Une myriade plus tard

...satrape ....hoplites

Si ça satrape hoplite, alors, ça doit être un genre de maladie vénérienne, nan ?

Bon, sinon, je lis un peu partout que le hoplite utilise une lance. C'était vrai pour les grecs, mais le summum de la phalange fut imaginé par les macédoniens (qui, comme chacun sait, ne sont pas rebutés par le mélange des genres), en remplaçant la lance du hoplite grec par la sarisse, longue pique (de 6 à 7 mètres quand même, hein !) armée de pointes de bronze aux deux extrémités : une pour planter en terre (histoire de bien la bloquer, pas pour qu'elle repousse, hein, ou alors, les ennemis ! :rateau:), et l'autre pour planter dans les imbéciles qui avaient la mauvaise idée de charger la phalange. Comme celle ci comptait quatre rangs de hoplites, le naze qui avait l'idée de charger assez vite pour avoir une grande inertie pouvait ainsi se trouver piqué sur quatre brochettes différentes, histoire de mieux amortir son voyage. :casse: Les perses ne s'en sont pas remis (d'ailleurs, ils tirent leur nom de ça, le temps a altéré l'orthographe, mais on les appelait ainsi parce que les hoplites n'arrêtaient pas de les percer) !

D'ailleurs, de cette époque joyeuse nous est resté la célèbre expression "c'est à sarisse qu'est péril" :D


EDIT : Je vous ai épargné le jeu de mot avec Gaugamèle, hein, j'ai eu pitié :p :D :D
 
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Réactions: rezba
"Aux confins du monde, le temps se ralentit".
Cette phrase de l'auteur de Soleil Hopi est étonnante. Elle exprime chez lui autant l'idée de la vieillesse qu'une pré-science de l'espace.
Arrivé à la frontière, mon temps se ralentit aussi. J'égrène avec parcimonie. Je regarde ces dix-mille, dont tant sont insignifiants.
J'en scrute le fondement.
héhé.

Au-delà des dix mille, au delà de la multitude insondable des grecs, de la nuée incalculable des indiens, au delà de cet infini, qu'y a-t-il ?
La routine, ou l'abime.
La chute.
Le vide.

Le zéro.
Il me faut me guérir des nombres, c'est tout l'enjeu de la thérapie. Il faut donc régler les comptes avec le zéro.

Longtemps je l'ai ignoré. J'ai fait comme s'il n'existait pas, comme si c'était une ombre.
On se saluait de ci-delà, parce que l'on avait pas matière à se disputer.
C'est que le zéro a des tendances exclusives. Il aime possessivement, croyais-je.
Moi je n'avais d'yeux que pour le un, et nul dieu en pas de deux.
Sans prendre la tangente, je gardais donc la parallèle.
Puis mon Un me fatigua. Je le remisais. Et chemin faisant, le zéro m'apparut dans sa vérité.
Plaisant plus qu'effrayant.
Amadouable autant qu'affable.
J'avais cru longtemps que le zéro, ce trou noir auprès duquel le temps se ralentit, ce vide, cet absolu, était mon ennemi.
Qu'il était la matière de mon anti-matière. L'éclipse de mon soleil.
Et voila que ce vide devenait ami.
Il était sidérant plus que sidéral. Et derrière la froideur, tant de sentiments.
L'absolu, finalement, n'était pas effrayant.
Ses fondements étaient profonds, mais au fond, il était un trou du cul comme les autres.
Un être de chair et de déjections.
C'est ainsi que lui et moi dansèrent à l'occasion, quelques valses et roulez-patapon.

Mais pour autant, je vous le dis : j'ai marché dix-mille pas pour arriver ici, ce n'est pas pour regarder Dieu par le bout du fion.


:p
 
Ils sont dix mille. Ils ont rien à foutre. Ils glandent, assis par terre.
Cyrus le jeune, lui, il a les glandes. Son père a passé l'arme à gauche, et c'est son frère qui prend la suite. Lui, il est grand satrape. Il a les boules sévères.
En plus, il est grand satrape d'un truc dont il a rien à foutre, mais qu'un autre satrapait avant. Donc l'autre, Tissapherne, il a super les boules.
Comme Cyrus complote pour flinguer son grand frère le jour du couronnement, Tissapherne, il le dénonce au nouveau roi, Artaxerxès II.
Artaxerxès, il est trop gentil. Il tue même pas son frère, il laisse courir. Il exile son frangin en Grèce, pour lui faire les pieds.
Alors Cyrus il tombe sur les dix mille glandeurs. Les hoplites.
Il leur dit : "Venez avec moi, on va niquer la gueule à mon frère". Comme il paie, les autres ils se lèvent et ils le suivent.
Ils arrivent à Counaxa, ils se foutent sur la gueule avec les perses, grave. Mais Cyrus, leur chef, il casse sa pipe dans la bataille. Les dix mille, ils ont plus de chef.
Ils s'en foutent. Leurs généraux deviennent chef en chef, et ils se barrent à travers les montagnes. Se caltent par le Nord. Pillent, violent, violent, violent, pas trop longtemps non plus, après on s'attache. Ils font le tour de tout le bouzin, et reviennent sur la côte grècque.
Là, ils s'arrêtent, ils tournent les 40 saisons de Thalassa, enterrent les bobines pour qu'on les retrouve qu'après l'invention de la télévision régionale couleur, et rentrent triomphalement dans une Grèce toute conquise par les spartiates.
Les spartiates, ils sont fiers des hoplites. Ils sont fiers mais ils ont les jetons.
Tu parles. Eux, ils se sont pris les perses deux fois sur la courge. Deux fois ils ont perdus.
Les dix mille, ils y sont allés, ils ont vu, ils ont pas vaincu, mais ils se sont tirés. Sur le retour ils ont dézingué tout ce qui étaient à leur portée, et là, ils reviennent, ils ont rien à glander.
Ils s'assoient, ils tapent le carton.
Les spartiates, pas fous, ils les approchent.
- Dis donc, 'tit hoplite, tu m'as l'air d'être un grand guerrier, toi ? Si tu veux, demain, t'es citoyen.
- Ah ouais, combien tu paies, qu'il disent, les hoplites.
- Super beaucoup, et t'auras rien d'autre à faire qu'à rien foutre.
- Ok. Ça marche. Prête moi ta femme pour la nuit, et ton fils aussi. Et j'me tiens peinard
.
Et voila. Les dix mille, ils ont inventés le mercenariat moderne, les anciens combattants et les fonctionnaires payés à rien foutre.
Trop fort, les dix mille.

Tiens, va voir

300.jpg


çà vient de sortir en DVD... :D :love:
 
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Réactions: rezba
Longtemps je l'ai ignoré. J'ai fait comme s'il n'existait pas, comme si c'était une ombre.
On se saluait de ci-delà, parce que l'on avait pas matière à se disputer.
C'est que le zéro a des tendances exclusives. Il aime possessivement, croyais-je.
Moi je n'avais d'yeux que pour le un, et nul dieu en pas de deux.
Sans prendre la tangente, je gardais donc la parallèle.
Puis mon Un me fatigua. Je le remisais. Et chemin faisant, le zéro m'apparut dans sa vérité.
Plaisant plus qu'effrayant.
Amadouable autant qu'affable.
J'avais cru longtemps que le zéro, ce trou noir auprès duquel le temps se ralentit, ce vide, cet absolu, était mon ennemi.
Qu'il était la matière de mon anti-matière. L'éclipse de mon soleil.
Et voila que ce vide devenait ami.
Il était sidérant plus que sidéral. Et derrière la froideur, tant de sentiments.
L'absolu, finalement, n'était pas effrayant.
Ses fondements étaient profonds, mais au fond, il était un trou du cul comme les autres.
Un être de chair et de déjections.
C'est ainsi que lui et moi dansèrent à l'occasion, quelques valses et roulez-patapon.
De quel hommage meilleur aurait bien pu rêver un si triste soleil ?
 
Je pensais bien qu'un abruti oops, non, un troll rhaaaaaaa merde, enfin un membre éminent des forum la ferait celle-là :siffle: :D
 
ce fil a quelque chose d'inquiétant et de mélancolique ... un certain avatar de rezba s'était éclipsé arrivé près d'une barre de messages empli d'un nouveau zéro ...
rezba restera -t-il à 9999 messages ... ?
espérons que bientôt il reviendra tourné vers les 99 999 , d'ici là nous aurons encore pu partagé ses fulgurances humaines .. merci :zen:
 
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Réactions: rezba
Libéré du néant, j'avais désormais le sentiment d'une mission accomplie. Plus rien ne me retenait.
Me restait à trouver ma prochaine destination.
Je me saisissais de la toile, et en explorais les fils les plus ténus comme les plus savants.
La proximité du vide m'amenait à envisager l'orbite géostationnaire. Je rentrais dans le programme Myriade, mais il était gardé par le cerbère Al Katel. J'apprenais toutefois, par la porte entrebâillée, le moyen de parcourir de grands espaces depuis mon clavier, en apprivoisant les puissances de dix mille. Je bricolais donc un macroscope, grâce aux articles éclairés trouvés dans une vieille base d'articles scientifiques.
Je trouvais rapidement le pays des dix mille lacs. Mais le Minnesota n'est drôle que pendant le festival. Je remontais au Nord, survolais rapidement la Vallée aux dix milles fumées, et m'arrêtais avant d'approcher l'Orient aux dix mille choses. J'y pénétrais par la Corée, sur la Montagne des dix mille bouddhas. Mais le climat m'effrayait, et je décidais de rejoindre l'Empire des Dix Mille Années, pour m'installer au cœur de la cité interdite, dans le Pavillon des dix mille bonheurs.
Le calme de l'ancienne lamasserie tranchait avec l'effusion de la capitale chinoise. Mais la Cité Interdite est devenue un vaste disneyland, et c'est avec entrain que je reprenais ma route vers le Sud. Je filais prendre un thé dans l'ancien royaume de Nanzhao, près de la Tombe des Dix Mille Soldats de l'armée de la dynastie Tang. J'y vis la couleur de sang des rives du lac Erhaï. Et je m'arrêtais, indécis. Descendais-je encore plus bas ? En Birmanie, où dix mille hommes venaient de prendre d'assaut la forteresse de la résistance birmane ? A Hong Kong, voir le Monastère des dix mille bouddhas ? Ou remontais-je au Tibet, voir le Pango Chorten, stûpa aux dix mille figures ? Et après ? Traverser les steppes sur un légendaire Tumnii ekh, ces destriers "chefs des dix mille", et avec, rejoindre l'Europe par Katyn, découvrir les 10 000 perdus ?
Ou gagner l'Iran, sur la trace des 10 000 immortels de l'armée Perse ? Et de là parcourir l'Egypte, sur les pas d'Isis au dix mille noms ? Mon arrière grand oncle l'avait déjà fait. Je me mis en lecture. La Kundalini, l'énergie primordiale enfermée dans l'église d'Ephèse, m'appris que, partant de nos anus, la kundalini ouvre nos chakras, et que, lorsque elle atteint la glande pinéale, elle ouvre le dernier d'entre eux, le chakra aux dix mille pétales resplendissants, la couronne qui brille sur la tête des saints.
Hésitant entre la Gaule et la Chasteté, je ménageais chèvre et chou, et me tournais vers l'exégèse de la lyonnaise Sainte Irénée. J'appris là que l'enseignement était pareil aux vignes à dix mille branches, dont chacune supporte dix mille rameaux, sur chaque rameau dix mille sarments, sur chaque sarment dix mille raisins, et que chaque raisin donne vingt-cinq mesures de vin. Enivré par une telle perspective, je bouclais donc mon tour sur la colline sacrée de la capitale des gaules, enfin prêt à sauter le pas, à plonger dans le nectar, certain désormais que je détenais la clé du monde, j'en connaissais l'infini contenu. Il suffisait de cent pas de côté pour entrevoir l'infini. Je piquais mon doigt, le levais face au vieu Dieu Lug. Mon essence de donneur universel se projeta en arc en ciel face aux rayons du soleil, retomba en une myriade de couleurs, pour dessiner un carré de sang.


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Réactions: Toumak
et me tournais vers l'exégèse de la lyonnaise Sainte Irénée.

Ainsi donc serions nous en présence du premier transsexuel de l'histoire du monde ? :mouais:

Nan, je dis ça parce qu'au départ, il s'agissait "du lyonnais saint Irénée" :siffle:

:D, mais :zen: quand même ;)


EDIT : la photo, dans ton post, c'est les CdB rouges que t'as reçu ? Rhooo, y sont pas sympa :o

:D
[Private joke]T'as pas perdu grand-chose, l'était pas terrible, le jeu de mots[/Private joke]
 
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Réactions: rezba
J'ai beau recompter, y'a plus de dix mille signes... :siffle:
 
Donc nous disions "μύριο" (ou, si vous préférez, en hébreux : רְבָבָה ).

Le grec moderne nous apprend qu'un million est égal à 100 myriades, puisqu'un million se dit en grec : εκατομμύριο, ce qui signifie littéralement "cent myriades".

Si vous voyez "ΕΚΑΤΟΜΜΥΡΙΟ EYPΩ" sur un chèque, n'hésitez pas, encaissez, ça vaut le coup :siffle:

Quoi d'autre ? Pour reprendre un thème naguère cher à l'auteur de ce topic (essayons d'être à la hauteur de l'auteur :heu:), une myriade de pieds nous mènent au sommet du (ou de là ?) Brèche des Clochetons*, dans le massif des écrins, mais aussi, si vous entreprenez l'ascension du Finsteraarhorn, chez nos amis (si si :D) hélvètes, au Finsteraarhornhutten (refuge du Finsteraarhorn) où, je n'en doute pas, le meilleur accueil vous sera accordé (particulièrement si vous êtes encordés :rateau:).

(*)
g_cloch01.jpg
 
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Réactions: WebOliver
Se faire encorder, ça fait mal ? :heu: