Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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Rainer Maria Rilke. Sonnets à Orphée V.

Hé hop, ça me permet de parler un peu de Rodin :p
Sculpteur mais aussi, et on a tendance à l'oublier, un génialissime entrepreneur :D
Rodin possède cette particularité, mais en regardant de plus près on s'aperçoit que depuis la renaissance c'était déjà le cas, de n'avoir presque pas fait un marbre entier de sa vie, à l'exception de ses 5-6 marbres de jeunesses.

Il est assez intéressant de remarquer, que depuis environ 2-3 ans notamment aux deux musée Rodin, le nom du praticien est marqué à côté de celui de Rodin :zen:

Ps;: J'ai oublié d'expliquer pourquoi, j'ai parlé de Rodin en m'appuyant sur Rilk. Ce dernier fut le secrétaire personnel de Rodin au début du siècle.
 
Hé hop, ça me permet de parler un peu de Rodin :p
Sculpteur mais aussi, et on a tendance à l'oublier, un génialissime entrepreneur :D
Rodin possède cette particularité, mais en regardant de plus près on s'aperçoit que depuis la renaissance c'était déjà le cas, de n'avoir presque pas fait un marbre entier de sa vie, à l'exception de ses 5-6 marbres de jeunesses.

Il est assez intéressant de remarquer, que depuis environ 2-3 ans notamment aux deux musée Rodin, le nom du praticien est marqué à côté de celui de Rodin :zen:

Ps;: J'ai oublié d'expliquer pourquoi, j'ai parlé de Rodin en m'appuyant sur Rilk. Ce dernier fut le secrétaire personnel de Rodin au début du siècle.

ce qui est très beau au musée Rodin (celui de la rue de Varenne), outre le lieu, c'est, dans les appartements, l'association entre les sculptures de Rodin et les toiles d'Eugène Carrière: entre l'affirmation des formes et de la matière, la puissance et le mouvement de l'un; le flou, l'indiscernable, l'estompé et l'évanescent de l'autre.
avec en commun: l'inachèvement comme forme d'art à part entière et l'amitié...
 
la réception actuelle des oeuvres d'art contemporain nécessite des outils conceptuels pour les appréhender. ce sont souvent des oeuvres ou des propositions pluridisciplinaires qui n'appartiennent pas forcément au domaine de l'esthétique et qui travaillent séparément ou ensemble dans une même proposition différents médiums, d'où parfois une certaine confusion sur leur statut et incompréhension quand à leur lecture.
comme l'oeuvre d'art contemporain n'est plus une donnée immédiate (il n'y a plus de vision haptique dans sa saisie), il faut, alors, la parcourir, la déplier, la déchiffrer...
elle est donc devenue exigente et complexe.
Cette définition traverse les temps, l'art est causa mentale depuis Leonardo Da Vinci.
et une telle proposition (qui pour l'artiste n'est qu'un simple "déplacement du réel", puisque la situation du chien qu'il attache et affame est la même que celle des chiens du Costa Rica: chiens errants et étiques voués à disparaître... donc le chien a une valeur nulle: il n'existe pas. il peut devenir un objet. il est devenu un objet), une telle proposition a pu naître et exister dans l'indifférence générale.

c'est cette indifférence, là, aphasique, qui accentue le divorce entre l'oeuvre d'art contemporain et le public.
La manque d'internationalisation du propos et son traitement génère le divorce, comme tu le soutient si bien plus bas. L'idéal dans cette affaire serait d'entendre le point de vue d'un initié local. Car derrière la cruauté de ce geste, se cache celle des habitants de cette province. Et là s'ouvre l'éternel débat pour débusquer le fautif ; celui qui montre le mal ou celui qui le laisse se propager. (une nouvelle discussion ?)
il faut souligner que tout ceci a lieu dans le cadre d'une biennale d'art contemporain, chaque pays devant avoir sa biennale comme auparavant aux Etats-Unis chaque grande ville se devait de posséder son propre orchestre symphonique...
et l'artiste voulant se singulariser d'une façon formelle, on aboutit, aussi, à une atomisation de l'offre esthétique. il y a donc une surenchère de propositions (de part le monde).
surenchère et dérives...


Ô puissiez-vous comprendre qu’il lui faut disparaître !
Même si l’étreignait l’angoisse de disparaître.
Tandis que sa parole prolonge l’ici-bas,
Il est déjà là-bas où vous ne l’accompagnez pas.
Aux grilles de la lyre il n’a pas les mains liées.
Et c’est ainsi qu’il obéit en allant au-delà.

Rainer Maria Rilke. Sonnets à Orphée V.
Pour paraphraser Léonardo je peux dire que, Je n'aime pas cette proposition et néanmoins je la comprend. Ainsi je clos ce casus belli intérieur et jure qu'on ne reprendra pas de si tôt à lancer en débat, un tel post.
 
et une telle proposition (qui pour l'artiste n'est qu'un simple "déplacement du réel", puisque la situation du chien qu'il attache et affame est la même que celle des chiens du Costa Rica: chiens errants et étiques voués à disparaître...

Pas tout à fait, le chien errant est libre. La situation n'est donc pas la même.
 
Pas tout à fait, le chien errant est libre. La situation n'est donc pas la même.

il n'y a pas de choix à l'errance.
le chien est condamné à errer (à l'errement c'est-à-dire à être dans l'erreur, l'incessant...).
et dans les deux cas le devenir du chien est le même.

pour l'artiste:
"Hello everyone. My name is Guillermo Habacuc Vargas. I am 50 years old [en fait, il a 33 ans...] and an artist. Recently, I have been critisized for my work titled "Eres lo que lees", which features a dog named Nativity. The purpose of the work was not to cause any type of infliction on the poor, innocent creature, but rather to illustrate a point. In my home city of San Jose, Costa Rica, tens of thousands of stray dogs starve and die of illness each year in the streets and no one pays them a second thought.

Now, if you publicly display one of these starving creatures, such as the case with Nativity, it creates a backlash that brings out a big of hypocrisy in all of us. Nativity was a very sick creature and would have died in the streets anyway."
 
Car derrière la cruauté de ce geste, se cache celle des habitants de cette province. Et là s'ouvre l'éternel débat pour débusquer le fautif ; celui qui montre le mal ou celui qui le laisse se propager. (une nouvelle discussion ?)

peut-on mettre en scène la cruauté ?
 
il n'y a pas de choix à l'errance.
le chien est condamné à errer (à l'errement c'est-à-dire à être dans l'erreur, l'incessant...).
et dans les deux cas le devenir du chien est le même.

pour l'artiste:
"Hello everyone. My name is Guillermo Habacuc Vargas. I am 50 years old [en fait, il a 33 ans...] and an artist. Recently, I have been critisized for my work titled "Eres lo que lees", which features a dog named Nativity. The purpose of the work was not to cause any type of infliction on the poor, innocent creature, but rather to illustrate a point. In my home city of San Jose, Costa Rica, tens of thousands of stray dogs starve and die of illness each year in the streets and no one pays them a second thought.

Now, if you publicly display one of these starving creatures, such as the case with Nativity, it creates a backlash that brings out a big of hypocrisy in all of us. Nativity was a very sick creature and would have died in the streets anyway."

Ça ne tient toujours pas. L'errance implique une liberté, ce qu'il propose, aucune. Il aurait tout aussi bien pu adopter un enfant du Darfour pour ensuite le finir à coup de machette au milieu de la galerie. La démarche est la même : déplacement du réel, errance, innocence, maladie, hypocrisie. Seulement voilà, un chien n'est pas un humain.
 
Ça ne tient toujours pas. L'errance implique une liberté, ce qu'il propose, aucune. Il aurait tout aussi bien pu adopter un enfant du Darfour pour ensuite le finir à coup de machette au milieu de la galerie. La démarche est la même : déplacement du réel, errance, innocence, maladie, hypocrisie. Seulement voilà, un chien n'est pas un humain.

j'appréciais simplement la nuance ...
puisque nous sommes d'accord sur le fond .;)
 
peut-on mettre en scène la cruauté ?

Sans un élément de cruauté à la base de tout spectacle, le théâtre n'est pas possible. Dans l'état de dégénérescence où nous sommes c'est par la peau qu'on fera rentrer la métaphysique dans les esprits. Antonin Artaud, 1932.

Cruelty1.JPG
William Hogarth, 1751.
Cruelty2.JPG
William Hogarth, 1751.
Cruelty3.JPG
William Hogarth, 1751.
Cruelty4.JPG
William Hogarth, 1751.
William Hogarth voulait faire prendre conscience aux gens que tous leurs actes ont leurs conséquences.
 
Un peu d'humour dans ce thread ça ne fait pas de mal !!
Merci Patochman !!
Cela me fait penser que nos amis les bêtes ont aussi un rôle à jouer dans l'histoire de l'art !!
[YOUTUBE]He7Ge7Sogrk[/YOUTUBE]
Elephant painting
 
"Le Théâtre de la Cruauté a été créé pour ramener au théâtre la notion de vie passionnée et convulsive ; et c'est dans ce sens de rigueur violente, condensation extrême des éléments scéniques qu'il faut entendre la cruauté sur laquelle il veut s'appuyer.
Cette cruauté, qui sera, quand il le faut, sanglante, mais qui ne le sera pas systématiquement, se confond donc avec la notion d'une sorte d'aride pureté morale qui ne craint pas de payer la vie le prix qu'il faut payer."

Antonin Artaud. le Théâtre et son double.
 
pour en finir avec le supplice:
sur l'extase.

il y avait ce commentaire de Georges bataille, dans Les Larmes d'Eros, sur une photo rapportée par un ami de Mandchourie
où l'on assiste au supplice du Leng Tch'e (dit "supplice des cent morceaux" où le supplicié est dépecé vivant).
pour prolonger les souffrances du supplicié on lui administrait des drogues.
aussi Bataille parle de ce moment extatique où la tête se renverse sous l'effet de la souffrance et des drogues.
la surexposition, le flou et le grain de la photo renforçant, alors, cette expression.


georges_bataille.jpg


le condamné devait être brûlé vif, mais l'empereur trouvant cette mort trop cruel ordonna le Leng Tch'e.
 
Pas tout à fait, le chien errant est libre. La situation n'est donc pas la même.

Exact.
Le vieux réac'* que je suis, qui au XVIIIème préfèrera toujours le XVIIème, vous invite à relire la fable de La Fontaine "Le Loup et le Chien". Une fable sur la Liberté, et la condition qu'elle implique (notamment l'errance - "le loup court encor" - et le problème de la résolution des besoins primaires).
Mais évidemment on me rétorquera que je fais de l'anthropomorphisme. Car le chien errant de n'importe quel pays du monde ne l'a pas "choisi".
Cela dit, ce que fait cet "artiste" nous oblige à nous poser ce genre de question. A anthropomorphiser le débat sur la condition animale.

Et quoiqu'il en soit je le répète, je trouve çà choquant.

* réac' = individu qui manque d'outils conceptuel (= imbécile) pour aborder l'art contemporain et qui reste très dubitatif à l'égard de tous les discours du prêt-à-penser intellectuel sur le sujet.
 
J'y suis allé, à San José. Pour le faire classique :
"Je me souviens qu'à San José, l'humidité était telle que mes pléiades se gondolaient et que les tapis sentaient le moisi."

Sympa, la photo du supplicié mandchou. Appétissant. J'ai lu récemment que durant les luttes entre les Communistes et leurs adversaires, on avait enrichi le procédé d'un peu de cannibalisme sournois (pervers, plutôt). Arriver à ce point d'ignominie dépasse l'entendement ...

Juste pour faire une pause dans tout ce sanglant et se reposer avant l'ouverture des J.O., un petit classique.
angelus.jpg


De quoi se rappeler sa grand'mère, pour ceux qui en ont eu une.
 
Une autre attitude devant la mort

Nicolas Poussin. Les bergers d'Arcadie (Et in Arcadia ego)

img041cv9.jpg