Marcomaniac n'a jamais fait de posts aussi long sur l'une de mes photos
La prochaine fois, j'en mettrai une qui s'applique tout particulièrement à son type de commentaire
L'interpelé va réparer cette lacune en délaissant la salle de classe des forums Mac OS X pour faire l'école buissonnière dans les prés de celle-ci :
Je me suis toujours posé justement une
Question d'École : pourquoi tant d'élèves - non forcément des cancres - s'obstinent-ils à imputer à
Galilée la découverte que «
la Terre est ronde»? Un linguiste amateur de
rap conjecturerait un effet de
paronymie acoustique : l'oreille entendrait
rotondité dans
rotation et le 'tour' serait dit. Le linguiste a raison de sentir le lien, mais tort d'y entendre une permutation
lexicale (le mot savant 'rotondité' n'appartenant manifestement pas au vocabulaire juvénile). C'est à une
association d'images qu'on a affaire et c'est ce que la photo de
Tucpasquic (dont je ne peux lire le pseudo sans penser à ces
Mayas fervents du jeu de balle) vient de me fait comprendre.
Car, à l'imagination de l'élève écoutant l'instituteur évoquer cette Terre
galiléenne qui 'tourne' dans l'espace, surgissent immédiatement les images de ce qui tourne dans le quotidien de l'enfance : les roues de bicyclettes
rondes comme des camemberts et la
rondeur des boules qui roulent en tournant. Elle «tourne rond» la Terre - selon Monsieur
Galilée. Mais la bille ne roule qu'en échappant à la main et les roues du vélo ne tournent qu'en emportant le cycliste loin du jardin d'enfance. Car il n'y a là qu'une
rondeur convexe qui condamne aux errances du parcours d'une circonférence. Une circonférence terrestre où, en tout point de la circumambulation, on se tient dans l'
extériorité sans jamais
habiter un pays natal.
L'enfant n'a aucun mal à
sentir immédiatement dans la parole du Maître qui relaie la découverte de
Galilée, l'annonce du
désastre adulte : ces sillonnements de la surface d'une sphère terrestre qui cantonnent le nomade à l'extériorité. Car l'enfant n'est pas
galiléen, mais l'habitant du
Jardin Natal.
Le
Jardin Natal n'est pas
convexe comme la surface d'une boule, il est
concave et, dans l'incurvation de son espace, l'enfant habite le Secret. C'est ce que la photo de
Tucpasquic (dont je donne l'impression de ne pas parler) montre à l'
imagination d'enfance de qui l'a préservée intègre. La prairie fleurie d'enfance s'incurve de manière
non-galiléenne : elle est ce creux du
Jardin Secret d'où les adultes cherchent à expulser l'enfant pour l'envoyer errer à la périphérie convexe de la Terre
galiléenne. Ce creux où Tout se donne, dans son mystère familier - le Pays où l'on Habite.
La ligne d'horizon et le mouvement des nuages dans le ciel subissent la courbure du Pays Concave : la
marginalité de ce qui se tient à la périphérie du
centre du Jardin. Car l'enfant habite au centre du paysage, dans l'incurvation du Pays Natal qui courbe l'Ailleurs autour de son Secret. À l'opposé, la rondeur convexe de la Terre
galiléenne n'a d'autre centre que celui de la
gravité, loin duquel erre l'homme en cercles dans l'extériorité d'une circonférence à la surface de laquelle il subit la force d'attraction du centre comme pesanteur physique.