Par ailleurs, il est permis de penser
- que l'Assemblée Nationale n'est pas le seul lieu d'expression de la volonté du peuple
- que les représentants du peuple sont parfois loin de refléter cette même volonté
- que c'est souvent l'institution elle même qui semble faire tout ce qu'il faut (ou plutôt ne faudrait pas
) pour se dévaloriser.
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À moins de revoir de fond en comble la Constitution, l'expression de la volonté du peuple, au niveau législatif, est déléguée aux députés par un scrutin majoritaire à deux tours, d'une part, et aux sénateurs par un scrutin restreint d'un collège d'électeurs issus des institutions locales, d'autre part. Elle est aussi exprimée par le Président de la République, au niveau de l'exécutif, élu au suffrage universel direct par un scrutin majoritaire à deux tours.
C'est donc aux électeurs de faire un bon choix au moment voulu, car, par ce choix, ils délèguent leur souveraineté et créent une légitimité pour une durée de 5 ans.
Toute autre représentation n'est que "consultative", qu'elle soit syndicale, patronale, etc.
Dans le cas de la Loi Hadopi, il y a un monde entre la présentation, avant élection, de la "protection de la création" et, après élection, d'une loi un tantinet liberticide. C'est donc aux électeurs de bien faire comprendre aux membres du pouvoir législatif à qui ils ont délégué leur propre pouvoir, que la loi ne doit pas être votée sous peine de non renouvellement de mandat aux prochaines élections.
L'on sait que cette loi n'est pas du tout du goût de nombre de députés UMP. Certains, peu nombreux il est vrai, l'ont exprimé à haute voix. D'autres se sont tus, craignant sans doute des représailles. Il est permis de penser qu'une partie de ceux qui sont contre s'est exprimée en silence en s'abstenant de voter.
Lors de la prochaine présentation de cette loi, le débat mobilisera vraisemblablement davantage de monde. Espérons-le. Les électeurs ont encore près de deux mois devant eux pour le dire à leurs représentants.