. Les fentes pratiquées dans la surface de la toile sont comme des manières de l'affirmer en l'ouvrant sur d'autres espaces encore indéfinis.

"Les hommes ne cessent pas de fabriquer une ombrelle qui les abrite, sur le dessous de laquelle ils tracent un firmament et écrivent leurs conventions, leurs opinions ; mais l'artiste pratique une fente dans l'ombrelle, il déchire même le firmament, pour faire passer un peu de chaos libre et venteux et cadrer dans une brusque lumière une vision qui apparaît à travers la fente" (Deleuze)
 
Pourquoi ce passionnant débat sur l'art s'est-il arrêté ?

Ces points de vues divergents / convergents méritent une suite…

Le body art serait-il le dernier courant artistique ?

Et si on refaisait l'Histoire de l'Art ? sous-tend Et si on continuait l'Histoire de l'Art ?

Histoire que la société du spectacle ai quelques nouvelles graines à grignoter, assimiler et bien évidemment médiacratiser dans sa plus simple expression ; l'inspiration ramenée à sa simple forme d'expression, la réclame.

Pour clore mon post, voici un extrait de texte d'une intervention de Marcel Duchamp (encore lui) tenue à Houston en 1957 :

Somme toute l'artiste n'est pas le seul à accomplir l'acte de création car le spectateur établit le contact de l'œuvre avec le monde extérieur en déchiffrant et en interprétant ses qualifications profondes et par là même ajoute sa propre contribution au processus créatif.

disons que sans contributions, cela virait à une forme de soliloque à identité variable et restreinte (entre 3 ou 4 protagonistes, parfois moins...). :D
enfin, par manque de temps et de cohésion cela est retombé comme un vulgaire soufflé...
 
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le geste est décisif (il n'y a pas de repentir);
l'incision ne vide pas mais ouvre.
c'est comme inventer des passages.
 
le geste est décisif (il n'y a pas de repentir);
l'incision ne vide pas mais ouvre.
c'est comme inventer des passages.

Le travail de Fontana me laisse bouche bée !!

Passée l'admiration du premier regard, reste la vision onirique d'une interface charnelle qui me transporte au-delà de la visible béance.
 
enfin, par manque de temps et de cohésion cela est retombé comme un vulgaire soufflé...

Au fromage au moins, j'espère :siffle: :D

Sinon pour Fontana, c'est la dimension de l'invisible qui prévaut dans ses lacérations. Il s'agit dès lors d'occuper un maximum l'espace avec un minimum de matière